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Poissons: Dragon de mer
Dragon de mer
Le dragon de mer ressemble beaucoup à l’hippocampe. Il existe deux espèces de poissons appelées communément « dragon de mer ». Il s’agit du dragon de mer commun ou dragon de mer phylloptère (Phyllopteryx taeniolatus) et le dragon de mer feuillu ou hippocampe feuille (Phycodurus eques).
Les deux espèces sont originaires d’Australie.Dragon de mer commun
Ce poisson mesure jusqu’à 45 cm. Sa principale arme défensive est le camouflage. Sa superbe robe est ornée de couleurs vives très variables.
Ce dragon évolue le long des côtes du Sud de l’Australie et de la Tasmanie. Il apprécie les zones littorales peu profondes, dans des endroits calmes où les plantes marines et les algues abondent.
Camouflé au milieu de la végétation, il peut se protéger des prédateurs mais également guetter ses proies.Dragon de mer (Phyllopteryx taeniolatus). © dinosoria.com
Contrairement aux hippocampes, le dragon de mer ne possède pas une queue préhensile. Il s’en sert essentiellement comme gouvernail.
Sans queue préhensile, le poisson ne peut s’accrocher à des végétaux pour lutter contre des courants violents quand des tempêtes surgissent. C’est ce qui explique que l’on observe souvent des dragons morts sur les plages.Mâle et femelle portent des ailettes le long du corps, très utiles pour le camouflage.
Le dragon de mer possède des ailettes d'une grande beauté. © dinosoria.com
Pour survivre, certaines conditions sont indispensables. La température de l’eau doit se situer entre 12 et 23°C.
Il évolue à une profondeur qui n’excède jamais 50 m et d’une manière générale surtout à environ 10 m de profondeur.Animal solitaire, le dragon de mer nage très lentement au moyen de ses seules nageoires dorsales et ventrales. Il ne possède pas de nageoire caudale et possède des nageoires anales très réduites.
Les plaques osseuses qui recouvrent son corps limitent d’autant sa mobilité.Comme l'hippocampe, le dragon de mer nage lentement. © dinosoria.com
Dépourvu de dents, comme les hippocampes, il se nourrit par succion essentiellement de crevettes et de larves.
Dragon de mer feuillu
Le mode de vie de cette espèce est identique à celui du dragon de mer commun. L’hippocampe feuille évolue à faible profondeur près des côtes du sud et de l'ouest de l'Australie.
Il se différencie de son cousin par de longues protubérances en forme de végétaux qui lui servent de camouflage.
Dragon de mer feuillu (Phycodurus eques). By lecates
Il peut changer de couleur et passer du vert, au jaune ou même au rouge.
Sa taille n’excède pas 45 cm de long. Malgré une apparente immobilité, il se déplace malgré tout à plusieurs centaines de mètres dans un périmètre bien défini.
Hippocampe feuille en aquarium. By CorruptKitten
Il se nourrit par succion de crevettes et de petits poissons.
Reproduction
La reproduction est identique pour les deux espèces.
Comme pour les hippocampes, la femelle transmet au mâle sa ponte. Par contre, contrairement aux hippocampes, le mâle incube les œufs sous la queue et non dans la poche ventrale.
Le mâle dragon de mer incube les oeufs sous la queue. By Tim Sheerman-Chase
La femelle dépose, à l’aide d’un tube, les œufs qui se fixent sur une plaque incubatrice, située sur la queue.
C’est cette plaque qui leur fournit l’oxygène indispensable.Il n’y a qu’une seule ponte annuelle qui comprend 250 à 300 œufs.
Le dragon de mer feuillu peut changer de couleur. By lecates
L’incubation dure 8 à 9 semaines A leur naissance, les jeunes sont déjà bien formés et indépendants. Ils se nourrissent de zooplancton. Moins de 80% d’entre eux survivront aux différents dangers. Leur principal prédateur est l’anémone de mer.
Protection du dragon de mer
Les deux espèces sont protégées car très vulnérables. Plusieurs menaces pèsent sur elles.
Le dragon de mer fait l’objet d’un trafic à destination des aquariophiles fortunés ou à destination de l’Asie pour terminer comme ingrédient dans des remèdes soi-disant médicinaux.
Les dragons de mer sont protégés car très vulnérables. By sarahheiman
Très lents et sans défense, les plongeurs n’ont aucun mal à les récupérer pour en faire des bibelots pour touristes. Ils sont séchés puis enduits d’une couche argentée ou dorée.
V. Battaglia (15.11.2009)