• Mammifères: Macaque rhésus

     

    Macaque rhésus

     

    Le macaque rhésus (Macaca mulatta) fait partie de la grande famille des Cercopithécidés à laquelle appartient notamment le babouin. 
    C’est l’un des macaques asiatiques les plus répandus, car il s’adapte à tous les biotopes. Le macaque rhésus est un héros de la science bien malgré lui. En effet, ce singe a été outrageusement exploité par les chercheurs au point de mettre l’espèce en péril.
    Physiologiquement proche de l’homme, le macaque rhésus a payé un lourd tribut à la recherche et lutte aujourd’hui pour survivre dans un milieu en péril.

     

    Anatomie du macaque rhésus

    Ce petit singe au poil brun est reconnaissable à sa face et ses fesses de couleur rouge. Les mâles, plus gros que les femelles, pèsent entre 6 et 12 kg. Les femelles pèsent en moyenne 5,5 kg.

    Outre un mode de vie diurne, les points communs aux Cercopithecidae sont :

    • Absence de queue préhensile
    • Des ongles à tous les doigts
    • Présence d’épais replis de peau, callosités fessières, aux couleurs chatoyantes

    Macaque rhesus

    Macaque rhésus (Macaca mulatta). © dinosoria.com

    Les plus importantes populations de macaques rhésus évoluent de l’Afghanistan jusqu'en Inde. Autrefois, il existait des populations en Chine et au Tibet, mais la chasse et les prélèvements excessifs ont fait décliner de manière drastique ces populations.

    Habitat du macaque rhésus

    Le macaque rhésus a pu résister à l’acharnement humain grâce à ses capacités d’adaptation. Il peut survivre dans de nombreux biotopes. On le trouve dans l’Himalaya jusqu’à 3000 d’altitude.

    Il survit également dans des zones désertiques ou forestières. Il est capable de supporter des variations climatiques extrêmes.

    Macaque rhesus

    Le macaque rhésus possède de grandes capacités d'adaptation. © dinosoria.com

    Des populations, en Inde et au Pakistan, se sont installées dans les zones urbaines. Si l’homme a exploité ce singe, ce dernier en fait autant en profitant des ressources humaines. Il cause d’ailleurs des dommages aux cultures et fait régulièrement des razzias dans les potagers et jardins.

    Ce singe très intelligent est éminemment social. Il a su développer une vie de clan à l’organisation parfois déconcertante tant elle s’approche de celle des hommes.

    Dans son environnement naturel, ce macaque peut vivre une trentaine d’années et jusqu’à 35 ans en captivité.

    Mode de vie

    Ce macaque est très actif toute la journée. C’est un excellent nageur qui adore l’eau. Il vit en groupe jusqu’à 200 individus.
    Cependant, afin de mieux exploiter les ressources, quand un groupe devient trop important, il se scinde et des femelles créent un nouveau groupe.
    Ce système permet également de renouveler le patrimoine génétique. D’ailleurs, les mâles ne restent pas dans leur groupe d’origine et le quittent à leur maturité sexuelle.

    Macaque rhesus

    Le macaque rhésus vit en groupe. © dinosoria.com

    Au sein de chaque groupe existe une hiérarchie aussi bien chez les mâles que chez les femelles.

    Les groupes sont mixtes et multimâles. Ce sont surtout les femelles qui assurent le lien social, car les filles restent dans la plupart des cas toute leur vie dans le clan.
    Les filles héritent en général de la position hiérarchique de leur mère. Les femelles circulent ensemble, se toilettent et partagent l’éducation des enfants.
    Elles n’hésitent pas à faire appel à la protection des mâles pour mener à bien toutes ces tâches.

    Macaque rhesus

    Le macaque rhésus aime l'eau. Il est très agile de ses mains pour attraper des objets. © dinosoria.com

    Le statut de mâle dominant dépend essentiellement du nombre de conquêtes féminines. Pour ce faire, un mâle doit employer de réelles stratégies de séduction.
    Chez les macaques rhésus, la force n’est pas l’atout prédominant.

    Un jeune mâle qui souhaite intégrer un nouveau groupe doit savoir déployer son charme et utiliser son intelligence.
    Le meilleur moyen de se faire accepter est de développer des relations amicales avec les femelles.
    Pour consolider cette amitié, il est judicieux de partager le quotidien : dormir ensemble, s’épouiller, partager la nourriture, se montrer protecteur, être tendre…

    Macaque rhesus

    Le macaque rhésus est omnivore. © dinosoria.com

    Les différents groupes ne sont pas particulièrement territoriaux et les confrontations sont très rares.

    Le macaque rhésus est omnivore et son menu dépend des ressources disponibles. Il se nourrit de racines, d’herbes, de fruits, d’insectes, de petits reptiles et de petits mammifères.
    Les zones cultivées sont une aubaine pour lui.

    Reproduction

    Bien que femelles et mâles montrent des préférences pour choisir leurs partenaires, les mœurs sont plutôt libres. Chacun et chacune s’accouplent avec plusieurs partenaires.

    Couple de macaques rhesus

    L'amitié entre les macaques est primordiale pour la cohésion du groupe. © dinosoria.com

    Les femelles sont réceptives pendant un cycle de 29 jours. La peau du postérieur d’une femelle réceptive ne rougit et n’enfle que légèrement contrairement à beaucoup d’autres espèces de macaques.. Les rapports sexuels ne durent que quelques secondes, mais sont en revanche souvent répétés avec de multiples partenaires.
    Il est vrai que les femelles se reproduisent généralement que vers 4 ans et n’ont qu’un seul petit.
    Les mâles ne peuvent espérer se reproduire que vers 5 ans en moyenne.

    Femelle macaque et son petit

    La femelle n'a qu'un seul petit. © dinosoria.com

    La période de gestation est en moyenne de 165 jours. Le bébé pèse entre 400 et 500 grammes. Il est totalement dépendant de sa mère pendant un an. Il reste accroché à la fourrure du ventre puis plus tard il se poste sur son dos.

    Jeune macaque rhesus

    Jeune macaque rhésus. © dinosoria.com

    Le rôle des mâles peut varier. Si le petit est celui d’une femelle amie, il a tout intérêt à s’occuper activement de la progéniture. En effet, quand la femelle sera à nouveau réceptive, elle s’accouplera en priorité avec les mâles protecteurs.
    Son intérêt n’est donc pas désintéressé. Il est vrai aussi qu’un mâle ne peut jamais être certain d’être le géniteur.
    Avec logique, le mâle se dit qu’en s’occupant du bébé, il aura la préférence pour les accouplements et aura donc plus de chance d’être le père de l’enfant.

    Bébé macaque rhesus

    Le jeune macaque rhésus devient indépendant à partir d'un an. © dinosoria.com

    Une femelle peut avoir un petit par an si les conditions environnementales sont bonnes, mais il est plus fréquent qu’elle mette au monde un petit tous les deux ans.

    Le macaque rhésus et l’homme

    L’utilisation de singes pour les besoins scientifiques ne date pas d’hier. C’est en 1940 que le macaque rhésus permit la mise en évidence du facteur rhésus intervenant dans le système sanguin de chaque être humain.

    L’espèce a été depuis massivement utilisée pour des expériences diverses, notamment la mise au point du vaccin antipoliomyélite.

    À partir des années 1950, 200 000 macaques étaient importés chaque année aux États-Unis pour les besoins de la recherche.

    Au nom de cette sacro-sainte recherche, le macaque a enduré des traitements en tous genres et souvent inhumains.
    Bien évidemment, ce macaque a été l’un des pionniers de l’espace.

    Aujourd’hui, ces expériences continuent malgré que de nombreux scientifiques se soient positionnés contre en démontrant l’inutilité actuelle d’effectuer ces expérimentations sur des êtres vivants.

    Le volume et les conditions de ces importations sont régis par la Convention de Washington. Les chiffres sont devenus un peu plus raisonnables : divisés par 10 au niveau mondial.

    Macaque rhesus

    Aujourd'hui, le macaque rhésus est toujours utilisé à des fins médicales. © dinosoria.com

    Autrefois le transport des singes s’effectuait dans des conditions affligeantes vers les laboratoires et les zoos. 70 % des singes, de toutes espèces, pouvaient mourir lors de leur transit.

    On imagine sans peine l’impact de telles ponctions sur la vitalité des populations sauvages.

    En 2000, Tetra une femelle singe clonée est « née » au Centre régional de l'Oregon.

    En octobre 2000, un macaque rhésus a été génétiquement modifié et baptisé ANDi (ADN inséré). Un rapport a été publié dans la revue science de janvier 2001.
    Pourquoi ADN inséré ? Parce que l’on a inséré dans le patrimoine génétique de ce singe le gène de la protéine vert fluorescent emprunté à la méduse.
    Cette expérience est censée déboucher sur de nouveaux traitements contre diverses affections telles que le diabète, le cancer du sein, la maladie de Parkinson et le VIH.

    Jeune macaque rhésus

    Le regard désabusé de ce jeune macaque en dit long sur l'image que nous lui renvoyons. © dinosoria.com

    Avec ces sommes colossales dilapidées dans des expériences que l’on nous présente comme indispensables, j’imagine bien les nombreuses améliorations que l’on pourrait apporter, pour par exemple lutter contre la famine, l’analphabétisme ou l’exploitation des enfants et tout simplement préserver l’habitat de la faune.

    Mais, ce type d’actions seraient beaucoup moins médiatisées et donc moins susceptibles d’apporter un prix Nobel.

    Le macaque rhésus est classé sur la Liste Rouge de l’UICN comme espèce quasi menacée ce qui signifie que sans mesure de protection, cette espèce risque de devenir vulnérable et donc menacée d’extinction dans un futur proche.

    Classification : Animalia. Chordata. Mammalia. Primates. Cercopithecidae. Macaca 

    V. Battaglia (27.08.2009). Mà.J 06.2012

     

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