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    5 mai 1988 - 4 novembre 2018

     

    Du drame d'Ouvéa au référendum

     

    par André Larané

     

    Le 5 mai 1988, l'armée française donne l'assaut à des preneurs d'otages kanaks (note), sur l'île d'Ouvéa, une dépendance de la Nouvelle-Calédonie. 19 ravisseurs sont tués, soit la moitié du groupe environ. Les otages sortent quant à eux tous vivants de la grotte où ils avaient été confinés. L'armée déplore la mort de deux de ses hommes.

    Trois jours plus tard, le 8 mai, le deuxième tour de l'élection présidentielle donne une large victoire au président sortant François Mitterrand (gauche) sur son Premier ministre Jacques Chirac (droite).

    Le drame d'Ouvéa est l'acmé des revendications indépendantistes en Nouvelle-Calédonie. Il va aboutir cinquante jours plus tard, le 26 juin 1988, aux accords de Matignon (d'après l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre de la France). Ils sont complétés le 20 août 1988 par un texte signé rue Oudinot, au ministère de l'Outre-Mer. Il s'ensuit un compromis inespéré entre les représentants du gouvernement français et les chefs kanaks de ce territoire d'outre-mer.

    Conformément à ces accords et à l'accord de Nouméa, dix ans plus tard, les électeurs calédoniens (pas tous) ont voté le 4 novembre 2018 sur le statut futur du « Caillou »...

    André Larané, avec la contribution des Amis d'Herodote.net de Nouvelle-Calédonie

     

    Histoire Moderne 2:  5 mai 1988 - 4 novembre 2018 - 5 mai 1988 - 4 novembre 2018  Du drame d'Ouvéa au référendum

     

    Enjeux politiciens et revendications indigènes

    Tout commence en 1984 avec la formation d'un mouvement indépendantiste kanak(ou canaque) en Nouvelle-Calédonie, le FLNKS (Front national de libération kanak et socialiste). Ses meneurs, Jean-Marie Tjibaou, Eloi Machoro et Yéwéné Yéwéné, aspirent à une revanche sur les Européens, les « Caldoches », qui leur ont pris leur terre et constituent désormais la majorité de la population de l'archipel.

    Des incidents meurtriers éclatent qui opposent des indépendantistes et des Européens. Le 12 janvier 1985, Eloi Machoro est abattu par un tireur d'élite du GIGN (Groupe d'intervention de la Gendarmerie Mobile) lors de l'occupation d'une propriété européenne.

    En 1986, la France se donne un gouvernement de droite en la personne de Jacques Chirac. Prenant le contrepied des gouvernements antérieurs, il apporte son appui aux Caldoches et à leur leader, Jacques Lafleur, leader des loyalistes et président du principal parti, le RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République).

    Bernard Pons, ministre des départements et territoires d'outre-mer, concocte un nouveau statut que dénonce aussitôt le FLNKS. Le ministre organise aussi un référendum d'autodétermination ouvert aux habitants de la Grande Terre et des îles Loyauté (Ouvéa, Lifou et Maré).

    Le 13 septembre 1987, à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à l'indépendance ou demeure au sein de la République française ? », les Calédoniens répondent non à 98,3% (59% de participation), malgré les appels au boycott du FLNKS.

    Des élections régionales sont alors programmées le 24 avril 1988, en même temps que le premier tour de l'élection présidentielle. Voyant que la voie des urnes lui est fermée, le FLNKS décide de recourir à la violence, en s'inspirant du lointain précédent algérien.

     

    Histoire Moderne 2:  5 mai 1988 - 4 novembre 2018 - 5 mai 1988 - 4 novembre 2018  Du drame d'Ouvéa au référendum

     

    Le 22 avril 1988, soit  deux jours avant les élections, une poignée de militants kanaks investissent la gendarmerie de Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa. Dans la panique, quatre gendarmes sont tués par balles (et non à coups de machette comme l'assurera Jacques Chirac). Deux d'entre eux, désarmés,sont abattus dans le dos. Un troisième, blessé, est achevé. Les Kanaks emmenèrent en otage les autres gendarmes, 27 au total. Ils se séparent en deux groupes. 

    À Paris, sitôt l'alerte donnée, le gouvernement envoie pas moins de 700 militaires lourdement équipés sur la petite île d'Ouvéa. Le premier groupe se rend sans un coup de feu. Le second, isolé dans une grotte près du village de Gossanah, hésite sur la conduite à prendre.

    Un jeune magistrat tente alors une négociation auprès des rebelles avec le capitaine Philippe Legorjus, du GIGN. Capturé, ce dernier doit livrer en otage six de ses hommes. Le capitaine et le magistrat effectuent plusieurs allers-retours entre Nouméa et la grotte pour tenter d'obtenir des chefs du FLNKS qu'ils fassent pression sur les preneurs d'otages et leur chef Alphonse Dianou.

    Pendant ce temps, à Gossanah, le général Jacques Vidal prépare un assaut de la grotte sous la supervision du ministre Bernard Pons en personne. Ils ordonnent la fin des négociations et planifient l'assaut. L'« opération Victor », initialement prévue le 4 mai, est repoussée au lendemain... pour laisser au Premier ministre le temps d'accueillir à Paris deux otages français fraîchement sortis des geôles du Liban, Jean-Paul Kauffman, Marcel Carton et Marcel Fontaine.

    Le matin du 5 mai, deux assauts successifs, avec 75 hommes d'élite du GIGN et du 11e Choc, ont raison des preneurs d'otages. 19 d'entre eux sont tués, soit la moitié du groupe environ. Les otages sortent quant à eux tous vivants de la grotte. L'armée déplore la mort de deux de ses hommes. Trois jours plus tard, le deuxième tour de l'élection présidentielle donne une large victoire à François Mitterrand. Pour Jacques Chirac, la fermeté n'aura pas payé.

    Sitôt en fonction, le gouvernement socialiste de Michel Rocard entame des négociations avec le FLNKS. Chacun des protagonistes ayant le souci de calmer le jeu, elles aboutissent le 26 juin 1988 à l'accord de Matignon et se concluent par une poignée de main entre les protagonistes, Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, sous les yeux de Michel Rocard et de son chargé de mission Christian Blanc (le succès monta à la tête de ce dernier, qui enchaîna dès lors avec bien moins d'éclat les postes à responsabilité). 

    Les accords de Matignon-Oudinot sont entérinés par un référendum de pure forme le 6 novembre 1988. La Nouvelle-Calédonie est alors découpée en trois régions dont deux reviennent aux indépendantistes : les Îles de la Loyauté à l'Union calédonienne et le Nord au Palika.

     

    Les responsabilités dans le drame d'Ouvéa

    L'opinion publique a été fortement troublée par le drame d'Ouvéa mais l'éloignement, le manque de curiosité des médias et les remous de l'élection présidentielle ne lui ont pas permis d'obtenir de réponse à ses questions. Le drame est instructif en ce qu'il révèle un très large fractionnement des responsabilités :

    • Le Premier ministre et son ministre de l'outre-mer ont eu la responsabilité la plus lourde, d'abord en attisant les conflits entre Kanaks et Caldoches au lieu de les apaiser, ensuite en engageant l'armée et des moyens démesurés pour libérer les otages, enfin en privilégiant très vite la manière forte, dans le but d'impressionner leur électorat,
      • Le président de la République a eu aussi sa part de responsabilité en n'acceptant pas de médiation en temps utile et en signant l'ordre de donner l'assaut pour ne pas apparaître en retrait par rapport à son Premier ministre.
      • Les dirigeants du FLNKS ont refusé d'intervenir auprès des preneurs d'otages pour éviter d'apparaître comme les complices d'une faction terroriste (cela vaudra à Jean-Marie Tjibaou et Yéwéné Yéwéné d'être plus tard assassinés par un dissident de leur parti).
      • Des militaires ont failli à leur devoir en brutalisant des villageois.

    Le drame d'Ouvéa a fourni au cinéaste Mathieu Kassovitz, en 2011, la matière d'un film engagé, L'Ordre et la morale.

     

    Histoire Moderne 2:  5 mai 1988 - 4 novembre 2018 - 5 mai 1988 - 4 novembre 2018  Du drame d'Ouvéa au référendum

     

    Un laboratoire post-colonial

    Les accords de Matignon-Oudinot ont entraîné une rénovation complète des institutions de l'île, avec pour conséquence de transformer le territoire en un laboratoire institutionnel. Les gouvernants français se sont défaits de leurs tropisme centralisateur et ont accordé des pouvoirs très étendus aux instances politiques territoriales ; ils ont reconnu les institutions coutumières kanakes en matière de justice ; ils ont entamé une politique volontariste de redistribution des terres en rachetant des terres à des propriétaires privés et en les confiant à des clans kanaks de manière « inaliénables, insaisissables, incommutables et incessibles ». Ils ont même autorisé des statistiques ethniques, interdites partout ailleurs dans la République française, pour mieux cerner les inégalités liées à l'origine ethnique.

    Dans les années 1990, les leaders kanaks ont pu participer activement à l'exploitation du nickel à travers la Société Minière du Sud-Pacifique (SMSP), concurrente de la SLN. Dirigée par André Dang, Calédonien indépendantiste d'origine vietnamienne, la société est devenue le premier exportateur mondial de nickel et s'est dotée d'une usine de transformation à Koniambo, dans la province Nord. La chute brutale des cours du nickel dans les années 2010 l'a toutefois plongée dans de grandes difficultés.

    Du fait de ces déboires, les leaders indépendantistes ont pu mesurer les difficultés qui les attendraient dans l'hypothèse d'une rupture avec la République française du fait de ces déboires... et aussi de la situation instable de leur voisin, le Vanuatu, ex-condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, devenu indépendant en 1980.

    Pour beaucoup de Kanaks et d'autres Calédoniens, y compris de Caldochesdescendants des premiers bagnards et colons, l'indépendance demeure toutefois leur horizon.

    Le 5 mai 1998, soit dix ans après les accords de Matignon-Oudinot, les différentes parties en présence ont d'ailleurs conclu à Nouméa un nouvel accord en vue d'un nouveau référendum d'autodétermination. Il s'agit plus exactement d'une « consultation » au sens juridique, le gouvernement français se réservant le droit d'en tirer les conséquences par décret. La consultation aura lieu le dimanche 4 novembre 2018 sur la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante? ».

    Pour contourner la crainte des indépendantistes que l'immigration ne modifie les rapports de force en leur défaveur, il a été convenu de restreindre le droit de vote à ce référendum aux électeurs déjà inscrits en 1994 ainsi qu'à leurs descendants. C'est ainsi que près de 174 000 électeurs ont pu s'inscrire pour ledit référendum cependant que 25 000 à 40 000 citoyens, pour certains installés en Nouvelle-Calédonie depuis de longues années, en ont été empêchés. 

    Les indépendantistes, qui prônent la formation d'une république de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, sont rassemblés au sein du FLNKS et de ses antennes, la vieille Union calédonienne et le Palika (Parti de libération kanak). Ils se disent ouverts à toutes les « victimes de l’histoire coloniale ».

    Le camp d'en face est quant à lui représenté principalement par trois partis. Le plus important est Calédonie ensemble, partisan d'une autonomie aussi large que possible au sein de la République française. Le Rassemblement Les Républicains et les Républicains calédoniens sont également favorables à une autonomie étendue et même à la création d'une citoyenneté calédonienne complémentaire de la citoyenneté française.

    Le Non à l'indépendance l'a finalement emporté à près de 60% des votants... Le suspense n'est pas terminé pour autant. La loi précise en effet qu’un tiers des 54 élus du Congrès calédonien pourront décider d'organiser une deuxième consultation en 2020, voire une troisième en 2022. Mais leur décision ne pourra intervenir qu'après le renouvellement du Congrès en mai 2019. Les élus indépendantistes ont déjà signifié qu'ils y étaient favorables tandis que les loyalistes s'y opposent.

    Publié ou mis à jour le : 2019-04-29 12:02:09

     

     

    Histoire Moderne 2:  5 mai 1988 - 4 novembre 2018 - 5 mai 1988 - 4 novembre 2018  Du drame d'Ouvéa au référendum

     

     

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    22 avril 1988

     

    Attaque d'une gendarmerie à Ouvéa ;

    Paris sous tension

     

    Histoire Moderne 2:  22 avril 1988 - 22 avril 1988  Attaque d'une gendarmerie à Ouvéa ; Paris sous tension

    par Jean-Pierre Bédéï

      

    En 1988, après deux ans de cohabitation à la tête de l’exécutif français, les élections opposent le président, François Mitterrand, et son Premier ministre, Jacques Chirac.

    Le 22 avril, deux jours avant le 1er tour, en Nouvelle-Calédonie, sur l’île d’Ouvéa, des indépendantistes kanaks attaquent une gendarmerie, tuent quatre gendarmes et font 27 prisonniers qui partent soit au sud soit au nord, vers le « trou sacré » de Gossanah…

    Il va s’ensuivre une tragédie, racontée par Jean-Pierre Bédéï (L’Info-pouvoir, Acte Sud, 2008) et reprise par le cinéaste Mathieu Kassovitz (L'Ordre et la Morale, 2011). Elle mêle le futur statut de la Nouvelle-Calédonie et l’entre-deux tours des présidentielles.

     

    Histoire Moderne 2:  22 avril 1988 - 22 avril 1988  Attaque d'une gendarmerie à Ouvéa ; Paris sous tension

      

    Montée des tensions en Nouvelle-Calédonie

    Depuis 1981 et l’assassinat de l’indépendantiste Pierre Declercq, les rapports entre Caldoches (habitants originaires d’Europe, principalement de France) et Kanaks (autochtones mélanésiens) se dégradent. Les troubles au sujet du statut de l’île et du rééquilibrage du pouvoir au sein des institutions locales sont récurrents.

    Les Kanaks (ou Canaques) ne représentent qu'un tiers des habitants de l'archipel mais sont majoritaires au Nord et dans les îles Loyauté.

     

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    Jean-Marie Tjibaou

     

    En 1985, le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) de Jean-Marie Tjibaou accepte le « plan Fabius »donnant plus de pouvoir aux Kanaks.

    Mais en 1986, la droite revient au pouvoir avec Chirac et l’annule : le pouvoir revient au haut-commissaire, représentant de l’État. Le FLNKS rejette alors ce « statut Pons » (du nom du ministre des Dom-Tom) et l’autorité de l’État.

    Les tensions montent : les indépendantistes annoncent qu’ils ne se présenteront pas aux élections régionales du 24 avril 1988 et qu’ils boycotteront le scrutin national. Ils espèrent la réélection de Mitterrand qui leur est plus favorable.

     

    Passage à l’acte

    En mars 1988, Bernard Pons apprend que les Mélanésiens préparent des opérations violentes. Il envoie 840 CRS et gendarmes en Nouvelle-Calédonie, portant à 3 000 hommes les effectifs pour le maintien de l’ordre.

    La tragédie éclate le 22 avril 1988 à la gendarmerie de Fayaoué, sur l’île d’Ouvéa.

    Chirac ordonne à Pons de se rendre sur place. La Nouvelle-Calédonie devient un enjeu de la bataille présidentielle.

    Les ravisseurs posent trois conditions à la libération des détenus : le retrait des forces de l’ordre, l’annulation des élections régionales et la nomination d’un médiateur pour « discuter d’un véritable référendum d’autodétermination ».

    Au premier tour, Chirac arrive deuxième (19,94%) loin derrière Mitterrand (34%). Il confie à l’armée, et non plus à la gendarmerie, la mission de rechercher les otages. Comme si la France était en guerre contre un pays étranger.

    Le 25 avril, les otages du sud sont libérés. Mais ceux du nord restent introuvables. La population de Gossanah, soupçonnée d’être en contact avec les ravisseurs, est interrogée non sans brutalité : coups, matraquages, simulacres d’amputation et d’exécution...

     

    L'échec des négociations

     

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    Philippe Legorgus

     

    À l’Élysée, on s’irrite de la rétention d’information de Matignon. À Ouvéa, les preneurs d’otages sont enfin localisés dans une grotte.

    La nuit du 26 au 27 avril, les hommes du GIGN investissent la zone. Leur chef, Philippe Legorgus, propose d’engager des négociations mais cela échoue faute d’interlocuteurs chez les indépendantistes.

    Le 1er mai, Mitterrand suggère à Chirac une mission de conciliation avec deux personnalités choisies par chacun d’eux. Mais il refuse.

     

    Histoire Moderne 2:  22 avril 1988 - 22 avril 1988  Attaque d'une gendarmerie à Ouvéa ; Paris sous tension

     

    Le même jour, à Nouméa, on prépare l’attaque « Opération Victor ». Chirac l’approuve mais Mitterrand calme le jeu : « Je donne l’ordre de ne pas exécuter les Kanaks. »

    Finalement, le général Jacques Vidal décide de façon inattendue de la reporter, le temps de mettre en place le dispositif militaire !

    Le 4 mai suivant, surprise : Chirac annonce triomphalement la libération de trois otages français qui étaient détenus au Liban.

    À l’Élysée, on le soupçonne d’avoir pour cette raison reporté l’opération d’Ouvéa et, de la sorte, mis en danger les détenus de la grotte...

     

    Assaut final

    Le 5 mai enfin, l’assaut est donné. Il se solde par la libération des otages, la mort de deux membres des forces d’intervention et de 19 Kanaks. La presse maintenue à l’écart, des Kanaks sont délibérément exécutés, notamment leurs deux chefs. D’après le général Vidal, « ils sortaient avec des armes. (...) Il n’y avait pas d’alternative. »

    Mais un Kanak, Alphonse Dianou, serait mort des violences subies après sa reddition. Enfin, les constatations médico-légales laissent supposer que des blessés ont été achevés par un coup de grâce d’une balle dans la tête (douze sur dix-neuf morts).

     

    Amnistie générale

     

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    Malgré des « actes individuels inexcusables », le rapport de l’armée refuse de « porter un coup à l’institution militaire et à ses chefs ».

    Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense de Mitterrand réélu, dénonce des « actes contraires à l’honneur militaire ». Mais il se contente de ce rapport, ne voulant pas se mettre l’armée à dos.

    L’année suivante, les accords dits « de Matignon » ramèneront la paix sur l’île et la loi d’amnistie clôturera un chapitre douloureux de l’histoire néo-calédonienne.

    Publié ou mis à jour le : 2019-04-30 08:23:31

    du site Herodote 

     

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    Les plus belles cascades d’Ardèche

     

    Par Clio Bayle de Détours en France
     
     

    L’Ardèche cache bien des trésors. Parmi les plus jalousement gardés figurent ses cascades, souvent capricieuses, mais toujours superbes. Ray-pic, Pissevieille, Rochecolombe... Découvrez notre sélection des plus belles cascades d’Ardèche.

     

    Cascade du Ray-Pic (Péreyres)

     

    Cascade du Ray-Pic
     
     

    Classée site naturel volcanique depuis 1931, les cascades du Ray Pic impressionnent par leur hauteur (50 mètres), mais surtout par la formation basaltique de laquelle elles jaillissent. C'est le seul passage qu'a trouvé la Bourges pour se faufiler au milieu des coulées magmatiques du Ray Pic, un volcan autrefois très actif.

     

    Baignade ?

     

    Attention, la baignade dans les cascades est souvent interdite en Ardèche, car les chutes de pierre sont fréquentes. Il convient de se renseigner auprès des organismes touristiques locaux.

     

     

    Cascade de Pissevieille (Vallon-Pont-d'Arc)

     

    Cascade de Pissevieille
     
     

    Il faut bien choisir son moment pour aller découvrir cette petite merveille d’Ardèche. La cascade de Pissevieille n’est pas toujours en eau, mais quand elle active (après de fortes pluies, généralement au printemps ou en automne), elle offre un spectacle grandiose et, qui plus est, assez secret. Il faut dire que son panache de 70 mètres de haut ne jaillit dans ce cirque profond que quelques jours par an.

     

     

    Cascade de Baumicou et des tétines de Vernon (Vernon)

     

    Cascade de Baumicou
     
     

    Une cascade spectaculaire, une grotte et des formations géologiques mystérieuses, voilà ce qui attend les promeneurs qui s’engagent dans le sentier des Tétines, sur la commune de Vernon. La cascade est certes de taille modeste, mais le lieu a quelque chose de magique, comme tout droit sorti d'un film du genre Fantasy.

     

     

    Cascade de la Sompe (Lagorce)

     

     
    Cascade de la Sompe
     
     

    Les cascades de la Sompe, aussi appelées Gourd de la Sompe, ou encore trou du Diable, aiment à se faire désirer. Avec un peu de chance, après un épisode pluvieux, vous pourrez admirer les chutes dans toute leur splendeur. Peu hautes – seulement une douzaine de mètres –, elles n’en sont pas moins charmantes, et ont le mérite d’être rapidement accessible à pied.

     

    Cascade de Rochecolombe (Rochecolombe)

     

     

    Cascade de Rochecolombe
     
     

    Encore une cascade capricieuse ! Celle de Rochecolombe a pour particularité de prendre une teinte turquoise exotique quand elle est en eau, car son bassin est peu profond, et pavé de galets beiges. Autre curiosité du lieu, un gigantesque rocher fait obstacle à sa chute, créant à sa base, un superbe jaillissement.

     

    Nature en Images 4:

     

     

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    Guerre d'Algérie

     

    Le drame harki

     

    Été 1962 : parmi les principales victimes de l'évacuation hâtive de l'Algérie figurent les supplétifs musulmans. Ils sont communément appelés harkis, d'après le nom donné à leur formation : harka (« mouvement » en langue arabe).

    André Larané

     

    Histoire Moderne 2:  Guerre d'Algérie - Le drame harki

    Répudiés par tous

    260 000 musulmans servaient les autorités françaises en qualité de harkis mais aussi comme élus, fonctionnaires ou militaires de carrière. Avec leur famille, ils représentaient un million de personnes, soit un effectif équivalent à celui de la population « européenne » (pieds-noirs et juifs locaux).

    93 000 d'entre elles ont pu gagner la France. Mais on estime que 50 000 autres, empêchées de partir, ont payé de leur vie leur engagement au côté de l'ancienne puissance coloniale, victimes de vengeances locales ou d'une justice expéditive. Les autres ont pu se réinsérer vaille que vaille dans l'Algérie indépendante.

    À la veille de l'indépendance de l'Algérie, les Français de la métropole ne se soucient pas de leur devenir (sauf exceptions rarissimes comme l'historien Pierre Vidal-Naquet). Ils se donnent bonne conscience en feignant de croire au respect par le FLN de son engagement de ne pas exercer de représailles.

    Le président de la République, le général de Gaulle, est réticent au transfert des harkisen métropole. Attaché à une vision conventionnelle de la France, celle de Jules Ferryet de Jules Michelet, il craint que le pays ne perde son identité en recevant un trop grand nombre de musulmans. Quant aux communistes, très influents dans la gauche française, ils assimilent les harkis à des « collabos » et ne s'affligent aucunement de leur sort.

    C'est ainsi que les officiers reçoivent l'ordre de désarmer leurs subordonnés musulmans. Pour vaincre leur méfiance, beaucoup usent du prétexte d'une inspection de routine. Ils les livrent sans armes à la vindicte des autres musulmans. Le ministre des Affaires algériennes Louis Joxe interdit formellement l'embarquement des harkis sur les navires à destination de la métropole.

    93 000 musulmans, y compris femmes, enfants et famille proche, devront leur salut à des officiers qui ne supportent pas d'abandonner leurs hommes et, pour cela, bafouent les consignes des autorités supérieures. Beaucoup de ces officiers, traumatisés par l'attitude du général de Gaulle et de son gouvernement, rejoindront un peu plus tard l'OAS.

    Il semble qu'une partie des harkis restés en Algérie ont pu s'insérer dans la nouvelle société mais, comme il était à craindre, beaucoup n'ont pas eu cette chance et ont dû affronter la vengeance des vainqueurs. Les chiffres avancés par l'historien Charles-André Ageron (*) sont de 50 000 harkis massacrés dans les semaines qui suivent la proclamation du « cessez-le-feu ». Quelques rares témoignages font état de cruautés extrêmes. Mais leur évocation va demeurer taboue en France jusqu'à la fin des années 1990.

    En métropole, dès 1963, une partie des rapatriés musulmans, en particulier les infirmes, les vieux et les malades, sont éparpillés dans près de 70 hameaux de forestage relégués à plusieurs kilomètres des villages et lieux de vie.

    Leurs enfants sont scolarisés sur place jusqu'au secondaire. Ils endurent l'ostracisme de leur voisins et doivent parfois encaisser le mépris de leurs enseignants, des instituteurs qui se classent volontiers à gauche et se veulent anticolonialistes. Certains camps d'accueil d'urgence, tels que Bias ou Saint-Maurice-l'Adoise, vont perdurer jusqu'en 1975, générant un mal de vivre aigu parmi les descendants des harkis, évalués à quelques centaines de milliers (près de 1% de la population française).

    Faute de mieux, le président Jacques Chirac a décidé par décret, en 2001, que le 25 septembre serait une journée d'hommage aux harkis. Difficile de faire plus, le drame des harkis relevant de la responsabilité des dirigeants français qui les ont abandonnés et au moins autant de celle des indépendantistes algériens, aujourd'hui au pouvoir à Alger, qui les ont sciemment massacrés.

    Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

     

    Histoire Moderne 2:  Guerre d'Algérie - Le drame harki

     

     

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