Le Costa Rica, le paradis de la biodiversité
Les photographes animaliers Christine et Franck Dziubak se sont installés près du volcan Tenorio, au Costa Rica où ils ont ouvert un ecolodge.
© Christine et Franck Dziubak
Avec l’annonce de deux parcs éoliens de près de 500 MW chacun confiés au consortium GDF Suez-Areva, le gouvernement donne un coup d’accélérateur à un programme entamé depuis plusieurs années. La ressource est énorme, mais reste inexploitée…
Le 09/05/2014 à 11:31 - Par
Un champ d'éoliennes fabriquées par Areva, chacune ayant une puissance de 8 MW. Il ne s'agit bien sûr que d'un dessin qui préfigure ce que seront les deux sites des futurs chantiers, l'un près du Tréport et l'autre entre l'île d'Yeu et celle de Noirmoutier. © Areva, Dikdak
En 2027, deux grands parcs éoliens devraient avoir fleuri, l’un sur la Manche, au large du Tréport (Seine-Maritime) et l’autre en Atlantique, entre l’île d'Yeu et Noirmoutier. Ces deux chantiers, prévus de longue date, ont finalement été attribués mercredi 7 mai à un consortium réunissant GDF Suez et Areva. Le choix n’est pas surprenant, correspondant à une répartition entre différents groupes industriels. En 2012, EDF et Alstom, réunis, avaient remporté l’appel d’offres pour les parcs à installer au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de Fécamp (Seine-Maritime) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados), tandis qu’Areva, associé à l’espagnol Iberdrola, était chargé du parc de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Ce vaste plan a démarré avec le « Grenelle de l’environnement », en 2009. L’objectif, toujours maintenu, est d’atteindre 25.000 MW en 2020 pour l’énergie éolienne, dont 6.000 pour l’« offshore ». Avec ses façades maritimes, la France a en effet une ressource importante mais encore inexploitée. Actuellement, aucun chantier n’est terminé, alors que les éoliennes au large des côtes du Danemark tournent depuis maintenant 20 ans. Le Royaume-Uni est pionnier en Europe, avec 3.600 MW installés, et l’Allemagne met les bouchées doubles depuis plusieurs années.
Les idées du gouvernement en matière d’éoliennes en mer. © Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Dailymotion
Ces efforts sont compréhensibles. Par rapport à l’éolien terrestre, l’offshore présente un meilleur rendement, car les vents sont à la fois plus forts et plus réguliers. Sur l’année, à puissance identique et en France, la production d’énergie électrique serait 75 % plus élevée en mer qu’à terre, selon le ministère. Rappelons que la puissance indiquée d’une éolienne ou d’un parc est celle, maximale, atteinte quand la vitesse du vent se maintient dans la fourchette idéale.
Sur l’année, la puissance moyenne est bien plus faible et la production électrique varie. Le rapport entre les deux est le facteur de charge. Celui de l’éolien terrestre, en France, est de l’ordre de 20 % et celui de l’éolien en mer plutôt de 30 %. Un champ de 1.000 MW a donc une puissance moyenne d’environ 200 ou 300 MW. L’installation, en revanche, est plus complexe et plus coûteuse (3,5 milliards d’euros pour l’ensemble des six projets français actuels). En 2012, le rapport Énergies 2050 du Centre d’analyses stratégiques chiffrait le coût du mégawattheure à 70 euros pour l’éolien terrestre et à 110 euros pour l’offshore.
Le potentiel de l'éolien offshore, d'après la FFE (association France énergie éolienne). © Idé
Chacun des parcs prévus en France représente une puissance maximale d’environ 500 MW (496 pour Le Tréport et pour Noirmoutier). Les quatre parcs déjà attribués affichant un total de 1.928 MW, la production de l’éolien en mer devrait donc être de près de 3.000 MW en 2027 une fois les six champs d’éoliennes en action. L’objectif du Grenelle ne sera donc pas atteint avec ces seuls projets, mais la ministre de l’Écologie a promis que d’autres chantiers seront lancés, notamment en Méditerranée, pour l’instant dépourvue de pales.
La conquête de mare nostrum par Éole ne sera cependant pas facile, car les profondeurs près des côtes sont bien plus importantes que sur la façade atlantique, en mer du Nord ou dans la Manche. Or, les Français n’ont jusque-là conçu que des éoliennes ancrées sur le fond, et il faudra donc apprendre à les faire flotter…
L’accumulation de déchets plastiques, baptisée « 7e continent », est surtout connue dans le Pacifique. Mais elle existe aussi en Atlantique. Patrick Deixonne entame aujourd’hui une nouvelle expédition dans la mer des Sargasses pour étudier, cartographier et médiatiser cette pollution marine dangereuse et méconnue.
Le 05/05/2014 à 15:42 - Par
Le catamaran utilisé pour l’expédition 7e continent au sein du gyre de la mer des Sargasses. On le voit ici dans le port du Marin, à Fort-de-France, en Martinique, avant son départ, lundi 5 mai. © Expédition 7e continent, 2014
Ce soir, à Fort-de-France, en Martinique, un catamaran de 18 mètres, quittera le port du Marin. Le voilier mettra cap au nord pour entrer dans la mer des Sargasses. Pour la seconde fois, l’expédition 7e continent, dirigée par l’explorateur Patrick Deixonne, part à l’assaut de ces masses de matière plastique de toutes tailles, du gros déchet flottant aux microscopiques particules réparties au sein d’une profonde couche d’eau. En 2013, l’expédition avait exploré le « gyre » central de l’océan Pacifique, où cette accumulation prend des proportions énormes. Patrick Deixonne avait commenté pour Futura-Sciences les résultats de cette étude menée à bord du bateau.
Cette fois, le travail, étalé sur trois semaines, porte sur l’Atlantique nord, touché lui aussi par cette pollution insidieuse et mal connue, et sera conduit dans le gyre de la mer des Sargasses, entourée par le Gulf Stream. Sous la direction de Claire Pusineri, biologiste, l’équipe scientifique du bord mettra en œuvre plusieurs expériences, mises au point au Cnes, à l’Esa et à l’Icam de Toulouse. Mise à l’eau une heure par jour, une bouée plongeante mesurera la quantité de particules de plastique jusqu’à 30 m, en même temps que des paramètres physiques (température, salinité et luminosité) et biologiques (quantité de phytoplancton). Réalisée par des ingénieurs de l’Icam de Toulouse en collaboration avec le Cnes, cette bouée baptisée Gyroplastique servira non seulement à ces mesures directes, mais aussi à améliorer les méthodes de détection des matières plastiques dérivantes par les satellites. Des bouées dérivantes seront larguées pour un suivi à long terme.
La route du navire durant les trois semaines de l'expédition. Les puces de couleur indiquent les endroits où seront prises des images par satellite, dans le domaine visible avec Pléiades (balises roses) et par radar avec TerraSAR-X (en vert), ou les deux (en violet). © Expédition 7e continent, 2014
Le filet Manta, déjà utilisé dans l'océan Pacifique, effectuera des collectes deplancton et des petites particules de plastique qui seront analysées après le retour à terre. Des capteurs de polluants, constitués d’un gel concentrant les composés chimiques, ont été mis au point pour cette expédition par le laboratoire IMRCP (interactions moléculaires et réactivité chimique et photochimique) de Toulouse. Ils permettront de caractériser les polluants organiques, comme les hydrocarbures, les phtalates et le bisphénol A. Ces molécules seront également recherchées dans la chair des poissonsprélevés par un fil de pêche que traînera le navire.
Toutes ces mesures seront géolocalisées et même imagées grâce à des images Spot et Jason, ce qui permettra une cartographie de ce « continent de plastique », selon l'expression imagée souvent employée. Cette expédition scientifique est aussi médiatique. Car, comme nous l’expliquait Patrick Deixonne, cette pollution, reste relativement ignorée. L’explorateur, qui l’a découverte en traversant l’Atlantique à la rame en 2009, veut la faire connaître et faire prendre conscience de son ampleur. En effet, il n’est pas anodin que des organismes marins, du plancton au poisson, ingèrent et concentrent ces polluants, sous forme de molécules ou de microdéchets. L’équipe entend bien ne pas s’arrêter là. Après l’expédition dans le Pacifique en 2013 et cette nouvelle étude dans l’Atlantique, l’explorateur prévoit en 2015 un voyage dans l’Atlantique sud.
Parce qu’il s’agit de sensibiliser, l’équipe a organisé en parallèle l’opération « De la Seine jusqu’au 7e continent », entre Châtillon-sur-Seine et Le Havre, en passant par Paris. Grâce au programme scolaire Argonautica, du Cnes, et aux établissements d’enseignement agricole, collèges et lycées seront successivement mobilisés pour des actions pédagogiques en lien avec l’expédition. Les classes suivront le journal de bord et pourront même avoir des liaisons radio avec l’équipage. Encore plus que les autres, les jeunes générations doivent être sensibilisées à l’impact de nos gestes quotidiens sur l’océan. Jeter un sac en plastique dans la nature, c’est l’envoyer dans l’estomac d’organismes marins…