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    Pyramide de Kheops

    La construction de la pyramide de Kheops a nécessité pas moins de 6 500 000 tonnes de pierres. Cet édifice couvre plus de 5 ha et surplombe de ses 137 mètres le désert environnant.
    Impressionnante tant par sa conception que par ses dimensions, la Grande Pyramide mérite bien son nom.
    La construction de la Grande Pyramide constitue une formidable énigme. D’autant plus quand on réalise que, à l’époque, n’existaient ni la roue, ni les bêtes de somme, ni des outils perfectionnés.
    De multiples hypothèses ont été émises quant à la méthode employée par les Égyptiens pour construire les pyramides.
    Récemment, une ancienne théorie a refait surface pour faire la Une des journaux. Cette hypothèse prétend que les pyramides ont été construites avec de fausses pierres.

     

    Les pyramides de Gizeh

    Ces pyramides se trouvent tout près du Caire. L’ensemble constitue la seule des Sept Merveilles du monde antique qui soit encore debout.

    La principale pyramide est la Grande Pyramide qui à l’origine s’élevait à 147 m. Elle fut édifiée vers 2600 avant notre ère.

    Bonaparte avait calculé que les blocs de pierre qui la constituaient pourraient former un mur de 3 m de haut et 30 cm de large tout autour de la France.

    L’échelle démesurée de la pyramide de Kheops n’a d’égale que la précision de sa conception.

    Pyramides de Kheops

    Pyramides de Gizeh illuminées. © dinosoria.com

    A la base, chaque côté mesure 230,50 m, et les différences entre les quatre côtés ne dépassent pas 20 cm.

    L’ajustement des pierres est si précis qu’il est impossible de glisser une feuille de papier dans les interstices.

    Les faces de la pyramide sont parfaitement orientées, avec une erreur de 4 degrés seulement, nord-sud et est-ouest.

    Pyramides de Gizeh

    Deux des trois pyramides de Gizeh: Khéphren et Mykerinos. © dinosoria.com

    Au 19e siècle, la découverte de ces caractéristiques a entraîné la création d’une discipline pseudo-scientifique, la pyramidologie.

    Le « pouce pyramidal » aurait été une unité de mesure qui aurait véhiculé sous une forme abrégée quantité d’informations cosmiques fondamentales.
    Cette unité est née des cogitations d’un professeur d’astronomie, Charles Piazzi Smith.
    On a alors suggéré, en effectuant des calculs complexes, que la Grande Pyramide dévoilait le chiffre pi, la circonférence de la Terre, la distance de la Terre au Soleil ….

    Sphinx de Gizeh

    Sphinx de Gizeh. © dinosoria.com

    En outre, Smith, en rapportant chaque pouce pyramidal à une année donnée, a découvert que l’édifice constituait une mine de renseignements chronologiques sur l’histoire du monde.

    Malheureusement pour lui, il avait calculé selon ce principe que la fin du monde devait se produire en 1881.
    Cependant, ses idées ont fait de nombreux adeptes qui continuent aujourd’hui à défendre certaines de ses théories.

    Barque solaire de Gizeh

    Barque solaire de Kheops. © dinosoria.com

    Officiellement, les pyramides ont été construites pour glorifier le pharaon et constituent surtout une sorte d’antichambre dans laquelle le défunt attend avant de pénétrer dans l’autre monde.

    En définitive, la controverse sur les pyramides ne porte pas uniquement sur leur conception mais également sur leur utilité.

    Concernant leur conception, une ancienne théorie refait aujourd’hui surface ; celle des fausses pierres.

    Des pyramides en blocs de béton ?

    En 1974, un chimiste français, Joseph Davidovits, avança une audacieuse hypothèse : les pierres ayant servi à la construction de la Grande Pyramide auraient été coulées sur place au fur et à mesure des besoins.
    Les anciens égyptiens auraient donc employé une méthode analogue à celle du ciment actuel.

    D’après lui, on fabriquait une substance liquide semblable à de l’époxyde en mélangeant à de la chaux broyée un liant spécial.

    Cette mixture était ensuite versée dans des moules en bois où elle se solidifiait. Elle devenait ainsi aussi dure que de la pierre.

    Bien sûr, cette hypothèse n’a pas fait l’unanimité. S’appuyant sur une multitude d’indices archéologiques, nombre de chercheurs contestent la théorie selon laquelle les pyramides seraient des « mégalithes de plastique ».

    Sphinx et pyramide de Gizeh

    Sphinx et en arrière-plan la pyramide de Khéops. © dinosoria.com

    C’est cette hypothèse qu’aujourd’hui plusieurs spécialistes défendent avec acharnement. L’affaire vient d’être relancée par Gilles Hug et Michel Barsoum dans un article où ils concluent qu’une partie des blocs de pierre des pyramides de Gizeh a été réalisée en calcaire reconstitué.

    Ils s’appuient sur la différence de composition entre les blocs et les pierres des carrières officielles.
    Rappelons que certaines carrières sont distantes de plus de 1 000 km.

    Toujours selon Gilles Hug et Michel Barsoum, certains microconstituants des pierres de la pyramide présentent les traces d’une réaction chimique rapide ne leur ayant pas permis une cristallisation naturelle.

    Cette anomalie s’explique très bien si les pierres n’ont pas été taillées mais coulées comme du béton.

    D’après toutes les analyses effectuées, la chimie des pierres est bien différente des pierres des carrières.

    Pyaramides de Gizeh

    Pyramides de Gizeh. © dinosoria.com

    Cependant, l’ensemble de la pyramide n’aurait pas été conçu selon le même principe. Michel Barsoum pense que les Egyptiens ont utilisé du béton pour le sommet mais ont taillé les pierres des parties les plus basses.
    Théorie à laquelle n’adhère pas Joseph Davidovits qui lui, a toujours défendu, l’idée de la fabrication d’une pierre réagglomérée c’est-à-dire un calcaire naturel reconstitué et traité comme du béton.
    Pour ce dernier, le béton a été utilisé de la base au sommet.

    Apparemment, la dernière étude semble avoir convaincu de nombreux scientifiques. Mais, les égyptologues sont toujours sceptiques.
    Ils rejettent cette idée de l’utilisation de géopolymère pour la construction des pyramides.

    La théorie des égyptologues

    Pour l’instant, malgré les indices et les anomalies constatées, pour les égyptologues, le processus de construction est plus physique que « chimique ».

    Officiellement, le processus de construction est le suivant :

    • Les pierres sont acheminées par bateau
    • Elles sont déchargées et acheminées grâce à des traîneaux de rondins
    • Les pierres sont taillées sur place pour être hissées, sans poulie d’ailleurs, car elle a été inventée bien plus tard

    D’énormes rampes auraient été construites pour hisser les pierres jusqu’au sommet.

    Grande Pyramide de Kheops

    Pyramide de Khephren. © dinosoria.com

    Initialement, la Grande Pyramide était recouverte d’un revêtement composé de calcaires blancs et brillants et de granites d’Assouan.
    La pyramide blanche et lisse avait été couverte, à son sommet de feuilles d’or qui renvoyaient les rayons du soleil.
    Malheureusement, ce revêtement a été détruit par un sultan « guidé par le prophète » vers 1400.

    Un tel processus aurait demandé une main-d’œuvre colossale, 25 000 à 100 000 ouvriers.

    Il est évident que l’utilisation de géopolymère aurait largement allégé le nombre d’ouvriers nécessaires.

    Cependant, cette théorie, bien qu’alléchante, demande à être confirmée grâce à des prélèvements officiels sur les pyramides.
    En effet, les analyses effectuées l’ont été sur quelques pierres appartenant à des scientifiques et des égyptologues amateurs.
    Pour l’instant, les autorités égyptiennes ont refusé toute mise à disposition d’échantillons.

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    Les bijoux en or de Colombie

    Certains musées, comme celui de Bogota, exposent des artefacts qui font l’objet de vives controverses. Dans ce cas précis, il s’agit de bijoux « zoomorphes » qui d’après certains auteurs seraient des avions.
    L’affaire des « avions » en or de Bogota est très proche de celle du « planeur » égyptien exposé au Musée du Caire.
    Dans les deux cas, il s’agit d’objets en apparence tout à fait ordinaires mais qui à un moment donné ont été présentés comme la preuve de technologies avancées très anciennes.

    Comme toujours dans ce genre d’affaires, deux camps s’affrontent avec acharnement : ceux qui affirment que ce sont de simples bijoux figurant des animaux et ceux qui argumentent en faveur d’avions.

     

    Description de l’ »avion » en or

    Il faut souligner qu’un objet en particulier a fait l’objet d’une étude. L’objet mesure 35 mm de long sur 30 mm de large et 10 mm de hauteur.
    Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, en vue de profil, l’objet pourrait ressembler à un avion ou à un animal.

    Ce bijou précolombien possède à l’une de ses extrémités un demi-anneau qui devait permettre de pouvoir le porter en pendentif.

    Bijou de Bogota

    Bijou zoomorphe ou avion ? (Objet exposé au Museo del Oro de Bogota). By Claudio Ruiz

    L’objet est en tumbaga, c’est-à-dire un alliage d’or et de cuivre. Il fait partie d’une vaste collection qui est exposée au Museo del Oro de Bogota.

    La plupart des objets ont été réalisés entre le Ve siècle et l’arrivée des conquistadores.

    Du bijou à l'avion

    L’affaire a commencé dans les années 1950 alors que la collection précolombienne est exposée dans plusieurs musées du monde.
    Au Metropolitan de New York, un technicien du nom d’Al Jahle exécute des moulages de plusieurs objets.

    Les moulages ont été ensuite confiés à Emmanuel Staub, maître-orfèvre, réputé pour effectuer des répliques destinées aux musées.

    Bijou en or de Bogota

    L'un des objets de la collection de Bogota. By Neuglex

    Plus tard, Staub envoya l’un des moules à Ivan T.Sanderson qui est l’homme qui lança toute l’affaire.

    Ivan T. Sanderson (1911-1973) était un naturaliste et un écrivain qui est devenu célèbre pour sa passion pour la cryptozoologie.
    Cependant, c’était également un scientifique qui a fait un travail remarquable sur le monde animal dans son environnement naturel à une époque où les analyses étaient effectuées majoritairement sur des cadavres ou des animaux empaillés.

    Parallèlement à son travail de naturaliste, Sanderson s’intéressait beaucoup à tout ce qui sortait de l’ordinaire.
    Il fut l'un des premiers disciples de Charles Fort. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages de cryptozoologie portant sur le Yéti, le Sasquatch ou les monstres lacustres.

    Il a fondé la Society for the Investigation of the Unexplained  (SITU) en 1965.

    Bijou en or

    Bijou zoomorphe de Bogota. By Inyucho

    En recevant le moulage, Sanderson fit une liste de tous les animaux, capables de voler et familiers des Indiens.
    Il pensa également aux poissons-volants ou aux requins.

    Mais, aucun de ces animaux, à ses yeux, ne pouvait représenter cet objet. Après de nombreuses cogitations, il en arriva à la conclusion qu’il pouvait s’agir d’un avion et plus particulièrement d’un avion à ailes delta.

    Il envoya un moulage à un ingénieur en aérodynamique, Arthur Young, concepteur de l’hélicoptère Bell.

    Bijou en or

    Objet de la collection de Bogota. By Neuglex

    Sa réponse fut décevante pour Sanderson car l’ingénieur admit qu’il y avait une certaine ressemblance mais que les ailes étaient très mal placées et que l’avant ne ressemblait en rien à celui d’un avion.
    Donc pour lui, il ne s’agissait absolument pas d’un avion.

    Sanderson ne s’avoua pas vaincu et envoya un autre moulage à un autre ingénieur, Jack A.Ullrich qui se montra bien plus enthousiaste en comparant l’objet à un Convair  F-102 Delta Dagger.

    Convair F 102

    Convair  F-102 Delta Dagger. By James Gorden

    Un ancien technicien de l’US Air force alla encore plus loin en soulignant que les ailes de l’objet étaient légèrement recourbées vers le bas et qu’il s’agissait d’un avion à aile delta capable d’évoluer sous l’eau.

    Pour Ivan T.Sanderson, l’objet aurait donc été conçu en se basant sur la morphologie des poissons-volants car il y a une ressemblance évidente entre l’objet et ces poissons.

    Ses théories sur l’existence d’anciennes civilisations très avancées sont détaillées dans plusieurs ouvrages dont Investigating the Unexplained et Invisible Residents.

    Avion ou animal ?

    Chaque camp défend avec force sa théorie et il ne m’appartient pas de trancher. Toute cette affaire nous ramène à la fameuse théorie d’anciennes civilisations qui auraient laissé des traces dans la mémoire des hommes.

    Cependant, dans ce cas précis, il faut quand même souligner que la collection précolombienne contient de très nombreux objets zoomorphes.
    Pourquoi voir dans cet objet-là autre chose qu’un animal ? Sanderson lui-même a reconnu qu’il ressemblait beaucoup à un poisson-volant.

    Bijou en or

    Bijou en or zoomorphe de Bogota. By Claudio Ruiz

    La famille des Exocoetidae ou poissons volants est une famille de poissons marins qui comprend 70 espèces.
    Les Indiens ont dû être fascinés par ces drôles de poissons qui volent et ont pu tout simplement vouloir le reproduire.

    A ma connaissance, on n’a retrouvé aucun dessin, ni aucune sculpture pouvant faire penser que les civilisations précolombiennes savaient ce qu’était un avion.

    Cependant, quoi que l’on puisse dire, ce type de dossier n’est jamais refermé car ceux qui « croient » ne sont pas prêts à renoncer à leurs convictions.

    V. Battaglia (31.08.2008)

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    La roue des monts Bighorn

    Aux Etats-Unis, dans les monts Bighorn du Wyoming, se dessinent les contours d’une roue à rayon qui forme un cercle de 25 m de diamètre.
    Dans la Saskatchewan, en Arizona et dans de nombreux autres sites d’Amérique du Nord, on rencontre des cercles analogues qui varient de quelques mètres  à quelques centaines de mètres de diamètre.
    Qui a construit ces cercles et pourquoi ?

     

    Caractéristiques des cercles

    Ces cercles se situent tous en altitude, sur des plateaux rocailleux. Ils sont constitués de lignes de gros cailloux qui constituent la jante, le moyeu et souvent les rayons.
    Dans quelques cas, les bâtisseurs ont placé des amas de pierres, ou cairns, au centre ou à l’extérieur des cercles.

    Roue de Bighorn

    Roue "guérisseuse" de Bighorn. © dinosoria.com

    La roue des monts Bighorn est la plus célèbre car c’est la mieux conservée. Elle a été baptisée la « roue guérisseuse ».

    Théorie sur les cercles

    Certains historiens pensent que les Indiens des plaines ont disposé ces cercles vers l’an 1100. On ignore avec précision pourquoi ils les ont bâties.
    Cependant, leur orientation fournit quelques indices.

    En effet, la ligne de visée, qui part du cairn du premier plan et passe par le moyeu, aboutit au soleil levant lors du solstice d’été.
    Un autre cairn désigne le couchant, le même jour.

    D’autres alignements de pierre pourraient marquer le lever et le coucher de trois étoiles au moment de chaque changement de saison.

    Ces cercles pourraient donc être une sorte d’équivalent des mégalithes d’Europe comme Stonehenge.
    Elles pouvaient servir d’observatoire astronomique.

    Sur certains sites, les chercheurs ont retrouvé des trous dans lesquels ont pu être dressés des poteaux.
    Reconstitués, les cercles devaient ressembler à des versions plus rustiques de Stonehenge, en Angleterre.

    On peut par contre se demander pourquoi les Indiens des Plaines qui étaient des nomades et vivaient de la chasse avaient  besoin d’observer le ciel.
    Les observatoires anciens étaient utilisés par des peuples qui pratiquaient l’agriculture.

    Peut-être que les Indiens s’en servaient-ils  pour prévoir les grandes migrations des troupeaux ?

    Ces questions ne trouveront sans doute jamais de réponse.

    V. Battaglia (08.02.2009

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    Pyramides de Bosnie

    L’affaire des pyramides de Bosnie a commencé fin 2005 avec un article de presse faisant référence à la présence d’une pyramide sous la colline de Visocica.
    4 ans après, il ne s’agit plus d’une seule pyramide, mais de cinq.
    Il convient d’appréhender cette découverte avec beaucoup de prudence tant les controverses sont violentes.
    En effet, à ce jour, les fouilles continuent dans la vallée des pyramides bosniaques, mais aucun résultat n’a été présenté devant la communauté scientifique ou publié dans une revue officielle.

     

    Colline ou pyramide ?

    En 2005, l’écrivain bosniaque Semir Osmanagic bâtit une théorie révolutionnaire à partir d’une observation.
    La colline Visocica mesure 213 m de haut. Si on l’observe avec un certain recul, elle ressemble un peu à une pyramide.

    D’après lui, c’est la civilisation des Illyriens qui aurait construit des pyramides environ 12 000 ans avant notre ère.

    L’Illyrie est l’ancien nom de la partie Nord des Balkans qui a été colonisée par les Grecs au VIIIe siècle avant notre ère puis par les Romains en 27 avant notre ère.

    Pyramide de Bosnie

    Pyramide de Bosnie. By Alun Salt . (CC BY-SA 3.0)

    A ma connaissance, lors de la dernière période glaciaire, la Bosnie subissait un climat très rigoureux. Cette région montagneuse était parsemée de nombreux glaciers.
    On ne peut pas dire, comme le prétend Semir Osmanagic, que cette région était propice à l’épanouissement d’une civilisation.
    On a bien retrouvé quelques campements mais ils appartenaient à des chasseurs-cueilleurs.
    Dans l’ensemble de l’Europe de l'Est comme de l'Europe du Nord, à cette même époque, des petits groupes d’hommes peuplèrent les côtes stériles mais dépourvues de glace.
    Il est fort probable que les campements côtiers se multiplièrent car la température y était plus clémente, particulièrement à partir de 10 000 ans avant notre ère.
    Mais, la plupart des côtes telles quelles étaient à ce moment là ont été submergées depuis longtemps.

    Toujours est-il que les paléontologues n’ont trouvé aucune trace en Bosnie d’une brillante civilisation disparue et capable de construire des pyramides.

    En fait, si pyramide il y a, nous ne disposons d’aucune date officielle et confirmée. Semir Osmanagic est lui-même revenu à plusieurs reprises sur la datation initiale.

    Pyramide de la Lune en bosnie

    Pyramide de la Lune de Bosnie. By Radoslaw Botev

    Par contre, une équipe de géologues menée par le professeur Vrabac a analysé le site en mai 2006. Les conclusions sont formelles : La colline est une formation géologique naturelle.
    Plusieurs carottages ont été effectués et le rapport a été validé par le Conseil de Recherche et d’Enseignement du Département des mines et de géologie de Bosnie-Herzégovine.

    Depuis avril 2006, date du début des fouilles, cinq « pyramides » auraient été détectées dont deux avec l’aide de la NASA.
    Elles ont été respectivement baptisées : Pyramide du Soleil, pyramide de la Lune, pyramide du Dragon, pyramide de la Terre ; la dernière n’ayant pas encore de nom.
    En fait, il s’agit de collines qui d’après la  Fondation du parc archéologique de la pyramide bosnienne du Soleil, en charge des fouilles, renfermeraient d’autres pyramides.

    Les noms donnés aux « pyramides » font bien sûr référence à différents sites archéologiques du Mexique, notamment Teotihuacán et ses célèbres pyramides du Soleil et de la Lune.
    Rappelons d’ailleurs que ces appellations modernes ne sont que des suppositions basées sur la religion en vigueur à cette époque en Méso-Amérique.

    Résultats des fouilles

    Des rumeurs sur Internet font état de hiéroglyphes découverts dans les « pyramides » mais sans qu’aucun rapport officiel ne vienne les étayer.
    Pas la plus petite publication de la part de cette fondation ce qui, vous en conviendrez, n’est pas orthodoxe.
    Cela ressemble fort à un canular.

    Dalles de la pyramide du Soleil en Bosnie

    Dalles retrouvées à l'emplacement de la pyramide du Soleil. Licence

    Soyons-sérieux, si une telle découverte avait été faite, la fondation se serait empressée de le faire savoir, trop contente de clouer le bec à tous ses détracteurs.

    Chaque fois qu’une découverte d’envergure est effectuée, une publication dans un magazine scientifique s’impose.
    C’est une procédure habituelle qui permet d’officialiser les découvertes.

    D’autres rumeurs parlent de souterrains qui relieraient les pyramides entre-elles. La découverte de galeries à cet endroit n’a rien d’extraordinaire quand on sait que cette région renferme de nombreux sites archéologiques datant du Néolithique et de l’époque médiévale.
    A l’emplacement de l’actuelle colline, se trouvait Visoko, l’ancienne capitale médiévale bosniaque.

    Fouilles dans la pyramide de la Lune en Bosnie

    Premières excavations de la Pyramide de la Lune. (CC BY-SA 3.0)

    Je n’ai donc aucun doute sur le fait que les fouilles en cours délivrent de nombreux vestiges mais sans sérieuses analyses, il est fantaisiste d’avancer la moindre date.

    Le site officiel fait également état, en février 2009, de la découverte de blocs de pierre qui ont été analysés.
    Il s’agit de blocs en argile mal cuite broyée avec de l’eau.
    Cette technique de « béton » était utilisée par les Romains.

    Avant d’affirmer que cette « ancienne civilisation » utilisait la même technique, il faudrait déjà que nous disposions d’une datation.
    Car logiquement, il s‘agit très probablement de vestiges romains. Cela n’aurait rien d’étonnant puisque comme je l’ai déjà précisé, cette région a été colonisée par les Romains en 27 avant notre ère.

    Rien ne vaut une pyramide en période de crise

    L’existence de pyramides en Europe serait une découverte majeure. Je trouve donc regrettable que toute cette affaire soit menée avec autant d’amateurisme.

    Par contre, je suis ravie pour les commerçants locaux qui n’ont jamais été aussi prospères. Cette région est pauvre et l’arrivée de tous les curieux est une véritable aubaine pour la population locale.

    En attendant d’être en possession de preuves irréfutables, je range l’affaire des pyramides de Bosnie dans un tiroir étiqueté « spéculations hasardeuses ».

    V. Battaglia (18.06.2009)

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    Boule aux rats

    Le mystère de la boule aux rats où, quand le rat s'infiltre dans nos églises

    Le rat est partout représenté sur nos maisons ou sur nos églises. En cherchant bien, nous en avons débusqué quelques-uns et plus particulièrement ceux représentés sur le motif de la boule au rat.

    Qu'est-ce que la boule-aux-rats ? Il s'agit d'un motif sculpté en pierre ou en bois datant du 15 et 16e siècle que l'on ne rencontre que dans très peu d'églises.

    La boule-aux-rats est une sphère surmontée d'une croix et traversée de part en part par des rats.

     

    Où observer des boules-aux-rats ?

    La boule-aux-rats  du Mans qui se trouve à l'extérieur de la cathédrale sur un contrefort

    Celle de Champeaux en brie qui ne fut pas facile à trouver dans une stalle sur une miséricorde de l'ancienne collégiale. (Une stalle est un endroit réservé au clergé au sein d'une église et une miséricorde est un support placé sous le siège mobile d'une stalle et qui permet de s'asseoir légèrement.

    Boule aux rats

    Boule aux rats de Champeaux. © Clarabellerebelle

    Celle de Carpentras qui se situe au-dessus de la porte juive de la cathédrale St Siffrein

    Les habitants de Carpentras disent qu'il faut avoir vu la boule-aux-rats pour connaître la ville.

    Puis celle de l'église St Germain l’Auxerrois à Paris, au-dessus d'un contrefort, côté nord.

    Rat et chat à Dublin

    Histoire de cette scène: il s'agit d'un chat qui poursuivait un rat et qui sont restés coincés dans les tuyaux de l'orgue de la cathédrale de Dublin en 1850. Ils se sont momifiés dans l'orgue et le chat n'a manifestement jamais mangé le rat . © Philippe Vouzellaud

    Si vous êtes curieux et que vous souhaitez en voir d'autres vous pourrez en trouver une sur une miséricorde des stalles de l'église St Spire à Corbeil Essonne; une autre dans la crypte de l'église St Sernin  à Toulouse, une à l'église St Maurille des Ponts de Cé dans le Maine et Loire ou encore à l'église Gassicourt à Mantes la Jolie dans les Yvelines.

    Interprétation de la boule-aux-rats

     Ce motif demeure un grand mystère malgré plusieurs tentatives d'interprétation. En voici quelques-unes que nous avons trouvées dans le livre de M. Dansel “Notre frère des ténèbres Le Rat” :


    A St Germain l'Auxerrois, les rats qui sortent de la boule sont guettés par un chat. Est ce la représentation des brigands qui, leurs méfaits accomplis, quittent le royaume des ténèbres ? Et qui après avoir dévasté la terre seront punis par le démon, représenté en la personne du chat.

    Boule aux rats

    La boule aux Rats de la cathédrale du Mans. © Clarabellerebelle

    L'abbé Baurit, curé de St Germain l'Auxerrois a avancé cette hypothèse : “Cela pourrait signifier que, bien qu'il ait été sauvé par la croix du Christ, le monde est cependant souvent la proie des méchants, figurés par cinq gros rats à longue queue velue qui, après l'avoir rongé à l'intérieur, par le péché dont ils pourraient être l'emblème, en sortent par les trous qu'ils ont faits. Un chat rappelant le démon est blotti et guette sa proie, attendant le moment favorable pour se jeter dessus.”

     Sur l'interprétation de la boule-aux-rats de Carpentras, certains n'ont pas hésité à y voir les Juifs. Ainsi dans la Médecine et les Juifs (Paris 1940) le Dr Fernand Querrioux écrit que “les Juifs s'étaient déjà montrés si avides, que le sculpteur, soit par ironie soit par vengeance, tailla cette boule qui, dans son imagination, représentait le monde envahi et rongé par les Juifs…”

    Rat sculpté dans une église

    Sculpture de rat sur une église d'Europe. By Traedmawr

    Cette interprétation outrancière ne surprend pas si l'on se replace dans le contexte de l'époque où fleurissent les boules aux rats. En effet la seule vérité spirituelle possible ne pouvait être dictée que par l'Eglise ! Tout le reste était considéré comme du rat ! L'abbé Malbois, un érudit d'origine Vauclusienne a laissé une étude manuscrite dans laquelle il rappelle un massacre d'usuriers juifs à Carpentras, en 1459. D'après lui, il se pourrait que la boule-aux-rats de Carpentras représente ces usuriers rongeant le monde.

     Il se pourrait que la boule-aux-rats de Carpentras, ville particulièrement touchée par la peste, au même titre que l'ensemble de la Provence, figure pour exorciser l'épidémie, considérée comme un châtiment de Dieu. Mais pour souscrire à une telle hypothèse, il faudrait admettre que les sculpteurs du XVe siècle, savaient déjà que le rat, par le biais de sa locataire la plus assidue, la puce, véhiculait l'épidémie.

    Parmi les interprétations les plus générales en voici quelques-unes que nous vous livrons telles des questions sans réponse :

     La prolifération des rats sur le globe terrestre ne représente-t-elle pas la fécondité de l'église?

    Eglise de Carpentras

    Eglise de Carpentras. By Clare and ben. En haut, la boule-aux-rats photographiée par Clarabellerebelle

     Le monde pourrait peut être par ce motif signifier que les rats le ravageront tôt ou tard. Les rats représenteraient ici les hommes rongeurs à l'esprit mauvais qui nous conduiraient vers le chaos?

     L'abbé Paul Arlaud, ancien vicaire de St Siffrein avance l'hypothèse d'un jeu de mots : “il n'y aurait rien d'étonnant qu'au Moyen Age, où l'on goûtait les jeux de mots, on ait pensé à sculpter à l'entrée des églises un jeu de mots en pierre et en latin. Nous aurions dès lors ceci (sens matériel et lapidaire) Ore, mus, domine mundi ; par ta bouche, rat, maître du monde. Ce qui peut être interprété ainsi : le monde, tu en es maître, ô rat, puisque tu le grignotes.

    Rat d'egout

    Rattus norvegicus "rat d'égout". Licence

    Dans son bestiaire sculpté en France, H. Débidour nous propose une autre interprétation : ” les rats creusent une boule sommée de la croix, veulent ils faire penser à la pérennité de la croix dressée sur le monde livré au péché?
    Il est permis d'en douter. Si sagesse il y a, elle est sagesse goguenarde fort salutaire ou parfaitement vaine, comme on voudra la prendre : elle se satisfait dans la saynète malicieuse et saugrenue, avec toute l'inanité pittoresque des proverbes. Et ce sont bien des dictons, littéralement qui sont sculptés sur tant de boiseries françaises, flamandes, allemandes, anglaises, comme Brueghel les peignait dans le même temps…”

    Rat noir

    Rat noir qui joue l'équilibriste. By Piglicker. (CC BY-SA 3.0)

     W. Deonna a publié un article dans la Revue Archéologique (1958), intitulé : “la boule-aux-rats et le monde trompeur”. Par ce motif, nous dit Deonna, “l'Eglise avertit les fidèles qu'ils doivent dès leur naissance songer à la brièveté et à l'incertitude de leur vie, réfréner leurs appétits terrestres, éviter les séductions faciles de ce monde trompeur, qui détruisent leur âme, comme le temps détruit leur corps, comme les rats rongeurs détruisent le monde; qu'ils doivent songer au salut”.

     D'après Pierre Derlon, l'un des grands spécialistes des traditions occultes chez les Gitans, la boule au rat ne serait pas un motif chrétien mais un motif païen. Il s'agirait d'un signe de rassemblement, par analogie avec les rats qui se déplacent en hordes. Ces emblèmes sculptés sur certaines de nos églises, suivant un itinéraire emprunté par les initiés, appartiendraient à une cartographie occulte avec Chartres et Les Saintes Maries de la Mer comme hauts lieux du sacré et comme prétexte à cet itinéraire. Selon ce tziganologue, la boule aux rats serait une réminiscence de la spirale, laquelle, dans la tradition gitane, représente le hiéroglyphe du rat et pourrait aussi symboliser le labyrinthe dont l'importance dans l'hermétisme occidental demeure trop ma connue.

      Pour ma part je serais tentée de repenser à l'histoire de l'homme au puits où les rats symbolisent le temps qui passe inexorablement sur le monde.

    Clarabelle Rebelle (Envoyé par e-mail 18.08.2008)

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