Hermaphrodisme

Mao Sugiyama, un artiste japonais, a organisé en mai 2012 un dîner, réservé à quelques invités très spéciaux.
Cet homme, de 22 ans, a subi volontairement une ablation du pénis et des testicules en mars. En effet, il se considère comme asexué et souhaite porter à la connaissance du grand public la situation difficile des travestis, des transsexuels et de tous ceux qui se considèrent, comme lui, asexués.

Plat du jour : Testicules à 160 euros

Suite à l'opération chirurgicale, il a pris soin de conserver ses parties génitales au congélateur. Cinq personnes ont répondu à son invitation afin de déguster, pour la somme de 160 euros, un service trois pièces persillé, accompagné d'une fricassée de champignons.

Afin de se prémunir de toutes plaintes éventuelles sur la qualité de la viande, Mao Sugiyama a fait signer une décharge à ses invités.
Ce repas très spécial a été cuisiné par un professionnel, engagé pour la circonstance.

Bien que nous vivions dans une société où la normalité est considérée comme une tare, quelques personnes se sont quand même offusquées de ce qui est, sans le moindre doute, un acte de cannibalisme.
Je précise que je ne fais pas le procès des problèmes liés à la trans-identité mais de la quasi-banalisation de certains comportements pathologiques.
Est-il normal, dans une société qui se prétend évoluée, de payer près de 200 euros pour manger de la chair humaine ?
Est-il normal de conserver ses parties génitales pour les transformer en sushis ?

Mais, les lois japonaises n'interdisent pas le cannibalisme. De plus, le jeune homme est resté dans le cadre de la loi, en vigueur dans ce pays, concernant le trafic et la vente d'organes.

Hermaphrodisme et transsexualité

La trans-identité rassemble notamment le transgenre, la transsexualité, l'hermaphrodisme, le travestisme et l'androgynie.

Dans le cas de Mao Sugiyama, il ne s'agit pas de changer de sexe, mais de revendiquer le droit de ne pas en avoir. Il s'agit donc d'hermaphrodisme.

L'hermaphrodisme vrai désigne un cas rare d'intersexuation : la personne est dotée de chromosomes sexuels variables (XX, XY), mais naît le plus souvent avec une ambiguïté sexuelle et la présence simultanée de tissus testiculaires et ovariens, conduisant au développement de structures masculines (véritable pénis érectile et prostate) et féminines (vagin et utérus). La médecine n'en dénombre officiellement qu'environ 500 cas en France.

(Source Wikipedia)

Représentation en cire d'un sexe humain hermaphrodite au Panoptikum. Musée de cire de Hambourg. Auteur: Daniel Ullrich, Threedots

 

En France, en 2010, un décret a été publié précisant que les transsexuels ne sont plus considérés comme des malades mentaux, dans notre pays.

Ce décret retire « les troubles précoces de l'identité de genre » de la liste des affections psychiatriques. La France compterait, d'après les organisations, entre 40 000 et 60 000 transsexuels. La France est d'ailleurs devenue le premier pays à ne plus se référer à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'appuie sur la liste des pathologies recensées dans le manuel médical DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, NDLR).

Dans notre pays, cette opération est prise en charge par la Sécurité sociale au titre d'une affection de longue durée.
Il est à préciser que toutes les personnes qui souffrent d'un problème d'identité sexuelle ne ressentent pas le besoin de se faire opérer.

La sprinteuse hermaphrodite

En 1932, à Los Angeles, Stanislawa Walasiewicz, résidente américaine d'origine polonaise, remporte la médaille d'or du 100 m aux Jeux olympiques.

En 1936, à Berlin, elle remporte la médaille d'argent. Cette sportive a battu de nombreux records au cours de sa carrière. Elle a été naturalisée américaine en 1947.

Stanislawa Walasiewicz alias Stella Walsh en 1932

Devenue Stella Walsh, elle est décédée en 1980, suite à une agression dans un parking. L'autopsie a révélé qu'elle était hermaphrodite. En effet, elle possédait les chromosomes masculins XY.

V. Battaglia (06.07.2012)

Références

Japanese man, 22, cooks his own genitals and serves them up to paying guests at a dinner party. Daily Mail
Le transsexualisme n'est plus une maladie mentale. Le Figaro