• Invertébrés marins: Corail

     

    Corail

     

    Animal primitif proche des méduses, le terme corail recouvre plus de 7 000 espèces aux formes et couleurs très diversifiées.
    Le corail est un véritable fossile vivant. Les plus anciens récifs coralliens remontent à l’Ordovicien, environ 500 millions d’années avant notre ère.

    Voilà des millénaires que le corail est exploité par l’homme pour sa beauté. Aujourd’hui, on prend conscience que les récifs sont fragiles et pas inépuisables.
    Sans le corail, il n’y aurait pas de récifs coralliens qui abritent une vie animale et végétale importante.
    Il est donc indispensable de préserver les coraux qui sont les organismes bâtisseurs des récifs.

      

    Classification du corail

    Le corail, comme sa cousine l’anémone de mer, fait partie du sous-embranchement des cnidaires.
    Les cnidaires sont des créatures marines porteuses de cellules urticantes, proches des méduses (classe des Hydrozoaires).

     

    Corail en mer Rouge

    Des coraux en mer Rouge. By Utnapistim

     

    Les 9 000 espèces de Cnidaires se répartissent en trois différentes classes :

    • Hydrozoaires et Scyphozoaires regroupent des animaux marins chez qui prédominent la forme méduse
    • Les Anthozoaires, la classe des coraux et des anémones de mer, comprennent deux groupes différenciés par leur nombre de tentacules

    Corail

    Le Corail : des formes et couleurs variées à la beauté stupéfiante. © dinosoria.com

     

    Près de 7 000 espèces d’Anthozoaires se répartissent en deux sous-classes :

    • Les Hexacoralliaires à six tentacules (ou en multiple de six) incluent les anémones de mer et les coraux « vrais »
    • Les Octocoralliaires à huit tentacules (ou multiple de huit) incluent les coraux « mous » et les « faux » coraux

    Ci-dessous une généalogie simplifiée des anthozoaires.

     

    généalogie simplifiée des anthozoaires

    Les Alcyonaires

    Cet ordre d’Octocoralliaires comprend des coraux dont le squelette est imparfaitement rigidifié : à partir d’un disque calcaire solide, les polypes se développent sur des ramifications souples, mais intégrant de nombreuses aiguilles de calcaire. Ils doivent à cette structure originale leur nom de coraux mous.

     

    Octocoralliaires

    Les Octocoralliaires sont répandus dans le monde entier. By Grunt Zooki

     

    Les Actinaires

    Ils regroupent environ 1 500 espèces d’Hexacoralliaires qui portent le nom d’anémones de mer.
    Ces animaux se distinguent par l’absence de squelette calcaire et par leur mobilité. Ils se déplacent sur les fonds marins et peuvent vivre 60 ans.

     

    Les Gorgonaires

    Cet ordre est composé de coraux aux aspects très variés, dont le célèbre corail rouge. Le squelette de la majorité des espèces contient une matière semblable à de la corne : la gorgonine.

    Gorgones

    Les gorgones sont en principe déployées dans le sens des courants marins. By g_na

     

    Les Cérianthaires

    Ce sont des coraux solitaires de grande taille. Ils possèdent de nombreux tentacules ordonnés en deux rangées.

     

    Corail champignon

    Corail-champignon du genre Fungia. Les membres de cette famille de coraux solitaires peuvent vivre jusqu'à 6 000 m de profondeur et développer des polypes de 15 cm de diamètre. By Pubwvj

     

    Les Madréporaires

    Également appelés scléractiniaires, ces coraux sont considérés comme les « vrais » coraux. Ils regroupent près de 2 500 espèces et comprennent la plupart des espèces de récifs.
    Ces coraux produisent un squelette calcaire externe, les espèces récifales qui sont à l’origine de gigantesques colonies.

     

    Le corail : un étrange animal

    Certaines espèces de coraux étaient bien connues dans l’Antiquité où des plongeurs cueillaient déjà des branches de ces « arbustes marins » pour en faire des parures.

     

    Corail à Tahiti

    Corail à Tahiti. By Underwater tourist

     

    Au Moyen Âge, l’exploitation du corail rouge s’intensifia tellement qu’il fallut la réglementer.

    Pendant des siècles, personne ne pensa que le corail puisse être un animal. Ce n’est qu’au début du 18e siècle que l’on comprit sa véritable nature.
    Le corail a connu fort peu d’évolution depuis des millions d’années.

     

    Corail

    Malgré leur apparence étrange, les coraux sont bien des animaux. © dinosoria.com

     

    Effectivement, les coraux ne correspondent guère à l’idée que l’on se fait des animaux.

    On les trouve solidement fixés sur les fonds marins comme les plantes le sont au sol. Les scientifiques les ont d’ailleurs classés parmi les Anthozoaires, étymologiquement « animaux-fleurs ».

     

    Corail. Dendrogyra cylindricus

    Une colonie de Dendrogyra cylindricus. Les piliers peuvent s'élever à plusieurs mètres de haut. By Commander William Harrigan, NOAA Corps (Ref 2552)

     

    Pourtant ce sont bien des animaux qui se caractérisent par leur unique cavité à fonction digestive.

    L’autre particularité des coraux est la présence de cellules urticantes qui permettent de paralyser les proies.

     

    Corail

    By Grunt Zooki

     

    Tous les coraux ne construisent pas des récifs. Il existe des milliers de coraux différents :

    • Coraux durs reposant sur une imposante masse calcaire
    • Coraux « mous » au squelette moins rigide
    • Certains coraux vivent seuls et sont dits « solitaires »
    • D’autres coraux s’associent et fusionnent leurs organismes : les coraux « coloniaux » parmi lesquels on trouve les bâtisseurs de récifs

    Dessin de coraux

     

    Le corail : un vrai chasseur

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, les coraux sont de véritables chasseurs à l’affût. Ils sont exclusivement carnivores !

    En étudiant les coraux pendant la nuit, les chercheurs ont découvert dans leur « estomac » des larves, des œufs de poissons, des vers et de minuscules crustacés.
    On sait aujourd’hui que les polypes épanouissent leurs tentacules à partir du crépuscule alors qu’ils les gardent rétractés le jour.

     

    Corail qui déploie ses polypes

    Ce Sarcophyton déploie ses polypes. By Jeff Kubina

     

    Les coraux se nourrissent des êtres qui composent le zooplancton. Ces êtres microscopiques remontent la nuit vers la surface. Les coraux les capturent lors de cette migration nocturne.

    On a également découvert que les coraux sont des chasseurs « au lasso ». En effet, les tentacules des polypes de Cnidaires sont pourvus de filaments urticants appelés les cnidoblastes. Ces derniers s’agitent en tous sens et explorent leur environnement. Ils agissent comme de minuscules harpons.

    Les tentacules ont donc pour mission de détecter les proies. Les cnidoblastes, eux, les paralysent.

     

    Corail

    By Tony-O Licence

     

    D’une manière simple, le processus se déroule de la manière suivante :

    1/Chaque tentacule est armé de cnidoblastes
    2/Un capteur relié à des cellules nerveuses internes, le cnidocil, repère le mouvement et transmet l’information
    3/Le filament urticant est éjecté en même temps que le poison contenu dans sa loge
    4/La proie est ramenée vers la bouche, enduite de mucus
    5/la proie est en partie digérée par les sucs digestifs de la cavité gastrique
    6/Les déchets sont rejetés par le même orifice oral. Les coraux n’ont qu’une seule ouverture qui leur sert de bouche et d’orifice d’évacuation

     

    Poisson clown dans un corail

    Le corail sert de refuge à de nombreux poissons. © dinosoria.com

     

    Il faut souligner que la cavité gastrique sert à la fois d’estomac et de poumons.

    Les cellules urticantes des coraux sont inoffensives pour l’homme à part quelques exceptions comme les Millépores surnommés « coraux de feu ». Ils provoquent de très vives réactions cutanées.

    Les coraux-champignons de la famille des Fungidés dont les polypes atteignent un diamètre important peuvent se nourrir de tout petits poissons, mais c’est une exception.

     

    Tentacules d'un corail

    Des tentacules imposants qui peuvent attraper des proies importantes. By Lucas Thompson

     

    Les coraux constructeurs de récifs

    Les bâtisseurs de récifs bénéficient d’un moyen supplémentaire d’alimentation. Ils accueillent dans leurs tissus de minuscules algues vertes appelées zooxanthelles.
    Ces algues ont besoin de la lumière solaire pour effectuer la photosynthèse.

     

    Murene dans le corail

    Murène camouflée dans le corail. © dinosoria.com

     

    Le processus est assez complexe. En résumé, ces algues alimentent les coraux en glucides et hydrates de carbone.
    C’est une symbiose primordiale pour les coraux qui ne peuvent survivre sans ces algues.

     

    Recif de coraux en mer Rouge

    La vie s'épanouit au milieu des coraux en mer Rouge. By Greg_a

     

    Les constructeurs de récifs sécrètent un squelette sous forme d’aragonite, un minéral contenant 98 à 99% de carbonate de calcium.

     

    La reproduction des coraux

    Les colonies coralliennes peuvent être mâles ou femelles ou comporter les deux sexes vivant côte à côte.
    Les espèces solitaires et certaines colonies sont hermaphrodites.

    De manière simplifiée, voici les deux principaux types de reproduction :

    La reproduction sexuée (avec mâles et femelles)

    Ce sont les courants qui permettent aux spermatozoïdes mâles de parvenir dans les polypes femelles. Quand la fécondation s’effectue dans le polype, l’œuf qui en résulte se divise en quelques jours et aboutit à une larve (planula) qui sera ensuite expulsée par la bouche.

    Les larves, en très grand nombre, forment de véritables nuages. Les larves flottent pendant une à huit semaines environ en utilisant les courants.
    À ce stade-là, la larve est capable de se nourrir du zooplancton.

     

    Polypes d'un corail

    Polypes dressés prêts à éjecter leurs larves. By Lazlo-photo

     

    Si la larve survit aux prédateurs et aux courants, elle se laisse couler sur un point d’ancrage solide sur lequel elle se fixe.
    La larve se met aussitôt à sécréter une base calcaire qui sera à l’origine d’une nouvelle colonie.

     

    La reproduction asexuée

    Chaque polype, mâle ou femelle, peut donner spontanément naissance à un autre polype. Ce type de reproduction fonctionne par bourgeonnement et assure la croissance continue des coraux récifs.

    Par exemple, la larve se fixe et son premier polype se met à pousser. Bientôt, à la base de ce polype initial, se forment des bourgeonnements qui deviennent des polypes secondaires (polypes-fils).
    En trois semaines, ils se seront à leur tour bâti un squelette complet. De nouvelles générations se mettront à pousser sur les polypes-fils et ainsi de suite.
    En moins d’un an, une colonie peut ainsi être constituée de 20 à 30 individus.

     

    Corail à méandres

    Corail à méandres. By Snifette

     

    La ponte corallienne s’opère par une nuit claire, souvent juste après la pleine lune. Des milliers de petits planulas sont expulsés en même temps. Ce spectacle fantastique ne se produit qu’une à deux fois par an.

     

    Le pillage des coraux

    Partout dans le monde, les plongeurs exploitent et mutilent les massifs vivants des espèces de faible profondeur.
    Le corail rouge est une matière première devenue si rare que son prix dépasse celui des fourrures de félins.
    Seule l’utilisation de matières synthétiques pour la fabrication des bijoux pourra le sauver.

     

    Corail rouge

    Corail rouge. © dinosoria,com

     

    Le corail est également un matériau de construction. Sur les atolls des Maldives, on pallie l’absence de pierres par les coraux qui servent pour la construction des maisons et digues.

     

    Corail

    Le corail fait l'objet d'un véritable pillage. By Debaird

     

    Les fonds marins sont ainsi détériorés à coup d’explosifs.

    Le corail, comme tous les animaux, est sensible à la pollution. Cette pollution ainsi que la diminution de la couche d’ozone pourraient faire disparaître des milliers de récifs.

    Étant donnée la place importante des coraux dans la richesse de l’écosystème marin, leur survie est très préoccupante.

     

    Corail

    Sans les récifs de corail, de nombreuses espèces disparaitront. By Grunt Zooki

     

    Une plus grande information auprès du public me semble nécessaire. En effet, plongeurs et touristes ne se rendent pas toujours compte des dégâts qu’ils provoquent sur cette faune méconnue.
    Des mesures pour la sauvegarde de cette forme animale ont quand même été déjà prises. Par exemple, la Grande Barrière fait aujourd’hui partie du patrimoine naturel de l’humanité.

    Récifs de corail mort

    Récifs de corail mort. By Delta-407

     

    En Méditerranée, on a commencé à repeupler les zones pillées. Mais, il faudra attendre des dizaines d’années pour que les colonies atteignent à nouveau des dimensions importantes.

    Des parcs de protection ont été créés notamment aux Antilles.

    Espérons que l’homme deviendra plus soucieux de préserver ces merveilles sous-marines.

    V.Battaglia (12.2004). M.à.J 07.2007

     

    Références

    Anatomy of Coral. Marine Reef. Retrieved on 2006-03-31.
    Smithers, S.G. and Woodroffe, C.D. (August 2000).
    Le corail, collection Marchall Cavendish .
    Résumé concernant les problèmes de santé des coraux dans le monde (PDF)

     

    Invertébrés marins:  Corail

     

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