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    Veules-les-Roses, la belle normande inspire les artistes

     

     

    Par Dominique Le Brun et Dominique Roger
     
     

    Veules-les-Roses, blottie dans une valleuse boisée en Seine-Maritime, est une adorable station balnéaire qui a inspiré bien des artistes. Veules-les-Roses doit notamment sa richesse au plus petit fleuve de France qu'elle voit couler : la Veules, 1 194 mètres !

     

     

     
    Maison bordé du fleuve

    La mer à la campagne ?

    Veules-les-Roses, à quelques kilomètres à l'ouest de Dieppe est un rêve de peintre. Maisons coquettes couvertes de chaume, moulins à profusion et fleuve miniature : le village respire au rythme de son patrimoine, naturel et bâti, jalousement protégé.

    Allez toujours droit devant vous, vers l’ouest, au hasard, jusqu’à la mer !

    Citation que l'on doit à Anaïs Aubert un jour de 1826 à son postillon. C’est donc sans l’avoir prémédité que cette actrice de la Comédie-Française, fuyant Paris et un chagrin d’amour, tombe sur ce village de pêcheurs, de meuniers et de tisserands niché au creux d’une valleuse de la Côte d’Albâtre. Séduite par le bourg et la beauté de sa plage, elle fera de Veules-en-Caux – la commune ne prendra ce nom qu’en 1897 – un lieu de villégiature à la mode.

    Dans son sillage, la jeune femme entraîne des comédiens comme le populaire Mélingue, des hommes politiques, des artistes, des écrivains comme Paul Meurice, qui lui-même y attire son ami Victor Hugo. L’auteur des Misérables offrit même, dit-on, aux enfants les plus pauvres du village un immense banquet en septembre 1882. Un casino, des hôtels et des villas balnéaires voient rapidement le jour – la plupart des édifices du front de mer ont disparu lors des destructions de juin 1940. Et Veules devient une source d’inspiration pour bien des peintres, dont une colonie de peintres russes réalistes.

    La foule y gâterait tout. Il vaut mieux n’en pas parle

    Comme Jules Michelet, on aimerait garder rien que pour nous le village de Veules-les-Roses...

     

    L'attractivité artistique

     

     
    Peintre
    Peintre inspiré par ce pittoresque village normand
     

    Le paysagiste Alexei Bogoliubov est le premier de ces artistes russes, en 1857, à découvrir la Normandie. L’artiste y attire une pléiade de peintres de l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Vassili Polenov, Ilya Repine, Alexis Kharlamov… Les Ambulants, comme on les appelle, s’entichent de Veules et y immortalisent paysages et scènes de vie du bourg – une Fille de pêcheur, un Cheval pour le ramassage des galets, Chaumière dans la cavée du Renard… Des toiles qui livrent aujourd’hui un précieux témoignage du Veules d'antan.

     

    Une destination estivale

     

    Toujours très fréquenté à la belle saison, Veules-les-Roses, 600 habitants, est vraisemblablement l’un des plus anciens villages normands – il remonterait au IVe siècle. Son origine étymologique signifierait « point d’eau ».

     

     
    Rivière
     
     
    Devant les modestes maisons de pêcheurs, un passage-piéton un peu particulier...pour traverser la Veules.
     

    Guère étonnant, cette station balnéaire doit sa richesse au fait qu’elle voit couler le plus petit fleuve de France : la Veules, 1 194 mètres ! Parallèle à la rue principale, le circuit le long de ses rives – il s’appelle le chemin des Champs-Elysées ! – offre une balade des plus apaisantes.

     

     

    L'or vert de la Veules

     

     
    Cresson
     
     

    Patrick Mahieu a repris il y a une 8 ans une cressonnière de 32 ares, aux sources de la Veules, dont l’origine remonte au XIVe siècle.
    Riche en fer et en calcium, la plante herbacée, qui « remplace très bien la salade l’hiver, dit-il, n’a plus de secret pour moi.
    La saison ne dure que 9 mois. J’en produis de la fin août à fin mai. Je profite des mois de juin et juillet pour replanter, à la main. L’eau, courante, est on ne peut plus pure car aux sources du fleuve. »
    Bottes de cresson, potage ou encore beurre de cresson... tout est direct du producteur au consommateur.

     

    Le patrimoine du village

     

    En parcourant le bourg, on peut avoir la chance de passer devant le clocher carré gothique de l’église Saint-Martin (XIIe-XIIIe siècles), aux piliers sculptés de motifs de navires, sirènes et coquillages. Le long de la Veules s’alignent de vieilles maisons en brique et silex typiquement cauchoises, des chaumières au jardin foisonnant, les pieds dans l’eau, une dizaine de moulins à eau et d’abreuvoirs, ou encore des « pucheux », l’endroit où les habitants venaient puiser l’eau.

     

     
    Moulin et toit en chaume
     
     
    1 -  Les moulins sont restaurés, dans la mesure du possible. Celui-ci, le moulin Anquetil, fut détruit en juin 1940 : le bief, la roue, quelques murs sont heureusement parvenus jusqu'à nous. Le village en compte une dizaine, bâtis du XIIe au XIX siècle. 
    2 -Avec le temps, le chaume prend une belle teinte grisée. Bien entretenu, ce type de couverture peut durer une cinquantaine d'années.

    Dans une lettre à la femme de Paul Meurice, en 1873, l’historien Jules Michelet dit n’avoir connu « rien de plus joli ».

    L’originalité, c’est le parti pris d’ignorer absolument la mer, de ne pas vouloir la voir. La charmante petite rivière est l’âme, pure, rapide, fourmillante, de la contrée. (…) Cette eau gentille se dépêche sans savoir où elle va. Et tout à coup, la voilà en face d’un infini imprévu, noyée dans la grande eau amère.

     

     
    Plage de Veules-les-Roses

    Contraste, ce village de poche traversé par un fleuve lilliputien présente à son embouchure, un deuxième visage, beaucoup plus grandiose. La plage laisse en effet découvrir à marée basse une superbe étendue de sable fin, paradis pour les amateurs de sports nautiques. Et, au pied des falaises crayeuses, sont cultivées depuis peu les seules huîtres élevées dans le département de la Seine-Maritime. Ce sont des ostréiculteurs bas-normands qui ont lancé le projet, notamment parce que l’endroit bénéfice des eaux douces de la Veules. 

     

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    Patrimoine français - 4:  Veules-les-Roses, la belle normande inspire les artistes

     

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    Véloroute du lin: échappée belle

    en pays de Caux

     

     

    Par Stéphane Maurice
     
     

    Si la Vélomaritime jouit d’une réputation de circuit sportif le long de la Côte d’Albâtre, la Véloroute du Lin se définit comme une alternative plus douce et familiale via les terres. Avec, en prime, la découverte d’une culture emblématique du pays de Caux qui colore le paysage d’un bleu vaporeux juste avant l’été.

     

     

     
    Offranville, la Véloroute du lin, piste cyclable à travers les champs de lin reliant Dieppe à Fécamp

    On ne se lance pas à l’improviste sur la Véloroute du Lin. Ce parcours n’a rien de difficile, mais il vaut mieux programmer son départ pour en découvrir la quintessence. La floraison des champs de lin s’échelonne d’une parcelle à l’autre sur un mois environ, avec une apothéose autour du 15 juin. À cette période, des millions de fleurs bleu lavande s’épanouissent au lever du jour et les champs ondulent au gré du vent comme dans les paysages de mangas de Miyazaki. La Véloroute du Lin relie Pourville, près de Dieppe, à Fécamp. Sur les 75 kilomètres d’itinéraire, vous emprunterez plus de 50 kilomètres en voies vertes, répartis en deux portions reliées par des voies partagées. Nous choisissons de prendre le départ à Fécamp en louant nos vélos à l’enseigne Coffee Bike. 

     

    EN PRATIQUE

     

    Coffee Bike Normandie : 10A boulevard Suzanne-Clément, 76400 Fécamp. 07 67 70 40 65. coffeebike-normandie.com. Location à la journée : de 10 € (enfants) à 25 € (électrique).

     

    À partir de Fécamp...

     

     
    Champ de lin en fleurs à Saint-Pierre-la-Garenne, dans l'Eure (Normandie)

    Nous enfourchons nos vélos Arcade. L’assistance électrique ne s’impose pas réellement sauf pour s’aventurer plus loin sans crainte du coup de mou. Cela tombe bien, car nous disposons d’une autonomie de 60 à 80 kilomètres. Fécamp s’efface derrière nous. Les étangs et la pisciculture de Colleville, où l’on élève truites et saumons de fontaine, profitent d’une eau tempérée à 14 °C toute l’année. En suivant la vallée, nous approchons de Valmont. Une halte s’impose pour découvrir ce beau village établit sur... la Valmont. Ne manquez pas l’étonnante abbaye Notre-Dame-du-Pré, en partie ruinée, mais à nouveau occupée par une communauté bénédictine depuis 1994. Le premier champ de lin apparaît après un long faux plat en sous-bois qui débouche à Grainville-la-Teinturière. À Cany-Barville, nous rejoignons la vallée de la Durdent qui alimente les douves d’un grand château Louis XIII signé Mansart. À Saint-Pierre-le-Viger, faites une pause à la coopérative linière Terre de lin. La visite vous apprendra pourquoi le lin du pays de Caux est l’une des meilleures fibres au monde. Et ce n’est pas qu’une question de climat !

     

    ...Jusqu'à Dieppe et Pourville

     

     
    Offranville, la Véloroute du lin, piste cyclable à travers les champs de lin reliant Dieppe à Fécamp

    Pour certains, l’heure du retour a sonné (votre compteur affichera près de 60 km aller-retour). Pour les plus audacieux, la route se poursuit par Luneray, la vallée de la Saâne, Ouville-la-Rivière, puis Offranville. Cette commune peut être l’occasion d’un nouvel arrêt pour découvrir le parc floral William Farcy ou le musée dédié au peintre Jacques-Émile Blanche. Les champs de lin sont dépassés, Dieppe est en vue tout comme Pourville, qui marque la fin de l’itinéraire. Cette charmante station balnéaire est inscrite dans l’histoire douloureuse du raid de Dieppe. L’opération Jubilee a coûté la vie à près d’un millier de soldats des forces britanniques et alliées, dont plus de 700 Canadiens, mais elle a permis de récupérer de précieuses informations pour la réussite du Débarquement de 1944. Les cyclistes les plus sportifs sauront rouler trois bonnes heures pour 80 kilomètres. Pour les flâneurs, la Véloroute peut devenir une mini-aventure de deux jours en planifiant une nuit au camping ou en chambre d’hôtes labellisée « accueil vélo ». Chacun ira à son rythme profitant de la qualité des équipements pour un plaisir partagé.

     

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    Patrimoine français - 4:  Véloroute du lin: échappée belle en pays de Caux

     

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    Usine Menier, l'empire du chocolat

     

     

    Par Détours en France
     
     

    Sur les bords de Marne, l'usine Menier est l'ancienne fabrique de chocolat de Noisiel. Témoignage de la puissance de la famille Menier, la fabrique est l’un des fleurons de notre patrimoine industriel. L'usine Menier, complètement réhabilitée, a été rachetée par Nestlé-France qui en a fait depuis son siège social.

     

     

     
    Chocolaterie Menier
     
     
    Aujourd’hui siège de Nestlé-France, cette usine qui, au XIXe siècle, alliait innovations techniques et avant-garde architecturale, a connu une réhabilitation exemplaire dans les années 1990.

    Un lieu délicieux

     

    Souvenez-vous, dans Charlie et la chocolaterie, de ce gamin tout ébloui en découvrant une fabrique de friandises… C’est un peu l’impression que l’on ressent lorsque l’on pénètre dans l’ancienne usine Menier, à Noisiel en Seine-et-Marne. Pas pour le chocolat, puisqu’on n’en fabrique plus depuis 1992, mais pour le décor, étonnant de luxe et d’inventivité.

    Tout en étant d’une grande modernité technique pour son temps, l’usine présente une architecture d’avant-garde soucieuse d’esthétisme. Il faut éblouir, montrer sa puissance et son ambition.

    Nous sommes au cœur de ce qui fut l’empire Menier. C’est ici, sur les bords champêtres de la Marne, que la famille a bâti sa puissance industrielle à partir de 1825. L’entreprise démocratisera un produit de luxe, avec les tablettes de chocolat, elle fera fortune. La splendeur des lieux témoigne de la prospérité de la marque.

     

    La Halle des refroidisseurs

     

    Construite au début des années 1880 par Jules Logre, la halle des refroidisseurs est très inspirée du modèle Baltard très en vogue à l’époque. Sous cette charpente métallique, à grandes baies à armature de fer, se trouvaient les machines destinées à produire du froid artificiel, selon le nouveau système Giffard à détente d’air comprimé. Ainsi, les tablettes de chocolat étaient démoulées dans une atmosphère réfrigérée.

     

     
    La Halle des refroidisseurs
     
     
    Le bâtiment des refroidisseurs construit entre 1882 et 1884 par Jules Logre, au style proche des halles Baltard.

     

    Sous sa charpente métallique se trouvait la première machine à produire du froid artificiel destinée à l’industrie. La confiserie a été métamorphosée en restaurant d’entreprise, le site a trouvé une nouvelle vocation dans les années 1990. 

     

    Un moulin pour broyer les fèves de cacao

     

    Voyez l’imposant moulin qui enjambe un bras de la Marne. Conçu par Jules Saulnier en 1871, ce bâtiment, dévolu au broyage des fèves de cacao, est le premier à être doté d’une structure métallique porteuse apparente. Son décor est d’un raffinement extrême avec ses briques ocre rose vernissées, ses céramiques, ses motifs de fleur de cacao ou ses M à la gloire de Menier.

     

     
    Le moulin
     
     
    Jules Saulnier réalise un moulin à ossature métallique.
     

    La cathédrale

     

    Derrière, s’élève, spectaculaire, la cathédrale, que les ouvriers appelaient ainsi pour sa hauteur et ses larges baies vitrées. Signé en 1906 par Stephen Sauvestre, collaborateur de Gustave Eiffel, cet édifice a été l’un des premiers bâtiments en béton armé en France.

    Pénétrez à l’intérieur pour découvrir, au rez-de-chaussée, une salle de toute beauté, avec son pavage délicat et ses hautes colonnes. Elle était dédiée au malaxage du cacao et du sucre, qui arrivaient alors par wagon (l’usine fut raccordée en 1881 au réseau ferré national par des voies qui rejoignent l’échangeur d’Émerainville).

     

     
    Cathédrale et le pont Hardi
     
     
    1 - La cathédrale et le pont Hardi construits en béton fretté (1903-1908)
    2 et 3 - Dans la cathédrale, une loggia d'où l'on pouvait regarder les mélangeurs de sucre et de cacao
    4 - À l’intérieur du pont Hardi, conçu par l'architecte Stephen Sauvestre.

     

    Cette salle de travail digne d’un palais princier était l’un des symboles de l’importance industrielle des Menier. Des loggias permettaient même d’admirer l’élaboration du chocolat – l’usine est ouverte aux visiteurs dès 1881. La cathédrale est reliée aux ateliers de dressage, par le pont Hardi, une passerelle en béton d’une seule volée couverte d’une verrière qui enjambe la rivière.

     

    Une usine sauvée de la destruction

     

    Grâce à la mobilisation des habitants et de la municipalité de Noisiel, l’usine a échappé à la destruction. Nestlé-France, propriétaire du site, a choisi d’y installer son siège social. En 1996, quelque 1 500 « cols blancs » ont remplacé les ouvriers. Mais l’esprit du lieu a été préservé. Bernard Reichen et Philippe Robert, architectes qui avaient travaillé sur l’ancienne filature Leblan à Lille ou la grande halle de la Villette à Paris (1985), ont réhabilité avec respect ce chef-d’oeuvre, tout en l’adaptant à ses nouvelles fonctions.

     

     
    L'entrée du moulin Saulier
     
     
    L’entrée du moulin Saulnier et l’ancien bâtiment de dressage (à gauche).

     

    Les machines ont laissé place à des bureaux. Mais l’histoire des lieux et leurs traces industrielles, comme les rails des wagonnets, ont été conservées et mises en valeur. La reconversion de la chocolaterie est montrée en exemple tant les édifices emblématiques ont été harmonieusement restaurés et intégrés dans un programme architectural contemporain. « Le décor prestigieux où Nestlé-France s’est installé donne à la branche française du groupe alimentaire une image et une épaisseur historique qu’elle n’aurait sans doute jamais eues ailleurs », écrivait Emmanuel de Roux*

    * Patrimoine industriel, éditions du Patrimoine/ Scala, 2000, p.272, 25 €

     

    La saga Menier Jean-Antoine Brutus

     

     
    Le hall
     
     
    Menier (1795-1853) fonde en 1816, à Paris, une fabrique de produits pharmaceutiques, à base de cacao pour certains. En 1825, il s’installe à Noisiel, près d’un moulin sur les bords de la Marne. Son fils Émile-Justin (1826- 1881), surnommé le « Baron Cacao », lui succède à la tête de l’entreprise, qui bientôt ne se consacre qu’à la fabrication du chocolat.
    Il acquiert des plantations de cacaoyer au Nicaragua, affrète une flotte pour acheminer les récoltes, se dote d’une sucrerie en Picardie... D’une affaire florissante, il fera un empire. 2 000 ouvriers produisent jusqu’à 70 tonnes de chocolat par jour.
    Gaston, l’un de ses trois fils, va encore accroître la puissance de l’entreprise, en lui assurant une renommée mondiale et en utilisant la publicité avec, notamment, ses célèbres affiches présentes dans toute la France.
    En 1893, l’usine Menier est consacrée plus grande entreprise de production de chocolat au monde. Le déclin surviendra après la Seconde Guerre mondiale. Incapable de faire face à la concurrence, la famille liquide l’entreprise en 1959. Après le départ des Menier, l’usine passe entre plusieurs mains. Nestlé-France en devient propriétaire en 1988 et y installe son siège social huit ans plus tard.
     
     
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    Patrimoine français - 4:  Usine Menier, l'empire du chocolat

     

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    Vincennes, une cité féodale idéale

     

     

    Par Détours en France
     
     

    Ce n’était à l’origine qu’un simple pavillon édifié par Louis VII au milieu de la forêt. Charles V en fera au XIVe siècle cette incroyable résidence royale où se conjuguent art militaire et raffinement. À mi-chemin entre le château fort et le palais, la forteresse de Vincennes est un lieu époustouflant à découvrir, à quelques stations de métro seulement du cœur de la capitale.

     

     

     
     
     

    En passant sous la tour-porche qui permet l’accès au château de Vincennes, on retient son souffle... Est-ce l’intimidation devant le plus haut donjon d’Europe ? Ou peut-être est-ce cette sensation, comme à Versailles, d’entrer dans un des lieux majeurs de l’histoire de France... C’est à partir du XIIe siècle que les souverains capétiens sont attirés par les forêts giboyeuses à l’est de la capitale. Un pavillon de chasse y est édifié par Louis VII, fréquenté par Philippe Auguste puis Saint Louis. En 1361, le roi Jean II le Bon entame la construction d’un donjon ; son fils Charles V transformera l’endroit en une véritable résidence royale, l’une des plus vastes d’Europe, pur chef-d’œuvre d’architecture médiévale. Il faut dire que, lorsque Charles devient régent, le royaume de France est au bord du gouffre. En 1356, son père est fait prisonnier à Poitiers par les Anglais, dix ans après la défaite de Crécy. Les hommes d’Édouard III ont atteint par deux fois les portes de la capitale... Et c’est sans compter la révolte des marchands parisiens emmenée par le prévôt Étienne Marcel en 1357-1358 et, simultanément, la Grande Jacquerie...

     

    Le donjon : château dans le château

     

     
    Château de Vincennes, la tour du Village, le donjon et la Sainte Chapelle
     
     

    Sacré en 1364 après la mort de son père, Charles V réalise l’urgence de défendre Paris en édifiant une puissante forteresse à son entrée... Il s’entoure donc de maîtres d’œuvre parmi lesquels Raymond du Temple, brillant architecte ou plutôt « maître maçon du roi » qui a participé, entre autres, à des aménagements de Notre-Dame de Paris ou du château du Louvre. À Vincennes, un chantier immense, moderne – et très coûteux – se met en place. En quelques années, le château est protégé d’une grande enceinte rectangulaire de plus d’un kilomètre de long, défendue par neuf tours de quarante mètres de hauteur... Une forteresse imprenable aux dimensions proches de celles d’une cité ! Mais le chef-d’œuvre de Vincennes, c’est son donjon – cinquante mètres de hauteur! – d’une puissance et d’une élégance incomparables. Édifié en très peu de temps (entre 1361 et 1369), c’est presque un château à l’intérieur du château : cette massive tour carrée flanquée de quatre tourelles est elle-même entourée d’une enceinte avec un châtelet qui en garde l’entrée (de sa terrasse, ne manquez pas la vue d’ensemble). Une spectaculaire restauration achevée en 2006, menée après neuf années d’études, a permis de mettre en valeur la décoration luxueuse de cette tour maîtresse. Il faut pénétrer à l’intérieur pour découvrir, sur six niveaux, les traces de son raffinement. Dans la chambre du roi, on admire une cheminée monumentale, marque du confort, et des traces de motifs peints sur les nervures des voûtes (des fleurs de lis sur fond bleu) ; dans la grande salle du conseil, au premier étage, les voûtes sont lambrissées avec du bois venant, selon les analyses, des chênes de la Baltique.

     

    Un palais classique 

     

     
    Le donjon du château de Vincennes
     
     

    Après Charles V, Vincennes sera une résidence des souverains. Désireux d’une place fortifiée pour Louis XIV, Mazarin commanda de nouveaux bâtiments à Louis Le Vau, futur architecte de Versailles. Ce dernier fait séparer la partie classique de la partie médiévale par une galerie. On y trouve les symétriques pavillons du Roi et de la Reine, et la tour du Bois, transformée en arc de triomphe. Mais Louis XIV préfère Versailles ; et Louis XVI envisage même de le raser. La forteresse devient alors une « annexe » de la prison de la Bastille, qui verra passer Diderot, Sade ou Mirabeau. Une fabrique de porcelaines s’y installe au XVIIIe siècle avant de servir sous Napoléon de caserne et de fabrique de canons. Le château abrite depuis la Seconde Guerre mondiale le service historique de la Défense.

     

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    Patrimoine français - 4:  Vincennes, une cité féodale idéale

     

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    Les 5 plus beaux beffrois du Nord

     

     

    Par Philippe Bourget
     
     

    Symboles de l’autorité civile, ces tours de guet dominent le paysage des cités du Nord. Parfois accolées aux hôtels de ville, leur architecture médiévale, gothique ou Renaissance abrite des carillons dont les mélodies rythment le temps urbain. Parmi les vingt-trois beffrois du Nord classés au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, voici les cinq à voir absolument.

     

    Béthune, symbole médiéval

     

     
    Le beffroi de Béthune

    C’est le monument phare de la ville. Edifié aux XIVe et XVe siècles, il se dresse seul à 33 mètres de haut au milieu de Grand’Place, après avoir échappé à deux drames. En 1664, un incendie détruit la halle aux draps qui se trouvait à sa base. En 1918, il est endommagé par les bombes. Restauré à l’identique en 1921, rénové à nouveau en 2021, il resplendit le soir, illuminé aux côtés des façades Art Déco qui l’entourent. Au sommet, accessible par un escalier de 133 marches, le carillon de 35 cloches est l’un des plus beaux du Nord.

     

    Douai, le carillon étendard

     

     
    Beffroi de Douai

    Formant avec l’hôtel de ville un bel ensemble gothique, ce monument achevé au début du XVe siècle s’élève à 54 mètres. Il est couronné de tourelles, pinacles et lucarnes, surmontés par le grand lion des Flandres. De bas en haut, on découvre la salle des gardes et son immense cheminée, la salle des sonneurs ainsi que la chambre des cloches, où sont rassemblées les 62 cloches du carillon le plus important de France. Une sonate est jouée chaque samedi par un carillonneur et une mélodie résonne tous les quarts d’heure. 196 marches plus haut, la vue s’ouvre sur la cité.

     

    Arras, vigie sur la ville

     

     
    Le beffroi d'Arras

    S’il n’est pas le plus haut du Nord, le beffroi de la capitale de l’Artois (élu monument préféré des Français en 2015) reconstruit à l’identique après la guerre 14-18, s’élève à 75 mètres. Il surplombe la Place des Héros (marché le mercredi et le samedi) et l’aile Renaissance de l’hôtel de ville. L’originalité tient à son architecture gothique et au splendide panorama ouvert sur les édifices de style baroque flamand de la ville, depuis la plateforme d’observation. Le beffroi abrite aussi un carillon de 37 cloches, qui s’anime chaque quart d’heure.

     

    Calais, le phare bourgeois

     

     
    Le beffroi de l'hôtel de ville de Calais

    Quelle allure que celle du beffroi de Calais ! Jouxtant l’hôtel de ville, il s’élève avec majesté dans sa parure de briques rouges, offrant une vue inégalée sur la ville et le port. Dans son style Renaissance flamande, avec pinacles et flèche terminale, il abrite au sommet un carillon électronique qui joue à chaque heure Gentille Annette, de Boieldieu. Sa visite est indissociable de celle de l’hôtel de ville, l’un des plus esthétiques de France. A l’intérieur, la salle des mariages rappellera un évènement historique : c’est ici que se marièrent Yvonne Vendroux et Charles de Gaulle, en 1921.

     

    Armentières, solide belvédère

     

     
    Beffroi d'Armentières

    Massif et carré dans sa brique sombre, le beffroi s’insère dans le bâtiment de l’hôtel de ville qu’il domine de 67 mètres, avec son campanile-bulbe couvert d’ardoises. Typique de la reconstruction civile dans les Flandres après la Grande Guerre, il propose au terme d’une ascension de 96 marches une vue à 360° sur les quartiers de la ville, ses églises et ses parcs mais aussi, par temps clair, sur les tours de Lille, le terril de Loos, la vallée de la Lys, les Monts de Flandre et jusqu’à la campagne belge.

     

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    Patrimoine français - 4:  Les 5 plus beaux beffrois du Nord

     

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