• Légende des Chaudrons du Diable

    Légende du Québec 

    Vers 1884, au tout début de la colonisation du village de Grosses-Roches, les premiers défricheurs coupeurs de bois devenaient draveurs au printemps.

    Pour ce faire ils construisirent des digues sur les petites rivières avoisinantes. Ces ouvrages servaient à retenir l’eau en amont et les billes de bois destinées au sciage étaient transportées à l’aide de chevaux et mis à la flotte dans le bassin ainsi créé. Une petite scierie érigée un peu plus bas recevait les billes qui étaient relâchées au printemps  lors de la crue des eaux.

    À l’époque la ferveur divine alimentait généreusement la motivation des pionniers. Ainsi, le curé du village agissait aussi en maître d’oeuvre en matière de développement. On raconte qu’un dimanche après la messe dominicale, le propriétaire de la scierie serait allé rencontrer le curé du village pour lui faire part de ses nouvelles difficultés.

    En effet depuis quelque temps trois de ces travailleurs avaient prisent la mauvaise habitude de s’absenter du travail, et de se rendre pêcher l’anguille à un certain endroit en amont de la rivière. Parait-il qu’ils y feraient des pêches quasi miraculeuses…

    - Ho…Là je comprends …de dire le curé qui déplorait également leurs absences de plus en plus fréquentes à la messe du dimanche.

    Le jour même, M. le curé se fit conduire à cet endroit mystérieux, situé à environ cent pieds plus bas  que le Barrage des Draveurs du Quatrième rang, à environ une heure de route à dos de cheval.

    On raconte que rendu sur place, le prêtre aurait été à la fois émerveillé et confus par la grande beauté du site.

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    Le représentant de Dieu a raconté avoir été séduit et envoûté par une sensation aussi étrange que irrésistible, à la vue de trois grands bassins ressemblants à d’immenses chaudrons sculptés dans la rivière.

    Dans les faits, il avait été attiré bien malgré lui jusque au bord du premier Chaudron Géant, formée d’un mélange de gravier et de ciment, de forme si étrangement circulaire que seul un être humain pouvait en être l’artisan…

    Sous le charme, M. le curé n’aurait pas résisté à monter sur le palier suivant. En cet endroit, le Prêtre découvrit un autre Chaudron, tout aussi imposant,mais encore plus impressionnant, une forme de coeur quasi parfaite à demi remplie d’eau… une eau si clair et si limpide que seul Dieu pouvait l’avoir distillé…

    C’est à cet endroit précis que le prêtre ressentit encore plus l'irrésistible envie de continuer plus loin. Sur le troisième palier, il découvrit un Troisième Chaudron, un trou béant rempli à ras bord d’une eau si sombre que seul le Diable pouvait l’en avoir remplie… Dans cette eau épaisse et terne à vous en donner des frissons, il pouvait entrevoir à la surface, un nombre incalculable de jeunes anguilles se dandinant de manière un peu trop invitantes…

    - De véritables Queues de Diable… de dire le Curé.

    Le dimanche suivant M. le curé fit un sermon de Défense solennelle à tous les paroissiens de ne pas s'approcher à moins d'une terre de distance (un mille) de cet endroit, sinon la foudre de Dieu pourrait s’abattre sans pitié sur leur Tête…

    Les années se succédèrent sans le moindre incident, jusqu'au jour de la disparition d’un dénommé Ti-Claude, un paroissien dissident. Celui-ci aurait témérairement défié l'interdiction, en continuant à jouir de l’abondance de poissons défendus. Il s’en était même fortement enrichi et ce n’était pas un secret pour personne au village.

    Après de longues recherches infructueuses alimentant de nombreuses rumeurs, M. le Curé retourna au lieu maudit. Cette fois-ci, il prit soin d’emporter sa Bible, des Huiles Saintes, de l’Eau Bénite et de l'Encens, qu'il épandit généreusement à la surface des Trois Chaudrons.

    Dès son retour au village, il déclara avoir combattu le Démon et que ce Lieu Maudit n’était nul autre que l’Oeuvre du Diable. Désormais quiconque s’en approcherait enverrait de lui même son âme en Enfer…

    On raconte que dans les années qui suivirent, les gens virent monter un grand nombre de loutres dans la rivière, ce qui aurait causé la disparition total des anguilles, ne laissant sur place  que de rares truites de couleur noir…

    Ce serait pour ces raisons qu’aujourd'hui, la petite rivière porte le nom de ruisseau à la Loutre, que le sentier jadis emprunté par le disparu, aurait reçu le nom de Route à Ti-Claude, et que aucun des colons rochelois n’a accepté les terres avoisinantes aux Trois Chaudrons, lorsque le Gouvernement du Québec les offrit en colonisation.

    Pendant près d’un siècle, le site des Trois chaudrons du Diable fut quasi oublié par les villageois. Cependant, notre ère moderne vit réapparaître de nouveaux braconniers, insatiables pêcheurs de truite dans ces mêmes chaudrons et au pied du barrage un des rares vestiges encore apparent du courage et de la détermination de nos ancêtres défricheurs Rochelois, colonisateurs et fiers bâtisseurs de notre village.

    Source de la légende : domaineeltim.spaces.live.com (reproduite avec l’autorisation du site Web).

    Photos offertes © par le site Web domaineeltim.spaces.live.com Tous droits réservés.

    pierre


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