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    Grottes et rivières souterraines

     

    La nature a toujours su façonner de véritables œuvres d’art. L’un des plus beaux spectacles est sans aucun doute la vision magnifique que nous offrent les grottes.
    L’un des aspects les plus magiques de cet univers sont les merveilles engendrées par l’eau dans une grotte.
    Avec une infinie patience, l’eau creuse de grandes salles souterraines et s’occupe de leur décoration.
    L’eau qui façonne les grottes est une véritable artiste.

     

    La formation d’une grotte

    Galeries et grottes se forment quand le calcaire se dissout dans l’eau légèrement acide. En s’infiltrant, l’eau phréatique élargit peu à peu de petites fractures.
    C’est donc cette lente dissolution du calcaire qui a créé sur des centaines de milliers d’années les grottes.
    L’érosion peut s’accélérer quand une rivière s’engouffre sous terre et creuse puits et tunnels.
    Les grottes en formation peuvent renfermer de véritables torrents. Par contre, les grottes plus anciennes se transforment en un monde de silence et sont au fil du temps délicatement ornées de stalagmites et de stalactites.

    L'eau qui s'égoutte du plafond de la grotte de Beth-shemesh, près de Jérusalem, a mis des milliers et des milliers d'années pour former, par addition de cristaux minuscules, ces colonnes de 1,50 m d'épaisseur

    Cependant, on constate que certaines cavités ont pu se former en quelques jours ou semaines seulement.
    En effet, il arrive que la lave qui jaillit d’un volcan se solidifie très vite en surface tout en restant fluide en dessous. La roche en fusion peut alors circuler à l’intérieur de la coulée puis s’évacuer en laissant derrière elle un réseau de galeries qui, comme dans le cas de Kazimura Cave, à Hawaï, peut se développer sur une dizaine de kilomètres.

    Dans les glaciers, l’eau de fonte et les vents chauds peuvent également creuser des cavernes et se sont peut-être les plus belles de toutes, à cause de la lumière bleuâtre qui filtre à travers la glace.

     

    Chute d'eau dans une grotte du glacier Muir en Alaska

    Dans les régions arides, les vents chargés de poussières rongent les roches les plus tendres des falaises et y creusent des grottes assez vastes mais peu profondes.

     

    Le plateau gréseux de la Mesa Verde (Colorado) présente des abris sous roche, creusés par le vent et l'eau, où des Indiens trouvaient autrefois refuge

    Il y a enfin les grottes marines qui ont été creusées par le mouvement des vagues.

    Passage à travers un siphon dans une grotte du Yorkshire

    Stalagmites et stalactites

    En déposant un cristal microscopique, l’eau élabore d’étranges sculptures à la beauté enchanteresse.
    Ces concrétions sont presque toujours constituées de carbonate de calcium cristallisé sous forme de calcite.
    Leurs formes multiples sont déterminées par le cheminement de l’eau.

    Draperies de la grotte de Carlsbad (Nouveau Mexique). Le calcite s'est déposé lentement en suivant le cheminement de l'eau sur un plafond incliné, ce qui explique ces gracieuses ondulations

    Explications et schéma : Comment l'eau dissout-elle le calcaire ?

    L’eau qui tombe goutte à goutte du plafond engendre des stalactites de forme conique et des stalagmites aux formes arrondies qui peuvent à la longue se rejoindre pour constituer des colonnes reliant le sol au plafond.

    Grotte de River Cave (Australie). Les grottes australiennes les plus connues ont été découvertes vers 1838 par un bagnard évadé

    Les gouttes qui courent le long d’un plafond incliné laissent des dépôts qui finissent par former des draperies.

    Draperies rubanées de la grotte de Carlsbad

    Quand l’eau sourd lentement d’un soubassement poreux, elle peut donner naissance à des structures tourmentées qu’on appelle des « excentriques ».

     

    Excentriques dans une grotte du Nouveau Mexique. Elles possèdent un canal central où l'eau monte par capillarité et au bout duquel elle dépose des cristaux

    Les dépôts de calcite

    Le sable, la boue ou le guano se déposent souvent dans les grottes. Mais, les dépôts de calcite sont les plus fréquents et surtout les plus spectaculaires.

    Voile de calcite en forme de papillon

    La plupart des grottes de calcite contiennent des traces d’uranium. La désintégration radioactive des atomes d’uranium permet de déterminer l’époque du dépôt et par conséquent de dater la grotte.

    L'effet d'optique donne à cette concrétion la forme "d'oeufs sur le plat"

    D’autres types de concrétions

    Dans les vasques d’eau se développent des plaques rondes et minces de calcite flottantes. Certaines un peu plus épaisses peuvent croître à partir des bords et former des « trottoirs ».

    Les surfaces planes appelées "trottoirs" se forment sur les bords des bassins souterrains ou autour des colonnes immergées

    Une eau agitée de légers remous au passage d’une dénivellation peut édifier un barrage de travertin en travers du courant.

     

    Photo ci-dessus: L'eau débordant d'une vasque a déposé sur son rebord de la calcite qui a fini par former un barrage. Quand l'eau du bassin est devenue calme, il y a eu précipitations de calcite à la surface sous forme de plaques rondes flottantes. Chaque plaque finira par couler à cause du poids.


    Et, dans les petits creux du sol où tombent de la voûte des gouttes d’eau, on trouve des concrétions étranges qu’on appelle « perles des cavernes » ou « pisolithes ».
    Il s’agit de grains de sable enrobés de calcite qui, par leur aspect, ressemblent aux perles véritables qui se forment dans les huîtres.

     

    Il existe de multiples formes toutes plus belles les unes que les autres. On peut, très rarement, trouver des cristaux de quartz dont la longueur peut atteindre 8 cm. Par exemple, on en trouve en abondance dans une grotte de l'Arizona. Certains géologues pensent qu'ils se forment dans l'eau, à l'intérieur de salles noyées.

     

    Cristaux de quartz

    La précipitation de sulfate de calcium sur une roche poreuse peut créer de véritables petits jardins naturels aux fleurs délicates.

     

    Fleur de gypse

     

    Une fleur de givre constituée de cristaux d'aragonite

    Certaines formes sont tellement exceptionnelles qu'on leur a donné des noms.

     

    Doll's Theater, ou Théâtre de marionnettes. Cette scène est large d'1,80 m

     

    Concrétion de 30 cm de haut, surnommée Bashful Elephant. L'éléphant timide a été formé par un dépôt de travertin sur une pierre

    Temple of the Sun (Temple du Soleil) qui s'élève à 9 m de haut

    Rivières souterraines et pollution

    Les premiers spéléologues étaient souvent arrêtés par un siphon. Le matériel de plongée leur a permis de franchir les passages noyés.
    Ce genre d’exercice est réservé aux spéléologues confirmés. Lorsque l’eau est trouble, même les lampes les plus puissantes n’éclairent pas suffisamment. Entre 1960 et 1980, ce type de plongées a fait 234 morts dans les grottes de Floride.

    Entrée de la grotte de la Cigalère

    L’autre souci est la pollution. Un bon exemple est le cas de Hidden River Cave. Cette grotte était réputée pour sa rivière souterraine sur laquelle on faisait des promenades en bateau. Cette rivière alimentait en eau potable la ville voisine. En échange, les habitants déversaient leurs ordures dans des dolines voisines sans savoir qu’elles communiquaient avec la rivière.
    Dès 1930, l’eau de la ville était complètement polluée et quelques années plus tard, l’exploitation touristique de la grotte cessa. Les mauvaises odeurs avaient découragés les touristes.
    Les poissons qui abondaient dans les eaux souterraines disparurent à jamais.

     

    Le lac de la grotte Gournier, dans le Vercors. Couvrant près de 1 000 km², le Vercors est le plus grand karst d'Europe. Le complexe qui comprend de nombreuses grottes est formé dans un calcaire crétacé de plus de 400 m d'épaisseur

    Ce désastre n’est pas unique. Partout dans le monde, la pollution de surface menace les grottes et donc les rivières souterraines. Les eaux des grottes charrient des bactéries et des virus susceptibles de propager des maladies.

    Vue des collines et des îles calcaires de la baie d'Ha Long depuis la grotte de Bo Nau

    L’interdiction de jet d’ordures ou de cadavres d’animaux dans les grottes a certainement sauvé des milliers de personnes en France au début du siècle.

    Le problème ne fait que s’accentuer. La pollution est devenue un danger pour les spéléologues.

    V. Battaglia (10.2005)

     

     

    La Planète Bleue:  Grottes et rivières souterraines

     

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    Gulf Stream

    Le Gulf Stream est l’un des courants océaniques les plus puissants de la planète. Après avoir baigné les côtes américaines jusqu’à Terre-Neuve, ses eaux chaudes donnent naissance à la «dérive nord-atlantique».

    La Terre est la seule planète du système solaire dont 70% de la surface sont recouverts d’eau. Les océans en apportent l’essentiel, avec 96% du total de l’eau de surface sous forme liquide et 3% sous forme de glaciers et de calottes polaires.

    A la fin de l’ère Tertiaire, il y a environ 8 millions d’années, la lente valse des plaques continentales à la surface du globe a entraîné la création de grands courants marins, comme le Gulf Stream.

    Toutes les grosses perturbations climatiques du passé sont dues à un problème dans la circulation océanique. Or, aujourd’hui, nous sommes à la veille d’une perturbation de ces courants.
    En effet, cette circulation a déjà commencé à ralentir et risque de s’affaiblir très rapidement. Le flux du Gulf Stream a diminué de 20% au niveau des îles Féroé.
    Il faut s’attendre à ce que ce ralentissement entraîne un bouleversement climatique considérable.

     

    Caractéristiques du Gulf Stream

    Les courants de surface des océans, qui affectent les premiers 300 m de profondeur de la masse d’eau, sont la conséquence des vents dominants.

    En mettant en mouvement les eaux de surface, ces vents créent des courants océaniques en forme de boucles. Dans cette boucle, l’eau :

    • Tourne dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord
    • Tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Sud

    Gulf stream

    Le Gulf stream est représenté en orange. Le jaune indique la température de l'eau dans l'Atlantique. © NASA

    Le Gulf Stream, qui réchauffe les eaux de l’Atlantique Nord, est l’un de ces courants océaniques de surface. C’est un courant chaud qui véhicule la chaleur vers le pôle.

    Large de 60 km et profond d’au moins 600 m, le Gulf Stream parcourt 120 km par jour. Ce courant tiède traverse l’Atlantique Nord en réchauffant les masses d’air froid arctique qu’il rencontre.

    Courants oceaniques

    Carte des courants océaniques établie par l'armée américaine en 1943 (D P). 

    Il est largement responsable de la différence de climat entre l’Amérique du Nord, soumise à l’influence de l’air polaire, et l’Europe occidentale, où règne un temps doux et humide caractéristique du climat côtier.

    Les vents dominants qui balaient la surface des océans engendrent de puissants courants marins. Ceux qui sillonnent les couches superficielles sont des courants chauds. Il existe aussi des courants profonds, beaucoup plus froids, qui sont créés par la différence de densité des masses d’eau. Les courants jouent un rôle climatique important en réchauffant ou, au contraire, en refroidissant les masses d’air.

    L’influence du Gulf Stream sur le climat

    Les eaux chaudes du Gulf Stream, le courant marin qui traverse l’Atlantique Nord d’ouest en est, exercent une influence considérable sur les climats européens.

    Schéma remanié pour la traduction française (Original par l'armée américaine)

    La façade atlantique du continent, de Lisbonne à Oslo, jouit ainsi d’une grande douceur climatique, avec une variation annuelle de températures et de précipitations relativement faible. Plus à l’est, où l’influence du Gulf Stream n’est plus perceptible, ce sont des climats continentaux qui dominent, avec de grands écarts annuels de température. Enfin, le sud du continent bénéficie d’un climat méditerranéen, généralement chaud et sec.

    Les conséquences du réchauffement de la planète

    L’équilibre climatique de la Terre est si fragile qu’une très faible variation de température pourrait avoir des conséquences considérables, mais dont on mesure encore difficilement l’étendue possible. L’élévation du niveau moyen des eaux est sans doute l’hypothèse la plus communément admise. Elle résulterait de la combinaison de deux facteurs: la fonte des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland, et surtout l’expansion thermique de l’eau. Parmi les autres conséquences probables figurent l’intensification des sécheresses, la disparition de la toundra, l’affaiblissement du Gulf Stream, l’augmentation du nombre de cyclones.

    Côte occidentale de la Norvège. L'agriculture est pratiquée jusqu'à de très hautes altitudes le long de la côte réchauffée par le Gulf Stream. By Grunder . (CC BY-NC-ND 3.0)

    De nombreuses régions eurasiatiques et nord-américaines, comme l’Alaska, devraient recevoir des précipitations plus importantes.

    L’accroissement de la sécheresse dans les régions déjà arides de l’Afrique subsaharienne pourrait provoquer des famines et l’exode de populations entières vers les grandes villes des côtes.

    Sahel

    Paysage désolé du Sahel. By Glory Lily

    En libérant de l’eau froide dans l’Atlantique Nord, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland pourrait refroidir le Gulf Stream et perturber le climat en Europe.

    La sécheresse qui devrait toucher le sud-ouest des États-Unis et l’Amérique centrale pourrait affecter considérablement le rendement agricole de ces régions.

    Le dégel du pergélisol, en Sibérie et dans le nord du Canada, entraînerait la disparition de la végétation de toundra et des espèces animales qui en dépendent.

    Ours polaire

    L'ours blanc est menacé car un cinquième de la banquise estivale arctique pourrait disparaître d'ici 2050 . By Mape-S (Site de l'auteur)

    Si les prévisions climatiques s’avèrent exactes, les régions nordiques devraient se réchauffer plus que le reste de la Terre.

    Le réchauffement de la planète pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les pays qui souffrent déjà de sécheresses chroniques. De nombreux endroits sur Terre sont déjà en train de se transformer en déserts. C’est le cas du Sahel, qui s’étire sur toute la largeur de l’Afrique, du Sénégal au Soudan.

    V.Battaglia (4.12.2005)

    Références

    Planète Terre. Gallimard 2003
    Anne-Sophie Archambeau. Les Océans. PUF 2004

     

    La Planète Bleue:  Gulf Stream

     

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    Récifs de corail. Grande Barrière

    de Corail

     

    Sans le corail, un animal bien étrange, nous n’aurions pas le plaisir d’admirer la Grande Barrière de corail australienne ou la barrière de Belize dans les Caraïbes.
    De même, un atoll qui est un anneau de récifs coralliens n'existe que grâce au corail.
    Toutes ces merveilles qui rendent nos fonds marins si variés et colorés sont actuellement en grand danger.

     

     

    Qu’est-ce qu’un récif de corail ?

    Les récifs coralliens sont des structures résistantes, bâties à partir des débris des petits organismes marins.
    La majeure partie d’un récif corallien est composée d’un bloc calcaire provenant du squelette et des fragments de coquilles des animaux morts ayant vécu sur le récif.

    Grande barrière de corail

    Grande barrière de corail en Australie. By Neko Fever

    Une faune, très diversifiée, vit dans la couche superficielle du récif. Quand ces animaux meurent, leurs squelettes et débris solides vont consolider le socle et participer à la croissance du récif.

    La formation des récifs

    Les organismes bâtisseurs de récifs sont les coraux durs. Les constructeurs de récifs sécrètent un squelette sous forme d’aragonite, un minéral contenant 98%à 99% de carbonate de calcium.

    Le jeune polype produit une base calcaire, sorte de calice servant de fondation. Les coraux forment, en s’accumulant, de vastes ensembles : les récifs.

    Corail

    La beauté du corail. © dinosoria.com

    D’autres animaux participent à l’édification comme les mollusques. Les poissons qui broutent la surface du récif produisent le sable qui vient combler les interstices.
    Le tout est cimenté par des algues et des bryozoaires qui donnent au récif sa solidité.

    Les récifs ne peuvent pas se former n’importe où. La salinité, la température, la limpidité, l’oxygénation et la luminosité de l’eau doivent remplir certaines conditions.

    Corail

    Les coraux abritent une nombreuse faune. By Mike Canavan

    Ainsi, la teneur en sel de l’eau doit être inférieure à 35% (Mer Baltique, Mer Noire). Cependant, certains coraux sont très à l’aise dans les 40% de la Mer Rouge.
    La température ambiante idéale est de 25 à 29°C et ne doit pas en tout cas descendre en dessous de 18°C.

    Récif corallien

    Récif corallien à Wakatobi. By Jenny Huang

    La limpidité de l’eau est importante car d’elle dépend l’éclairage solaire indispensable aux zooxanthelles.
    Ce sont des algues qui vivent en symbiose avec ces coraux. Elles pullulent dans leurs tissus. Elles transforment par photosynthèse le dioxyde de carbone produit par la respiration des polypes.
    Ces algues fournissent à leurs hôtes leur oxygène et une partie de leur alimentation.
    C’est ainsi que les coraux élaborent le carbonate de calcium dont est fait leur squelette. Les algues sont donc indispensables à la croissance et à la réparation des coraux.

    Les îles Palau

    Les îles Palau sont formées par des structures coralliennes bâties sur une ride sous-marine. By The.Voyager

    De ce fait, on ne rencontre les récifs coralliens que dans les eaux claires. De plus, ces récifs ne se trouvent jamais en profondeur, généralement pas au-delà de 30 m, très rarement jusqu’à 50 m.

    Les différents types de récifs

    Darwin a classé les récifs en trois types :

    • Récif frangeant
    • Récif-barrière
    • Atoll

    Le récif frangeant se forme parallèlement à la côte, entre 50 à 500 m au large. Ce récif prolonge donc le littoral d’une terre ou d’une île tropicale.
    C’est le plus répandu des récifs.
    La crête récifale est l’endroit où déferlent les vagues. A l’avant de cette crête se développent des éperons séparés par des brèches. C’est dans cette zone que la vie se développe le plus activement.

    Des coraux durs et des éponges se développent à la surface de cet éperon qui marque le front d'un récif frangeant . By JDB99

    Le récif-barrière se forme à de 1 à 5 Km du littoral. Il se développe généralement sur les côtes orientales des continents en raison des courants chauds.
    C’est donc un cordon corallien parallèle au rivage dont il est séparé par un lagon.
    Les plus grands récifs barrières sont ceux de la Grande barrière australienne et ceux de la barrière de Belize dans les Caraïbes.
    Il en existe également de plus petits autour de certaines îles volcaniques.

    La Grande Barrière de corail

    La Grande Barrière de corail. By Charlton b

    L’atoll est un anneau de récifs coralliens ceinturant un lagon peu profond. Ces récifs circulaires se situent en plein océan.
    Leur formation serait due à l’action combinée d’une montée des eaux et à l’enfoncement de l’île. L’atoll n’apparaît que lorsque le sommet du volcan est totalement submergé.

    Atoll de Baka

    Atoll de Baka. By En Syn

    Les atolls sont nombreux dans le Pacifique et l’Océan Indien, notamment aux Maldives.

    La Grande Barrière de corail australienne

    Immense barrière, ce récif couvre une surface de 230 000 Km² et s’étend sur 2 300 Km, à l’est de l’Australie, le long de la côte du Queensland.

    Les récifs représentent une bande de 20 Km de large. Il y a des dizaines de milliers d’années que les coraux ont commencé à s’y accumuler.
    La Grande Barrière est la plus grande construction érigée par des êtres vivants.

    La Grande Barrière de corail change chaque jour. La partie émergée des récifs meurt, celle immergée continue sa progression.

    La Grande Barrière en Australie

    La Grande Barrière . By Juanpg

    Masse d’environ 2 900 récifs, englobant 300 îles, elle offre un spectacle sous-marin extraordinaire.
    Des formes de vies incroyablement variées y résident : herbes aquatiques, éponges, mollusques, tortues, d’innombrables poissons aux couleurs éclatantes qui se mêlent à toutes sortes de coraux.

    Tortue dans la grande barriere

    Tortue nageant au milieu des coraux. By Stuangravy

    Les baleines des mers australes et les tortues marines apprécient la protection de ces reliefs et viennent y donner naissance.
    Depuis 1981, la Grande Barrière est inscrite au nombre des sites naturels patrimoines de l’humanité.

    Menaces contre les récifs

    Si l’activité humaine constitue une menace évidente, les récifs sont soumis à d’autres agressions.

    La vie dans les récifs n’est pas un long fleuve tranquille. L’harmonie ne règne pas toujours dans cet univers où on lutte pour la vie.

    Grande Barrière d'Australie

    Grande Barrière d'Australie. By Celeste 33

    L’étoile noire ou couronne d'épines est une étoile de mer, mangeuse de coraux. L’Acanthaster planci opère en groupe et peut détruire un récif entier.
    Cette étoile de mer porte jusqu’à 17 bras couverts d’épines venimeuses. Elle dissout les polypes du corail grâce à des sucs digestifs et s’en nourrit par succion.

    Etoile noire

    L'étoile noire est une tueuse de coraux. By Rae A

    Une seule étoile détruit 6 m² de récif par an. Les attaques sont collectives. On a trouvé dans le Pacifique jusqu’à 20 000 Acanthaster sur une bande de 2 Km.
    Sa recrudescence serait en partie due à l’augmentation des eaux usées côtières qui favorisent son développement.

    De nombreux gastéropodes nichent sur les coraux, broutant les polypes dès qu’ils sortent. D’autres animaux, vers et crustacés, perforent le squelette des coraux, affaiblissant la structure tout entière.

    Parmi les poissons, le poisson-perroquet est le pire ennemi des coraux. Sa puissante mâchoire racle le squelette du corail en quête d’algues vertes.

    Poisson-perroquet. By Underwater tourist

    Les gros poissons-coffres arrachent également des fragments de squelette avec leurs dents. Enfin, les poissons-papillons s’attaquent aux tentacules des coraux dès qu’ils se déploient.

    Les récifs coralliens sont fragiles et particulièrement sensibles à l’activité humaine. On déplore actuellement la destruction de 20% des récifs coralliens. Si rien n’est fait rapidement, c’est 40% de ces merveilles qui disparaîtront dans moins de 30 ans.

    Poissons-clowns d

    Poisson-clown dans la grande barrière de corail d'Australie. © dinosoria.com

    Certains récifs souffrent de la surpêche et de prélèvements inconsidérés. Ils sont les victimes de la pollution des eaux du monde entier et le tourisme grandissant sur les côtes n’arrange rien car cela a augmenté considérablement le rejet des eaux usées.

    Le réchauffement de la planète constitue un autre danger. Quand la température de l’eau s’élève, les polypes coralliens réagissent en expulsant les algues avec lesquels ils vivent en symbiose. Ce rejet provoque leur blanchiment. Ce phénomène se produit chaque fois que la température des eaux atteint 31°C.

    Même si on arrive à diminuer l’effet de serre, le siècle à venir va être un cap très difficile pour les coraux.

    V.Battaglia (02.2005)

     

    Références

    Le corail, collection Marchall Cavendish .
    Résumé concernant les problèmes de santé des coraux dans le monde (PDF)

     

    La Planète Bleue:  Récifs de corail - Grande Barrière de Corail

     

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    Tsunami

     

    En japonais, tsunami vient de tsu « port » et nami « vague ». Ce phénomène est fréquent au Japon depuis des temps immémoriaux.
    Lorsqu’un séisme se produit sous la mer, le brusque abaissement du fond peut déclencher un tsunami.
    La catastrophe qui a touché l’Asie le 25 décembre 2004 a été provoquée par le plus violent séisme enregistré dans le monde depuis 40 ans.
    Les Tsunamis ont été ressentis jusque sur les côtes d’Afrique de l’Est à plus de 6 000 kilomètres.

     

     

    Qu’est-ce qu’un Tsunami ?

    Un tsunami, improprement appelé raz de marée, est constitué par le déplacement rapide et d’une hauteur variable d’une importante masse d’eau, mise en mouvement par le déclenchement d’un séisme.
    Le tsunami se propage à partir du lieu de la secousse, traversant l’océan à une vitesse qui peut atteindre 800 km/h.

    Au large, les tsunamis font rarement plus de 1 m de haut, mais, en approchant des côtes, leur amplitude augmente : le mur d’eau peut s’élever jusqu’à 20 m de haut.

     

    Cette gigantesque masse d’eau tire son énergie de sa rencontre avec les rives continentales.

    Un tsunami est une onde solitaire qui transporte une énorme énergie et se propage à grande vitesse sur de très grandes distances.
    Le tsunami qui a frappé le Sud-est asiatique a couvert plus de 2 200 km en trois heures.

    Les vagues abordent les côtes à une vitesse de 30 à 40 km/h. La hauteur de cette masse d’eau de plusieurs centaines de kilomètres de long est comprise entre 10 et 30 m.

    Phi Phi après le passage du Tsunami en décembre 2004

    L'île thaïlandaise de Phi Phi après le passage du Tsunami en décembre 2004 (Source Internet)

    On a récemment découvert que des mégatsunamis pouvaient se produire. Beaucoup plus rares que les tsunamis, ils engendrent des vagues encore plus hautes et donc plus destructrices.

    Peut-on prévoir un tsunami ?

    Pas plus qu’un séisme, un tsunami ne peut être évité. Par contre, des systèmes de surveillance peuvent prévenir la population qu’un tsunami est en route.
    Dans le bassin pacifique, un système avertisseur à l’échelle de l’océan a été mis en place en 1948.
    Basé à Hawaii, il reçoit des informations sur les séismes qui surviennent au bord de l’océan Pacifique. Il émet des alertes quand il détecte un ou plusieurs tsunamis.

    1999, en Turquie, séisme d'Izmit

    1999, en Turquie, séisme d'Izmit (Source Internet)

    Grâce aux satellites, l’alerte peut être donnée plusieurs heures à l’avance et les zones côtières évacuées.

    Malheureusement, ce système de surveillance fait cruellement défaut pour l’océan indien.

    Des prévisions pessimistes

    Les géophysiciens s’attendent à une catastrophe majeure dans les prochaines décennies. Cette catastrophe devrait se produire à partir de la grande île de l’archipel d’Hawaii, en plein milieu de l’océan Pacifique.
    L’un des flancs du volcan Kilauea Iki devrait alors se détacher pour glisser dans l’océan. Cette masse ayant 150 km3, la masse d’eau, selon le principe d’Archimède, sera identique.

    Cette gigantesque masse d’eau devrait alors frapper les côtes de Californie, mais également ravager l’Alaska, le Chili, le Japon, la Chine ou encore Tahiti.

    Passage d'un tsunami en 1993 sur l'île d'Okushiri

    Passage d'un tsunami en 1993 sur l'île d'Okushiri

    Il y a près de 1 500 ans, l’éruption du Santorin a provoqué des tsunamis de 50 m de haut qui ont détruit la civilisation minoenne.

    Soulignons que les côtes méditerranéennes ne sont pas à l’abri d’une catastrophe. En 1979, une vague de 3 m a atteint Nice.
    Ce sont bien sûr les régions les plus exposées à l’activité sismique qui sont les plus menacées par un éventuel tsunami. Citons notamment le Maghreb et l’Andalousie.

    Tsunami et vagues géantes (Juin 2005)

    Quelques jours après le séisme et le tsunami du 26 décembre 2004, une équipe internationale de chercheurs s’est rendue dans les zones dévastées pour évaluer la hauteur des vagues qui s’étaient abattues sur les côtes. Ils confirment dans la revue Science que la vague a dépassé les 25 mètres à certains endroits.

    Les deux comptes-rendus font état de l’arrivée de plusieurs vagues, de deux à trois. La seconde mesurait plus de 10 mètres au Sri Lanka, jusqu’à 31 mètres au sud de Lhoknga.
    Le littoral de Banda Aceh a été déplacé d’un kilomètre et demi vers l’intérieur des terres et 65 km2 de terrains ont été inondés entre Banda Aceh et Lhoknga.

    Les chercheurs ont constaté que les modifications apportées par l’homme avaient parfois amplifié les effets du tsunami. La pêche intensive au corail, par exemple, a supprimé une barrière naturelle contre ces vagues. C’est ainsi qu’un train passant à proximité de la côte a déraillé, tuant 1.500 personnes.

    Par ailleurs, Liu et ses collègues rapportent que plusieurs témoins ont vu la mer se retirer de plusieurs centaines de mètres avant la première et la seconde vague.

    V.Battaglia (01.2005). M.à.J 06.2005

     

    La Planète Bleue:  Tsunami

     

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    Récif géant de l'Amazone : après la découverte du corail, les premières images !

     

    Par Jean-Luc Goudet, Futura

    Long de plus de mille kilomètres et découvert au début des années 2010, le récif situé au débouché de l'Amazone vient d'être visité par un petit sous-marin qui en a ramené les premières images, témoignant de sa biodiversité riche et originale. L'ONG Greenpeace veut avertir des risques que feraient courir les projets d'exploitation pétrolière en cours dans cette région

     

    Découvert lors d'une longue campagne entre 2010 et 2014 (voir l'article au bas de celui-ci), ce vaste récif corallien de plus de 1.100 km de longueur s'étale près de la côte américaine entre la Guyane française et l'État de Maranhão, au Brésil. Caché dans les eaux boueuses du mélange entre le fleuve Amazone et l'océan, il recèle une diversité étonnante, avec une riche faune composée de coraux, d'éponges et de poissons, ainsi que d'abondantes algues rouges (des rhodophytes).

     

    Il vient d'être exploré à l'aide d'un sous-marin, à une centaine de kilomètres des côtes brésiliennes, à une profondeur de 220 m, par des biologistes des universités fédérales de Parà et de Rio de Janeiro. Dans ces eaux presque sans lumière, au sein d'une région aussi vaste (9.500 km2), où se mêlent eau douce, eau de mer et sédiments en tout genre, l'écosystème est lui aussi complexe. Sa biodiversité en témoigne d'ailleurs, avec des espèces mal connues ou pas connues du tout. Les images que nous présentons ici montrent notamment des rhodophytes et des éponges. Pour les biologistes marins, l'endroit est un trésor.

     
    Le minuscule sous-marin biplace qui est allé naviguer au-dessus du récif de l'Amazone, à cent kilomètres des côtes brésiliennes. © Greenpeace

    Y a-t-il du pétrole près du récif ?

    Si les photographies arborent le copyright Greenpeace, c'est que le sous-marin était opéré depuis un navire de cette ONG, l'Esperanza. La mission et la diffusion des images sont en effet un acte militant au moment où, explique Greenpeace, des projets de forage sont lancés par les groupes BP et Total pour explorer cette zone (mais pas nécessairement sur le récif lui-même), dont le sous-sol pourrait recéler des réserves de pétrole, de 15 à 20 milliards de barils selon l'ONG (un baril représentant à peu près 159 litres).

     

    Dans son communiqué, Greenpeace rapporte que 95 puits ont déjà été forés dans cette région et que 27 ont dû être abandonnés à cause d'incidents mécaniques, engendrés par les conditions difficiles, tandis que les autres se seraient révélés sans intérêt économique.

     

    Quoi qu'il en soit, ce récif nouvellement découvert et original a un grand intérêt scientifique et il faut espérer que d'autres expéditions océanographiques en poursuivront l'étude.

     
    Des éponges et des rhodophytes du récif de l'Amazone. © Greenpeace
     
    Un poisson dans le récif. © Greenpeace
     
    Un poisson de récif. © Greenpeace
     
    La diversité des espèces de ce récif installé dans un environnement très particulier est un trésor pour les biologistes marins. © Greenpeace
    POUR EN SAVOIR PLUS
     

    La surprenante découverte du récif géant de l'Amazone

     

    Article d'Andréa Haug publié le 8 juin 2016

     

    L'Amazone se jette dans l'océan Atlantique dans un panache où se mélangent le sel et l'eau douce. Dans ces eaux boueuses, des scientifiques ont eu la surprise de découvrir un gigantesque système de récifs. Double étonnement : la biodiversité y semble considérable.

     

    Mille kilomètres ! C'est la longueur estimée du réseau de récifs découvert à l'embouchure du fleuve Amazone, où son eau douce se jette dans les vagues d'eau salée de l'océan Atlantique. L'écosystème, qui s'oriente parallèlement à la côte sud-américaine et perpendiculairement à l'Amazone, abriterait de nombreuses créatures méconnues, voire inconnues, selon une étude parue dans Sciences Advances. Ce récif biogénique est formé notamment de corail, dans la partie sud, mais il a surtout été édifié par d'autres grands constructeurs de récifs, les éponges et les algues rouges.

     

    Ces découvertes sont le fruit d'un programme de recherche basé en partie sur les résultats d'une expédition menée dans les années 1970 qui avait récolté des poissons dans des récifs le long du plateau continental. Pour localiser dans les eaux saumâtres ces mystérieux récifs qui, à l'époque, ne faisaient pas l'objet de relevés de coordonnées par satellite, l'équipe scientifique menée par Patricia Yager, chercheuse à l'université de Géorgie, aux États-Unis, avec des confrères de l'université fédérale de Rio de Janeiro, au Brésil, a commencé par cartographier les fonds à l'aide d'ondes sonores, puis les a échantillonnés au cours de plusieurs expéditions entre 2010 et 2014.

     
    Parmi les découvertes, des espèces du genre Gelidium d'algues rouges, des Rhodophytes (ici, une planche illustratrice de Chondrus crispus). © Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen, domaine public

    Le récif amazonien est complexe

     

    Les analyses ont confirmé la présence des coraux et d'une riche diversité biologique sous la surface boueuse de l'eau. Dans ce catalogue figurent de nombreuses espèces de poissons, d'éponges, d'algues et de corail. « Nous avons rapporté les animaux les plus étonnants et colorés que j'ai vus lors d'une expédition », affirme Patricia Yager. Les niveaux d'acidité et de salinité, les débris, la sédimentation et la lumière, uniques à cet endroit géographique, seraient les facteurs propices à la création d'un tel écosystème, indiquent les chercheurs.

     

    Autre résultat intéressant : le récif est hétérogène dans sa composition. À l'extrémité sud, les eaux sont davantage baignées par le soleil qu'au nord. Aussi le récif est-il dominé dans les basses latitudes par les coraux et les espèces qui recourent à la lumière par la photosynthèse« Mais au nord, beaucoup de ces [espèces] deviennent moins abondantes et le récif se pare d'éponges et d'autres constructeurs de récif qui assurent leur croissance grâce à la nourriture offerte par le fleuve. Les deux systèmes sont donc intimement liés », conclut Patricia Yager.

     

    Pour les auteurs, les micro-organismes prospérant dans les eaux sombres sous le panache boueux de l'Amazone pourraient fournir la connexion trophique entre le fleuve et le récif : ils représenteraient l'une des ressources nutritives des espèces coralliennes. Il faudra d'autres expéditions pour comprendre les rouages de ces écosystèmes complexes. Représentant près de 20 % de l'eau douce déversée dans l'océan mondial, l'Amazone abrite un éventail immense d'espèces vivantes, dont beaucoup restent à décrire.

     

     

    La Planète Bleue:  Récif géant de l'Amazone : après la découverte du corail, les premières images !

     

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