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    Strasbourg : la petite France

     

    Par Jean-Marie Steinlein et Dominique Roger
     
    source : Détours en France n°173, p. 32
     

    À Strasbourg, l’Ill est bien plus qu’une rivière, elle s’apparente à une « alma mater » qui enlace son cœur dans ses deux bras et lui procure la forme d’une île.

     

     

    Le quai de la Petite France à Strasbourg
     
     

    Parfaitement conservée, la pittoresque Petite France ne fut pas toujours un but de promenade où s’extasier devant tant de romantisme. Pêcheurs, tanneurs et meuniers y travaillèrent âprement, loin d’imaginer, qu’un jour, on se damnerait pour un café sur le quai de la Petite France.

     

    La passerelle de l'Abreuvoir à Strasbourg
     
     

    Sur les bords de l'Ill face au quai des Bateliers, la cathédrale et la passerelle de l'Abreuvoir. Une facette d'un Strasbourg intime.

     

    Petite France, drôle de nom pour « l’île strasbourgeoise ». Le quartier tire son nom du « mal français », la syphilis, que les mercenaires de Charles VIII venaient soigner à leur retour des campagnes d’Italie dans un hôpital proche. La Renaissance, tardive, débute en Alsace dans les années 1520-1525. Les plus anciennes maisons à pans de bois et encorbellements datent de la fin du XVIe siècle.

     

    Place Benjamin Zix à Strasbourg
     
     

    La place Benjamin- Zix, dessinateur de l’épopée napoléonienne. De vélos en canaux, on aime son petit air hollandais.

     

    Place Benjamin-Zix, la maison des Tanneurs – convertie en une bonne table, tabernacle dédié à la déesse choucroute ! – comporte des galeries, fermées au premier étage, ouvertes au second, qui étaient utilisées pour le séchage des peaux. C’est là que se réunissait la corporation des tanneurs. Longtemps, cette enclave parcourue par l’Ill fut extrêmement pauvre, et son urbanisme, laissé quelque peu à l’abandon. Il faut attendre les années 1970 pour que le quartier commence à sérieusement se transformer. L’interdiction à la circulation automobile donnera le feu vert à l’installation d’une petite « campagne en ville » où les Strasbourgeois viennent pour le charme romantique des petits jardins et pour y établir, dans les tavernes et les bonnes tables, leurs « stammtischs » (tables d’hôtes) dominicales (L’Ami Schutz, le Lohkas ou La Cambuse tenue depuis plus de trente ans par Babeth Lefebvre ...).

     

    Excursions sur l'Ill
     
     

    La Petite France se découvre lentement, au fil de l’eau. Les excursions sur l’Ill sont toujours instructives.
     

    Des histoires d'eaux

    L’emprise aquatique est très présente à la Petite France, et longtemps on pensait que c’était la Bruche qui ceinturait Strasbourg, et non l’Ill. La Bruche, qui vient du massif vosgien, était censée avoir un débit supérieur. C’est pourquoi l’on trouve encore aujourd’hui au pied des Ponts-Couverts... un quai de la Bruche. À l’entrée, l’Ill se divise en cinq bras, l’un partant vers le nord appelé canal du Faux-Rempart, et quatre autres bras qui vont se rejoindre à la sortie de la Petite France. L’eau a conditionné les activités de ce quartier de meuniers et de tanneurs. Ainsi qu’une troisième activité à laquelle on pense moins : les bains de vapeur. Rue du Bain-aux-Plantes, on prenait soin de son hygiène tout en se délassant. On se baignait dans des bains abrités, dans des cuveaux avec une eau améliorée parfois de soufre, de soude ou de plantes. Certains bains étaient à ciel ouvert. Avec le principe de précaution voulu par la municipalité, les bains Mathis, extérieurs, ont fermé à partir de 1957.

     

    Le passage Georges-Frankhauser à Strasbourg
     
     

    En face des Ponts-Couverts, le barrage Vauban (qui n’a pas été construit par Vauban) se traverse par le passage Georges-Frankhauser. Et comme l’art est partout à Strasbourg, pensez à jeter un œil derrière les grilles : une quarantaine de statues, dont des originaux en plâtre du palais des Rohan, sont exposées.

    L’ancien et l’actuel se côtoient

    Avec l’électricité, les glacières s’installent dans le quartier de la Petite France afin de bénéficier de la force hydraulique. Le bâtiment de l’une d’entre elles a été transformé en hôtel de luxe, le Régent Petite France, qui a conservé l’ancien appareillage restauré de ses glacières. En plein cœur du quartier, les Ponts-Couverts, trois ponts enjambant l’Ill et quatre tours fortifiées, et le barrage Vauban composent avec l’hôtel du Département et le musée d’Art moderne et contemporain un ensemble architectural où l’ancien et l’actuel se côtoient dans une belle harmonie. Les Ponts-Couverts ont constitué l’élément défensif qui a permis de protéger Strasbourg contre une éventuelle attaque fluviale. Louis XIV fera de la ville une place forte et d’importants travaux seront confiés par Vauban à son ingénieur général, Jacques Terrade. Les fermetures des vannes de ce barrage provoquaient l’inondation du sud de la ville, bloquant ainsi l’avancée de l’ennemi. Depuis les travaux de rénovation du barrage Vauban, il est possible d’accéder à nouveau à la terrasse panoramique : vue majestueuse sur la cathédrale et la « grande île », classée au patri- moine mondial de l’Unesco.

     

    Photos-Villes du Monde 4:  Strasbourg : la petite France

     

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    L'Île de la Barthelasse, une des

    destinations originales de 2018

     

     

    Par Vincent Noyeux
     
    source : Détours en France n°189
     
     

    L'île de la Barthelasse est la plus grande île fluviale d’Europe. C’est l'un des quartiers d'Avignon, son poumon vert. De l’autre côté du célèbre pont d’Avignon sur le Rhône. L'île de la Barthelasse est une zone inondable qui n’en reste pas moins un territoire très prisé des promeneurs, des agriculteurs… et de quelques espèces animales ravies d’y trouver un environnement naturel préservé.

     

     

    Le pont Saint-Bénézet
     
     
    Depuis l'île de la Barthelasse, le pont Saint-Bénézet datant du XIIe siècle.

    L'histoire de l'île de la Barthelasse

    L'île de la Barthelasse résulte de la soudure progressive d'un chapelet d'île rhodaniennes dont l'île Piot qui forme la pointe de l'île au Sud et qui a conservé son nom. Un lac est toujours présent au Nord de l'île, il s'agit du lac du Parc des libertés. 700 hectares composent l'île, dont 400 cultivables. Ne manquez donc pas de vous balader à pied en suivant les sentiers de randonnée pour découvrir les fermes et espaces naturels. Ne manquez pas non plus le château de la Bartelasse, construit au XVIe siècle par Jean de Fogasses dans le but de marquer la limite du Royaume de France avec les Etats du Pape.

     

    Vers l'île de la Barthelasse

    Départ du circuit en empruntant le pont Édouard-Daladier, ou plus amusant, par la navette fluviale gratuite. Une fois sur l'ile, vous apercevrez des rangées de choux, des tomates zébrées sous l’oeil du rocher des Doms, des courges tarabiscotées sur fond de palais des Papes. La ferme La Reboule offre à ses fruits et légumes le plus beau décor qui soit ! Voilà plus de huit ans que les trois frères Cappeau vendent à la ferme le produit de leur labeur.

     

    Ferme La Reboule
     
     
    Ferme La Reboule des freres Cappeau 

    Les caprices du Rhône sur la Bathelasse

    La ferme est entre les mains de la même famille depuis 1911. « Autrefois on ne cultivait guère que du raisin sur l’île de la Barthelasse, car la vigne résiste très bien aux excès d’eau. Depuis les années 1980, on y cultive essentiellement des fruits : pommes, poires, pêches, abricots, prunes…Mais les crues se sont succédées dans les années 1990, et celle, centenaire, de 2003 a tout inondé. Il y avait un mètre d’eau au-dessus de votre tête ! », se souvient Numa Cappeau, la trentaine dynamique. Les flots calmés, la famille Cappeau a donc arraché ses arbres fruitiers et s’est tournée vers le maraîchage.

    Sur la Barthelasse, on a appris à accepter les caprices du puissant Rhône. « Les 1200 habitants de l’île ne se fréquentent pas tant que ça, car nous sommes répartis sur 700 hectares, mais en cas d’inondation, tout le monde se serre les coudes et s’entraide. » L’île compte une mairie, une école, un coiffeur et deux restaurants. La promenade plantée face au palais des Papes ne dit rien des paysages de l’intérieur des terres, succession de vergers et de vignes délimités par des haies de peupliers ou de roseaux.

     

    Martinpêcheur
     
     
    Le très joli, et vorace, martinpêcheur apprécie les berges boisées de l'Islon de la Barthelasse.

    Une ferme atypique sur l'île de la Barthelasse

    De loin en loin, une ferme ou une maison. Celle de Rinske et Loïc, dans le nord de l’île, est des plus atypique. On y élève des volailles sous les poiriers, des porcs de Bayeux, des canards et des moutons Hampshire, on y cultive de l’orge pour la fabrication de la bière maison, des courges, du maïs, des tournesols, on y ouvre un brunch le dimanche… « Le sol ici est exceptionnel grâce aux alluvions apportées par le fleuve. C’est une terre sableuse, sans caillou, riche en minéraux », explique Loïc. Une terre sauvage, malgré l’emprise agricole : « L’autre jour, j’ai vu le tronc d’un de mes poiriers taillé comme un crayon. Les castors… »

     

    La ferme La Reboule
     
     
    Dans leur superbe ferme La Reboule, les frères Cappeau, agriculteurs sur l'île de la Barthelasse, se sont spécialisés dans les légumes anciens et les cucurbitacées.

    Un biotope préservé sur la Barthelasse

    Les castors sont aussi visibles (avec beaucoup de patience) sur l’Islon de la Barthelasse, mince virgule de terre située entre le bras occidental du Rhône (côté Villeneuve-lès-Avignon) et le canal d’amenée d’un des deux barrages hydroélectriques exploités par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) sur la Barthelasse. Cet écrin de nature de 23 hectares, classé pour son biotope, est l’une des seules forêts alluviales du bas Rhône.

    Son accès est autorisé, mais l’inextricable végétation qui y pousse en fait une zone difficile d’accès. Peupliers blancs et saules colonisent les berges de l’îlot, servant de perchoirs aux hérons cendrés, aux martins-pêcheurs ou aux tortues cistudes. De puissants chênes se dressent dans les terres, sur un sol tapissé de lierre et de bois morts où nichent pics et chauves souris. Chèvrefeuille, clématite et vigne poussent en longues lianes : un décor de jungle. Même ambiance tropicale dans une lône paisible, à deux coudées du Rhône.

     

    Ile de la Barthelasse
     
     

    L'île de la Barthelasse, presque intouchée

    Tandis que le fleuve charrie les bois morts amenés lors d’un épisode cévenol, tout ici n’est que calme et exotisme : les herbiers du Rhône font d’étranges nénuphars, les jussies invasives des tapis amazoniens où s’ébattent les carpes et où s’égosillent les batraciens. Dans le secret des roselières cohabitent hérons, bécassines et échassiers. On s’attendrait presque à voir surgir un alligator… Grands amateurs de saules et de peupliers au bois tendre, les castors sont présents tout au long du Rhône, et la loutre peut aussi être observée. Tout cela près d’un camping, d’exploitations agricoles, d’un barrage hydroélectrique et d’une ville !

     

    Le rapport avec le pont d'Avignon

    Le bras oriental du Rhône, qui enserre l’île de la Barthelasse du côté d'Avignon, est moins sauvage mais tout aussi agréable. Autrefois, les Avignonnais y dansaient dans les guinguettes – c’est ainsi qu’il faut d’ailleurs comprendre la célèbre chanson : « Sous le pont d’Avignon (et non « sur »), on y danse… »Aujourd’hui, ils ont pris l’habitude de flâner le long de la promenade Antoine-Pinay, ancien chemin de halage face au pont écroulé. On peut aussi y louer des canoës pour admirer la ripisylve plus en amont.Sur l’eau, on a de bonnes chances de croiser un aviron de la Société nautique d’Avignon. C’est là que s’est formé le rameur Jérémie Azou, champion du monde 2015. Un autre sujet de fierté de la Barthelasse...

     

    Islon de la Barthelasse
     
     
    La végétation inextricable de l'Islon de la Barthelasse assure la tranquillité de la faune locale.

     

    Nature en Images 3:  L'Île de la Barthelasse, une des destinations originales de 2018

     

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    La Normandie des Impressionnistes

     

    Par Hughes Derouard
     
    source : Détours en France n°158, p. 24
     
     

    La Normandie et la Seine de la « banlieue » parisienne ont attiré nombre de grands noms de l'impressionnisme hors de leurs ateliers, chevalets et boîtes de couleurs sur le dos. La raison de l'inspiration.

     

    Giverny : une œuvre globale

     

    Maison de Giverny
     
     

    « En dehors de la peinture et du jardinage, je ne suis bon à rien ! », disait Monet. Aujourd’hui, des milliers de visiteurs viennent découvrir les jardins féeriques de sa propriété de Giverny, comme on vient admirer un tableau. Et pourtant ce lieu époustouflant, source d’inspiration majeure pour le peintre, marque une rupture avec la tradition impressionniste. « L’apparente spontanéité laisse place à un travail beaucoup plus médité et complexe », analysait Marina Ferretti-Bocquillon, conservatrice du musée des Impressionnismes de Giverny, à l’occasion d’une exposition. Après avoir été l’initiateur de l’impressionnisme au XIXe, Monet devient un des plus grands peintres français du XXe siècle et le jardin de Giverny est au cœur de cette évolution. En inventant un motif qu’il peindra par la suite, l’artiste inverse la démarche traditionnelle du peintre paysagiste. » Sur son domaine, le patriarche explore l’art abstrait. Il vécut ici jusqu’à sa mort en 1926, après avoir provoqué dans ce village normand une véritable colonisation d’artistes, américains pour la plupart. Le « génie de Giverny » repose dans le cimetière de l’église Sainte-Radegonde.

     

    Les Nymphéas. Depuis toujours, Monet est fasciné par les reflets inversés que renvoient les miroirs d’eau. Il détourne le cours du Ru, petit bras de l’Epte, pour façonner son « jardin d’eau » et y plante des nénuphars de toutes
les variétés. Des plantes aquatiques vivaces estivales qui lui inspireront une série d’environ 250 grandes toiles à l’huile. Elles expriment, aux confins de l’abstraction, des vibrations de couleur faisant appel à un monde de sensations et d’émotions.
     
     
    giverny_19_fondation_claude_monet_giverny.jpg

     

     

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    Auvers-sur-Oise : Vincent, Paul, Camille, et les autres…

     

    l'Auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise
     
     

    Sans le sou, Van Gogh trouve gîte et couvert dans une chambrette de l’auberge Ravoux. Dans sa correspondance avec son frère Théo, il écrit : « Le spleen n’est pas dans l’air d’ici », traduisant la ferveur créatrice qui l’anime. Acheté par Dominique-Charles Jansens, l’auberge permet de visiter la chambre 5 qu’occupait l’artiste malheureux.

    Vincent Van Gogh s’éteint le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Il est âgé de 37 ans. Il vient de séjourner 70 jours dans ce petit bourg des bords de l’Oise, et y a peint 70 tableaux ! Une productivité qu’il n’a jamais connue ailleurs. Enterré au cimetière d’Auvers, il sera rejoint par son frère Théo à peine six mois plus tard. « À son arrivée, rien ne préfigure son suicide, note Peter Knapp, spécialiste de Van Gogh. Bien au contraire, sa découverte émerveillée du village annonce l’exploration enthousiaste d’un territoire nouveau, à fouiller. (...) Van Gogh vit son séjour auverois comme un retour vers la lumière du Nord. » Cependant, après une brève visite à son frère, à Paris, l’état mental du peintre se détériore subitement. Le 27 juillet, il se tire une balle au-dessous du cœur. Blessé, il retourne à l’auberge et gagne sa chambre. Le docteur Gachet ne peut rien faire, Van Gogh meurt deux jours plus tard dans son lit, dans les bras de son frère à qui il aurait, dans un dernier souffle, glissé : « La tristesse durera toute la vie. »

    Affluent de la Seine, dans la boucle de Saint-Germain-en-Laye, l’Oise fut aussi fréquentée par les paysagistes et les impressionnistes. Auvers-sur-Oise n’a pas conservé que le souvenir tragique de Van Gogh. Daubigny, Cézanne, Pissarro ou Corot y peignirent de grandes toiles.

     

    Vétheuil : un décor pour impressionniste

     

    Vétheuil
     
     

    Coquet village du Vexin français, adossé à la Normandie, Vétheuil conquit Monet qui y traquera la lumière avec un incroyable acharnement. Renoir y fera également escale et Gustave Caillebotte y eu une « période » très créative. Haut lieu de l’impressionnisme, la ville reste méconnu, comme si les habitants, jaloux de leur tranquillité, n’avaient jamais cherché à prendre la vague impressionniste... Tant mieux pour nous, visiteurs, car le village de 900 habitants a gardé un aspect authentique, avec ses rues pentues et ses maisons en pierre blanche.

    Claude Monet résida à Vétheuil et y peignit près de 150 toiles, dont une soixantaine pour la seule église Notre-Dame (XIIe et XIIIe siècles). Il se déplace alors sur son bateau-atelier, s’installe sur une île au milieu du fleuve, ou sur la rive opposée à Lavacourt, d’où il peint d’innombrables vues sur le village, à toutes les heures de la journée, sous toutes les lumières possibles. Il décrit : « C’est une palette chatoyante entre terre, eau et ciel, alliant mille couleurs, du blanc de la craie des falaises au turquoise étincelant du fleuve en passant par tous les bleus du ciel. »

     

    Partir à l'Aventure:  La Normandie des Impressionnistes

     

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    Articles/Photos sur les animaux - 3 - 15 images d'animaux jumeaux mais pas de la même espèce

     

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    Stone, le monde est stone? Pas au Québec!

     

    Le «pot» sera légal au pays sous peu. Mais au Québec, cette nouvelle réalité est partie de travers…


    Marilyse Hamelin de la revue Châtelaine

     

    Société 3:  Stone, le monde est stone? Pas au Québec!

    Photo: Unsplash/Thought Catalog


    On pourra bientôt acheter et fumer du pot en toute quiétude au pays. Ce sera chose faite au plus tard cet automne, peut-être même avant, le projet de loi C-45 étant à l’étude par le Sénat en vue de son adoption.

    Or le Québec est très en retard dans le développement de son industrie, lui qui ne compte que sept producteurs sur 104 au pays. Avec moins de patients consommant du pot thérapeutique et moins de médecins qui acceptent d’en prescrire, il fait bande à part. (Tout ça, je l’ai appris en suivant le blogue d’Annabelle Blais du Journal de Montréal, qui se spécialise dans les enjeux entourant la légalisation du cannabis.)

    D’ailleurs, jusqu’à tout récemment, le Québec était la seule province à vouloir interdire la culture de la marijuana à domicile, contre la volonté d’Ottawa (le Manitoba vient d’adopter la même position). Simple prudence ou circonspection tirant sur la méfiance?


    Il est vrai, la culture du cannabis nécessite de grandes quantités d’eau et cela peut engendrer beaucoup d’humidité à l’intérieur d’un appartement si on n’en contrôle pas le taux à l’aide d’un déshumidificateur, mais n’y a-t-il pas lieu de faire de l’éducation et de la sensibilisation plutôt que d’interdire complètement?


    Sans compter qu’il serait tout à fait possible de permettre la culture à l’extérieur durant la belle saison, par exemple sur son balcon ou dans son jardin. Et pourquoi permettre aux gens de brasser leur propre bière, mais pas de cultiver leur cannabis? Le gouvernement se montre ici bien paternaliste…

    Comme l’estime Sandhia Vadlamudy, directrice générale de CACTUS Montréal, un organisme oeuvrant auprès de personnes toxicomanes, le fait de cultiver son propre pot — de surcroît lorsqu’il s’agit d’un besoin thérapeutique — coûte bien moins cher que d’aller l’acheter au magasin. C’est une question d’accès et d’équité sociale pour les moins nantis.


    Prévenir sans diaboliser

    À l’occasion d’un panel que j’ai animé dans le cadre des Assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) à Gatineau il y a deux semaines, Mme Vadlamudy a rappelé que si le cannabis est un produit comportant des risques, il ne faut pas «le diaboliser» pour autant ni «stigmatiser les usagers». Elle préconise plutôt une éducation «à la consommation sécuritaire».

    Je suis bien d’accord. Bien sûr qu’il faudra faire un travail de sensibilisation pour prévenir les dépendances, particulièrement auprès des jeunes. Mais souvenons-nous aussi que plusieurs d’entre eux ne sont jamais privés de consommer du pot, légal ou non.

    Et puis je trouve risible le deux poids deux mesures avec lequel on traite le cannabis et l’alcool. Comme si ce dernier était inoffensif… L’alcool engendre une foule de problèmes sociaux — alcoolisme, violence conjugale, morts sur les routes, coma éthylique chez des mineurs et j’en passe —, ce qui n’empêche pas une société d’État de célébrer sa consommation comme un art de vivre dans un magazine qu’elle commandite et sur ses réseaux sociaux, notamment.

    Loin de moi l’idée de bannir l’alcool, mais le temps est peut-être venu d’arrêter de jouer les vierges offensées dès qu’il est question de cannabis et de plutôt envisager une éducation à la consommation responsable.

     

    Conditions à la baisse

    Cette frilosité du gouvernement québécois face au cannabis se traduit jusque dans la structure de la nouvelle société d’État responsable de la vente aux particuliers, la Société québécoise du cannabis (SQDC), où les employés auront des conditions de travail inférieures à celles de leurs homologues de la Société des alcools du Québec (SAQ).

    Voilà encore une entourloupe à courte vue de ce gouvernement qui ne s’en prive pas depuis son élection en 2014. Or ce tour de passe-passe visant à économiser pourrait au contraire s’avérer coûteux en raison du roulement de personnel à prévoir, comme le souligne judicieusement Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS dans cette vidéo. Et ce, sans compter les problèmes associés à du personnel inexpérimenté…


    Nouveau climat social

    Ce malaise diffus entourant la légalisation du cannabis n’est qu’une illustration parmi d’autres du vent de conservatisme social soufflant sur notre «belle province»; une illustration néanmoins saisissante, vu la valeur symbolique et culturelle du pot. Elle semble bien loin l’époque du Québec peace and love, vous ne trouvez pas?

    Et tout cela s’inscrit sur une toile de fond où les deux partis qui semblent pouvoir l’emporter en octobre (le PLQ et la CAQ) promettent d’en finir avec «l’État providence» — le fameux modèle québécois.

    On peut le dire, le Québec a vieilli et il s’est ringardisé.

     

     

    Société 3:  Stone, le monde est stone? Pas au Québec!

     

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