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    15 Gifs et Images de St-Valentin

     

     

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    Toutes les activités du 375e anniversaire de Montréal

     

     

    En 2017, Montréal célèbre son 375e anniversaire avec 375 jours de fête, rien de moins! Un feu roulant d’activités gratuites qui n’attendent que nous! Par où commencer? 

     

    Toutes les activités du 375e anniversaire de Montréal

     

    Montréal s'allume, bouge, s'éclate et se réinvente: c’est autour de ces quatre thèmes prometteurs que s’organise la riche programmation du 375e anniversaire de la ville, fondée officiellement le 17 mai 1642. Plus de 175 activités seront proposées tout au long de l’année, pour lesquelles toutes les grandes institutions montréalaises se joindront à la fête, avec une foule d'activités gratuites reprises sur le site officiel de l’événement, 375mtl.com. Voici celles à ne pas manquer à chaque saison!

     

    Cet hiver

    - Plusieurs grands édifices montréalais seront illuminés, un décor idéal pour aller s'amuser dehors dans le cadre des Hivernales (du 2 janvier au 12 mars). On pourra participer à la course à obstacles Barbegazi  (6 au 8 et 13 au 15 janvier) ou à la Classique montréalaise (27 au 29 janvier), un tournoi de hockey en quatre catégories (compétitif, amical, féminin et 50 ans +). Cette compétition se déroulera sur une quinzaine de patinoires déployées au parc Jean-Drapeau. Les plus jeunes raffoleront aussi de la Descente Saint-Denis (du 20 au 22 janvier), une course de boîtes à savon qui exigera de l'habileté, de l'esprit d’équipe et beaucoup d’humour! Info: barbegazifest.com, classiquemontrealaise.ca et descentestdenis.com.

    - Le nouveau Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts présentera une collection d'art internationale (des maîtres du Moyen-Âge aux artistes contemporains), incluant plusieurs chefs-d’œuvre jamais exposés ici auparavant. Et du 28 janvier au 11 juin, le Musée proposera une grande exposition, Chagall et la musique. Info: mbam.com. 

     

    Au printemps

    - Le 17 mai, jour d’anniversaire, il y aura quelques cérémonies officielles, la première du spectacle AVUDO (ci-dessous) et, en guise de chandelles, le dévoilement officiel des illuminations du pont Jacques-Cartier, un véritable kaléidoscope de lumières variant en couleur et en intensité selon les saisons et les événements qui feront vibrer Montréal.  

    - Du 19 au 21 mai, les Géants, d'immenses personnages conçus par la compagnie française Royal de Luxe, déambuleront dans les rues du centre-ville et du Quartier des spectacles, en journée comme en soirée. 

    - La même fin de semaine, aux Rencontres en Nouvelle-France, on pourra  écouter des musiciens ambulants et découvrir des métiers et produits du XVIIe siècle ainsi que le savoir-faire des Premières Nations autour de la place Royale, dans le Vieux-Montréal. Tout près, le nouveau pavillon du musée Pointe-à-Callière mettra en valeur, dès le 18 mai, les vestiges du fort de Ville-Marie, le lieu précis où a été fondée Montréal. Info: pacmusee.qc.ca.

    - Envie de bouger? La nouvelle promenade Fleuve-Montagne sera parmi les plus beaux legs du 375e. Se déployant sur 3,8 kilomètres, elle partira du musée Pointe-à-Callière pour culminer au pied du mont Royal, empruntant entre autres les rues McGill, Viger et côte du Beaver Hall. Des arbres nouvellement plantés, des trottoirs élargis et trois œuvres d’art public novatrices égayeront le parcours. Info: ville.montreal.qc.ca/375.

     

    En été

    - Impossible de manquer le spectacle AVUDO, créé par la compagnie Finzi Pasca. Cette grande fresque poétique sur l’eau du bassin du Vieux-Port, avec des projections spectaculaires en 3D, mettra en valeur les pionniers arrivés par le fleuve, ceux qui ont bâti Montréal et ceux qui la font encore rayonner, ici et ailleurs. À noter: c’est gratuit, mais il faudra réserver ses billets. 

    - Pour un pique-nique original, la Grande Tournée du 375e promet 19 week-ends festifs dans 19 arrondissements de Montréal. Chaque fin de semaine (du jeudi au dimanche, de mai à septembre), une caravane de créateurs s'installera dans un parc ou un lieu public de l’arrondissement en vedette pour offrir, entre autres, des prestations du cirque Éloize et d'artistes du quartier, une exposition historique conçue par le musée McCord et des fêtes champêtres en collaboration avec les marchands locaux.

    - En juillet, le Festival des arts de la rue nous en mettra plein la vue! Des centaines d’artistes canadiens et étrangers, d'une soixantaine de troupes, seront au cœur de 800 manifestations de rue, 7 jours sur 7, pendant tout un mois!

    - Le 19 août, on célébrera en musique, avec Montréal symphonique! Ce spectacle-concept réunira l’OSM, l'Orchestre Métropolitain et l'Orchestre symphonique de McGill pour la première fois sur une même scène, au pied de l'emblématique mont Royal. Plus de 300 musiciens, choristes et chanteurs populaires glorifieront Montréal, sur le thème des saisons. Émotions garanties!

     

    Pour l’automne

    - Cinquante ans plus tard (un autre grand anniversaire de 2017!), on pourra replonger dans les souvenirs d'Expo 67 en déambulant sur la rue Sherbrooke Ouest parmi 67 photos et œuvres d'art urbaines exposées entre le musée McCord et le Musée des beaux-arts. Dans le Vieux-Montréal, le parcours Cité Mémoire, créé par Victor Pilon et Michel Lemieux l'été dernier, fera revivre des personnages de l’histoire montréalaise en 23 tableaux (dont 4 nouveaux) projetés sur des immeubles ou monuments. On se balade à son rythme grâce à l’application gratuite ou lors des visites guidées payantes proposées. Info: montrealenhistoires.com.

    - Du 15 au 17 septembre, 375 danseurs amateurs, de tous les âges et de tous les milieux, participeront au Super Méga Continental, sur la place des Festivals. Intéressés? Des auditions auront lieu cet hiver! Info: communication@sylvainemard.com.

    - Amateurs de sports? Les Championnats du monde de gymnastique artistique permettront de découvrir les étoiles de Rio et les futurs champions de Tokyo du 2 au 8 octobre au Stade olympique. La porte-parole de l’événement sera d’ailleurs nulle autre que Nadia Comaneci, la reine des Jeux olympiques de Montréal en 1976! Info: mtl2017gymcam.com.

    - Côté culture, le film Hochelaga, terre des âmes, grande fresque réalisée par François Girard, nous replongera dans l’histoire d'Hochelaga, tandis que l’un des artistes montréalais les plus connus mondialement, Leonard Cohen, sera mis à l’honneur au Musée d'art contemporain dès le 9 novembre. Pour cette exposition pluridisciplinaire, des œuvres inédites conçues par des artistes locaux et internationaux s’inspireront des thèmes récurrents dans l’œuvre du grand chanteur. Info: macm.org, activités payantes.

    - Les festivités de l'Halloween dureront quant à elles 5 jours, et en novembre, les événements Montréal à table et La Grande Dégustation de Montréal seront plus appétissants que jamais! 

    - Cerise sur le gâteau d'anniversaire, les célébrations des Noël sont annoncées plus longues, plus fastes et plus grandioses qu'à l'habitude!   

     

    Pour tous les goûts

    Selon Serge Postigo, commissaire adjoint de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, l'idée maîtresse est de célébrer la vivacité de Montréal. «Nous voulons créer de belles rencontres improbables dans toutes les disciplines, comme celle des trois orchestres pour Montréal symphonique ou celle des Géants qui vivront au milieu des Montréalais pendant trois jours. On comptera plus de 175 projets pour tous les goûts, visant à créer des ponts entre les lieux, les artistes et les différents publics, qui souligneront le dynamisme et la créativité de Montréal.» Que la fête commence!

     

    Divertissement 3:  Toutes les activités du 375e anniversaire de Montréal

     

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    La fondue au fromage: rassembleuse

    et conviviale

     

    Tout le monde aime la fondue. Mais tout le monde ne s'entend pas sur la façon... (PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE)

     

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

     
     
     

    Tout le monde aime la fondue. Mais tout le monde ne s'entend pas sur la façon de préparer la meilleure fondue au fromage. Les Suisses ont leurs versions... que les Québécois semblent avoir modifiées à leurs goûts.

    Dans quelques jours, le Club suisse de Québec se réunira. «On va aller jouer au curling et ensuite, on se retrouve pour une fondue, dit Marina Belzile, consule honoraire de Suisse à Québec. Chacun amène son caquelon et son mélange magique. On va goûter à différentes fondues pour voir laquelle est la meilleure: il y a certains qui ont l'ego assez gros, c'est comme une compétition!»

    Des fondues au fromage, il y en a presque autant qu'il y a de Suisses! Cofondateur de l'entreprise SOS Fondue, Gérald Goulay a ramené au Québec la recette que faisait sa tante dans son restaurant, une fondue aux herbes et aux épices, qu'il affectionne particulièrement. Pour Olivier Schlegel, propriétaire du restaurant montréalais Le Léman, la meilleure fondue est celle composée à 100 % de fromage Maréchal. «Mais ce serait peut-être trop cher à vendre», réfléchit-il à voix haute.

    La fondue est aux Suisses ce que le pâté chinois est aux Québécois: un plat convivial et simple, que tout le monde interprète un peu à sa façon. Les Helvètes ont beau avoir la réputation d'être droits, ils ne sont pas pour autant dogmatiques. «Les Valaisans vont la faire avec du gruyère et vont mettre du concentré de tomate, pour faire la fondue aux tomates. En montagne, l'automne, on va ajouter des bolets, qu'on fera sauter avec des échalotes. C'est drôlement bon», s'enthousiasme Olivier Schlegel.

     

    En Suisse, la fondue est un plat de tous les jours, qui n'a rien de guindé. «Ce que je remarque ici, c'est que les gens en mangent à Noël. En Suisse, les gens nous trouveraient cheap de manger de la fondue aux Fêtes. On en mange vraiment souvent: c'est LE repas, avec la raclette», dit Gérald Goulay, qui est au Québec depuis un peu plus de cinq ans.

    Alimentation 3:  La fondue au fromage: rassembleuse et conviviale

    Olivier Schlegel, propriétaire du restaurant Le Léman.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

     

    Pour Olivier Schlegel, la fondue au fromage évoque l'enfance, passée dans le canton de Vaud.

    «Mon grand-père était fromager et vigneron. Je suis tombé dans le vin et la fondue quand j'étais bébé! C'était un plat familial et convivial, qu'on mangeait debout autour du fourneau à bois.»

    On pourrait dire de la fondue suisse qu'elle est née de conditions gagnantes. «C'est surtout typique de la Suisse romande, dit Marina Belzile. On associe la fondue avec des régions montagneuses comme le Valais, le canton de Vaud, qui sont aussi des régions productrices de fromages d'alpages, un peu relevés, qui sont aussi des régions où l'on produit du vin. Il faut que tout concorde: les montagnes, le climat rugueux, on se retrouve le soir et on mange quelque chose de chaud, c'est convivial.»

    En Suisse, la fondue est servie sans artifice, explique Gérald Goulay. «Chez nous, on est beaucoup dans le classique: on la mange avec du pain et un peu de poivre dans l'assiette. Au Québec, les gens mettent du brocoli, du chou-fleur, des viandes, y en a même qui parlent de raisins. J'ai tout entendu», dit-il, tout en reconnaissant qu'il se «surprend» à mettre aussi du brocoli dans la sienne...

    Au restaurant Le Léman, les clients cherchent parfois à accompagner leur fondue au fromage de viande, de cornichons. «Le client, il est chez lui, on fait ce qu'il veut», dit Olivier Schlegel, qui affirme que ses clients viennent d'abord et avant tout pour l'expérience typiquement suisse. Chose certaine, il vous dira que l'expérience s'accompagne bien de vin blanc. Suisse, bien entendu.

     

    Alimentation 3:  La fondue au fromage: rassembleuse et conviviale

     

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    C’est pas la faute à Facebook

     


    Facebook est un réseau public depuis 11 ans, Twitter a soufflé tout autant de bougies et Instagram compte sept années d’existence. Il n’y a aucun doute : notre lune de miel avec eux est finie. Mais les réseaux sociaux sont-ils réellement la cause de nos problèmes ? se demande l’animatrice et chroniqueuse Lili Boisvert.


    Par Lili Boisvert du magazine Châtelaine

     

    J’aime les réseaux sociaux. En tant qu’animatrice et chroniqueuse, je m’y fais critiquer quasi quotidiennement, je m’y fais insulter régulièrement, on m’y harcèle et j’y reçois aussi de temps à autre des menaces. J’aimerais pouvoir affirmer que je suis toujours au-dessus de tout ça et que ça ne m’affecte pas, mais ce serait mentir. La vérité, c’est que, comme c’est le cas pour bien des gens, les réseaux sociaux peuvent représenter pour moi une source de stress. Pourtant, je continue de les trouver merveilleux et je reste fermement convaincue qu’ils représentent un progrès social.

    Je tiens donc à les défendre un peu, parce qu’ils sont accusés de plusieurs maux ces temps-ci (j’ai vu ça sur Facebook). On leur reproche beaucoup de choses – l’élection de Donald Trump, favorisée par le déploiement de fausses nouvelles, n’étant pas la moindre.

     

    Société 3:  C’est pas la faute à Facebook

    Photo: iStock

     

    Je vois aussi de plus en plus de personnes à boutte qui annoncent des retraits temporaires ou définitifs des réseaux sociaux pour préserver leur santé mentale.

    On dit des réseaux sociaux qu’ils créent des conflits, qu’ils sont des vecteurs de haine et d’intimidation, qu’ils forcent la censure des artistes et des humoristes qui y déclenchent des controverses et qu’ils créent des bulles artificielles contre la dissonance cognitive.

    Facebook est un réseau public depuis 11 ans, Twitter a soufflé tout autant de bougies et Instagram compte sept années d’existence. Il n’y a aucun doute : notre lune de miel avec eux est finie. Mais les réseaux sociaux sont-ils réellement la cause de nos problèmes ?


    Reproche #1 La méchanceté

    Il est assez difficile de ne pas remarquer la méchanceté qui sévit en ligne. De toute évidence, plusieurs internautes, anonymes ou pas, sont plus désinhibés sur les réseaux sociaux que dans la réalité. Ils se permettent davantage d’insulter les autres ou de les harceler.

    Il est probablement vrai que la distance créée par nos écrans et nos claviers nous rend moins sensibles dans nos interactions. Toutefois, il faut admettre que l’intimidation et la haine existaient bien avant la naissance de Mark Zuckerberg.

    Et si l’on peut se montrer plus ouvertement méchant sur Internet, on peut tout autant l’être dans la vraie vie, de manière moins directe, mais aussi efficace. La politesse dont on fait preuve dans un face-à-face peut n’être qu’un masque de respect.

    Une personne qui est haineuse dans une section « Commentaires » ne l’est pas nécessairement moins IRL [1]. Elle peut n’être que plus politico-correctement haineuse.

    Or, s’il y a une chose qui m’enthousiasme follement sur les réseaux sociaux, c’est la possibilité que nous avons désormais de documenter la haine à grande échelle comme jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité.

    Avant, quand une personne subissait un comportement haineux ou discriminatoire dans la vie, elle ne pouvait pas toujours démontrer factuellement ce qui venait de lui arriver, surtout si l’agression était subtile. Maintenant, en ligne, on peut faire une capture d’écran et littéralement compiler les exemples de harcèlement, de haine ou de mépris vécus et les brandir à la face du monde.

    Dans la vraie vie, on ne peut pas photographier la méchanceté. Sur le web, oui.[2]

    Un autre bon côté des réseaux sociaux : des gens qui étaient isolés auparavant peuvent désormais accéder à des communautés en ligne qui ont les mêmes expériences et les mêmes idées qu’eux.

    Si je prends mon cas, par exemple, quand j’ai commencé à être féministe vers la fin de l’adolescence, j’étais la seule féministe que je connaissais. Ç’a été le cas pendant des années, jusqu’à ce que j’entre en contact avec d’autres féministes en ligne avec qui j’ai pu échanger et discuter.

    Je suis convaincue que ce n’est pas un hasard si, ces dernières années, on entend tellement parler d’intimidation, de racisme, de sexisme et d’autres problèmes sociaux. Je suis persuadée que c’est grâce aux réseaux sociaux – qui portent d’ailleurs très bien leur nom.

    Oui, il y a beaucoup de méchanceté en ligne, mais il y a aussi beaucoup de solidarité.


    Reproche #2 Les bulles et les conflits

    Un autre problème qu’on associe aux réseaux sociaux est qu’ils créent des bulles, des communautés qui « pensent pareil » et que les internautes s’en trouvent moins souvent exposés à des idées qui les dérangent. Ils nous éviteraient toute dissonance cognitive (l’inconfort mental qui survient lorsqu’on est heurté dans nos valeurs), qui peut avoir comme effet positif de susciter chez nous des remises en question ou de favoriser notre ouverture d’esprit. Les algorithmes sont pointés du doigt.

    Or, en même temps, on reproche aux réseaux sociaux de générer des conflits à la tonne. Trolls, threads, flaming… un jargon a carrément été inventé pour parler des chicanes en ligne.

    Les deux reproches, donc, se contredisent.

    Si les deux réalités coexistent, c’est parce qu’il y a deux manières d’utiliser les réseaux sociaux. D’un côté, il y a les gens qui les utilisent pour éviter les conflits : ils vont créer des safe spaces, cesser de suivre les gens avec qui ils ne sont pas d’accord et bloquer leurs trolls.

    De l’autre, il y a ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour faire voyager leurs idées le plus possible, qui vont garder leur profil public et tolérer les disputes et les microagressions. L’intérêt (un peu masochiste) de jeter son dévolu sur cette deuxième option est de maintenir la possibilité que chaque publication devienne virale (joie !), mais ça vient aussi avec des inconvénients (se chicaner, se faire troller, etc).

    Nous opterons pour l’une ou l’autre de ces options en fonction de notre désir de nous faire entendre, de l’état de notre santé mentale, de notre seuil de tolérance et de notre réalité socioéconomique (nous ne sommes pas tous égaux devant le harcèlement et les microagressions sur les réseaux sociaux, et certains types de personnes sont plus ciblés que d’autres).

    Cela étant dit, parlons maintenant des médias traditionnels. Car, encore une fois, les bulles contre la dissonance cognitive existaient bien avant l’arrivée de l’oiseau bleu et des pouces en l’air.

    Le fait est que les médias traditionnels ont toujours été des communautés d’esprit. Les salles de nouvelles ont toujours été peuplées d’individus qui se ressemblent (majoritairement des personnes blanches, majoritairement des hommes et majoritairement des gens éduqués), qui ont tendance à penser sensiblement de la même manière parce qu’ils ont des expériences de vie plutôt similaires. Sans compter que les médias sont financés pour la plupart par des intérêts privés et que cela crée aussi des contraintes subtiles en ce qui a trait à leur ligne éditoriale, même s’ils s’en défendent.

    Auparavant, les médias traditionnels représentaient le contre-pouvoir officiel qui donnait de la rétroaction aux grands de ce monde, aux politiciens, aux entreprises, aux producteurs de contenus culturels et aux vedettes. Ils donnaient la parole « au peuple », mais ils exerçaient un filtrage. Ils sélectionnaient avec parcimonie les gens qu’ils faisaient parler dans leurs pages et leurs micros.

    Maintenant, les médias traditionnels ne sont plus le seul chien de garde. N’importe qui avec une connexion Internet peut donner son opinion publiquement, blanc ou pas, homme ou femme, éduqué ou non.

    C’est d’ailleurs cette rétroaction hyper diversifiée qui exaspère plusieurs influenceurs…


    Reproche #3 La censure


    Oui, les réseaux sociaux ont des politiques qui censurent certains messages et certaines images sur leur plateforme où des publications seront supprimées selon des critères arbitraires.

    Sauf que, lorsqu’un artiste ou un humoriste exaspéré crie à la censure parce qu’il se fait critiquer sur les réseaux sociaux, il s’égare. Il n’est pas censuré : il fait tout simplement face à la force de la démocratie au XXIe siècle.

    Les réseaux sociaux sont des tribunes populaires. Ils forment une immense agora. Et lorsqu’une masse critique d’internautes se met à considérer le discours d’un artiste comme inacceptable, parce que les mœurs sont en train de changer, alors l’artiste doit soit s’adapter, soit accepter de déclencher des controverses. Mais si le choix est fait de changer de discours, ce n’est pas de la censure, c’est un calcul coût/bénéfice.

    Évidemment, lorsqu’on fait le choix de lire les commentaires, cela peut être éreintant.

     

    Société 3:  C’est pas la faute à Facebook


    En 2013, j’interviewais l’ex-animateur de Radio-Canada Simon Durivage et il m’avait dit ceci, qui illustre à merveille le rapport qu’entretiennent plusieurs personnalités publiques avec ces plateformes : « Twitter, on dit que ça nous amène dans la rue avec les gens. Sauf que ça nous amène aussi dans la cuisine des gens. Et les fenêtres sont ouvertes, et on me crie après pendant que je parle. »

    La différence entre le « avant » et le « après » l’apparition des réseaux sociaux, ce n’est pas que les gens ne protestaient pas en écoutant les artistes, les politiciens, les entreprises et les animateurs dans leur cuisine avant les années 2000. C’est juste que les fenêtres étaient fermées et qu’on n’entendait pas…

    Quoi qu’il en soit, que le blâme soit légitime ou pas, être critiqué et trollé, ce n’est pas être censuré.

    En tant que nouveau contre-pouvoir, les réseaux sociaux doivent devenir plus responsables et plus imputables. On doit pouvoir contrer la propagation de fausses nouvelles et connaître les effets des algorithmes sur nos vies. Toutefois, les réseaux sociaux ne sont que des courroies de transmission. Des courroies plus efficaces qu’aucune autre auparavant, que ce soit le téléphone, le télégramme ou la domestication des chevaux… Mais des courroies quand même.

    Or, la cause d’un problème n’est pas toujours sa courroie de transmission. Il faut souvent aller à la source pour repérer la bonne cible : l’humain derrière l’écran. Quand c’est lui le problème, rien ne sert de tirer sur le messager. 

     

    [1] Abréviation de In real life, en français : dans la vraie vie.

    [2] Si vous ne savez pas comment faire, ce sont les touches cmd+majuscule+4 sur Mac et Alt + Print Scrn sur PC.

     

     

    Société 3:  C’est pas la faute à Facebook

     

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    Le pape et le suicide de la civilisation

    européenne

     

    Le pape et le suicide de la civilisation européenne

     

    Peut-on être catholique aujourd’hui et refuser la submersion migratoire de l’Europe ? Telle est la brûlante question à laquelle tente de répondre par l’affirmative Laurent Dandrieu, rédacteur en chef des pages « Culture » de Valeurs actuelles dans un essai brillant d’intelligence, de rigueur et de lucidité.

    C’est pour répondre justement à ce malaise des catholiques qui ne se reconnaissent plus dans le discours ecclésial sur l’immigration que Laurent Dandrieu a écrit ce livre, pour « que l’on ne puisse pas dire, le jour où les Européens auront voulu sauver leur continent du suicide, qu’ils aient trouvé sur leur chemin un obstacle insurmontable : l’Eglise ».

     

    Une lignée de papes immigrophiles

    Le pape et le suicide de la civilisation européenne

    Le pape et le suicide de la civilisation européenne

     

    Au fil des pages, Laurent Dandrieu dresse l’implacable constat d’une Eglise nageant dans un messianisme délirant, confondant questions d’ordre politique et réponses théologiques où la figure du « Migrant » est quasi-sanctifiée. Cette dérive n’est pas née d’hier et le journaliste consacre une importante partie de son livre à démontrer que les positions du pape François pratiquant « l’idolâtrie de l’accueil » s’inscrivent dans la continuité des papes précédents.

    Si Pie XII, premier pape à reconnaître le droit naturel des hommes à migrer, émet des réserves et conditions à cette émigration, Laurent Dandrieu relève qu’à partir de Vatican II, « la hiérarchie des priorités de l’Église, de Jean XXVIII à Benoît XVI est constante : le droit de migrer est un droit de l’homme fondamental, dont les raisons et la légitimité ne peuvent être remises en cause, sans obligation de nécessité mais au nom de simples opportunités d’une meilleure réalisation de ses capacités, de ses aspirations et de ses projets ».

    Relevant que le droit des nations à réguler l’immigration reste en principe reconnu, Laurent Dandrieu constate qu’en pratique toutes les politiques qui tentent de mettre en œuvre cette régulation sont condamnées par l’Eglise comme l’expression d’un insupportable égoïsme de nantis.

     

    François, le pape qui n’aime pas l’Europe

    François, le premier pape non issu du continent européen, porte à son apogée cette sanctification de l’immigration, multipliant les gestes symboliques (comme de ramener à Rome des familles de clandestins musulmans de Lesbos dans son avion) dans un contexte brûlant (crise des migrants, terrorisme islamique). Selon lui, l’Europe doit ouvrir largement ses portes à tous ceux qui sont « à la recherche d’une vie meilleure ». Rejoignant les vieilles lunes de l’extrême gauche, la notion même d’immigrés clandestins n’aurait plus de sens puisque les frontières seraient abolies…

    Pour le pape jésuite d’origine sud-américaine, indifférent aux racines européennes de l’Église, l’Europe n’existe qu’à travers l’entité bruxelloise et ne possède pas d’identité propre, ses seules références culturelles sont les Lumières, les droits de l’homme et la démocratie. Pour lui, « L’identité européenne est, et a toujours été, multiculturelle et dynamique », « formée par de multiples invasions ». Sans immigration, elle est condamnée à n’être plus qu’une « Europe grand-mère, vieille et stérile… ».

     

    Un discours éminemment politique

    Par ses prises de position répétées, l’Église déborde largement d’une démarche caritative et humanitaire pour s’inscrire dans le discours dominant de l’idéologie des droits-de-l’homme. Le migrant est considéré comme un individu abstrait, un « Immigré à majuscule », sans prendre en compte ses origines, sa religion ou sa différence de culture et n’est vu que du point de vue personnel ou familial sans considérer les conséquences d’une immigration massive pour le pays d’accueil.

    Pire encore, toute politique d’assimilation est rejetée car l’immigré a « le droit de conserver sa langue maternelle et son patrimoine spirituel », ouvrant ainsi la voie aux pires dérives communautaristes.

    A la Vieille Europe, autrefois forteresse de la Chrétienté, passée par pertes et profits, l’Église oppose désormais l’immigration conçue comme « une voie nécessaire pour l’édification d’un monde réconcilié » (Jean Paul II), « une préfiguration anticipée de la Cité sans frontières de Dieu » (Benoît XVI), voire « une nouvelle humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie une terre étrangère » (François).

     

    « Les chers immigrés musulmans »…

    Ce désarmement moral face à l’invasion migratoire est aggravé par une vision angélique de l’islam dont l’Eglise, engagée depuis Vatican II dans la frénésie du dialogue inter-religieux, feint d’ignorer les incompatibilités avec la civilisation européenne, refusant d’en condamner la violence intrinsèque – hormis Benoît XVI lors de son fameux discours de Ratisbonne. Laurent Dandrieu déplore que l’Eglise actuelle porte ainsi sur l’islam un regard christianocentrique le réduisant à ses seuls aspects spirituels et à ses « fausses ressemblances » avec le christianisme.

    Le pape François multiplie là encore les déclarations iconoclastes, renvoyant notamment dos à dos violences islamistes et violences commises par des catholiques. Cet aveuglement minore encore la perception du danger que fait peser l’immigration de masse sur l’identité européenne.

     

    L’Eglise s’aligne sur Terra Nova ?

    Reprenant la formule du sociologue québécois, Mathieu Bock-Coté, Laurent Dandrieu considère que l’Eglise est passée dans le camp du « parti immigrationniste », le « Big Other » de Raspail – la religion de l’Autre, du Migrant, du lointain… Ce faisant, elle délaisse le peuple, « cet immense vivier de baptisés » qu’elle considère avec indifférence, voire avec une pointe de mépris. Pour l’Eglise en effet, le christianisme culturel des Européens de souche, attachés à leurs clochers et à leurs crèches, lui semble de peu de foi et lourd de bas instincts identitaires.

    Abandonnant ainsi les périphéries populaires autochtones au profit de la « nouvelle évangélisation » des périphéries exotiques qui se déversent sur l’Europe, l’Eglise applique pour ses ouailles la même stratégie que le think-tank « Terra Nova » pour l’électorat de gauche.

     

    Vers une nouvelle Réforme ?

    Selon Mathieu Bock-Côté, ce livre représente une « méditation subtile et éclairante sur le destin de notre civilisation ». à ce titre, il intéressera tous les Européens, catholiques ou non, qui s’interrogent sur le devenir de l’Europe en ces années décisives. Œuvre courageuse de la part d’un catholique sincère et convaincu qui ose dénoncer les positions suicidaires d’une Eglise passée « de Lépante à Lesbos », Laurent Dandrieu se refuse pourtant à la résignation.

    Détectant les premiers signes du réveil dans une partie du clergé, notamment en Europe de l’Est, il appelle à ce que l’Eglise puise dans sa tradition millénaire pour évacuer ces « vertus chrétiennes devenues folles » décrites par Chesterton. S’il reconnaît qu’il s’agit « d’une voie étroite », cette nouvelle Réforme n’est pas sans évoquer celle appelée également de ses vœux par Dominique Venner dans les dernières pages de son livre testament Le Samouraï d’Occident : « Je souhaite que vienne de l’intérieur une nouvelle Réforme dans l’esprit d’un retour à nos sources authentiques dont le pape Benoît XVI a ouvert les perspectives dans son discours de Ratisbonne en 2006. »

    Effectivement, à l’origine religion importée du Proche-Orient, le christianisme s’est progressivement européanisé pour prendre souche sur le continent, devenant un élément incontournable de notre identité. Mais le grand mouvement entamé depuis les années soixante de retour à ses origines, abolissant la part européenne de son héritage pour revenir à sa radicalité évangélique, représente un péril mortel. À l’image de la phrase du penseur catholique Joseph de Maistre selon laquelle « l’Évangile hors de l’Église est un poison », il est à craindre que l’Église, oublieuse de la raison grecque et de l’ordre romain, n’utilise ce poison pour se suicider, comme s’en inquiète Laurent Dandrieu, emportant avec elle « ce miracle venu d’Athènes et de Rome (…), la plus rayonnante civilisation que la terre ait porté. »

     

    Benoît Couëtoux du Tertre

    Eglise et immigration : Le grand malaise. – Le pape et le suicide de la civilisation européenne par Laurent Dandrieu, Editions Presses de la Renaissance, janvier 2017, 288 pages, 17,90 euros

     

    Matière à Réflexion:  Le pape et le suicide de la civilisation européenne

     

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