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    10 Images de la National Geographic

     

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    Citation d'André Sève - Notre vraie nature

     

    Notre vraie nature

     

    La première étape, pour s'aimer, est de mieux se connaître.  Comment pouvons-nous nous aimer si nous sommes un étranger pour nous-même?

     

    L'atmosphère de paix que nous pouvons créer par la méditation nous permet de connaître notre vraie nature.

     

    Je trouve ma propre façon de me recueillir et d'atteindre un état de sérénité profond.

     

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    5 citations sur les chats

     

    Le chat:  un lion pygmée qui aime les souris, déteste les chiens et fréquente les êtres humains.

     

    Olivier Herford

     

     

    5 citations sur les chats

     

     

    Le refus des chats de comprendre est délibéré.

     

    Louis Nucéra

     

     

    5 citations sur les chats

     

     

    On n'a pas besoin de montrer aux chats comment s'amuser, car il n'y a pas plus ingénieux qu'eux dans ce domaine.

     

    James Mason

     

     

    5 citations sur les chats

     

     

    Le chat a beaucoup trop d'esprit pour ne pas avoir du coeur.

     

    Ernest Menaut

     

     

    5 citations sur les chats

     

     

    Les chatons naissent avec les yeux fermés.  Ils les ouvrent au bout de six jours, puis les referment pour la majeure partie de leur vie.

     

    Stephen Baker

     

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    L'utopie américaine des Jésuites

     
    «Utopie réalisée», «triomphe de l’Humanité», «chrétienté heureuse»… Voici comment des témoins de l’époque ont qualifié l’œuvre missionnaire des Jésuites en Amérique du Sud.

    L’élan évangélisateur de la Compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola en 1540, a très vite atteint les extrémités du monde. Mais sa réalisation la plus originale fut sans conteste la création de Missions chez les peuples amérindiens.

    Le pape François, premier pape jésuite et latino-américain, est l'héritier de cette utopie généreuse, qui n'a pas craint d'affronter les puissances de l'argent.

    Claudia Peiró

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Jeremy Irons dans une scène du film Mission (Roland Joffé, 1986)


    Une histoire sauvée par le cinéma


    L'historien argentin Ernesto Maeder regrette que ni ses compatriotes ni les Paraguayens n'aient encore pris conscience «de l’énorme signification de l’expérience jésuite, cette utopie dont le mérite n’a pas été seulement de dénoncer l’injuste réalité et de planifier un monde meilleur, mais aussi de construire effectivement un nouveau système».

    Il est d’ailleurs significatif que le premier – et peut-être le seul film - sur les réductions jésuites ait été produit par les Britanniques. Il s'agit de Mission, un film de Roland Joffé (palme d'Or à Cannes en 1986), avec Robert De Niro et Jeremy Irons dans les rôles principaux.

    Le script est basé sur l’admirable parcours du missionnaire et écrivain jésuite péruvien (1585-1652) Antonio Ruiz de Montoya, à qui on doit, entre autres, la systématisation de la langue guarani écrite.

    Dans le cadre des magnifiques chutes d’Iguazú et à partir de personnages fictifs mais inspirés par la réalité historique, le film reconstruit assez bien le climat de l’époque et rend compte des exploits d’une poignée de Pères jésuites dans un monde inconnu et hostile. Mission montre aussi la triste fin des réductions, dispersées et détruites après la décision de la Couronne espagnole d’expulser la Compagnie de Jésus de ses territoires d’outre-mer.

     

    Le Roi et les Jésuites contre les colons


    À la fin du XVIe siècle, des rapports inquiétants arrivent à Madrid concernant le sort des Amérindiens dans les colonies du Nouveau Monde. C’est aussi à cette époque là que les premiers Pères jésuites arrivent dans le bassin du Paraná (Paraguay, nord-est de l’Argentine et sud du Brésil actuels).

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Saint Michel Archange, art guarani (Misiones, Argentine)

     

    De leur vision originale du monde et du choc avec la réalité coloniale naît l’idée de «réductions indiennes», c’est-à-dire du regroupement des populations natives en vue de favoriser leur évangélisation et les préserver de la rapacité des colons et des grands propriétaires, en quête de main-d’œuvre corvéable.

    En 1607, le roi d'Espagne Philippe III promulgue de premiers décrets qui protègent les futures Missions jésuites en leur garantissant une complète autonomie par rapport aux autorités locales.

    Surmontant les obstacles, les Jésuites parviennent à convaincre les Guaranis disséminés dans la forêt tropicale de se regrouper sous leur protection dans des villages de grande taille.

    Cela n'a pas l'heur de plaire aux grands propriétaires portugais du Brésil, gourmands en main-d’œuvre, qui pratiquent l'esclavage dans les plantations de canne à sucre ou dans les mines d’or, selon le principe colonial de l'encomienda...

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Sculpture d'une église de mission jésuite (Bolivie)

     

    À leur initiative, les chasseurs d'esclaves ou bandeirantes de Sao Paulo multiplient les attaques contre les réductions jésuites et enlèvent leurs habitants en vue de les asservir.

    Entre 1628 et 1632, ils détruisent de la sorte les Missions du Guayrá (aujourd’hui province de Paraná, au Brésil) et capturent quelque 60.000 indigènes. C’est alors que la Couronne espagnole autorise les Jésuites à armer les Guaranis.

    Les Pères forment des milices indigènes, au total 4200 hommes armés d'arcs, de frondes, de javelots... ainsi que de 300 arquebuses. Le 11 mars 1641, à Mbororé, ils remportent une nette victoire militaire sur une armée de plusieurs centaines de bandeirantes partis de Sao Paolo.

    Rassurée sur l'avenir de ses missions, la Compagnie décide pour plus de sûreté de s'éloigner du Brésil, vers le Paraguay et l'actuel État argentin des Misiones.

    Les missions connaissent alors leur plus grand essor sur un territoire comparable à la France. Chaque village abrite jusqu'à cinq mille habitants et l'on en compte trente dans la région guarani.

    À la fin du XVIIe siècle, la Compagnie étend la fondation de «reductiones» au peuple chiquitano, en Bolivie (actuels départements de Santa Cruz et Beni) ; une vingtaine en tout.

    À la différence des missions guaranis dont il ne reste que des ruines, ces réductions boliviennes, beaucoup moins connues, ont traversé le temps. Une demi-douzaine sont encore habitées : San Francisco Javier, Concepción, Santa Ana, San Miguel, San Rafael et San José.

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Les ruines de San Ignacio Mini (province de Misiones, Argentine)


    Une vie communautaire


    À partir de 1640, une paix relative permet aux réductions de prospérer. D’un peu plus de 40.000 Guaranis habitant les trente villages jésuites de la région paraguayenne, on passe à 140.000 vers 1730.

    Les villages s’organisent suivant un plan géométrique autour d’une place centrale bordée par l’Église et la résidence des Pères, les entrepôts et les ateliers. Le tout est ceinturé par les maisons à pergola des familles indiennes.

    Chaque village est dirigé par un corregidor (cette charge, respectant la hiérarchie guarani, retombe d’habitude sur un cacique ou chef traditionnel). Il est assisté par un cabildo (sorte de conseil municipal).

    Deux Pères jésuites suffisent à assurer le bon fonctionnement de chaque communauté villageoise en veillant à la formation et à la vie spirituelle des Amérindiens, avec une discipline stricte.

    Les villageois exploitent les terres en commun selon un principe que l'on retrouvera plus tard dans les kolkhozes soviétiques ou les kibboutzim de Palestine. Ils produisent des céréales, du coton, de la canne à sucre et de la yerba mate (maté). Chaque famille dispose aussi d’une parcelle en propre pour compléter sa consommation.

    L'élevage améliore le quotidien de la population, laquelle atteint un niveau de vie que pourrait lui envier plus d'un colon espagnol. Les surplus de production (coton, tabac et maté) sont vendus par les missionnaires, qui font office d'intermédiaires entre les Amérindiens et la société hispano-créole.

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Sculpture d'une église de mission jésuite (Bolivie)

     

    Autant que sur le plan économique, les réductions connaissent un réel essor culturel : musique baroque, architecture, peinture et sculpture, cartographie et imprimerie, astronomie, botanique, médecine…

    Les Jésuites respectent la langue native des Amérindiens et même promeuvent le guarani en lui donnant une forme écrite. C'est aujourd'hui la deuxième langue officielle du Paraguay, au côté de l'espagnol.

    Les Guaranis et les Chiquitanos font eux-mêmes preuve d'une extraordinaire capacité d'adaptation et maîtrisent parfaitement les techniques enseignées par les Pères, comme le montre la belle architecture baroque des églises en bois et adobe, qui subsistent notamment en Bolivie.

    Les Jésuites ont tenté la même expérience dans la région de Maynas, dans la forêt amazonienne de l’Équateur, et au nord du Pérou mais l’hétérogénéité des tribus locales, souvent en conflit les unes avec les autres, et les incursions des bandeirantes ont ici freiné leurs tentatives.

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Façade baroque de l'église de la Conception (province de Santa Cruz, Bolivie)


    La fin de l’aventure


    Dès le début, les missions jésuites ont éveillé les critiques, la suspicion et la convoitise des colons. Tant que la Compagnie avait la Couronne de son côté, elle a pu résister à ces pressions. D’autre part, les réductions ont joué un rôle important dans la défense des frontières de l’empire espagnol, toujours menacé par l’expansionnisme portugais.

    Cependant, un malheureux traité entre l'Espagne et le Portugal, en 1750, modifie les limites entre leurs domaines américains respectifs.

    Sept missions jésuites proches du fleuve Uruguay se retrouvent en territoire portugais et doivent donc être déplacées. Mais les Guaranis refusent le déplacement. Il s'ensuit une guerre locale qui finit mal pour les Amérindiens et envenime également les relations déjà tendues des Jésuites avec les colons.

    Plus grave, en Europe, la Compagnie de Jésus, soupçonnée de vouloir gérer un État à l’intérieur de l’État et jalousée pour son aura intellectuelle, est en butte à l'hostilité croissante des élites.

    En 1767, le roi Charles III d’Espagne signe l’ordre d’expulsion de la Compagnie de Jésus de ses domaines. Les Pères jésuites s'inclinent sans faire de résistance.

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Art guarani, église de Nuestra Senora del Rosario

     

    Leur expulsion met fin à leur tentative de créer une société utopique, à l'abri des Lois des Indes, lois «idéales» - que les colons ne respectaient pas - d’après lesquelles les indigènes devaient être traités en hommes libres, sujets de la Couronne.

    «Cette tâche a eu sans doute des imperfections, des erreurs, des hauts et des bas (…). Mais l’entreprise soutenue tout au long d’un siècle et demi, a constitué un idéal missionnaire et civilisateur élevé», selon l’historien argentin Ernesto Maeder.

    Le Jésuite Bartolomeu Melià, ethnologue résidant au Paraguay, cite dans un article la lette que les Guaranis du village de San Luis envoient au gouverneur après l’expulsion des Jésuites : «Nous ne sommes pas des esclaves, et nous n’aimons pas non plus la manière des espagnols, qui travaillent chacun pour soi au lieu de s’aider les uns les autres dans leurs labeurs de chaque jour».

    Ludovico Muratori décrit en 1752 les missions comme Il Cristianesimo felice (la Chrétienté heureuse) et Voltaire lui-même, pourfendeur des Jésuites et de l'Église, y voit un «triomphe de l’humanité».

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    Intérieur de l'église San Javier (province de Santa Cruz, Bolivie)


    La femme «jésuite» que le pape François veut canoniser
    Le pape François souhaite mener à son terme la béatification d’une femme qui, au XVIII siècle, a tenté de prendre la relève des Jésuites dans la province du Río de la Plata (l’actuelle République Argentine), après leur expulsion.

     

    Art et Culture:  L'utopie américaine des Jésuites

    María Antonia de Paz y Figueroa (1730-1799)

     

    Fille d’un riche encomendero, belle et instruite, María Antonia de Paz y Figueroa (1730-1799) entre au service des Jésuites à l’âge de quinze ans et devient une laïque consacrée.

    Après l'expulsion de la Compagnie, María Antonia, appelée aussi «Mama Antula», organise elle-même les Exercices spirituels d'Ignace de Loyola partout dans la région. Dans l'habit noir des Jésuites, elle entreprend un pèlerinage qui la mène à Buenos Aires où elle bâtit une Maison d’Exercices Spirituels (qui existe toujours).

    Dès qu’il est devenu archevêque de Buenos Aires (1998), le cardinal Jorge Bergoglio, aujourd’hui Pape François, s’est intéressé au procès de béatification de María Antonia de Paz y Figueroa (1730-1799).

    Ses descendants, très nombreux, ont l’espoir qu’elle sera béatifiée avant 2016, année probable d’une visite du pape à sa terre natale, mais aussi bicentenaire de l’Indépendance argentine, proclamée le 9 Juillet 1816. Presque tous les patriotes sud-américains sont passés par la «Maison» de María Antonia pour faire les exercices de Saint Ignace.

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    Empereur communiste

     
    Mao Zedong a été idolâtré pendant deux ou trois décennies comme seul l'avait été avant lui Staline. En Chine mais aussi en Occident, des millions de jeunes ne jurent que par lui...

    Quand le «Grand Timonier» meurt à 82 ans, le 9 septembre 1976, le fondateur de la République Populaire de Chine n'est plus le héros de la Longue Marche mais un vieillard népotique et paranoïaque. Les langues se délient et bientôt apparaissent dans toute leur ampleur les dommages de sa politique.

    André Larané


    La découverte de la politique

     

    Art et Culture:  Mao Zedong - Empereur communite


    Mao Zedong ou Mao Tsé-toung (30 décembre 1893 - 9 septembre 1976), portrait de propagande

     

    Mao est né le 30 décembre 1893 à Shaoshan, un village du Hunan, au coeur de la Chine, dans la famille d'un riche paysan.

    Il est marié d'office à 14 ans, selon la tradition, mais la jeune épouse meurt au bout d'un an et Mao, libéré, quitte son village pour des études dans la capitale de la région.

    On est en 1911 et le vieil empire mandchou laisse la place à une République.

    Devenu instituteur puis directeur d'école, Mao se remarie tout en manifestant dès ce moment une fringale sexuelle qui ne le quittera plus jusqu'à la sénilité. Il participe, semble-t-il, au mouvement étudiant du 4 mai 1919 puis, de façon discrète, à la fondation du Parti communiste chinois (PCC), en 1921, à Shanghai. Il est l'un des treize délégués de ce premier congrès.

    Devenu président du comité du parti communiste au Hunan, Mao accède à un confortable statut de hiérarque grâce aux subsides de Moscou, siège de l'Internationale communiste.

    Il rencontre à cette occasion Liu Shaoki. Cet intellectuel et fils de mandarin, lui aussi originaire du Hunan, le secondera à la tête du pays puis deviendra son rival avant d'être éliminé par la Révolution culturelle de 1966.

    L'alliance de raison entre les communistes et les nationalistes du républicain Sun Yat-sen débouche sur une rupture brutale après la mort de ce dernier. Tchang Kaï-chek, le nouveau chef du parti nationaliste, le Guomindang, massacre ses ex-alliés à Shanghai en 1927.

    Mao voit dans cet échec la preuve que le communisme dans sa version marxiste-léniniste n'a pas d'avenir en Chine où le véritable prolétariat est constitué non par les ouvriers mais par les paysans. Cette opinion, qu'il n'est pas le seul ni le premier à afficher, l'amène à privilégier l'implantation du parti en milieu rural.

    Il consolide son emprise sur le parti communiste dans sa province. Profitant de la déliquescence des pouvoirs publics, il crée un État communiste au Jiangxi, au sud du Yangsi Jiang (le Fleuve Bleu) et à l'est du Hunan. Il impose son autorité sans rechigner aux exécutions sommaires, aux tortures et aux massacres de masse. Mais l'offensive de Tchang Kaï-chek sur ce dernier bastion communiste chinois l'oblige à fuir vers le nord. C'est la Longue Marche qui le mènera au Shaanxi au terme d'un périple de 12000 km.

     

    Art et Culture:  Mao Zedong - Empereur communite

     

    Désormais en sécurité au Shaanxi et assuré d'une autorité sans faille sur ses troupes (ou ce qu'il en reste), Mao introduit la révolution dans les campagnes, par le partage des terres et le massacre des mécontents.

    Fort du ralliement de l'influent Zhou Enlai, l'un des chefs de l'insurrection ouvrière de Shanghai de 1927, il se fait enfin élire président du Comité central du Parti Communiste Chinois en février 1935... Il convole aussi en troisièmes noces avec une militante ambitieuse, Jiang Qing, ex-actrice. Bien que séparée de Mao dès 1940, l'«impératrice rouge» ne cessera d'influer dans l'ombre sur les destinées du Parti.

     

    Le dernier empereur


    Mao est très vite confronté comme tous les Chinois à la menace japonaise. Les Japonais ont en effet entamé en 1931 la conquête de l'immense Chine.

    Contre eux, le nouveau chef du parti communiste impose à son rival Tchang Kaï-chek une alliance tactique en l'«invitant» le 16 décembre 1936 à Xian, capitale de sa province. Après dix jours de séquestration, Tchang Kaï-chek s'incline et, au nom de l'intérêt national, consent à suspendre les opérations contre les communistes.

    En contrepartie, Mao promet de joindre ses forces à la lutte contre l'envahisseur mais, dans les faits, s'en garde bien ! Il laisse les troupes du Guomindang s'épuiser dans cette lutte et, dès la capitulation de Tokyo, en 1945, reprend la lutte contre les nationalistes. Battu, Tchang Kaï-chek doit se réfugier sur l'île de Taïwan (Formose) avec ses partisans.

    Le 1er octobre 1949, triomphal, Mao proclame à Pékin la République populaire de Chine.

    Cumulant les fonctions de président du Parti communiste chinois et de président de la République, le leader chinois jouit d'une autorité sans partage sur le pays le plus peuplé du monde (un cinquième de l'humanité).

     

    La «Campagne des Cent Fleurs» (1956-1957)

    Art et Culture:  Mao Zedong - Empereur communite


    En 1956, après de brutales campagnes de collectivisation, la Chine donne des signes de fatigue. Les communistes, sous l'impulsion de Zhou Enlai, amorcent alors un virage à droite qui n'est pas sans rappeler la NEP de Lénine : les paysans bénéficient de lopins plus vastes, les grandes coopératives sont éclatées... Par ailleurs, les intellectuels sont encouragés à s'exprimer en toute liberté ou presque !

    Mao, contraint et forcé, approuve cette timide libéralisation le 2 mai 1956, dans un discours où il rappelle une célèbre formule de l'époque des Royaumes combattants, vieille de 2500 ans : «Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent !»

    Les choses s'accélèrent l'année suivante, après la publication du rapport secret de Khrouchtchev et l'insurrection de Budapest. La campagne dite des «Cent Fleurs» monte en pression et, le 27 février 1957, Mao lui-même invite le peuple à critiquer le Parti pour lui permettre de se réformer («De la juste solution des contradictions au sein du peuple »).

    Les gens ne se font pas prier et les communistes sentent bientôt que le pouvoir est sur le point de leur échapper. Dès septembre, c'est la reprise en main. Brutale. Cette fausse ouverture se solde au final par un demi-million de victimes et 400.000 déportés, surtout des intellectuels et des enseignants. Peu de chose, somme toute...

     

    Le «Grand Bond en avant» (1958-1961)

    En mai 1958, à gauche toute ! Mao lance la Chine populaire dans le «Grand Bond en avant». L'objectif est de dépasser la Grande-Bretagne en quinze ans, grâce à la création de communes populaires fondées sur un mode de vie collectiviste.

    Il s'agit d'arracher aux paysans tout le surplus dont ils peuvent disposer pour financer l'industrialisation du pays et son armée. Pour mieux les exploiter et les rationner, on les contraint à abandonner les cuisines familiales pour les cantines collectives.

    Les paysans courbent l'échine devant les petits chefs du parti communiste. Ces derniers, pour conserver leur poste et leur vie, surévaluent le volume des récoltes et rivalisent de zèle dans les prélèvements. Très vite, les paysans sont réduits à la disette, avec des cantines collectives à peu près complètement démunies, cependant que les greniers de l'État regorgent de céréales.

    Dans le même temps, le pouvoir se met en tête de créer des hauts fourneaux artisanaux dans tous les villages pour accroître la production d'acier. Mao lui-même s'y met dans son jardin ! On déboise les forêts pour alimenter ces hauts fourneaux. Mais l'acier ainsi produit se révèle inutilisable.

    La famine s'installe, avec d'innommables ravages : les survivants en viennent à déterrer les cadavres et se repaître de chair humaine. Les velléités de rébellion sont sanctionnées par une mise à mort immédiate, avec des raffinements de cruauté. À tous les échelons du parti communiste, jusque dans l'entourage du «Grand Timonier», nul n'ose émettre la moindre critique sous peine d'être qualifié de «traître» et exécuté.

    Ce «Grand Bond en avant», qui mérite mieux d'être qualifié de «Grande Famine» se solde par au moins 30 millions de morts (un demi-siècle plus tard, dans une Chine qui défie le monde aux Jeux Olympiques de Pékin, les survivants peuvent apprécier le chemin parcouru).

    Propagande maoïste pendant le Grand Bond en avant, époque de grande famine en Chine populaire (1958-1961)

     

    Art et Culture:  Mao Zedong - Empereur communite

     


    La fin des utopies


    Plombé par ses échecs, Mao chasse en 1960 les encombrants conseillers et experts soviétiques. Les raisons géopolitiques finissent par l'emporter sur la solidarité idéologique : la Chine populaire se fâche avec son protecteur et ex-allié soviétique, qui est aussi son voisin et dont elle n'oublie pas qu'il lui a volé d'immenses territoires quand il était encore gouverné par un tsar.

    Moscou et Pékin revendiquent l'un et l'autre la conduite des mouvements révolutionnaires dans le monde et leur rivalité devient si vive que l'on craint un moment une guerre entre les deux voisins sur le fleuve Amour, si mal nommé. Comme si cela ne suffisait pas, la Chine entre dans une querelle frontalière avec son autre grand voisin, l'Inde.

    Affaibli, Mao doit partager le pouvoir avec les réformistes, conduits par Liu Shaoqi et Deng Xiaoping. Ces derniers ont beaucoup contribué au «Grand Bond en avant» avant d'en reconnaître l'absurdité et d'abolir les communes populaires.

     

    La Révolution culturelle (1966)


    Mao, qui ne pardonne pas aux réformistes leur changement de cap, prend sa revanche en 1966, en lançant la «Révolution culturelle». Il mobilise la jeunesse contre les hiérarques du Parti communiste et toutes les valeurs du passé. Liu Shaoqi est éliminé comme un ou deux millions d'autres Chinois. Le pays sort exsangue de cette nouvelle épreuve. Avec un cinquième de la population mondiale, la Chine populaire ne «pèse» plus guère que 3 à 4% du PNB mondial.

    C'est l'époque où, dans les universités occidentales, les étudiants issus de la bourgeoisie et les intellectuels tombent en pamoison à la seule évocation du «Grand Timonier» et son Petit Livre Rouge, un recueil de formules prudhommesques que tout bon révolutionnaire se doit d'apprendre par coeur et répéter à tout propos. Les représentants des droites européennes, comme Alain Peyrefitte ou Valéry Giscard d'Estaing, n'échappent pas à la «maolâtrie» ambiante !

    En septembre 1971, l'un des derniers chefs du clan réformiste, Lin Biao, s'écrase en avion en tentant de s'enfuir en URSS. Sa mort laisse le champ libre au clan des ultra-révolutionnaires, plus tard surnommé la «Bande des Quatre» et dont l'une des principales figures est Jiang Qing, épouse de Mao.

    Mettant à profit l'affaiblissement physique et intellectuel du vieux chef, Jiang Qing durcit le régime et enfonce le pays dans une crise apparemment sans issue. À la mort de Mao, elle n'attend pas la fin des funérailles pour tenter de s'approprier le pouvoir.

    On s'attend à une catastrophe de dimension planétaire. Mais la «Bande des Quatre» est finalement renversée par le clan réformiste de Deng Xiaoping, miraculé des purges antérieures. Jiang Qing est finalement jugée et condamnée. Et sous la direction de Deng Xiaoping, le «Petit Timonier» (à peine plus de 1m 50 de taille !), la Chine populaire va s'engager dans un redressement aussi rapide qu'imprévisible.

     

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