•  

    Internet: une bombe à retardement ?

     

    Histoire Moderne:  Internet : une bombe à retardement ?

     

    Depuis 1969, année de la création du réseau ARPANET dont est issu le Net, Internet est devenu un moyen de communication incontournable.
    On comptabilise aujourd’hui près de 1,5 milliards d’utilisateurs.
    Internet a explosé en 1993 lorsque le grand public a commencé à se connecter à partir d’un ordinateur personnel et d’un simple modem.
    L’explosion d’Internet est liée à l’invention du microprocesseur, inventé en 1971 par Edward Hoff, ingénieur chez Intel.

    Aujourd’hui, tous les chercheurs s’accordent à dire que les signaux sont au rouge. En effet, initialement l’Internet Protocol n’a prévu aucun système d’authentification. Pourriels, piratage, hameçonnage, vols de codes confidentiels, les hackers s’en donnent à cœur joie au sein d’un système très peu sécurisé.

     

    Histoire Moderne:  Internet : une bombe à retardement ?

     

     

    Les grandes bases d’Internet

    Internet ne se résume pas au Web et n’est pas constitué d’un seul réseau mais de plus de 30 000 réseaux informatiques.
    Ces réseaux sont répartis dans le monde. Ils sont reliés entre eux par des câbles coaxiaux de fibres optiques ou par satellite.

    Les routeurs orientent les données vers leur destination.

    Tous ces réseaux parlent la même langue : le TCP/IP soit Transmission Control Protocol/Internet Protocol.
    C’est ce protocole qui permet la transmission des données d’un ordinateur à un autre.

    Le World Wide Web (ou Web) permet de rendre visible partout dans le monde des pages d’informations. Toutes ces pages étant reliées entre elles, elles tissent une toile (web en anglais) comme celle de l’araignée.

    Des protocoles sont nécessaires pour toutes les applications qui s’empilent sur TCP/IP : smtp (e-mail), http (web), ftp (transfert de fichiers).

    En 1983, s’est ajouté le DNS (Domain Name System) qui est un annuaire de l’Internet.
    Ensuite est venu le BGP (Border Gateway Protocol) qui est un protocole de routage.

     

    Failles sur le DNS et le BGP

    En juillet 2008, une faille de sécurité a été découverte par hasard dans le DNS. L’objectif des hackers était de détourner les internautes vers des sites contrefaits.
    Vous tapez www.dinosoria.com et vous vous retrouvez sur un site en apparence identique mais appartenant à un hacker.
    Un site comme le mien ne présente aucun intérêt pour un pirate mais il en va tout autrement des sites marchands, bancaires ou gouvernementaux.

    En août 2008, une faille BGP a également été découverte.
    Un hacker intercepte vos données, les modifient à l’insu du destinataire avant de les réémettre.

    Espionnage du trafic et vol des données

    Les failles du DNS et du BGP menacent tout le fonctionnement d’Internet.

    En résumé, le trafic est espionné en permanence et les données sont très facilement volées.

    Les pirates sont malheureusement de plus en plus nombreux. Plus d’un quart des ordinateurs dans le monde sont détournés. Chaque jour, des sites se font pirater.

    C’est d’autant plus facile que l’IP ne possède aucun système d’authentification. N’importe qui peut envoyer n’importe quoi dans l’anonymat le plus parfait. Les pirates ne s’en privent pas et trichent en permanence sur l’identité de l’expéditeur des données.
    Ils se cachent derrière l’identité d’une multitude d’ordinateurs c’est-à-dire NOS ordinateurs.

    Si aucune authentification n’a été prévue c’est tout simplement que le projet initial ne concernait qu’une poignée de chercheurs. Il n’y avait alors aucune raison de se méfier des utilisateurs.

     

    Histoire Moderne:  Internet : une bombe à retardement ?

    Internet : un pneu couvert de rustines

    En tant qu’internaute, vous devez sûrement être fatigué de passer de longs moments à télécharger des patchs de sécurité en tout genre que ce soit pour votre système d’exploitation, vos logiciels ou votre serveur.

    Ces patchs peuvent être assimilés à des rustines. Il n’y a pas de meilleure comparaison entre Internet et une vieille roue de bicyclette recouverte de rustines.
    Mais, un jour ou l’autre la roue n’est plus réparable.
    C’est tout le problème actuel. Pendant combien de temps encore pourra t-on colmater les fissures ?

     

    Spams et virus

    Actuellement, près de 90% des courriels échangés sont du spam. Le problème est toujours le même : absence d’authentification.

    N’importe qui peut remplir votre messagerie de pourriels car le système ne prévoit pas de « demander » la permission du destinataire.
    Comme vous l’avez sûrement remarqué, les anti-spams sont insuffisants et souvent peu efficaces.

    Bien sûr, les virus pullulent et les anti-virus ont de plus en plus de mal à mettre à jour leur base de données. Ces virus sont plus perfides qu’avant.
    En effet, l’objectif n’est plus d’endommager votre PC mais d’y pénétrer discrètement et ensuite l’exploiter à des fins malhonnêtes.
    Les codes malicieux sont en très nette augmentation.
    Un seul ordinateur possède peu de puissance mais plusieurs millions deviennent une véritable armée.

    Le déni de service est une des conséquences de ces nouvelles méthodes de piratage. Par exemple, vous possédez un site Internet et vous ne comprenez pas pourquoi il devient subitement inaccessible.
    Le serveur semble s’écrouler sous le nombre de requêtes.
    C’est effectivement le cas car les millions d’ordinateurs hackés envoient une multitude de requêtes vers votre serveur qui finit par succomber.

    Vous ne souhaitiez pas recevoir ces millions de paquets mais votre permission n’est pas nécessaire. Le réseau fait donc son travail.
    Là encore, l’absence d’authentification est à la base du problème.

     

    L’explosion d’Internet est-elle imminente ?

    Internet n’a pas été conçu pour une utilisation mondiale et aussi intensive. Et le pire est que cette utilisation ne peut que croître.

    La Chine est actuellement en train de rattraper les Etats-Unis en nombre d’utilisateurs.

    A titre d’exemple, 92% des jeunes canadiens de 18 à 24 ans se connectent chaque jour contre 59% pour les 55-64 ans.
    Les prochaines générations seront de grandes consommatrices.

    Les spécialistes du réseau mondial sont clairs : le réseau fonctionne aux limites de ses possibilités.
    Les fils d’attente s’allongent de plus en plus dans les routeurs et les aiguilleurs du réseau.

    Imaginez un aéroport conçu pour accueillir 10 avions à l’heure et qui subitement en verrait arriver 1000.
    Les avions seraient mis en attente afin de désengorger les pistes d’atterrissage.

    Concernant Internet, cela se traduit par des ralentissements, des pertes de données, voire une panne.
    Ce problème de congestion est encore plus frappant pour l’Internet mobile. Les interruptions de connexion sont omniprésentes et les pertes de données avec.
    En effet, votre PC portable ou votre téléphone doit suivre le signal d’une antenne relais à la suivante.
    Mais le TCP n’a pas été conçu pour cela. C’est pourquoi, il est impossible de rester connecté quand on voyage en train par exemple.

     

    Internet dans l’avenir

    La croissance annuelle des utilisateurs d’Internet est estimée à près de 20%. Combien de temps ces réseaux expérimentaux et inachevés pourront-ils continuer à fonctionner ?
    Peut-on vraiment hypothéquer tout le fonctionnement de notre future société sur un système aussi peu sécurisé ?

    N’est-il pas trop tard pour repartir à zéro et construire un réseau fiable et plus évolutif ?

    Il est possible techniquement de réécrire les protocoles d’Internet mais sous couvert de sécurité, le contrôle politique guette.
    Déjà en Chine, le Web est étroitement surveillé et des règles strictes de diffusion de vidéos ont été mises en place.

    Mais aurons-nous à moyen terme vraiment le choix ?

    Les rapports sur la cybercriminalité sont très inquiétants. En 2001, le Pentagone a enregistré plus de 22 000 tentatives de piratage de ses systèmes.
    Selon le FBI, le piratage des infrastructures nationales peut déstabiliser toute l’économie d’un pays quel qu’il soit.

    En 2001, des groupes basés en Ukraine et en Russie ont piraté plus de 40 sites américains et détourné les numéros d’au moins un million de cartes de crédit.

    En Europe, ce n’est pas mieux. Et les fraudes sur les cartes de crédit sont en augmentation constante.
    Ces fraudes vont exploser avec la possibilité de régler ses achats avec son téléphone mobile.

    Pour le moment, l’objectif n’est pas de révolutionner mais d’améliorer Internet tant au niveau de sa sécurité qu’au niveau de sa capacité à assimiler le trafic mondial.

    Seul l’avenir nous dira si ce manque d’audace n’a pas été le facteur déclenchant d’une catastrophe.

    V. Battaglia (31.12.2008)

     

    Pin It

  •  

    Espionnage et contrôle de la population

     

     

    Le XXe siècle a été l’ère de la grande avancée industrielle. Le premier pas sur la Lune et les prémices de l’exploration de Mars pouvaient nous faire penser que le XXIe siècle serait l’âge d’or de la conquête spatiale.

     

    Or, on peut se demander si ce siècle ne sera pas plutôt celui du contrôle de la population civile. Puces électroniques et gadgets technologiques peuvent faire sourire.

     

    Cependant, il semblerait que la science-fiction soit à nos portes, pour ne pas dire dans nos foyers.

     

    A travers quelques exemples récents présentés dans ce dossier, l’espionnage privé est de toute évidence un objectif bien réel.

     

    Sous couvert de sécurité ou de santé publique, gouvernements et entreprises multiplient les expériences qui leur assureront à moyen terme un contrôle total et mettra en danger la notion de liberté individuelle.

     

     

    Quand les imprimantes laser se transforment en banque de données

     

    Les utilisateurs d'imprimantes laser sont-ils espionnés ?

     

    Un code secret invisible à l'œil nu serait implémenté à chaque impression de document pour pister les contrefacteurs, selon l'Electronic Frontier Foundation.

     

    L’EFF a révélé il y a quelques semaines que, à la demande du gouvernement américain et notamment des services secrets, les constructeurs d'imprimantes laser implémentent un système de code secret qui apparaît sur tous les documents émis.

     

    Les services secrets américains ont admis que les informations de pistage font partie d'un accord passé avec une sélection de constructeurs d'imprimantes laser, en apparence pour identifier les contrefacteurs.

     

    Cependant, la nature des informations privées encodées dans chaque document n'était pas connue jusqu'ici.

     

    Selon l'EFF, Brother, Canon, Dell, HP Epson, Lexmark, Ricoh, Kyocera, Xerox ainsi que tous les grands noms sont concernés.

     

    Ce code, invisible à l'œil nu, est généré à l'aide de minuscules points jaunes (moins d'un millimètre de diamètre) lisibles sous une lumière bleue, qu'une équipe de chercheurs de l'EFF est parvenue à décoder. Selon Seth David Schœn, le responsable de l'équipe technique, le code, qui se répète sur chaque page, renferme la date et l'heure d'impression ainsi que le numéro de série de l'imprimante.

     

    Bien que cette pratique soit destinée à arrêter les contrefacteurs, l'EFF s'y oppose car elle craint notamment l'utilisation de ces codes pour pister des mouvements politiques.

     

    "Cela montre comment le gouvernement et les industriels passent des accords dans l'ombre pour affaiblir notre vie privée en compromettant tous les jours les équipements comme des imprimantes laser", proteste l'EFF. "La question qui se pose désormais est : quels autres accords ont été ou sont en train d'être passés pour s'assurer que notre technologie garde un œil sur nous ?"

     

    Article original sur http://www.vnunet.fr

     

    « Granite Shadow » : le nouveau programme militaire du Pentagone

     

     

    Histoire Moderne:  Espionnage et contrôle de la population

     

    Le journaliste William Arkin, chroniqueur militaire réputé du Washington Post, a récemment révélé l’existence d’un nouveau programme classifié du Pentagone, mystérieusement intitulé « Granite Shadow » (ombre de granit).

     

    « Un porte parole de l’état-major interarmes (JFHQ-NCR) m’a confirmé l’existence du Granite Shadow et que ce nom était le terme déclassifié pour un plan tenu secret ».

     

    Selon William Arkin, ce programme militaire s’inspirerait du Complan 400, établi après les attentats du 11 septembre, et généraliserait des opérations militaires sur le sol américain sans le moindre contrôle civil, sous couvert de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.

     

    Granite Shadow favoriserait l’émergence d’opérations militaires intérieures, incluant la récolte d’informations et la surveillance civile, et établirait de nouvelles règles concernant l’usage d’armes létales et expérimentales. Le contrôle de zones à risques serait désormais militaire et fédéral, ce qui est à la limite de l’illégalité.

     

    Reconnu pour ses analyses et ses anticipations, l’actuel chroniqueur du Washington Post avait révélé plusieurs semaines à l’avance la manière dont les États-Unis avaient planifié économiquement et militairement l’invasion de l’Irak.

     

    Article original sur http://www.voltairenet.org

     

    Micro-puce d'identification pour chaque citoyen

     

    Histoire Moderne:  Espionnage et contrôle de la population

     

    L'ancien secrétaire de la santé du Président Bush, Tommy Thompson met la touche finale à un plan qui pourrait avoir comme conséquence que les citoyens des USA aient une micro-puce d'identification par radiofréquence (RFID) insérée sous leur peau, a appris The Business.

     

    Les capsules RFID seraient liées à une base de données informatisée créée par le département de la santé afin de stocker et de contrôler les registres de santé de la nation. Cela pourrait être le précurseur d'un projet semblable au Royaume-Uni.

     

    Le budget du président pour 2006 continue à soutenir l'utilisation de la technologie concernant l'information de santé en augmentant le financement à 125 M $ pour les projets pilotes.

     

    Thompson, qui est à présent un directeur d'Applied Digital Solutions, la compagnie qui fabrique les micro-puces, a l'intention de publier la proposition dans les 40 prochains jours; d'ici là, il projette de se faire insérer une VeriChip dans son bras. Thompson croit que les capsules pourraient aider à sauver des milliers de vies chaque année.

     

    Le porte-parole de VeriChip, John Procter, dit qu'environ 98 000 personnes meurent "inutilement" chaque année aux USA après avoir reçu un traitement inadéquat parce que leurs antécédents médicaux n'étaient pas disponibles.

     

    "Il y a une vaste gamme de personnes qui pourrait tirer bénéfice d'avoir une puce RFID insérée sous la peau en tant qu'assurance contre un accident.

     

    Les gens qui sont allergiques à certains médicaments comme la pénicilline, ceux qui possèdent des pacemakers, ceux qui ont des problèmes cardiaques, seraient plus en sécurité via un processus qui coûte autour des $200 par personne.

     

    En fait, chacun pourrait retirer un bénéfice de ce processus."

     

    La compagnie a l'intention de faire pression sur les autorités britanniques de la santé pour implanter ces puces.

     

    Plusieurs associations aux USA craignent que le besoin de sécurité accrue suite aux attaques terroristes puisse agir en tant que catalyseur pour un usage plus répandu de la VeriChip.

     

    Effectivement, cette puce de « santé » pourrait fournir bien d’autres informations. Chaque individu se retrouverait « pucé » mais surtout « pisté ».

     

    Article original sur http://www.pcinpact.com

     

    V.Battaglia (26.10.2005)

     

    Pin It

  •  

    Peine de mort

     

     

    Aujourd’hui, mardi 10 octobre 2006, c’est la 4è journée mondiale contre la peine de mort. En France, la peine de mort a été abolie en 1981 après une longue polémique. Aujourd’hui, dans le monde, près de 68 pays pratiquent toujours la peine capitale.

     

    De nombreuses initiatives doivent avoir lieu pour réclamer l'abolition universelle de la peine de mort.

     

    Les défenseurs de l’abolition de la peine capitale soulignent que "toute exécution d'un condamné à mort est un échec de la justice". Leur plus solide argument tient au risque d'exécuter des innocents.

     

    En France, c’est le procès Ranucci devenu « l’affaire du pull-over rouge » qui a relancé, en 1976, une forte polémique autour de la peine de mort.

     

    La même année, l’affaire Patrick Henry, mettait la peine capitale sur le banc des accusés.

     

     La dernière exécution d’une femme en France

     

    Lorsqu'en 1942 on traduit devant les tribunaux Marie-Louise Giraud, accusée d'avoir pratiqué des avortements à Cherbourg, ce sont tous les maux et les frustrations de la France de l'Occupation qui reviennent à la surface. 

     

    La pratique de l'avortement est considérée par le régime du maréchal Pétain comme un crime contre la sûreté de l'État. En tant que tel, l'avortement doit être jugé par un tribunal d'exception.

     

    Le tribunal est composé de magistrats professionnels. Les jurys d'assises ont été estimés trop indulgents et ont été dessaisis de ce genre d'affaires dès la loi de 1923.

     

    Le procès de Marie-Louise Giraud est considéré comme exemplaire. A travers lui, le régime tente de manifester sa volonté de régénération morale du pays. La répression de l'avortement est ici poussée très loin, puisque l'avocat général peut requérir la peine de mort.

     

    Histoire Moderne:  Peine de mort

    La dernière exécution publique en France, Weidmann en 1939. © Kharbine-Tapabor

     

    En tout, vingt-sept femmes ont eu recours aux bons offices de l’accusée. Les restrictions de la guerre, les infidélités rendues plus fréquentes par l'éloignement des maris ont rendu bon nombre de grossesses indésirables.

     

    Le président insiste lourdement sur l'immoralité de l'accusée. Le vice conduit bien au crime : c'est le thème principal du procès, et il prépare le terrain à l'accusation. Le réquisitoire de l'avocat général est très dur. II reprend les thèmes distillés par la réglementation de Vichy, qui établit depuis septembre 1941 que l'avortement est nuisible à l'unité du pays, à l'État et au peuple français. La peine de mort est nécessaire dans ce cas-là, selon lui. La cour, après délibération, suit le réquisitoire. Marie-Louise Giraud est condamnée à avoir la tête tranchée.

     

    Seule la grâce présidentielle peut sauver la vie de l’accusée. Mais le maréchal Pétain refuse de commuer la peine. Le 30 juillet 1943, Marie-Louise Giraud est exécutée.

     

     L’affaire Ranucci

     

    En juin 1974, l'assassinat d'une fillette à Marseille fait la « une » de la presse à sensation. Bientôt, un jeune homme est arrêté par la police : de lourdes présomptions pèsent sur lui et, d'ailleurs, il a passé des aveux complets aux policiers qui l'ont arrêté. En 1976, la peine de mort existe encore en France.

     

    Existe-t-il un crime plus horrible que celui d'un enfant ? L'affaire Ranucci intervient quelques semaines après le jugement d'un autre meurtrier de mineur, celui, prononcé par la cour d'assises de Troyes, condamnant Patrick Henry à la détention criminelle à perpétuité.

     

    Une partie de l'opinion, indignée par la clémence des juges, réclame contre ce nouvel assassin la peine capitale. L'atmosphère est donc très lourde lorsque s'ouvre, à Aix-en-Provence, le procès de Ranucci, deux ans après les faits.

     

    Lorsque l'on commence à évoquer les faits du week-end de la Pentecôte 1974, au cours duquel le crime a été commis, l'inculpé apporte de nouvelles informations. II était ivre, dit-il, et les policiers qui se sont saisis de lui ont falsifié sa déposition, et même l'ont torturé.

     

    Cette affirmation, destinée à jeter le doute sur un élément majeur du dossier de l'affaire, pourrait troubler les juges si diverses pièces à conviction, et notamment des traces de sang sur les vêtements que portait Ranucci au moment de son arrestation, ne le désignaient à peu près sûrement.

     

    Les experts psychiatres tentent d'expliquer les mécanismes obscurs qui ont conduit Ranucci à commettre son acte. Le médecin légiste explique, dans le détail et avec de nombreuses photographies du cadavre, toute la sauvagerie avec laquelle l'enfant a été assassiné.

     

    Devant l'émotion du jury, la défense comprend alors qu'elle n'a plus qu'une solution pour sauver la tête de Ranucci : non plus nier le crime, mais montrer que l'accusé a agi en état de démence, sous le coup d'une pulsion passagère. La barbarie même des supplices infligés à l'enfant accrédite cette thèse.

     

    Maître Lombard, principal défenseur de Ranucci, tente alors un ultime renversement : est-on, au fond, si sûr de la culpabilité de Ranucci ? Les aveux du prévenu sont étranges, les preuves, moins certaines qu'on ne le dit, et les propos des experts souvent contradictoires.

     

    Ne confondons nous pas Ranucci avec un autre désaxé sexuel dont certains témoins ont parlé, un mystérieux homme au pull-over rouge ?

     

    Mais l'avocat est mal à l'aise, il doit affronter le calvaire des parents et une salle hostile qui a déjà tranché. Et puis, soudain, au mépris de la procédure, l'avocat général Viala répond à la plaidoirie de maître Lombard.

     

    II dénonce l'argument de l'homme au pull-over rouge grâce à un nouveau témoignage. C'en est fini, alors, du système de défense des avocats.

     

    Après quelques heures de délibération, les jurés estiment Ranucci coupable sans circonstances atténuantes. Condamné à mort, son pourvoi en grâce rejeté, l'homme est exécuté le 28 juillet 1976 dans la cour de la prison des Baumettes, à Marseille.

     

    Aujourd’hui encore, la culpabilité de Ranucci est remise en cause. Ce doute est à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France.

     

     Abolition de la peine de mort en France

     

    La peine de mort est restée en vigueur en France jusqu'en octobre 1981. Une lente évolution a cependant marqué le XXe siècle. Après l'exécution d'Eugen Weidmann, en 1939, marquée par une navrante ruée de photographes, les exécutions cessent d'être publiques.

     

    Après Ranucci, deux hommes sont encore exécutés, en 1977, pour crimes crapuleux : Djanboudi et Carrein.

     

    Dès l’élection de François Mitterrand en mai 1981, le garde des Sceaux Robert Badinter, avocat, adversaire déclaré de la peine de mort, met ses principes en œuvre, en déposant un projet de loi. Le 30 septembre 1981, la loi, adoptée par l'Assemblé nationale, est soumise au Sénat. Quoique majoritairement conservateur, celui-ci adopte également la loi.

     

    Histoire Moderne:  Peine de mort

    Robert Badinter (Photo libre de droit Source Cape )

     

    Voici les résultats du scrutin numéro 115 sur l'article premier du projet de loi portant abolition de la peine de mort :

     

    Nombre des votants : 288. Nombre des suffrages exprimés : 287. Majorité absolue des suffrages exprimés : 144. Pour l'adoption : 161, contre : 126.

     

     La peine de mort dans le monde

     

    Aux Pays-Bas, la peine de mort est abolie depuis 1870. En Italie, l'abolition date de 1944 et, en Allemagne (alors R.F.A.), de 1949. La Grande-Bretagne a renoncé à la peine de mort en 1965.

     

    En Belgique, la peine de mort a été abolie en 1996. La dernière exécution remonte à 1950. En effet, le roi graciait systématiquement les condamnés.

     

    On a beaucoup parlé du rétablissement de la peine capitale en Italie et en Grande-Bretagne lors de la flambée terroriste de la décennie 1970.

     

    Aux Etats-Unis, les remises en cause se multiplient. Plusieurs rétablissements effectifs ont eu lieu dans des États des États-Unis. Dans certains cas, la peine de mort peut même y être appliquée à des mineurs. 38 Etats ont rétabli la peine de mort depuis 1976. Depuis cette date, un peu moins de 1000 exécutions ont eu lieu.

     

    Cinq méthodes d'exécutions sont utilisées aux Etats-Unis : l'injection létale, la chaise électrique, la chambre à gaz, le peloton d'exécution et la pendaison.

     

    Au Canada, la peine de mort a été abolie en 1976 mais est restée en vigueur dans les cours martiales jusqu'en 1998. La dernière exécution a eu lieu le 11 décembre 1962. Ronald Turpin et Arthur Lucas avaient tous deux été condamnés à mort pour avoir tué des policiers pendant un cambriolage. Ils furent littéralement pendus dos à dos.

     

    Enfin, si quelques pays d'Amérique du Sud ont précocement aboli la peine capitale, des exceptions, trahison par exemple, permettent toujours les exécutions légales. Toutefois, les dictatures, comme celles de l'Argentine ou du Chili, se sont passées de cadre légal pour multiplier les exécutions sommaires.

     

    Aujourd'hui, il y a 129 pays abolitionnistes de droit ou de fait contre 63, en 1981. Mais d'après Amnesty International, au moins 2.148 personnes ont été exécutées et 5.186 autres condamnées à la peine capitale en 2005 dans les 68 pays maintenant la peine de mort. La peine de mort a été rétablie en Irak.

     

    94% des exécutions ont lieu dans quatre pays : la Chine (au moins 1.770 exécutions et 3.900 condamnations), l'Iran (94 exécutions dont huit mineurs), l'Arabie saoudite (88 exécutions dont de nombreux étrangers sans interprète à leur procès) et les Etats-Unis (60 personnes exécutées en 2005 dont plusieurs souffraient de troubles mentaux, environ 3.000 personnes dans le couloir de la mort).

     

    V.Battaglia (10.10.2006)

     

    Pin It

  •  

    Acte de cannibalisme en prison

     

     

    L’administration pénitentiaire doit-elle être remise en cause ?

     

    Le drame récent dans une prison de Rouen, lié à un acte de cannibalisme, remet une nouvelle fois en question la prise en charge d’individus potentiellement dangereux et souffrant de troubles psychiques.

     

    L’avocat du détenu, meurtrier présumé, reproche à la maison d'arrêt d'avoir refusé le placement en isolement de son client.

     

    Mais, on peut se demander si le vrai problème ne se situe pas dans le système lui-même. Depuis 1992, la pénalisation de l' « anormal mental » a été contestée pour des raisons liées à des considérations médicales. En effet, la situation des personnes en cause relève davantage d'un traitement thérapeutique que d'une incarcération. De plus, la détermination d'une durée fixe d'emprisonnement n'est pas forcément adaptée à une dangerosité qui peut persister au delà de la peine.

     

     

     Rappel des faits

     

    Le détenu, accusé d’acte de cannibalisme, est un homme de 35 ans qui purgeait une peine de cinq ans de prison pour viol avec violence.

     

    Il souffrait de schizophrénie et était potentiellement dangereux.

     

    La victime, âgée de 31 ans, a été retrouvée morte mercredi dans sa cellule avec une plaie au thorax. Il lui manquait une partie du poumon et des muscles intercostaux. 

     

    Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce drame, survenu en présence d'un troisième détenu, qui n'est pas intervenu. 

     

    Sur place, une casserole a été retrouvée. Le meurtrier présumé a déclaré aux enquêteurs qu'elle avait servi à cuisiner les organes sur un petit réchaud, notamment un morceau de coeur qu'il dit avoir consommé, a rapporté l'avocat. 

     

    Des expertises sont en cours afin de "vérifier si tout ce qu'il a dit est vrai", a-t-il dit.

     

    De précédentes expertises psychiatriques avaient, selon lui, permis d'établir que l'homme souffrait de "schizophrénie" et présentait "des antécédents psychiatriques importants". 

     

    "Il était potentiellement dangereux. Il était capable d'être normal, mais dès qu'il y avait un évènement particulier, il était capable d'avoir des pulsions et de passer à l'acte", a dit l'avocat.

     

    Il y a un an, à sa sortie d'une incarcération, ses parents adoptifs avaient adressé un courrier à la préfecture de Seine-maritime "pour le faire interner", a-t-il souligné.

     

     Pénalisation et psychiatrie

     

    Certaines écoles contemporaines de psychiatrie ont eu leur part dans la pénalisation des malades mentaux. Pour elles, le procès permettrait de « responsabiliser » les personnes atteintes de certaines formes de pathologies mentales et constituerait un élément de la thérapie.

     

    La réorganisation des structures de prise en charge psychiatrique semble toutefois avoir joué un rôle déterminant sous l'effet conjugué, notamment de la mise à disposition de psychotropes actifs (neuroleptiques et antidépresseurs) et de la remise en cause de l'« hôpital-asile » comme lieu de soins. 

     

    Au cours des vingt dernières années, les grands hôpitaux psychiatriques ont laissé place à des petites unités au sein des villes. Le nombre de lits a connu une réduction drastique et la durée des séjours hospitaliers a beaucoup diminué.

     

    Il est évident que le dispositif actuel ne répond pas de manière satisfaisante à la situation particulière des personnes dangereuses atteintes de troubles mentaux.

     

    Les constats de la commission d'enquête sénatoriale sur les prisons conservent leur actualité : « paradoxe terrible, la réforme du code pénal et la nouvelle « pratique » des psychiatres ont abouti à un résultat inattendu : de plus en plus de malades mentaux sont aujourd'hui incarcérés.

     

    Les psychiatres jouent aujourd'hui un rôle considérable dans le système judiciaire et pénitentiaire : ils peuvent établir l'irresponsabilité de l'accusé ; une fois emprisonné, ils donnent différents avis sur les placements en quartier disciplinaire et sur les hospitalisations d'office.

     

    Pourtant, on constate la limite de ce système par la pluralité des diagnostics des psychiatres qui ne sont que rarement d’accord entre eux.

     

    Les cas de cannibalisme sont très rares. Une autre affaire avait également défrayé la chronique par l’atrocité des faits mais également en mettant en cause les invraisemblances du système judiciaire français.

     

     L’affaire du japonais anthropophage

     

    Cette affaire s’est déroulée entre 1981 et 1984. 

     

    Au moment des faits, l’article 64 du code de procédure pénale datant de 1838 stipulait : « il n'y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu est en état de démence au temps de l'action, ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister ».

     

    Cet article a été remanié. Le législateur de 1992 a introduit une double innovation avec notamment l'article 122-1 du nouveau code pénal.

     

    Le samedi 13 juin 1981, des promeneurs découvrent dans le bois de Boulogne, à Paris, deux valises abandonnées qui contiennent le corps dépecé d'une jeune femme. La police identifie rapidement la victime : Renée Hartevelt, de nationalité néerlandaise; et elle arrête deux jours plus tard le présumé coupable, Issei Sagawa, un étudiant japonais de 32 ans, résidant à Paris, et qui passe aussitôt aux aveux.

     

    Le meurtre est clairement celui d'un fou; mais rien, dans le passé d'Issei Sagawa, ne permet à priori de comprendre cette crise de démence aussi sanguinaire que brutale.

     

    Histoire Moderne:  Acte de cannibalisme en prison

    Issei Sagawa

     

    Sagawa tombe amoureux de Renée Hartevelt et l’invite un soir. Comme elle refuse ses avances, il la tue d'une balle de carabine 22 long rifle dans la tête. 

     

    Après le meurtre, Sagawa dépèce le corps de sa victime, enferme certains morceaux du cadavre dans son congélateur et enveloppe les autres dans du papier journal qu'il place dans les deux valises retrouvées au bois. Aux policiers qui l'interrogent, peu après son arrestation, il avoue avoir mangé quelques morceaux de viande.

     

    Le criminel, maintenu en prison, attend son jugement. Il ne peut être accusé d'anthropophagie. En effet, le Code pénal français, dans un article sur les actes de barbarie, ne définit ce crime que lorsque l'ingestion de chair humaine s'est faite sur une personne encore en vie.

     

    Mais le jugement d'Issei Sagawa n'a finalement pas lieu. Les psychiatres qui examinent le meurtrier le déclarent en effet irresponsable, diagnostiquant chez lui les séquelles d'une encéphalite intervenue lorsqu'il avait l'âge de un an et qui le rendent susceptible de graves crises de folie.

     

    L’article 64, en vigueur à l’époque, s’applique dans son cas. En conséquence, la justice française abandonne toute charge contre le meurtrier de Renée Hartevelt, qu'une décision administrative fait interner à l'hôpital psychiatrique de Villejuif. Là, le jeune homme reprend une vie presque normale. Il continue à s'abandonner à sa passion pour la littérature.

     

    En 1983, il publie même un roman inspiré par ses délires et le meurtre qu'il a accompli, intitulé Lettres de Sagawa. Cet ouvrage, aussi réaliste que macabre, reçoit, au Japon, la plus haute distinction littéraire de l'année, le prix Akatugawa...

     

    Le 21 mai 1984, une décision du préfet de police de Paris autorise Issei Sagawa à quitter la France pour un établissement psychiatrique japonais. Mais, à l'hôpital psychiatrique de Tokyo, les psychiatres japonais n'ont pas sur ce cas le même point de vue que leurs homologues français. Ils ne retrouvent pas les traces d'anomalies au cerveau et ne peuvent diagnostiquer aucune véritable maladie mentale. 

     

    Comme, d'autre part, le comportement d'Issei Sagawa à l'hôpital est jugé « normal », la décision de relâcher le patient est prise. Le 13 août 1985, celui qui a dépecé et mangé quatre ans plus tôt la chair de Renée Hartevelt sort de l'hôpital pour être hébergé dans sa famille.

     

    Depuis, il vit en liberté, bien tranquillement, au Japon.

     

     Bilan sur les prisons en France

     

    Le rapport de commission d'enquête n° 449 (1999-2000) de MM. Jean-Jacques HYEST et Guy-Pierre CABANEL, fait au nom de la commission d'enquête, déposé le 29 juin 2000 fait état d’un bilan déplorable sur les conditions de détention en France.

     

    Il est important de bien souligner ces problèmes pour comprendre l’impossibilité actuelle de traiter comme on le devrait les criminels tenus pour irresponsables. Ce bilan s’est largement alourdi depuis et aucune solution n’a été apportée.

     

    Vous pouvez retrouver l’intégralité de ce rapport sur le site du Sénat

     

    En quelques chiffres, on peut appréhender la situation plus que déplorable :

     

    La population carcérale en France a doublé de 1975 à 1995

     

    Cette population carcérale diminue lentement mais seulement du fait d'un fort allongement de la durée des peines

     

    En 1999, 23,6 % de la population carcérale est d'origine étrangère soit le quart de la population

     

    Les délinquants sexuels, les malades mentaux et les toxicomanes représentent les trois principales composantes de la population des prisons françaises et posent de redoutables problèmes de gestion aux personnels pénitentiaires

     

    Les " malades mentaux " représentent aujourd'hui près de 30 % de la population carcérale : une telle proportion s'explique principalement par une réforme du code pénal et par une évolution inquiétante de la psychiatrie en France

     

    V.Battaglia (07.01.2007)

     

    Pin It

  •  

    Ethnie

     

    Patrimoine génétique de l'humanité

     

    Aujourd’hui, grâce aux progrès en génétique, nous savons que nous ne pouvons découper la population mondiale en races distinctes, mais simplement en ethnies.

     

    L’ethnie est un groupement humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe.

     

    La hiérarchisation des groupes humains en races est une aberration scientifique. On ne peut en aucun cas subdiviser l’espèce humaine en Jaunes, Noirs et Blancs selon le critère apparent de la couleur de la peau.

     

    Quelle que soit notre couleur de peau ou notre origine géographique, nous possédons tous les mêmes gènes.

     

    L’unité de l’espèce humaine

     

    Nous sommes nés dans la savane africaine. Les premiers chasseurs-cueilleurs ont quitté le berceau africain pour coloniser la planète.

     

    Les hommes se sont alors diversifiés, les couleurs de peau se sont modifiées et les langages se sont multipliés.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Australopithecus. By Ideonexus

     

    À partir d’une base commune, les populations inventent de grandes diversités de mode de vie et de comportements.

     

    Mais quelles que soient les différences de traditions, chaque être humain porte les mêmes types de gènes.

     

    Les hommes modernes sont apparus au Proche-Orient. On ne connaît pas leurs caractéristiques physiques externes, ni la couleur de leur peau.

     

    Dans la mesure où le climat y est chaud, on peut penser qu’ils étaient plutôt basanés. Une chose est sûre, ils sont à l’origine de la diversité de toutes les populations humaines d’aujourd’hui.

     

    L’espèce humaine a bien failli disparaître

     

    D’après les recherches génétiques qui ont été effectuées, l’homogénéité des gènes au niveau mondial découle d’une seule raison : nos ancêtres étaient très peu nombreux.

     

    C’est d’ailleurs ce qui explique que les fossiles du Paléolithique sont si rares. On estime qu’ils n’étaient pas plus de 30 000 ans concentrés dans quelques parties du monde.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Homo sapiens. By Professor Rogers

     

    Notre espèce a donc frôlé l’extinction. Il aurait suffi d’un changement climatique ou d’une épidémie pour que nous disparaissions.

     

    Les différentes ethnies

     

    La grande colonisation humaine s’est déroulée en quelques dizaines de milliers d’années à partir d’environ 100 000 ans.

     

    Bien longtemps après Homo erectus, Homo sapiens part à la conquête des continents : Asie, Australie, Europe occidentale, recolonisation de l’Afrique et l’Amérique.

     

    Même après la colonisation de la planète, la population mondiale reste restreinte. Le taux de mortalité infantile devait être énorme ainsi que celui des femmes pendant l’accouchement.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Des ethnies différentes, mais un même patrimoine génétique. By Pardeshi

     

    Les différents groupes emportent avec eux des gènes qui ne sont pas exactement semblables à ceux de la population d’origine.

     

    La raison en est simple. Chaque individu possède un patrimoine génétique commun, mais il est unique.

     

    Sa combinaison génétique spécifique lui vient de son père et de sa mère.

     

    Au fil des générations, certains gènes peuvent disparaître et d’autres subsister.

     

    Plus les siècles passent et plus notre patrimoine génétique s’éloigne de celui de nos ancêtres.

     

    Les gènes n’expliquent pas tout quant aux différences physiques externes. L’environnement et le climat ont joué un rôle essentiel.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Sourire du Gambie. By Ferdinand Reus

     

    Un individu blond à la peau blanche est plus sujet au cancer de la peau par fort ensoleillement qu’un individu à peau noire.

     

    À l’inverse, une personne à peau noire synthétise moins la vitamine D qui est indispensable pour fixer le calcium dans les os qu’une personne à peau claire.

     

    Notre organisme en fabrique naturellement sous l’influence des rayons ultraviolets du Soleil. Cela signifie qu’une personne à peau noire qui vit dans une zone peu ensoleillée est plus exposée au rachitisme.

     

    À partir des recherches génétiques, on peut faire quelques suppositions et penser que lors de la colonisation de la planète, une « sélection » s’est opérée, car certaines vulnérabilités provoquaient une plus grande mortalité.

     

    Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Sadhu en Inde. By Sukanto Debnath

     

    Ce dont nous sommes certains c’est que les changements de couleur se sont opérés assez rapidement, pas plus de quelques milliers de générations.

     

    Ce qui est intéressant c’est que deux ethnies proches physiquement peuvent avoir un patrimoine génétique assez éloigné.

     

    C’est le cas des Papous en Océanie et des Bantous en Afrique.

     

    Ils se ressemblent physiquement : petits, peau très foncée, cheveux crépus.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Fête dans une tribu de Papous. By Crhistian Caron 2000

     

    Pourtant, les Papous sont génétiquement proches des Vietnamiens et des Chinois tandis que les Bantous sont proches des autres Africains.

     

    Mais, leur point commun est l’environnement et le climat : les deux populations vivent dans la forêt équatoriale.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Jeunes Bantous réfugiés. By Barefoot in Florida

     

    Depuis la naissance des premiers Hommes modernes, ce qui a changé c’est l’aspect extérieur, les couleurs, les cultures et les religions, mais peu les gènes.

     

    Le mélange des ethnies

     

    On pourrait penser qu’avec la mondialisation, notre espèce tend vers l’uniformisation. Cependant, les migrations ne concernent qu’une toute petite partie de la population, environ 10 %.

     

    Notre espèce est grégaire et ne migre que contraint et forcé.

     

    Par contre, il existe une plus grande diversité d’ethnies dans les métropoles.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Portrait de Chine. By Babasteve

     

    Les préjugés pourraient nous faire penser que ce mélange va aboutir à un métissage de notre espèce. Mais, c’est faux. La génétique est là pour le prouver.

     

    Par exemple, le mélange du noir et du blanc ne donnera pas au fil des générations des métis à la peau café-au-lait.

     

    C’est généralement le cas pour la première génération, mais pas pour les suivantes qui reconstituent les types des grands-parents : soit noir, soit blanc.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Chaque ethnie possède ses spécificités culturelles. Portrait d'Iran By Hamed Saber. Portrait des États unis by Steph Carter

     

    C’est aussi ce qui explique que des jumeaux peuvent avoir une couleur de peau différente. En juillet 2008, des jumeaux de couleur de peau différente sont nés en Allemagne.

     

    La mère, à la peau noire, était originaire du Ghana et le père, à la peau blanche, était de souche allemande.

     

    Ce type de naissance est assez rare, mais pas exceptionnel.

     

    Le Brésil est un bon exemple. Les Brésiliens possèdent un patrimoine génétique qui combine les gènes amérindiens, africains et européens.

     

    C’est pour cette raison que les individus sont si différents physiquement.

     

    Certains Brésiliens sont blonds aux yeux clairs, d’autres ont la peau noire et les cheveux crépus ou d’autres encore ont la peau légèrement basanée.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Portraits du Brésil. By Babasteve

     

    Le métissage n’uniformise pas et les types originaux ne disparaissent. Au contraire, le métissage augmente la diversité, car les gènes s’associent au lieu de se diluer.

     

    Ceux qui pensent encore que notre patrimoine génétique est en danger peuvent donc être rassurés.

     

    Inutile de préciser que toutes les théories fumeuses sur les races dont certaines seraient supérieures à d’autres peuvent être qualifiées de tout sauf de scientifiques.

     

    Evolution d'Homo sapiens

     

    Physiquement, nous évoluons très lentement. Il faudra compter en millions d’années pour que ces changements soient visibles.

     

    L’homme reste soumis aux lois de la biologie et nous sommes sujets à des adaptations.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Enfant du Népal. By Sukanto Debnath

     

    Le brassage actuel permanent des gènes rend impossible l’apparition par dérive génétique des caractères récessifs.

     

    Nous savons que l’Homme ne pourra pas rester sur Terre plus de 4 milliards d’années. Si nous sommes toujours là, il nous faudra trouver de nouvelles terres à coloniser. L’espace sera alors la seule solution pour préserver notre espèce.

     

    Nous savons encore peu de choses sur les conséquences de la vie dans l’espace. Nous savons seulement que les modifications physiques sont importantes en apesanteur.

     

    Il est probable qu’après plusieurs millions d’années passées sur d’autres planètes, nos descendants auront un aspect physique différent.

     

    Histoire Moderne:  Patrimoine génétique de l'humanité

    Une note d'humour avec cet alien qui a bien du mal à téléphoner. By Looking Glass

     

    Peut-être alors pourrons- nous parler de nouvelles races si des mutations génétiques importantes s’effectuent.

     

    Je conclus ce dossier avec cette très belle phrase d’Hubert Reeves, astrophysicien à la renommée internationale :

     

    « L’intelligence est-elle un cadeau empoisonné ? Se pose maintenant à nous cette question cruciale : sommes-nous en mesure de coexister avec notre propre puissance ? Si la réponse est non, l’évolution continuera sans nous. »

     

    V. Battaglia (04.03.2009)

     

    Pin It




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique