Digestion d'un python photographiée

aux rayons X

Grâce aux techniques d'imagerie aux rayons X et d'imagerie par résonance magnétique, le cycle complet de la digestion d'un rat par un python a pu être observé.
Images et résultats de l'étude ont été présentés le 30 juin 2010 au meeting annuel de la Société de biologie expérimentale.

Henrik Lauridsen et Kasper Hansen , de l'université Aarhus (Danemark) ont choisi un python de Birmanie (Python bivittatus). Le serpent, vivant, a été anesthésié.
Après avoir avalé un rat pour son repas, le python a été régulièrement scanné jusqu'à l'ingestion totale de la proie, ce qui lui a demandé 132 heures.

Python photographié aux rayons X. 2 rats à différents stades de la digestion

L'observation a permis de comprendre comment le serpent adaptait ses organes aux contraintes digestives.

Afin de pouvoir digérer ce rat, les intestins grossissent, la vésicule biliaire rétrécie et le volume cardiaque croît de 25 %.
Cette augmentation du volume cardiaque semble nécessaire au python, car la digestion lui demande beaucoup d'énergie.

Etape digestive au bout de 2 h

Comme l'a expliqué, Henrik Lauridsen, un python de cette taille est capable de jeûner pendant des mois puis d'avaler une très grosse proie en un seul repas. Affamé, il est capable de manger l'équivalent de 50 % de son propre poids.
Très vulnérable pendant la digestion, il lui faut assimiler cette nourriture le plus rapidement possible.

Au bout de 48h, le rat est réduit en morceaux dans l'estomac

Cette nouvelle technique pourrait permettre d'éviter de nombreuses dissections et donc de ne pas tuer des animaux au nom de la science.

Au bout de 132 heures, il ne reste presque rien du rat dans l'intestin

Les chercheurs ont d'ailleurs démontré la justesse de leurs propos en montrant de superbes images en 3D qui dévoilent l'anatomie de différents reptiles dont notamment un alligator et une tortue.

V. Battaglia (12.06.2012)

Python birman . Python (espèces, caractéristiques)

Liens

Society for Experimental Biology
Department of Zoophysiology, Aarhus University