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La mer...Le Belem, le voilier qui a traversé les mers et l'Histoire
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Frawsy dans
La Mer le
9 Mai 2014 à 06:25
Le Belem, le voilier qui a traversé les mers et l'Histoire
Le Belem est le plus célèbre des trois-mâts français. Construit en 1896 par les chantiers Dubigeon à Chantenay-sur-Loire près de Nantes, il était destiné à une carrière marchande.
© Gilbert Aubert
Transport du cacao
L'armateur du Belem est une société nantaise spécialisée dans le transport du cacao, pour le compte des Chocolateries Meunier. Le trois-mâts se rend donc au Brésil, dans les Antilles, en Uruguay... pour acheminer les fèves entre Amérique du Sud et Europe.
© Muriel Farre
Un navire chargé d'histoire
Le Belem effectue de nombreuses traversées transatlantiques. Entre 1896 (date de sa mise à l'eau) et 1913 (date de sa retraite commerciale), le Belem assure 82 campagnes.
© Bernard Enrici
Un trois-mâts barque
Le Belem est le dernier exemplaire français d'un trois-mâts barque. Ce type de navire comprend deux mâts équipés de voiles carrées : le mât de misaine, à l'avant, et le grand mât, au milieu. Le mât d'artimon, à l'arrière, porte seulement une brigantine à corne (aussi appelée voile d'artimon) et un flèche.
© Gilbert Aubert
Le pavillon anglais
En 1914, le voilier est racheté par le Duc de Westminster, qui décide de le transformer en yacht de plaisance et de le doter de moteurs.
© Olivier Rouillès
Réaménagement du bateau
Pour le Belem commence en 1914 une nouvelle vie, celle d'un luxueux navire de croisière. La cale est transformée en cabines confortables, tandis qu'au pont est intégré un salon vitré, décoré en acajou de Cuba.
© Bernard Enrici
Les balustrades
Du pavillon anglais datent les principaux aménagements qui caractérisent le bateau que nous connaissons aujourd'hui, notamment les balustrades qui ornent la dunette à l'arrière du navire.
© Valérie Pascal Magère
Entre modernité et classique
Depuis son rachat par les Britanniques, le Belem n'a que très peu changé. Il a conservé ses lignes élégantes, ses couleurs sobres... Seuls des éléments liés aux exigences du confort du yachting ont été ajoutés à l'intérieur du trois-mâts.
© Dominique Prud'homme
Changement de nom du voilier
Le Belem a porté d'autres noms. En 1921, quand le bateau est racheté par Sir Arthur Ernest Guinness au Duc de Westminster, il est rebaptisé "Fantôme II". Il naviguera sous ce nom jusqu'en 1939, date de la mort de Sir Guinness et du début de la Seconde Guerre mondiale.
© Bernard Enrici
Un voilier de légendes
Etonnement, pendant la Seconde Guerre mondiale, il évitera les bombardements en restant sur l'île de Wight, sur la côte sud de l'Angleterre. Chanceux le Belem ? Il semblerait que oui puisqu'en 1902 déjà, le voilier avait échappé de justesse aux ravages causés par l'éruption de la Montagne Pelée à la Martinique.
© Fanny Ingold
Sous pavillon italien
Après quelques années d'abandon, le Belem trouve un nouvel acquéreur en 1951 : la fondation italienne Cini en fait un navire-école. Le voilier, qui prend le nom de Giorgio Cini, est alors gréé en trois-mâts goélette (le grand mât central n'est plus doté de voiles carrées mais de voiles à cornes et de flèche).
© Ezzat Nammour
Propriété de la gendarmerie italienne
En 1972, les carabiniers italiens (gendarmes) le rachète et le Belem (ou plutôt le Giorgio Cini) est équipé de 2 moteurs Fiat de 300 CV. Mais le manque d'entretien le fait rapidement tomber dans un état vétuste, renforcé par le poids des années de guerre. Regréé comme à l'origine (en trois-mâts barque), il est mis en vente en 1976.
© Robert Genicot
Le retour à la France
Le docteur Gosse, un Français passionné de vieux gréements, rachète le Belem avec l'aide d'une association et de la Caisse d'Epargne. Le bateau revient à la France le 17 septembre 1979, remorqué par un navire militaire nommé L'Eléphant.
© Francois Trinel
Classé Monument historique
La Fondation Belem, reconnue d'utilité publique, est créée en 1979. Elle a pour mission de promouvoir le passé maritime de la France et de conserver dans le patrimoine national le trois-mâts barque Belem. En 1984, celui-ci est classé monument historique.
© Bernard Enrici
Navire-école français
La Fondation Belem décide de faire du trois-mâts un navire-école lors de son retour à la mer en 1985. Le bateau est aujourd'hui armé par un équipage de 16 hommes, appartenant tous à la Marine Marchande.
© Michel Bourdinot et Janick Paquet
Le gouvernail du Belem
Le gouvernail du Belem est toujours en état de fonctionner. A la barre, on trouve le Commandant titulaire Yann Cariou.
© Robert Genicot
Un équipage quasi-identique à celui du XIXe siècle
L'équipage est composé de cinq officiers, d'un charpentier de marine, d'un bosco, de huit matelots et deux cuisiniers (qui servent jusqu'à 130 repas par jour lors des stages). C'est le même effectif que celui qui manœuvrait le Belem lorsqu'il était armé pour le commerce international.
© Robert Genicot
Les voiles du Belem
Les mâts sont en acier et constitués de deux parties : le bas mât et mât de hune. La hauteur du grand mât au-dessus de la flottaison atteint 34 mètres. Le bateau compte 22 voiles, carrées et d'étai, et 250 poulies.
© Murielle Farre et Dominique Clut
Enchevêtrement de cordages
Plus de 2 500 mètres de cordages, filins, câbles... "cohabitent" sur le Belem.
© Sophie Landreau
Une coque en acier
La coque "rivée" (assemblée par écrasement) du Belem est entièrement en acier.
© Bernard Fosse
La vitesse du Belem
Le Bélem mesure 50,96 m de longueur de la poupe à la proue. Par beau temps et mer calme, il vogue à 4 nœuds avec ses voiles (au moteur : maxi 9 nœuds, soit 16 km/h).
© Francois Trinel
La vie à bord
Navire-école, le Belem peut prendre à son bord jusqu'à 48 stagiaires de tous âges (à partir de 14 ans) pour leur faire découvrir la navigation traditionnelle. Les stages durent entre 2 et 6 jours (à partir de 270 euros).
© Francois Trinel
De vrais moussaillons !
Depuis 1985, plus de 30 000 curieux ont effectué un stage sur le Belem. Aucune compétence maritime n'est spécialement requise. Mais voguer sur le Belem n'est pas de tout repos ! Les stagiaires, répartis en 3 groupes, vont goûter à toutes les "joies" du bord : carguer les voiles, prendre son quart de jour comme de nuit, laver le pont, être de corvée de vaisselle, monter tout en haut du mât...
© Robert Genicot
Vieille boussole
Parmi les éléments "historiques" du Belem figure cette très belle boussole. Le bateau peut se visiter lors de ses nombreuses escales su le littoral français.
© Robert Genico
L'intérieur du bateau
Une vue de l'aménagement intérieur du Belem.
© Robert Genicot
10 000 milles par an
Le Belem navigue environ sept mois par an et parcourt environ 10 000 milles sur l'année. Le reste du temps, il se trouve à quai pour être visité, ou parade dans des rassemblements nautiques.
© Paulo Riera
Les rassemblements de vieux gréements
Le Belem participe régulièrement aux rassemblements de grands voiliers (Brest, Armada de Rouen...) : il y figure en tant qu'exceptionnel témoin de l'histoire maritime de la France.
© Gérald Groult
Nantes pour port d'attache
Construit en Loire-Atlantique, le Belem a renoué avec ses racines puisque Nantes est son port d'attache. L'appontement du navire se trouve au pied du pont Anne-de-Bretagne, en plein centre-ville.
© Jean-René Tuaud
Un lieu de prestige
Le voilier propose aux entreprises et collectivités une atmosphère unique pour des réceptions à quai.
© Jacqueline Joly
Un vestige du passé
Le Belem est le dernier grand voilier français à phares carrés et le seul témoignage de la flotte de commerce française au long cours du XIXe siècle. D'après son commandant Yann Cariou, "C'est un miracle que ce bateau navigue encore". Le Belem a en effet survécu à deux guerres, plusieurs crises économiques, une éruption volcanique en Martinique, un tremblement de terre et un tsunami à Yokohama, un incendie au Brésil...
© Julien Rabeux