• Paléontologie: Aux origines de l'humanité

     

    Aux origines de l'humanité

     

    Lucy vivait-elle dans les arbres ? Y a-t-il du Neanderthal en nous ? Quand ont eu lieu les premières migrations hors d'Afrique ?... 

     

    L'étude de la Préhistoire offre chaque année ou presque de nouvelles révélations sur notre identité humaine et nos origines. Suivons les émules d'Indiana Jones dans leur exploration du passé.

     

    La guerre du feu (film de Jean-Jacques Annaud, 1981)

    Homo sapiens en famille
     

    Selon la classification biologique de Carl von Linné, nous appartenons à l'espèce Homo sapiens, apparue il y a environ 200 000 ans.

     

    - Notre espèce fait partie du genre Homo, comme les Homo neanderthalensis disparus il y a 30 000 ans.


    - Le genre Homo est inclus dans la famille des hominidés, à côté des Australopithèques disparus il y a un million d'années mais aussi des gorilles, chimpanzés, bonobos et orangs-outans actuels, avec un ancêtre commun qui remonte à environ 8 millions d'années.
    - Et tout ce beau monde appartient à l'ordre des primates, apparus il y a environ 58 millions d'années.

     

    La paléoanthropologie ou science des premiers hommes se fait un devoir de définir notre place dans ce schéma, au milieu des autres espèces, actuelles ou disparues.

     

    Les Australopithèques, nos très lointains cousins

     

    Crâne de l’enfant de Taung, spécimen d’Australopithecus africanus de 2,1 mllions d’année découvert en Afrique du sud, collection de l’Université du Witwatersrand, Johannesburg, Didier Descouens.

     

    L'un des plus anciens hominidés qui nous ont précédés a été découvert fortuitement en 1924 en Afrique du sud et dénommé par le professeur Raymond Dart Australopithecus africanus (« Singe du Sud » en latin et grec).

     

    Raymond Dart émet l'hypothèse qu'il appartient à notre famille, celle des hominidés. Mais la communauté scientifique ne l'admettra qu'après la Seconde Guerre mondiale, suite à la découverte de nombreux fossiles adultes.

     

    Les Australopithèques se caractérisent par une petite taille et une capacité crânienne faible (moins de 500 cm3 contre 1300 pour les humains actuels). Ils ont une forte mâchoire au prognathisme marqué, comme les singes. Mais ce qui les distingue des primates communs et les rapproche d’Homo est le corps redressé et la main libérée.

     

    Raymond Dart ose également voir dans ses Australopithèques la preuve que le « berceau de l'humanité » serait en Afrique.

     

    Son hypothèse sera confirmée dans les années 1970 par la découverte en Éthiopie d’Australopithèques et de fossiles proches du genre Homo. C’est la « révolution Lucy ».

     

    - Lucy et ses aînés :
     

    Découverte en 1974, Lucy fait reculer jusqu'à 3 millions d'années l'origine de l'humanité.

     

    Yves Coppens, né en 1934, est professeur au Collège de France

     

    Mais elle est seulement notre grand-tante. Le genre Homo dont nous descendons vient en effet d'une branche latérale du genre Australopithèque. 

     

    En octobre 2000, Brigitte Senut et Martin Pickford découvrent en Ouganda les ossements d'un hominidé de 6 millions d'années révélant un déplacement bipède assez développé. Baptisé Orrorin(« homme originel » en langue locale), il témoigne de ce que, déjà à cette époque, de grands singes ont tenté d'évoluer vers la bipédie sans y parvenir durablement.

     

    En 2001 enfin, la mission franco-tchadienne de Michel Brunet met à jour un crâne de sept millions d'années baptisé Toumaï (« espoir de vie » en langue locale). Hominidé ou grand singe ancêtre des gorilles ?

     

    - Lucy et ses cousins d'Asie :
     

    Masol (Pendjab) : un sondage sur un site de charognage probable (photo : Anne Malassé Dambricourt)

     

    On sait aujourd'hui que l'Asie n'est pas le berceau de l'humanité. Mais elle fait toujours l'objet de recherches fécondes. La mission franco-indienne d'Anne Dambricourt Malassé a découvert en 2009 des traces de « boucherie » vieilles de 2,6 millions d'années à Masol, au Pendjab.

     

    Qu'est-ce à dire ? Sur des ossements d'animaux, les paléontologues ont reconnu des incisions causées par des outils. Ce serait alors le plus vieux témoignage d’une activité manuelle de type humain hors d'Afrique.

     

    Faute de fossiles qui pourraient l’éclairer, Anne Dambricourt Malassé envisage deux hypothèses :


    - ces activités pourraient être le fait d'une très ancienne espèce du genre Homoqui aurait migré d'Afrique bien avant 2,6 millions d’années, ce qui suppose déjà une certaine densité de populations couvrant l’Est africain, la plaque arabique et l’Asie du sud.
    - elles pourraient aussi résulter d'hominidés issus de mutations de grands singes présents dans cette région de l’Asie depuis au moins 13 millions d’années, et dont les lignées se seraient éteintes.

     

    Le genre Homo et les espèces qui nous ont précédé

     

    Louis Leakey (7 août 1903 – 1 octobre 1972), archéologue et paléoanthropologue, examine des crânes des gorges d’Olduvai, Afrique.

     

    Deux savants kényans d'origine anglaise, Louis et Mary Leakey, mettent au jour en 1959 dans les gorges d'Olduvai (Tanzanie) un squelette vieux de 1,7 million d'années et accompagné d'outils en pierre. Il ne s'agit que de galets sommairement taillés sur une face mais suffisants pour découper de la viande ou casser des os.

     

    Cette habilité à tailler des pierres le distingue des Australopithèques et lui a valu le nom d'Homo habilis (en latin, l'homme habile).

     

    Homo habilis a vécu de 2,5 à 1,7 millions d'années BP (Before Present, avant 1950). Il a une boîte crânienne de petite capacité (550 à 680 cm3) mais il possède peut-être déjà le langage articulé.

     

    Ses membres inférieurs montrent que c’est un marcheur (il se déplace par enjambées, l’Australopithèque marche en chaloupant), mais ses épaules traduisent aussi des déplacements dans les arbres.

     

    Il a précédé dans la chaîne de l'évolution Homo erectus. L'un de ses représentants, baptisé Pithecanthropus erectus (ou « singe-homme redressé »), a été repéré dès 1890 par le médecin hollandais Eugene Dubois sur l'île de Java, en Asie.

     

    Homo erectus aurait donc migré vers 2 millions d'années BP d'Afrique vers l'Eurasie. Il fabrique des outils bifaces, ce qui dénote l'acquisition de la symétrie. Il serait aussi la première espèce à avoir acquis la maîtrise du feu vers 1 million d’années.

     

    Henry de Lumley, préhistorien français, a découvert l’homme de Tautavel le 22 juillet 1971.

     

    En Europe, le représentant le plus célèbre d'Homo erectus, vieux de « seulement » 450 000 ans, est l'homme de Tautavel, découvert le 22 juillet 1971 par Henry de Lumley dans la grotte de l'Arago (Pyrénées-Orientales).

     

    Par leur capacité à fabriquer des outils en pierre, Homo habilis, Homo erectus et leur cousin Homo ergaster (l'homme artisan) inaugurent une longue période baptisée dès 1865 Âge ancien de la pierre taillée ou Paléolithique.

     

    Le Paléolithique inférieur, aussi appelé Acheuléen en Europe, d'après le quartier de Saint-Acheul, à Amiens, s'étend de 1,7 millions à 300 000 BP.

     

    Ce panorama des principales espèces Homo du Paléolithique inférieur serait incomplet sans ce petit dernier, dont une mandibule a été découverte en 1907 près d'Heidelberg (Allemagne), d'où son nom.

     

    Connu en Afrique et dans le sud de l’Europe à partir de 600 000 ans, ce serait la première espèce dérivée d’Homo erectus à pratiquer un culte à l’égard de ses morts, signe de la croyance en l'au-delà.

     

    Le Paléolithique moyen

     

    Le Paléolithique moyen suit, comme il va de soi, le Paléolithique inférieur ! Aussi appelé Moustérien en Europe (d'après le site du Moustier, dans la vallée de la Vézère, en Dordogne), s'étend de 300 000 aux environs de 30 000 BP, il coïncide avec l'apparition de l'homme de Neanderthal...

     

    du site Herodote.net

     

    Paléontologie:  Aux origines de l'humanité

     

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