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    Les ouistitis prennent soin de leur proche durant leur agonie

     

    Une histoire triste et surprenante s’est déroulée sous les yeux et la caméra de chercheurs britanniques. Une femelle dominante d’un groupe d’ouistitis a fait une mauvaise chute d’un arbre. Aussitôt, son mâle accourt à ses côtés et s’engage dans une suite de comportements qui laissent penser qu’il prend soin d’elle durant sa lente agonie…

     

     
     

    Les ouistitis peuvent-ils accompagner délibérément leurs proches lorsqu’ils sont en train de mourir ? Une observation semble appuyer ce fait. © Leszek Leszczynski, Wikipédia, cc by 2.0

    Les ouistitis peuvent-ils accompagner délibérément leurs proches lorsqu’ils sont en train de mourir ? Une observation semble appuyer ce fait. © Leszek Leszczynski, Wikipédia, cc by 2.0

     

    La chercheuse brésilienne Bruna Bezerra, désormais à l’université de Bristol (Royaume-Uni), suivait depuis 2001 un groupe de 12 ouistitis communs (Callithrix jacchus) vivant à l’état sauvage, parmi lesquels 4 mâles adultes, 3 femelles adultes, 3 juvéniles et 2 bébés. Ces petits singes forment souvent des couples stables dans le temps. Ainsi, la petite troupe suivait les commandements d’un couple dominant.

    Mais le 7 février 2005, la vie du groupe bascule. La femelle en chef tombe d’un arbre et sa tête heurte violemment un objet solide au sol. Elle ne se relève pas, grièvement blessée. Son partenaire depuis trois ans et demi assiste à la scène. Lui qui gardait les petits abandonne sa tâche et se précipite auprès de la mourante. Une caméra filme la scène, qui s’étale sur plus de deux heures…

    Cet extrait vidéo est visible sur YouTube ou dans les travaux de recherche qui ont suivi, accessibles dans la revue Primates. Les scientifiques y ont noté tout un tas de comportements assez inattendus. Le mâle dominant a aussitôt pris soin de sa femelle, en scrutant les environs du regard pour évaluer les dangers, et en poussant des cris normalement émis lorsqu’un prédateur est repéré. Ici, pas de prédateur, mais un réel danger. Repoussant tous ses congénères qui approchaient, il a embrassé, reniflé et même tenté de copuler avec la femelle, un geste qui, chez les ouistitis, permet de renforcer les liens sociaux. En vain. Après une lente agonie et quelques spasmes, le petit singe passait de vie à trépas.

    Le mâle ouistiti regarde autour de lui, incrédule, auprès de sa femelle, mortellement blessée. À ce moment, il la serre entre ses bras et venait de la renifler, des signes de compassion.
    Le mâle ouistiti regarde autour de lui, incrédule, auprès de sa femelle, mortellement blessée. À ce moment, il la serre entre ses bras et venait de la renifler, des signes de compassion. © Bezerra et al.Primates

     

    Les ouistitis se cachent-ils pour pleurer ?

    Pour les auteurs de ce travail, il est évident que le mâle dominant a tenté de soutenir sa partenaire alors qu’elle faisait face à la mort. Un comportement compassionnel jamais observé dans le monde animal ailleurs que chez les êtres humains et les chimpanzés. Certains spécialistes pensaient même qu’une telle attitude ne pouvait pas se retrouver chez les petits singes. Or, cette recherche semble indiquer que cette faculté se rencontrerait plus largement chez les primates.

    Certes, il ne faut pas tirer des conclusions à partir d’une seule et unique observation. Néanmoins, les scientifiques trouvent l’idée cohérente. Parce que comme les Hommes, et contrairement à nos plus proches cousins, les ouistitis entretiennent des relations de couple solides. La perte de leur principal partenaire social peut entraîner chez eux des émotions fortes, qui se manifestent au préalable par des comportements de stress et d’assistance. Ces deux individus formaient un couple depuis trois ans et demi, ce qui représente le tiers de leur existence. Le mâle aurait mal supporté ce décès. Deux mois après la mort de sa femelle, celui-ci a subitement disparu du groupe pour ne jamais y revenir. Les ouistitis mâles se cacheraient-ils pour pleurer ?

     

    Mammifères:  Les ouistitis prennent soin de leur proche durant leur agonie

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  • Rencontre avec les mammifères de la forêt

     
    Farouches et craintifs, les mammifères de la forêt se laissent difficilement approcher. A l'image, un groupe de daims.
    ©  Christelle Milesi / Galerie Photo

    Le sanglier

    Le sanglier se plaît particulièrement dans des forêts denses, où les points d'eau sont nombreux. Cet animal principalement nocturne est capable de parcourir de longues distances pour trouver de la nourriture. C'est pourquoi on le croise le plus souvent aux abords des bois à la tombée de la nuit.
    ©  Christian Demussy / Galerie Photo

    L'écureuil roux

    Petit rongeur prévoyant, l'écureuil amasse des stocks de glands ou de noisettes dans les troncs d'arbres ou sous terre ; mais il oublie parfois l'emplacement de ses cachettes. En agissant ainsi, il participe à la régénération naturelle de la flore forestière.
    ©  Jean-Pierre Petit / Galerie Photo

    Le loup

    Traqué par l'homme pendant des siècles, le loup avait totalement disparu du territoire français. Quelques-uns ont naturellement regagné la France depuis l'Italie par les Alpes et ces animaux menacés de disparition sont aujourd'hui protégés.
    ©  Servane Pauchenne / Galerie Photo

    Un cerf au repos

    Animal commun de nos forêts, le cerf fascine mais se laisse difficilement approcher. Le mâle se vit souvent en solitaire. En période de brame, il affronte d'autres mâles pour conquérir sa harde de femelles.
    ©  Jean-Paul Mutz / Galerie Photo

    Le renard

    Très répandu dans les forêts occidentales, le renard est un dangereux prédateur pour les lapins auxquels il pique même le terrier. Associé à la rage par le passé, il ne représente plus de menace pour l'homme depuis que cette maladie a été éradiquée en France.
    ©  Teddy Bracard / Galerie Photo

    Le lièvre

    Assez proche du lapin, le lièvre se reconnaît notamment à ses longues oreilles aux pointes noires. Grâce à ses longues pattes postérieures, ce petit herbivore peut courir très vite et ainsi échapper à ses prédateurs.
    ©  Martial Gagne / Galerie Photo

    Groupe de chevreuils

    Très répandus dans l'hémisphère nord, les chevreuils vivent en petits groupes que ce soit dans les forêts ou dans les clairières. Légers et agiles, les chevreuils peuvent se déplacer rapidement et par petits bonds.
    ©  Servane Pauchenne / Galerie Photo

    Le blaireau

    Reconnaissable à sa tête blanche aux bandes noires, le blaireau ne se laisse pas facilement approcher. D'ailleurs, ce petit omnivore vit surtout la nuit. Plutôt sociable, il peut partager son terrier avec le lapin de Garenne ou le renard.
    ©  Christian Demussy / Galerie Photo

    Les faons

    Petits du daim et de la daine, les faons naissent avec un pelage roux tacheté de blanc. Ils atteignent leur maturité sexuelle vers 18 mois ou 2 ans mais les mâles ne peuvent se reproduire qu'à partir de 5 ans.
    ©  Philippe Leprince / Galerie Photo

    Le lynx boréal

    Le plus grand des félins européens est un prédateur redoutable mais inoffensif pour l'homme. Très chassé, le lynx boréal a bénéficié d'un programme de sauvegarde en Europe, notamment dans le massif vosgien à partir de 1983.
    ©  Corine Lundqvist / Galerie Photo

    La martre

    De la même famille que la fouine, la martre se distingue par sa tâche jaune crème sur la poitrine. Habituée des forêts de feuillus comme de résineux, elle se nourrit de petits rongeurs.
    ©  Catherine Gay / Galerie Photo

    Le hérisson

    Petit mammifère insectivore de la forêt, le hérisson possède 5 000 à 7 000 piquants. S'il se sent en danger, il se recroqueville pour ne laisser voir que ses piquants, censés repousser ses prédateurs.
    ©  Christian Pajany / Galerie Photo

    Le lapin de Garenne

    Au milieu du XXe siècle, le virus de la myxomatose a été fatal pour de nombreux lapins en France. Mais les lapins de Garenne se reproduisent si facilement qu'ils sont très répandus.
    ©  Marc Hérisson / Galerie Photo

    Le chat sauvage

    Le chat sauvage d'Europe est plus grand que le chat domestique et se reconnaît facilement grâce à son pelage brun rayé de bandes noires. C'est une espèce protégée.
    ©  Christian Demussy / Galerie Photo

    Les renardeaux

    Les renardeaux naissent généralement par portée de cinq. Pendant 6 mois, ils restent au côté de leurs parents et ne s'éloignent que très peu du terrier.
    ©  Bertrand Kulik / Galerie Photo

    La belette

    Plus petit mammifère de la famille des Mustélidés, la belette ne dépasse pas les 30 cm de long. Son corps fin lui permet de se faufiler facilement.
    ©  Michel Guenanten / Galerie Photo

    La biche

    Contrairement au cerf, la biche n'a pas de bois. Elle est également plus petite. Elle vit plutôt en harde tandis que les mâles peuvent être solitaires.
    ©  Catherine Gay / Galerie Photo

    La chauve-souris

    La chauve-souris est le seul mammifère volant. Cet animal nocturne ne se nourrit que d'insectes.
    ©  Lionel Thierry / Galerie Photo

    Sortie de cerfs la nuit

    Retranchés au cœur de la forêt le jour, les cerfs sortent dans les clairières à tombée de la nuit.
    ©  Francis Vanderveken / Galerie Photo

    Le putois

    Petit mammifère carnivore, le putois est également connu sous le nom de "puant". S'il est effrayé ou blessé, il dégage en effet un gaz nauséabond contenu dans ses glandes anales.
    ©  Christian Demussy / Galerie Photo

    Le chevreuil

    Appelé brocard, le chevreuil mâle possède des bois courts et caducs. Ceux-ci tombent chaque année à l'automne.
    ©  Patrick Bourguignon / Galerie Photo

    L'hermine

    On la confond souvent avec la belette, pourtant l'hermine se distingue par le pinceau noir qui termine sa queue. Elle vit plutôt dans les forêts d'altitude mais il est possible de l'observer en plaine.
    ©  Gilbert Abismil / Galerie Photo

    Le mulot à collier

    Petit rongeur nocturne, le mulot à collier se plaît principalement dans les forêts de feuillus et de conifères ; contrairement à d'autres espèces de mulots habitués aux champs.
    ©  Pierre Wautier / Galerie Photo

    Le fouine

    Comme sa cousine la martre, la fouine vit dans les zones boisées mais il arrive qu'elle se rapproche des habitats humains. En effet, elle peut trouver refuge dans les greniers.
    ©  Jeanne Fery / Galerie Photo
      

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    Un mammifère vieux de 60 millions d'années retrouve son crâne

     

    Pour la première fois, des paléontologues viennent de découvrir un crâne d’Ocepeia vieux de 60 millions d’années dans des gisements de phosphates du Maroc. De quoi donner un visage aux afrothères, ces mammifères qui vivaient en Afrique à l'époque où elle était une île.

     

     

    D’après les paléontologues qui ont trouvé son crâne, Ocepeia, le petit mammifère africain, n’était pas plus gros qu’un daman et pesait environ 3 kilos. © Charlène Letenneur

    D’après les paléontologues qui ont trouvé son crâne, Ocepeia, le petit mammifère africain, n’était pas plus gros qu’un daman et pesait environ 3 kilos. © Charlène Letenneur

     

    Le nombre et la diversité des mammifères ont explosé au début de l’ère tertiaire, ou Cénozoïque, juste après l’extinction des dinosaures. Avec les monotrèmes qui pondent des œufs mais allaitent leurs petits et les marsupiaux qui ont une poche ventrale, le groupe des mammifèresplacentaires, chez lequel le nouveau-né est le mieux développé à la naissance, est le plus important. Il a en effet colonisé tous les milieux sur tous les continents et contient actuellement pas moins de 5.000 espèces.

    Cependant, peu de fossiles de mammifères placentaires sont disponibles pour la période allant de 65 à 55 millions d’années. Il existe pourtant un grand groupe de mammifères placentairesendémiques africains unique en son genre appelé les afrothères. Ils seraient apparus à l’époque où l’Afrique était une île-continent, totalement isolée des autres terres émergées. La découverte d’uncrâne d’Ocepeia dans les gisements de phosphates du Bassin minier des Ouled Abdoun, au Maroc, est donc un véritable événement ! Elle est publiée dans la revue Plos One.

    Le crâne complet du plus vieux mammifère africain connu à ce jour, Ocepeia. Ses molaires évoquent l'éléphant mais il n'a que 2 prémolaires par côté de mâchoire. De plus, certains caractères sont ceux des insectivores. Un patchwork passionnant pour les zoologistes. La barre d'échelle représente 1 cm.
    Le crâne complet du plus vieux mammifère africain connu à ce jour, Ocepeia. Ses molaires évoquent l'éléphant mais il n'a que 2 prémolaires par côté de mâchoire. De plus, certains caractères sont ceux des insectivores. Un patchwork passionnant pour les zoologistes. La barre d'échelle représente 1 cm. © Charlène Letenneur

    Il y a un peu de l'éléphant chez Ocepeia...

    « On n’avait que quelques dents de cette espèce découverte en 2001, raconte Emmanuel Gheerbrant, chercheur CNRS au Muséum national d’histoire naturelle et codécouvreur de ce fossile exceptionnel. Grâce à ce crâne vieux de 60 millions d’années, on peut savoir à quoi ressemblait cet afrothère et établir ses liens de parentés avec le reste de la famille. » Entre autres caractéristiques, de grandes incisives supérieures et la forme particulière des crêtes des molaires (dites en « W ») rapprochent Ocepeia des ongulés africains actuels types éléphants ou damans. Cependant, des caractères primitifs typiques des insectivores sont présents sur son crâne, indiquant qu’il appartient à une branche primitive d’afrothères.

    Dernier détail qui a son importance : la dentition d’Ocepeia. Elle se caractérise par la présence de deux prémolaires de chaque côté de la mâchoire, alors que la formule la plus courante chez les mammifères est de quatre. « Cela signifie que cette espèce avait déjà évolué et que son histoire remonte bien au-delà de 60 millions d’années » précise le paléontologue. De quoi penser que des mammifères étaient présents en Afrique, probablement dès la fin du Crétacé.

     

     

    Mammifères:  Un mammifère vieux de 60 millions .....

     

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    Hyène brune

     

    La hyène symbolise la mort ou le maléfice dans de nombreuses régions d’Afrique. Pourtant, la hyène brune (Hyaena brunnea), avec son pelage noir hirsute et sa collerette blanche est un bel animal.

    Sur la côte atlantique de la Namibie, elle porte le surnom de « loup de rivage ». Les hyènes du genre Hyaena comme la hyène brune ou la hyène rayée sont reconnaissables à leurs longs poils. Elles sont plus petites que la hyène tachetée.

    Menacée d’extinction il y a quelques années, la population des hyènes brunes semble augmenter.

    L'ancienne classification de la hyène brune est Parahyaena brunnea.

    Portrait de Hyaena brunnea

    La hyène brune habite principalement les régions sèches, notamment les régions semi désertiques et la savane de l’Afrique australe.
    Contrairement à la hyène tachetée, cette hyène est un chasseur médiocre. Elle se nourrit donc surtout de charognes.
    Dans le Kalahari, les fruits sauvages constituent une grande partie de son alimentation. C’est un animal omnivore et opportuniste.

    Hyene brune

    Hyène brune. © Southafrica.net

    Son odorat exceptionnel lui permet de détecter des charognes à plusieurs kilomètres. Elle est capable de parcourir de très longues distances pour en dénicher une.

    C’est un animal solitaire qui n’a pas besoin du groupe pour se nourrir. Elle mesure 80 cm au garrot et pèse environ 40 kg.

    Elle est plutôt silencieuse et émet des grondements sourds quand elle se bat.

    Une vie de rapine

    Les hyènes brunes conservent un mode de vie assez sédentaire. Cependant, leur rayon d’action, dans des régions pauvres en proies, peut être d’au moins 200 Km². Elle peut parcourir jusqu’à 60 Km en une nuit.

    Au cours de ces randonnées, elle mange tout ce qu’elle trouve : petits herbivores ou rongeurs, insectes et reptiles.

    Les hyènes brunes rodent également sur les côtes atlantiques de la Namibie à la recherche de cadavres d’otaries et d’oiseaux rejetés par la mer.
    Cette pratique leur a valu le surnom de « loup des plages ».

    Hyene brune

    La hyène brune est un animal solitaire qui n’a pas besoin du groupe pour se nourrir. © Biosphere-expedition

    La rareté des proies les force à s’approcher des zones urbaines. Le bétail constitue une proie tentante. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont tirées à vue.

    Prévoyante, elle cache sa nourriture quand elle en a trop. Elle camoufle ses butins autour du terrier, sous des buissons.

    Une piste odorante

    La hyène brune possède une glande anale très développée qu’elle utilise lors de ses randonnées nocturnes.
    Elle sécrète une substance blanche sur les herbes puis par dessus une sécrétion noire. Ces substances contiennent des informations pour les autres hyènes brunes.

    Hyene brune

    La hyène brune possède une glande anale très développée. © Pistoleros. no

    La substance blanche indique l’identité de l’individu et la noire précise le temps écoulé depuis son passage.
    Elle marque ainsi son passage à raison de 2 dépôts environ par kilomètre. Ainsi, chaque hyène brune est renseignée sur les autres membres du clan et les dépôts délimitent les territoires.

    Les voisins se rencontrent rarement mais si c’est le cas, ils se battent selon un rituel précis.

    Vie sociale

    La hyène brune vit en petits clans de 12 membres maximum. Charognards solitaires, il arrive cependant que les membres se réunissent autour d’une carcasse.

    Tous les membres participent à l’alimentation des petits en rapportant de la nourriture au terrier.
    La reproduction sort de l’ordinaire car les mâles ne s’accouplent pas avec les femelles du clan pour éviter la consanguinité.

    Hyaena brunnea

    La rareté des proies force la hyène brune à s’approcher des zones urbaines. By Ian White . (CC BY-NC-ND 3.0)

    Les accouplements sont souvent le fait de mâles nomades qui vivent en solitaire. Ils visitent les femelles, uniquement quand elles sont en chaleur.
    La femelle met bat de 1 à 4 petits après une gestation d’environ 90 jours. Les petits restent 18 mois au terrier et sont allaités pendant plus d’un an.
    Mais, dès 3 mois, le lait est complété avec de la viande.

    Classification: Animalia . Mammalia. Carnivora. Hyaenidae. Hyaena

    V.Battaglia (11.2004) M.à.J 03.2008

     

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    Hippopotame

     

    Dans les rivières et les lacs d’Afrique, vit un animal réputé être le plus dangereux et le plus imprévisible de tous les animaux de ce continent : l’hippopotame.
    Craint par tous, y compris les crocodiles, l'hippopotame, en apparence paisible, peut se révéler d’une agressivité incroyable.

    On distingue deux genres d'hippopotames : Hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) et l'hippopotame nain (Hexaprotodon liberiensis).

    L’hippopotame : le cheval géant du fleuve

    Quand l'hippopotame émerge son énorme tête, certains y ont vu une comparaison avec celle du cheval d’où son nom de baptême, du grec « hippo », cheval et « potamos », fleuve.

    Hippopotame

    Hippopotame: le cheval du fleuve. © dinosoria.com

    Les hippopotames, comme les cochons ou les pécaris, sont des suiformes, groupe d’ongulés artiodactyles c’est-à-dire dotés d’un nombre pair de doigts.
    La particularité des suiformes est l’absence de rumination bien que leur régime alimentaire soit principalement végétarien.

    Vivant le long des fleuves et des lacs de l’Afrique intertropicale, l’hippopotame est parfaitement adapté à une vie semi aquatique. Il peut voir et entendre sous l’eau.

    Hippopotame sous l'eau

    L'hippopotame peut voir et entendre sous l’eau. By cloudzilla

    Il mène une double vie : le jour, il vit sous l’eau. La nuit, il émerge pour paître. Il ne paisse que 5 heures par nuit mais réussit à consommer jusqu’à 40 kg de végétation. Cette quantité peut sembler énorme mais est assez faible pour un animal qui peut peser plus de 3 tonnes et mesurer jusqu’à 4,5 m de long.

    Hippopotame

    Pour sa taille, l'hippopotame n'est pas un très gros mangeur. Byjennlynndesign

    L’hippopotame mange la nuit pour éviter toute activité pendant les heures chaudes de la journée. Dès le lever du soleil, il retourne dans l’eau.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Cetartiodactyla. Artiodactyla. Hippopotamidae. Hippopotamus

    Origines des hippopotames

    Les plus anciens spécimens fossiles datent de la fin du Miocène (25 à 5 millions d’années). Son origine n’est pas vraiment connue. Des scientifiques ont avancé l'hypothèse qu'il est le descendant d’un groupe disparu, les anthracothéridés dont le membre le plus connu est le Merycopotamus.
    Cependant, cette espèce est postérieure à l’hippopotame puisqu’elle vivait il y a environ 2 millions d’années. Il s’agit donc plus probablement d’une espèce au mode de vie similaire.

    Hippopotames

    L'hippopotame méne une vie semi-aquatique. © dinosoria.com

    Les dernières études génétiques montrent que les hippopotames sont plus proches des baleines que des autres ongulés.

    On sait qu’il y a 5 ou 6 millions d’années, plusieurs espèces d’hippopotames vivaient en Afrique et en Asie jusqu’à quelques milliers d’années seulement.

    Récemment disparu, Hippopotamus lemerlei était un hippopotame nain qui vivait dans les cours d'eau de Madagascar.

    'hippopotamus lemerlei

    Crâne d'hippopotamus lemerlei

    Un gisement riche en fossiles découvert en Tanzanie a permis de mieux comprendre l’évolution d’une lignée, aujourd’hui éteinte, celle de l’hippopotamus gorgops.
    Il n’est pas l’ancêtre direct de l’hippopotame moderne mais a permis d’analyser l’adaptation des mammifères terrestres à une vie aquatique.

    Crane d'un hippopotame

    Crâne d'un hippopotame commun. By sarahemcc

    Il apparaîtrait qu’au cours de son évolution, la taille de l’animal s’est accrue avec un allongement du crâne et un mouvement des cavités orbitaires sur le haut de la tête.
    Comme chez les crocodiles, la position haute des oreilles, des yeux et des narines, permet de rester immergé tout en respirant.
    En plongée, des muscles spéciaux assurent la fermeture des narines et les oreilles se plaquent contre la tête.

    Hippopotame commun et hippopotame nain

    Les deux genres d’hippopotames ne comportent chacun qu’une seule espèce. L’hippopotame nain est considéré comme plus primitif que son cousin.
    En effet, les yeux sont placés plus bas ce qui rend cette espèce moins aquatique.

    Hippopotame nain

    Hippopotame nain. By cliff1066™

    A deux exceptions près, l’hippopotame nain est, en plus petit format, la copie de son énorme cousin.
    Ses yeux sont moins proéminents et son museau camus révèle un régime alimentaire moins axé sur le broutage.

    Comparatif hippopotame commun et nain

    C’est un animal discret et solitaire qui fréquente les marais des grandes forêts d’Afrique occidentale. Il n’a été découvert qu’en 1844.

    Cette espèce naine pèse au maximum 275 kilos pour une taille d’un mètre au garrot maximum. Etudié depuis seulement 1980, la vie sociale de l’hippopotame nain est méconnue.

    Hippopotame nain

    L'hippopotame nain est rare et menacé d'extinction. By Silvain de Munck

    On l'observe souvent seul ou en couple. L'hippopotame nain passe la journée caché dans un marais ou dans un terrier de loutre creusé dans une berge. Son régime varié comprend des racines et des fruits.

    Classification hippopotame nain: Animalia. Chordata. Mammalia. Cetartiodactyla. Artiodactyla. Hippopotamidae. Hexaprotodon

    Caractéristiques de l’hippopotame commun

    Toute la masse de cet animal est concentrée dans son corps cylindrique. Son poids est soutenu par de courtes pattes terminées par quatre doigts.
    Son apparente lourdeur est trompeuse car il évolue avec beaucoup d’aisance sous l’eau et peut courir à 45 km/h.

    Comparatif pattes hippopotames

    Ce qui frappe le plus chez cet animal est son énorme gueule et sa dentition impressionnante. Sa mâchoire inférieure porte de grandes incisives dirigées vers l’avant et surtout des canines très développées.

    Dents d'un hippopotame

    Dentition impressionnante d'un hippopotame. © dinosoria.com

    Ces canines sont de véritables dagues qui peuvent mesurer plus de 60 cm. La plus longue jamais retrouvée mesurait 64,5 cm.

    Hippopotame

    Gueule d'un hippopotame. © Emme Interactive

    Il est capable d’ouvrir son énorme gueule selon un angle de 150 degrés.

    Leur peau, bien qu’épaisse, est très sensible. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’hippopotame a choisi cette vie aquatique. Au cours des quinze derniers millions d’années, la forêt a largement diminué. De ce fait, il a dû trouver refuge dans l’eau.

    Hippopotame

    L'eau est le dernier refuge de l'hippopotame. By Tom Vogler

    Sa peau est dépourvue de poils protecteurs sauf au niveau des lèvres, des oreilles et au bout de la queue.
    Pour lutter contre la chaleur, l’hippopotame ne dispose pas de glandes sudoripares, ni d’aucun autre moyen pour réguler sa température interne.

    Hippopotame

    La peau de l'hippopotame est dépourvue de poils protecteurs. By digitalART2

    Par contre, les deux espèces disposent de glandes cutanées qui sécrètent un liquide oléagineux rougeâtre.
    Ce liquide a un rôle protecteur vis-à-vis du soleil car il sèche hors de l’eau et forme une croûte protectrice. Il a également un rôle anti-infectieux.

    Sa longévité est de 30 à 40 ans en liberté. En captivité, le record est de 54 ans.

    Hippopotames

    L'eau est un excellent moyen pour réguler la température des hippopotames.© Emme Interactive

    L’hippopotame commun peut affronter l’eau de mer. Ce n’est pas un excellent nageur mais on a observé des individus traverser à la nage les 30 Km qui séparent la côte de la Tanzanie des îles de Mafia et de Zanzibar.
    De même, malgré sa corpulence, il est capable de grimper au sommet de falaises de 15 m de haut par des sentiers à pic.

    La vie sociale de l’hippopotame

    Les hippopotames vivent en groupe de 10 à 15 individus en moyenne et jusqu'à 40 individus. Un groupe est essentiellement composé de femelles et de leurs petits. Elles restent sur un territoire contrôlé par un mâle dominant. Il ne tolère d’autres mâles que si ces derniers se soumettent à son autorité.

    Groupe d'hippopotames

    Les hippopotames vivent en groupe. © Emme Interactive

    En période de pluie, alors que les mares sont vastes et la végétation abondante, ces groupes mènent une vie paisible.
    Les différents groupes se côtoient sans s’affronter sur les rives. La hiérarchie sociale est stricte. D’un côté, les femelles qui ont un petit, de l’autre les femelles sans progéniture, et à l’écart les mâles immatures surveillés de près par le chef.

    Les affrontements sont ritualisés. En principe, la menace d’une mâchoire largement ouverte suffit à établir la supériorité du mâle dominant.

    Hippopotame. Male dominant

    Le mâle dominant ouvre sa mâchoire pour établir sa supériorité. © Emme Interactive

    Le fait de remuer la queue ou de déféquer est un signe de soumission.

    Par contre, quand deux mâles de même puissance se rencontrent, le combat est inévitable en cas de provocation.
    Cette lutte peut durer des heures et devenir dangereuse. Tout d’abord, on intimide l’adversaire en ouvrant grand sa gueule ; ruades, plongeons, grognements, éclaboussements suffisent en principe à soumettre l’un des mâles.

    Hippopotame qui ouvre sa gueule

    L'intimidation commence par une gueule grande ouverte. By marfis75

    Mais, si toutes ces menaces restent sans effet, les protagonistes cherchent à se mordre au cou ou au jarret.
    Ces rixes sont potentiellement mortelles car les canines inférieures infligent de sérieuses blessures.

    Dans un groupe, les petits sont étroitement surveillés par toutes les femelles. Les hippopotames communiquent en permanence et y compris sous l’eau. Ils utilisent un vaste répertoire de sons.

    La vie communautaire des hippopotames devient particulièrement difficile en période sèche. Les lagons diminuent de moitié et ils sont obligés de se regrouper dans quelques mares étroites et boueuses.
    De nombreux hippopotames meurent alors de chaleur, de malnutrition et de maladies.

    Hippopotame

    En période sèche, de nombreux hippopotames meurent. © Emme Interactive

    A la fin de la saison sèche, on peut observer des centaines d’individus collés les uns aux autres dans ces petits points d’eau. La tension est à son comble et les affrontements entre mâles très fréquents.
    Seuls les crocodiles y trouvent leur compte en se montrant plus charognards que jamais.

    Hippopotame face à un crocodile

    En principe, l'hippopotame ne craint pas le crocodile qu'il nargue volontiers. © dinosoria.com

    Les liens entre hippopotames sont étroits car ils protègent autant qu’ils peuvent leurs morts des crocodiles et des hyènes.

    La reproduction des hippopotames

    Une femelle atteint sa maturité sexuelle à 9 ans et environ 7 ans pour le mâle.

    L’acte sexuel s’effectue dans l’eau. Le mâle dominant n’est pas d’une grande douceur et maintient sa partenaire sous l’eau ; cette dernière ne relève la tête que pour reprendre sa respiration.

    Par contre, pendant les préliminaires, le mâle montre une grande politesse. Il effectue un long rituel de courtoisie pour appâter sa partenaire.

    Hippopotame et son bébé

    Le bébé hippopotame semble bien minuscule à côté de sa mère. By bob|P-&-S

    La période de reproduction coïncide avec la période sèche soit d’avril à août. La gestation dure 227 à 240 jours. 
    La mère met au monde un unique petit, très rarement des jumeaux. A la naissance, le bébé pèse déjà près de 50 kg.

    Dans un groupe, la proportion de femelles enceintes est faible ; il est vrai qu’une femelle n’est fécondable que pendant 3 jours.
    Les naissances sont en moyenne espacées de deux ans : 8 mois de gestation, un an de lactation et 4 mois de repos complet.

    Hippopotame

    La reproduction des hippopotames est assez faible. By cumulius

    Les petits naissent à la saison des pluies, au moment où la végétation est abondante. Au moment de mettre bas, la femelle quitte son groupe pour aller sur la terre ferme ; il arrive que le petit naisse dans de l’eau peu profonde auquel cas, sa mère l’aide à rejoindre la berge.

    Femelle hippopotame et son bébé

    Pause dodo pour ce bébé et sa mère. By Tambako the Jaguar

    Après la naissance, mère et petit restent ensemble, isolés du groupe afin que les liens s’établissent entre eux.
    La femelle hippopotame défend farouchement son petit contre les prédateurs et les mâles. Malgré toute son attention, le taux de mortalité est élevé la première année.
    Lions, hyènes et mâles agressifs sont une menace constante ainsi que la maladie. On comptabilise un taux de mortalité de plus de 20% la première année.

    Hippopotame face à un crocodile du Nil

    Le crocodile du Nil ne peut rien contre un hippopotame adulte mais est un prédateur pour les bébés. By Stig Nygaard

    Pendant les 4 à 8 premiers mois, la mère confie son petit à une véritable « crèche ». Les autres femelles prennent en charge l’éducation du jeune.
    Ce n’est qu’à 6 mois, que le père commence à s’intéresser à son rejeton. Ils organisent alors des simulations de combat et de véritables batailles navales.
    Le petit se sert du dos de son père comme plongeoir.
    De même, les jeunes hippopotames jouent avec des éléphanteaux. Le jeu consistant à ouvrir grand la bouche pour que le petit éléphant y plonge sa trompe ; chacun s’éclaboussant au maximum.

    Femelle hippopotame nain et son bébé

    Femelle hippopotame nain et son bébé. By ltshears

    Plusieurs fois par jour, le petit vient téter sa mère. Bien que l’allaitement dure un an, le petit goûte à l’herbe dès l’âge d’un mois.
    Sa croissance est rapide et à un an, il pèse déjà 250 kg.

    Les liens avec sa mère sont si forts qu’il reste près d’elle plusieurs années. La femelle reste souvent au sein du groupe tandis que le mâle devra acquérir sa maturité sociale pendant ses vingt premières années, avec chaque année, son lot de combats rituels.

    L’avenir des hippopotames

    Les aires de répartition des deux espèces se sont fortement réduites et morcelées. Les plus fortes densités de population sont observables an Afrique équatoriale, à l’est du Zaïre et en Ouganda.
    Le dernier hippopotame d’Egypte a été tué en 1816. Il a pratiquement disparu en Afrique du Sud à cause d’une chasse intensive.

    Hippopotame

    L'hippopotame est victime de l'activité humaine. © dinosoria.com

    L’hippopotame nain se cache au fond des forets équatoriales et sa population exacte n’est pas connue.
    Encore chassé actuellement pour sa chair et l’ivoire de ses dents, l’hippopotame est hautement protégé.

    Le problème vient surtout de la réduction de son habitat. Cet animal est protégé dans 22 pays mais les guerres civiles et le braconnage ont abouti à un déclin de cette espèce.

    Mais, de manière générale, ce déclin est dû au développement des activités humaines.

    Hippopotame

    La réduction de l'habitat provoque le déclin des hippopotames. © dinosoria.com

    La cohabitation entre l’homme et l’hippopotame n’est pas facile. Les animaux n’hésitent pas à renverser les barques des pêcheurs ou à les charger sur terre. Il y a plus de décès en Afrique à cause de ce genre d’accidents que par les attaques de félins ou de serpents.

    L’hippopotame nain est, lui, menacé d’extinction. Alors qu’on le connaît à peine, sa survie ne pourra être assurée que dans des zoos.
    Au Liberia qui n’applique aucune protection de la faune, la déforestation extermine progressivement l’espèce.
    Il est chassé ailleurs pour sa chair comestible.

    Bébé hippopotame nain

    Bébé hippopotame nain né en captivité. By Jar0d

    Il existe cependant, dans ce tableau bien terne, une exception : le Burundi. Ce petit pays abrite environ 1 500 hippopotames.
    A certaines périodes, ils n’hésitent pas à envahir de nuit les rues de la capitale pour brouter les pelouses.
    La cohabitation entre hommes et hippopotames est ici très pacifique.

    V.Battaglia (06.2004) M.à.J 09.2006

     

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