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    Châteaux de la Loire: 5 seconds rôles

    de premier plan

     

    Par Marine Guiffray
     
     

    En Anjou, un choix compliqué s’impose aux indécis. Parmi les quelque mille châteaux qui composent le paysage, il y a de tout : forteresses, manoirs, demeures princières, logis Renaissance… Chacun a son originalité et son public, à l’image de ces cinq monuments aux styles bien différents.

     

    Brissac, la vraie vie de château

     

    Château de Brissac

    Acquis en 1502 par René de Cossé, premier seigneur de Brissac, le plus haut château de France – il compte sept étages et plus de 200 pièces ! –, entouré d’un superbe parc paysager aux arbres centenaires, est aujourd’hui la résidence du quatorzième duc de Brissac. Son propriétaire, le marquis Charles-André de Brissac, le dit : cette très haute bâtisse du XVIIe siècle bâtie sur les vestiges d’une forteresse médiévale est un peu « bizarroïde ». Il reste ici deux tours du XVe siècle qui semblent avoir été découpées à la hâte, là une fenêtre posée dans une embrasure, ailleurs des pierres d’attente qu’aucun mur n’a jamais épousées. Si cette façade composite d’inspiration Renaissance fait le charme de ce château de la Loire excentré, situé à moins de 20 kilomètres d’Angers, ce n’est pas son seul atout ! Ce qui le distingue, c’est l’atmosphère qui se dégage de son grand parc paysager, de ses vignes, de ses grandes pièces richement meublées, de son théâtre du XIXe siècle… Dans ce château appartenant à la même famille depuis cinq siècles, la vie ne s’est pas arrêtée.

     

    Brissac pendant la Seconde Guerre mondiale

     

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l’on craignait que Paris et d’autres villes françaises soient bombardées, plusieurs demeures historiques en France servirent à stocker des oeuvres d’art menacées. Réquisitionné par les Musées nationaux en 1939, le château de Brissac fut à ce titre le plus grand dépôt privé du pays. Jusqu’en 1946, il renferma des trésors issus des collections du château de Versailles, du musée des Arts décoratifs de Paris, du palais du Sénat, du musée de la tapisserie d’Angers… C’est ainsi que la fameuse Tenture de l’Apocalypse se retrouva, pendant un temps, sur la table de la salle à manger !

     

    Saumur, à l'épreuve du temps

     

    Château de Saumur

    Ni palais Renaissance ni forteresse, le château de Saumur tel qu’il a été voulu par Louis Ier d’Anjou à la fin du bas Moyen Âge est unique en son genre. Construit plus d’un siècle avant que ne s’installe la mode des demeures d’agrément en France, il se différencie des châteaux forts, massifs et austères, par sa silhouette élancée digne d’un conte de Perrault. La célèbre miniature publiée dans le manuscrit des Très riches heures du duc de Berry le montre dans toute sa splendeur à l’aube du XVe siècle. Si les tours apparaissent aujourd’hui plus petites et que l’aile ouest a disparu, c’est que la vie du château de Saumur n’a pas été un long fleuve tranquille.

     

    Une histoire mouvementée

     

    Sa pierre de tuffeau est un matériau très fragile qui nécessite un entretien régulier. Fortement délabré à la fin du XVIIe siècle, proche de la ruine au début du XIXe siècle, le monument sera sauvé en devenant une prison d’État puis un arsenal, avant d’être racheté par la ville de Saumur en 1906 et de devenir un musée communal. Abîmé pendant la Seconde Guerre mondiale par une centaine d’obus, victime d’un glissement de terrain en 2001, le château fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration depuis la fin des années 1990.

     

    Montsoreau, une œuvre d'art ?

     

    Château de Montsoreau

    Dans les pièces claires du château de Montsoreau, meubles et tableaux anciens sont absents. Pour les amateurs de sagas, l’histoire se révèle à première vue décevante... Que peuvent bien nous raconter les murs de ce palais, s’il n’y subsiste plus de traces de la vie passée ? Une oeuvre d’art qui en renferme d’autres, voilà ce qu’est le château de Montsoreau ! On le voit aujourd’hui comme il a été pensé au milieu du XVe siècle par Jean II de Chambes, personnage influent du royaume de Charles VII qui fut ambassadeur à Rome et à Venise. À l’époque, son architecture inspirée de la Renaissance italienne est particulièrement avant-gardiste. Elle précède d’une soixantaine d’années l’édification des autres châteaux de la Loire. D’aucuns disent d’ailleurs que Montsoreau est le tout premier château Renaissance de France. Construit dans le lit du fleuve, il était jadis entouré d’eau tel un palais vénitien. Mais abandonné par ses propriétaires, il tombe peu à peu en ruines à partir du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, il inspire peintres et écrivains romantiques (William Turner, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert…), avant d’être entièrement restauré. Et depuis 2016, il est devenu un musée d’art contemporain.

     

    Un château de roman

     

    Au XIXe siècle, la silhouette romantique de Montsoreau inspira à Alexandre Dumas La Dame de Monsoreau (1846). Traduit dans de nombreuses langues, adapté en opéra et en films, ce roman a largement contribué à la notoriété du château dans le monde. D’abord publié sous forme de feuilleton, il est le deuxième volet d’une trilogie consacrée aux derniers Valois, avec La Reine Margot et Les Quarante-cinq. L’écrivain emprunte à la vie de Françoise de Maridor – elle devient Diane de Méridor sous sa plume –, épouse de Charles de Chambes qui a réellement vécu dans le château à la Renaissance, pour dérouler histoire d’amour et intrigues de cape et d’épée avec, pour toile de fond, le règne d’Henri III.

     

    Château de Serrant, l'écrin des trésors

     

    Château de Serrant

    « Je vois enfin un château en France ! », cette phrase, prononcée par Napoléon en parlant de Serrant, fait le bonheur des guides touristiques. Elle amuse également la propriétaire des lieux, la princesse de Merode Westerloo : « L’empereur a dû séjourner vingt minutes au château, en tout et pour tout. On lui a servi un dîner. Il a mangé un gigot de mouton à toute vitesse. » Un passage éclair qui marqua les esprits, mais aussi le château, qui garde de l’aventure une « chambre impériale » et nombre d’artifices censés charmer l’hôte de marque. Cela fait près de vingt-cinq ans que la princesse vit au château avec son époux. Elle est l’un des maillons d’une longue chaîne. Parmi les grandes familles qui marquèrent les lieux, notons les Brie, les Bautru, les Walsh et enfin les de la Trémoille dont descendent les actuels propriétaires. Depuis le cygne au coeur percé d’une flèche de la grille d’honneur, symbole des Irlandais en exil qui évoque les Walsh, jusqu’aux nombreux portraits qui parent les murs, les lignées successives laissèrent leur marque et un patrimoine mobilier extraordinaire qui fait la renommée du lieu. L’héritage le plus touchant du château est peut-être celui constitué par l’arrière-arrière-grand-père de la princesse. Son trésor est à l’abri dans la seule bibliothèque privée classée monument historique en France. Les livres se déploient sur sept mètres de haut. L’on remarque parmi eux des joyaux tels que la Description de l’Égypte, par les savants qui accompagnèrent Bonaparte ainsi qu’une première édition originale de L’Encyclopédie, de Diderot et d’Alembert.

     

    Château de Plessis-Bourré, une élégante puissance

     

    Château de Plessis-Bourré

    Érigé sur un domaine répondant au doux nom de Plessis-le-Vent, le château ne mit que cinq ans à sortir du sol. En 1473, l’oeuvre de Jean Bourré, confident du roi de France Louis XI, était accomplie. Rien ne semble avoir réellement altéré cet ouvrage qui témoigne à merveille de cette période de transition, entre le Moyen Âge et la Renaissance. Du passé, il a gardé le goût des forteresses aux larges murs. Du nouvel art de vivre qui s’annonce, il a su capter une certaine grâce, un promenoir à arcades, des fenêtres à meneaux ainsi qu’un confort intérieur. Passé de mains en mains, le château semble traverser les siècles sans s’altérer. En déambulant dans ces salles, on oublierait qu’il se retrouva un jour presque en ruines, sur le point de devenir une carrière de tuffeau. Jean Bourré lui aurait-il insufflé une promesse de jeunesse éternelle ? On raconte en tout cas que le premier propriétaire des lieux était adepte de l’Art royal. D’aucuns croient voir des symboles alchimiques, dispersés dans le domaine, notamment au niveau de la façade du Grand Logis et de l’escalier de France. Pièce maîtresse sur le thème : l’énigmatique plafond en bois de la salle des gardes sur lequel se croisent une sirène enceinte, une ourse portant des singes ou encore une tortue à queue de serpent.

     

    Joutes festives

     

    Des reconstitutions sont régulièrement organisées au château. Comme de nombreux édifices médiévaux, Plessis-Bourré accueille gentes dames, paysans et gueux pour assister à de grands tournois de chevalerie. Dans le galop des chevaux, l’Ordre de Saint-Michel, sous la bannière duquel Jean Bourré fut chevalier, revit le temps de week-ends festifs.

     

    Art et Culture 7:  Châteaux de la Loire: 5 seconds rôles de premier plan

     

    Art et Culture 7:  Châteaux de la Loire: 5 seconds rôles de premier plan

     

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    Les plus beaux châteaux de la Loire

    en Touraine

     

    Par Philippe Bourget
     
     

    Délimitée par le département d’Indre-et-Loire et une partie de l’Indre et du Loir-et-Cher, la région fut le fief des rois de France du 15ème s. au 17ème s. Couverte de châteaux, dont beaucoup soulignent l’arrivée de la Renaissance dans le royaume, ce Val de Loire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est une invitation à découvrir parmi les plus beaux palais de l’Hexagone. 

     

    Quels sont les châteaux du Val de Loire à visiter absolument ?

     

    Château d’Amboise, au bon plaisir des rois en Val de Loire   

     
    Le château d'Amboise au bord de la Loire

    Surplombant la Loire et la ville, l’imposant château d’Amboise fut une résidence royale de Charles VIII à Henri II, puis encore sous Louis-Philippe. Berceau de la Renaissance en Val de Loire, ce palais, pourtant fort loin de sa dimension d’origine, forme un ensemble remarquable. Les visiteurs ne peuvent qu’être saisis par la façade « gothique tardif » flanquée de sa tour cavalière. Le château d'Amboise est baigné du souvenir de Léonard de Vinci, dont les restes présumés reposent dans une chapelle située sur une terrasse du château.

     

    Château d’Azay-le-Rideau, une île sur l'eau au goût très sûr

     

     Vue aérienne du château d'Azay-le-Rideau

    Posé sur un îlot d’un bras de l’Indre, entouré de plans d’eau et décoré avec finesse, Azay-le-Rideau est l’un des châteaux Renaissance les plus esthétiques du Val de Loire. Un charme qui jaillit de tous côtés depuis le parc à l’anglaise, ouvrant la vue sur deux ailes à l’équerre richement décorées. Faisant office de miroirs, l’eau décuple la grâce de la façade, tandis que la cour d’honneur livre le formidable escalier « rampe sur rampe » à baies jumelées. Dans la pénombre, les salles cachent un inédit mobilier d’apparat.  

     

    Château de Chenonceau, l’arche gracieuse du pays tourangeau

     

    Le château de Chenonceau

    Catherine de Médicis et Diane de Poitiers se sont disputé ce château inédit jeté par-dessus le Cher. A voir l’harmonie d’ensemble de la bâtisse, Chenonceau porte indiscutablement la patte féminine. Les épisodes de l’histoire en ont voulu ainsi. En cinq siècles, les hommes n’ont jamais eu la main sur le château. Catherine de Médicis ordonne la construction de la fameuse double galerie sur le pont. Diane de Poitiers crée l’immense jardin-parterre et pare la demeure d’un faste à la hauteur des fêtes qu’elle y organise. Une visite cultissime !  

     

    Château de Villandry, un jardin et son palais

     

    Le château de Villandry

    Il faut d’abord parler du jardin quand on cite Villandry. Son exceptionnel maillage végétal, mélange de buis, roses, tulipes (en mars), grands arbres, tonnelles… est la motivation première d’un visite en ces lieux. Dominant le Cher à l’ouest de Tours, les jardins de Villandry respectent le plan initial adopté à la Renaissance et comptent près de 120 000 plants. Le château, lui, associe donjon médiéval et corps de logis de la fin Renaissance. On appréciera le grand escalier Louis XV et surtout le salon oriental, de style mudéjar. 

     

    Château de Chinon, souvenir de Jeanne d’Arc

     

    La ville de Chinon

    Dominant la Vienne, la forteresse royale de Chinon impose ses murailles intimidantes au dessus de la ville. Bâti par Henri II Plantagenêt au XIIe s., le château s’impose alors comme l’un des fiefs du roi d’Angleterre. Délaissé puis démantelé à partir du XVe s., il fut sauvé par Mérimée. Depuis 2003, il a bénéficié d’une intense restauration, redonnant son lustre, notamment, aux Logis Royaux. Deux salles y retracent la vie de Jeanne d’Arc, qui vint ici en 1429 supplier le roi Charles VII de l’aider à délivrer Orléans du joug des Anglais. 

     

    → Quels sont les autres châteaux de la région à visiter en priorité ?

     

    Château de Clos-Lucé, dernier voyage de Léonard de Vinci…

     

    C’est dans ce manoir du XVème s. d’Amboise que le génie toscan vint passer, à l’invitation de François Ier, les trois dernières années de sa vie, de 1516 à 1519. Le château, le parc, les expositions… tout concourt à rappeler la mémoire du grand homme, qui passa son temps à écrire, dessiner, peindre… et organiser des fêtes somptueuses. Remarquable avec sa tour d’angle encadré de deux logis et d’une galerie, en brique rose et pierre blanche de tuffeau, cette demeure où fut élevé François Ier transpire la mémoire de l’artiste italien. 

     

    Château d’Ussé, l'un des plus beaux logis au bois dormant

     

    Le château d'Ussé

    Avec ses tours et ses clochetons pointés vers le ciel, cette imposante demeure bâtie aux XVe et XVIe s. entre la rivière l’Indre et la forêt a inspiré Charles Perrault pour la Belle au Bois Dormant. Le Nôtre, Vauban, Chateaubriand et même Haïlé Sélassié succombèrent aussi au charme d’Ussé, aux mains d’une même famille depuis la fin du XIXe s. Comment pourrait-il en être autrement, quand on regarde sa blancheur d’odalisque sur fond de forêt sombre et mystérieuse ? Tel est Ussé, une apparition « fantôme » entre forêt et plaine. 

     

    Château de Loches, trois rois et deux égéries

     

    Au sud de la Touraine, Loches a été choisie par trois rois de France comme lieu de séjour : Jean le Bon, Charles VII et Louis XI. Ils furent attirés par la protection qu’offrait le puissant donjon du XIe s. L’atout maître du château est le Logis Royal. Il rappelle le souvenir des rois mais aussi celui de Jeanne d’Arc et d’Agnès Sorel. La première vint supplier Charles VII de se faire sacrer à Reims, pour mettre un terme à la Guerre de Cent Ans. La seconde résida régulièrement au Logis. Son tombeau se trouve dans la collégiale voisine Saint-Ours.  

     

    Château-Gaillard, le secret caché d’Indre-et-Loire 

     

    Un bijou inédit au cœur d’Amboise ! Ainsi se présente Château-Gaillard, une demeure Renaissance au destin exceptionnel, protégée par un puissant éperon rocheux. Le château à la façade d’inspiration italienne, avec de hautes fenêtres à meneaux et des décors sculptés, était enfoui dans la végétation, oublié de tous. Palais du roi Charles VII au parc dessiné par le « Léonard de Vinci des jardins », Pacello da Mercoliano, il a été redécouvert en 2011 et entièrement restauré. Il est ouvert au public depuis 2015. 

     

    Château de Langeais, relais entre Moyen-Âge et Renaissance

     

     Le château de Langeais

    Planté au cœur de cette ville d’Indre-et-Loire, au bord de Loire, ce château voisin de celui de Villandry impose sa masse médiévale ornée de tours, de mâchicoulis et d’un pont-levis. Bâti sous Louis XI en 1465, son extérieur contraste avec sa façade intérieure Renaissance, avec fenêtres à meneaux et lucarnes. Les appartements sont à l’unisson, offrant une succession de pièces richement décorées et meublées (salle du mariage, grande salle des Preux…), où s’imposent notamment de magnifiques tapisseries du XVe et XVIe s. 

     

    Art et Culture 7:  Les plus beaux châteaux de la Loire en Touraine

     

    Art et Culture 7:  Les plus beaux châteaux de la Loire en Touraine

     

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    Les 5 plus beaux châteaux du

    Morbihan

     

    Par Philippe Bourget
     
     

    Maritime et terrien, le département et son célèbre golfe du Morbihan distille plusieurs demeures d’apparat, témoins de féodalités inquiètes, de richesses nobiliaires et de vigilances militaires. Autant de sites à visiter quand l’océan furibard invite à lui tourner le dos.

     

    Château de Josselin, dynastie des Rohan

     

    Château de Josselin dans le Morbihan

    Fière au dessus de la vallée de l’Oust, le château de Josselin est sans conteste le château le plus remarquable du Morbihan et l'un des plus beaux de Bretagne. Rien d’anormal à cela puisqu’il fut le fief de la famille de Rohan, l’une des plus puissantes du duché de Bretagne. Toujours propriétaire de la demeure, la famille l’ouvre aux visiteurs d’avril à octobre. C’est l’occasion de découvrir la splendide façade en granit du corps de logis, dont la richesse ornementale contraste avec l’aspect plus défensif des murs extérieurs, côté rivière. Salle à manger, antichambre, salon à cheminée, bibliothèque, chambre… dévoilent l’univers des Rohan. A voir aussi : les jardins à la française et à l’anglaise, un musée de poupées et de jouets et les expositions temporaires en été.

     

    Domaine de Suscinio, le charme médiéval du golfe

     

    Domaine de Suscinio dans le Morbihan

    Le golfe du Morbihan n’est pas que cet éden maritime parsemé d’îles de charme que l’on découvre aux beaux jours en bateau, à vélo ou à pied. Au-delà des marais, des vestiges mégalithiques et des villages côtiers, il abrite des sites historiques de premier plan, dont témoigne le domaine de Suscinio. Résidence des ducs de Bretagne devenue domaine royal au XVIe s., l'ensemble de cette propriété et son célèbre golfe du Morbihan dompte le paysage de ses grosses tours conquérantes, rebâties, comme le reste du logis, après une longue rénovation. Château-musée, une exposition y rappelle l’histoire et les légendes du lieu, au fil d’une visite conduisant jusqu’aux appartements médiévaux de la duchesse, sous les combles. Chemin de ronde, terrasse, prairies, sentiers de balade et son et lumière estival complètent l’immersion médiévale.

     

    Forteresse de Largoët, citadelle de l’Argoat

     

    La forteresse de Largoët dans le Morbihan

    Le gros donjon et la tour dressent leur silhouette imposante dans le décor des bois et des landes de Lavaux, no man’s land de l’Argoat situé dans les terres du nord-est de Vannes.  Ayant appartenue au tuteur d’Anne de Bretagne, la forteresse de Largoët impressionne surtout par son donjon : bâti au XIVe s., octogonal et intact, ses murs de plusieurs mètres d’épaisseur s’élèvent à 45 m de haut. L’escalier qui s’y hisse permet de jouir d’un large panorama sur l'ensemble de la propriété, au-delà de l’étang étendu au pied du bastion. Une escapade originale au cœur du Morbihan.

     

    Domaine de Kerguéhennec, l’art au firmament

     

    Domaine de Kerguehennec dans le Morbihan

    Voilà un nom bien breton pour qualifier ce vaste manoir du Morbihan posé entre Josselin et Locminé, au cœur du Morbihan intérieur. Par son allure prestigieuse, ce château à visiter du XVIIIe s. a été parfois surnommé le « Versailles breton ». Sans atteindre une telle magnificence, le château et ses dépendances composent une silhouette parfaitement symétrique, autour d’une grande cour d’honneur. Si les visiteurs viennent à Kerguéhennec, c’est autant pour la demeure que pour ses expositions. Transformée en centre d’art contemporain et résidence d’artistes, elle accueille dans son vaste parc fleuri un jardin de sculptures, réalisées par des grands noms français et étrangers. Au premier étage du château, plusieurs salles sont dédiées aux œuvres du peintre breton Tal Coat.

     

    Citadelle Vauban, Belle-Île en pierre

     

    Citadelle de Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan

    Dominant le port et la ville du Palais, cette bastille de pierre est à la fois citadelle, musée, hôtel et lieu d’expositions. Si Vauban a mis fatalement son nez dans cet ouvrage, ce n’est pas lui qui l’a construit. Le fortin date de 1549, agrandi ensuite par Fouquet. Vauban vint à trois reprises à Belle-Île-en-Mer, terre de merveilles, pour y superviser la construction de bastions et de murailles qui renforcèrent l’ouvrage. C’est cet ensemble composite mais harmonieux que le public est invité à découvrir. Au fil du parcours dans les murs, se dévoilent portes, fossé, poudrière, magasins, casemate, arsenal, cachots… soit la parfaite enfilade de pièces de défense et d’attaque pour contrôler l’ennemi. Les visiteurs profiteront aussi du musée historique, consacré à l’histoire de Belle-Île, et des multiples évènements proposés en saison.

     

    Art et Culture 7: Les 5 plus beaux châteaux du Morbihan

     

    Art et Culture 7: Les 5 plus beaux châteaux du Morbihan

     

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    Exposition: hommage aux artistes

    pionnières canadiennes

     

     

    Nos artistes féminines du siècle dernier sont à l'honneur jusqu'à la fin août au Musée des beaux-arts du Canada.

     

    Au début du 20e siècle, l’art canadien est indissociable des sublimes panoramas de la forêt peints par Tom Thomson et le Groupe des Sept. Dans l’ombre de ces incontournables peintres paysagistes évoluaient des femmes de talent, souvent négligées par l’histoire bien qu’elles aient créé des œuvres remarquables. Le Musée des beaux-arts du Canada présente Sans invitation – Les artistes canadiennes de la modernité, une exposition qui rend hommage au travail de ces pionnières – peintres, photographes, vannières, perleuses et sculptrices – du début du siècle passé. « Les femmes de cette période avaient d’autres préoccupations que le paysage : le portrait et la psychologie humaine, la vie urbaine, les conditions sociales, l’expérience des immigrants, l’extraction des ressources, ainsi que les peuples autochtones et leurs cultures, qu’elles voyaient menacés. Bref, ce sont les histoires humaines qui les fascinaient », explique la commissaire Sarah Milroy. Tous pourront admirer plus de 200 œuvres, allant d’un sac en mousse perlé de l’artiste anishinabée Elizabeth Katt Pettrans à des paysages d’Emily Carr en passant par des portraits percutants des peintres québécoises Prudence Heward et Suzanne Duquette.

     

    Sans invitation – Les artistes canadiennes de la modernité, du 3 mars au 20 août 2023, Musée des beaux-arts du Canada.

     

    Art et Culture 7:  Exposition: hommage aux artistes pionnières canadiennes

     

    Art et Culture 7:  Exposition: hommage aux artistes pionnières canadiennes

     

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    L’histoire méconnue de la fête des Mères

     

     

    Dawn Yanek

    Une journée de remerciements et d’appréciation pour les femmes les plus importantes et les plus influentes de votre vie vous semble peut-être une évidence. Sachez que l’instauration de cette journée de reconnaissance pour les mères a nécessité un travail acharné, empreint de chicane et de chagrin.

     

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    Les premières manifestations de la fête des Mères.GIANNI DAGLI ORTI/SHUTTERSTOCK
     

    Les premières manifestations de la fête

    Comme beaucoup de jours fériés modernes, la fête des Mères n’est pas surgie de nul part. Déjà, les Grecs et les Romains de l’Antiquité dédiaient de nombreux festivals aux déesses-mères Rhea et Cybele. Pou sa part, l’Angleterre du XVIe siècle a donné lieu aux dimanches de la maternité, pendant lesquels les enfants se rendaient en pèlerinage dans leur église familiale — leur église «mère» — le quatrième dimanche du carême.

    Ce voyage était également une excuse valable pour une réunion de famille et une journée de congé pour les domestiques — généralement des filles — afin qu’elles puissent passer du temps avec leur mère. Le dimanche des mères, qui précède toujours le 1er mai, est encore célébré au Royaume-Uni, bien qu’il s’agisse désormais généralement d’un jour férié laïque.

     

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    La «mère» de la fête des Mères.LIGHTFIELD STUDIOS/SHUTTERSTOCK
     

    La «mère» de la fête des Mères

    Mis à part les précédents historiques, la version actuelle de la fête des Mères en Amérique du Nord peut être attribuée aux efforts inlassables d’Anna Jarvis, qui n’a pourtant jamais eu d’enfant.

    Elle a organisé la première célébration en 1908 pour honorer sa propre mère, décédée trois ans plus tôt. Katharine Antolini, auteure de Memorializing Motherhood: Anna Jarvis and the Struggle for Control of Mother’s Day, explique que «ce n’était pas pour célébrer toutes les mères. C’était pour célébrer la meilleure mère que vous ayez jamais connue, la vôtre!» En 1914, le président Woodrow Wilson en fait une fête officielle, qui se tient dorénavant le deuxième dimanche du mois de mai.

     

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    Fête des Mères: le respect des mères courait dans la famille.BBERNARD/SHUTTERSTOCK
     

    Le respect des mères courait dans la famille

    Fait intéressant, comme le rapporte le magazine Time, la mère d’Anna Jarvis, Ann, avait voulu implanter des vacances pour les mères au milieu du 19e siècle.

    Toutefois, son idée était étonnamment différente: elle envisageait une journée de service communautaire pour les mères, afin d’aider d’autres mamans dans le besoin.

    Son idée a été en partie inspiré par ses propres tragédies: elle a donné naissance à treize enfants, mais seulement quatre d’entre eux ont vécu jusqu’à l’âge adulte.

    À l’époque, la fièvre typhoïde traversait la communauté appalachienne. En collaboration avec son frère médecin, elle a organisé des séances d’information appelées Mothers Day Work Clubs. Leur objectif était d’éduquer les femmes sur l’hygiène appropriée afin de donner à leurs enfants une meilleure qualité de vie.

     

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    La fête des Mères a également une facette antiguerre.EVERETT HISTORICAL/SHUTTERSTOCK
     

    Maman en mission pour la paix

    La fête des Mères a également une facette antiguerre. Dans les années 1870, Julia Ward Howe, l’abolitionniste, féministe et suffragette qui a écrit les paroles de «Battle Hymn of the Republic», a écrit la «Proclamation de la fête des Mères». Elle a appelé les mères à se regrouper pour promouvoir la paix.

    Plus tard, elle a également poussé en vain à la création d’une fête appelée «la fête de la paix pour les mères». À la même époque, Anna Jarvis a organisé la «Journée de l’amitié des mères», au cours de laquelle les mères ont rencontré d’anciens soldats de l’Union et de la Confédération afin de promouvoir la réconciliation et encourager le pays à aller de l’avant.

     

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    Fête des Mères: qu’est-il arrivé à Anna Jarvis?AP/REX/SHUTTERSTOCK
     

    Qu’est-il arrivé à Anna Jarvis?

    L’ironie dans l’histoire, c’est qu’une fête célébrée avec des câlins et des fleurs est devenue une source de colère et une obsession pour Anna Jarvis. Elle avait l’impression que la fête était détournée par les industries des cartes de vœux, des bonbons et des fleurs, corrompant sa vision originale de la fête des Mères. Elle a organisé des boycottages et des manifestations, elle s’est prononcée ouvertement contre des personnes comme Eleanor Roosevelt – lui reprochant d’avoir profité de cette journée pour collecter des fonds pour la charité. Anna Jarvis a d’ailleurs été impliquée dans 33 procès en 1944.

    Sa ténacité n’a jamais faibli. Anna Jarvis a consacré sa vie entière et ses économies à lutter contre la commercialisation de la fête des Mères. Elle a passé ses dernières années dans un sanatorium, et elle est décédée, sans le sou, en 1948.

     

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    Fête des Mères: des mères qui se battent encore pour une cause.AP/REX/SHUTTERSTOCK
     

    Des mères qui se battent encore pour une cause

    Historiquement, les mères ont été de puissantes forces de changement. Sur les traces d’Anna Jarvis, certaines femmes de la seconde moitié du 20e siècle ont profité de la fête des Mères pour attirer l’attention générale sur des causes qu’elles jugeaient importantes.

    Par exemple, History.com rapporte que Coretta Scott King a organisé une marche en 1968 afin de lutter pour la cause des femmes et des enfants défavorisés. Dans les années 1970, des groupes de femmes ont tiré profit de la journée afin de discuter de l’égalité des droits et de l’accès aux services de garde.

     

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    Célébrations dans le monde de la fête des Mères.TOFUMAX/SHUTTERSTOCK
     

    Célébrations dans le monde

    Chaque pays a ses origines et ses rebondissements festifs. Les mamans mexicaines, par exemple, sont fêtées toute la journée avec de la nourriture, des fleurs et de la musique. Cette musique comprend une sérénade de chanteurs mariachis avec la chanson «Las Mañanitas».

    En Éthiopie, lors du festival d’Antrosht qui rend hommage aux mères, les familles fabriquent un hachis de viande traditionnel, pour lequel les filles apportent des légumes et du fromage, tandis que les fils apportent de la viande.

    En France — où, en 1920, de nombreuses mères de familles ont reçu des médailles pour avoir aidé à reconstruire la population après la Première Guerre mondiale — le cadeau traditionnel est un gâteau en forme de fleur.

     

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    À quel point la fête des Mères est-elle lucrative?CORA MUELLER/SHUTTERSTOCK
     

    À quel point la fête des Mères est-elle lucrative?

    Selon l’Observateur pour le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), les Québécois devaient dépenser en moyenne 62$ en 2018 pour faire plaisir à leur mère, ce qui représente au total 235 millions de dollars. Par ailleurs, les fleurs restent le cadeau le plus populaire, suivi du repas familial et des friandises comme les chocolats. Pour leur part, les Canadiens dépenseraient en moyenne 76$ selon retailmenot.ca.

    Selon la National Retail Federation, les acheteurs américains devaient dépenser en moyenne 180$ en 2018, pour un total de 23,1 milliards de dollars à l’échelle nationale. Les achats les plus populaires? Des cartes de vœux et des fleurs, suivies par des chèques-cadeaux, des vêtements et des bijoux.

     

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    Fête des Mères: passez sur ces roses trop chères...GRZEGORZ MORDECKI/SHUTTERSTOCK
     

    Passez sur ces roses trop chères…

    Alors que l’industrie des fleurs a adopté le concept de la fête des Mères et l’a accompagné (jusqu’à la banque), la fleur originale de la fête des Mères était l’œillet blanc: le favori d’Anna Jarvis. Comme Anna l’a dit en entrevue en 1927, «l’œillet ne laisse pas tomber ses pétales, mais les serre contre son cœur lorsqu’il meurt. C’est ainsi que les mères embrassent leurs enfants, leur amour maternel ne s’éteignant jamais.»

     

    Art et Culture 7:  L’histoire méconnue de la fête des Mères

     

     

    Art et Culture 7:  L’histoire méconnue de la fête des Mères

     

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