• Archéologie: Culture Maya - Découverte d’une stèle à Naachtun

     

    Culture Maya


    Découverte d’une stèle à Naachtun

     

    Des archéologues canadiens ont découvert, sur une stèle de 2 m de haut, le visage d’une femme Maya qui a peut-être joué un rôle important dans l’histoire de cette civilisation. Cette stèle du IVe siècle après notre ère, décorée d’un visage et portant le nom d’une femme, a été mise au jour sur le site de l’ancienne cité maya de Naachtun, au Guatemala, à 90 km au nord de Tikal.

     

     

     

    Des cités au cœur de la forêt tropicale

     

    Dans les basses terres tropicales recouvertes de forêts du Guatemala s’étendait, jadis, des agglomérations immenses, tel que Tikal qui vit naître et fleurir, à partir du IIIe siècle, la civilisation Maya.

    Le nord du Guatemala est une région inhospitalière. Sa forêt impénétrable grouille d’insectes et de serpents venimeux.
    Elle est constamment détrempée par des pluies diluviennes.

     

    Vestiges de Tikal au coeur de la forêt tropicale

    Au IIIe siècle, elle devint pourtant le berceau de la brillante civilisation Maya. La science de ses prêtres astronomes est restée inégalée pendant plus de 1 000 ans.

    Les mathématiciens mayas inventèrent un calendrier permettant de compter les jours à partir d’une date zéro, avant même que le concept du « zéro » n’atteigne l’Europe depuis l’Inde.

     

    Sur cette sculpture de Palenque, les deux figures principales représentent les mots "jour" et "zéro", selon le système du compte long

    A leur apogée, les Mayas dominaient un territoire couvrant environ 550 km d’est en ouest, et plus de 900 km du nord au sud.
    Ce territoire était le théâtre de guerres incessantes entre différentes cités-Etats.

    Après l’effondrement de la civilisation Maya au IXe siècle, temples et cités disparurent, engloutis par la forêt tropicale.
    Tikal, par exemple, n’a été redécouverte qu’en 1848. Cette cité était incontestablement le centre politique et religieux des Mayas.

     

    Tikal

    La nouvelle découverte qui vient d’être faite est importante car elle nous permettra, peut-être, de mieux connaître cette civilisation.

     

    La stèle de Naachtun

     

    L’équipe de Kathryn Reese-Taylor, de l’Université de Calgary, vient de mettre au jour cette stèle.
    Le visage d’une femme est gravé dans un monolithe de deux mètres de haut, un mètre de large et une cinquantaine de centimètres d’épaisseur.

     

     

     

    Les archéologues ont trouvé la stèle en creusant sous un bâtiment de Naachtun. Des coups portés par des envahisseurs ont en partie endommagé les inscriptions mais les chercheurs ont quand même pu lire le nom qui avait été gravé et qui fait allusion à une femme.

    Les chercheurs ne savent pas si cette femme était un personnage politique important ou une divinité. De nombreuses inscriptions datant de la fin de la période maya classique (600-900 ans après notre ère) font référence à des divinités féminines.

     

     

     

    Les représentations connues de femmes mayas, notamment de reines, sont plus tardives, datant du VIe siècle, a expliqué Kathryn Reese-Taylor, en présentant la stèle aux journalistes.

    La stèle de Naachtun précède ces inscriptions d’au moins 100 ans.

     

    Le déclin des Mayas

    Le dernier grand temple de Tikal fut inauguré en 810. La dernière stèle (stèle II) remonte à 869.
    On a retrouvé, à travers le territoire Maya, les dates de déclin de toutes les grandes cités :

     

    Copán en 830 (Honduras)

     

    Stèle F de Copán

    Palenque en 835 (Mexique)

     

    Tikal en 869 (Guatemala)

     

    Uxmal en 909 (Mexique)

     

    Elles ne subirent pas de destruction par le fer ou le feu d’un ennemi. Elles souffrirent plutôt de la perte de pouvoir progressive des prêtres, de la réduction de la population et de l’épuisement des richesses.

    A Tikal et dans tout ce périmètre, ce déclin progressif laissa la place à un autre ennemi, tout aussi redoutable, la forêt tropicale.
    Cette dernière reprit peu à peu possession du domaine qu’on lui avait volé.

     

    V.B (7.12.2005)

    Lien

    Le site de l’université de Calgary

     

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