Les meilleures bandes dessinées de science-fiction

 

La science-fiction n’est pas le genre le plus répandu dans la bande dessinée. C’est pourtant un genre qui offre d’excellents titres et dans lequel la créativité est sans doute la plus mise en valeur.

Je n’ai pas la prétention de faire une liste exhaustive mais simplement de faire connaître les bandes dessinées de science-fiction qui m’ont le plus marqué.

Article de Rémy Solet

 

Le Chant des Stryges

 

Cette série a débuté en 2004. 12 albums sont déjà publiés aux éditions Delcourt. Le scénario est d’Eric Corbeyran. Les dessins ont été réalisés par Richard Guérineau.

L’histoire :

Les Stryges sont parmi nous... Trois héros découvrent leur existence. Des hommes de pouvoir subissent leur influence. Des chasseurs les traquent. Ils sont la pire menace qu'ait connu l'humanité.

 

Planche du dernier album du Chant des Stryges. Zoom photo

 

Mais les stryges sont-ils réellement une menace pour l’humanité ? Les « méchants » de l’histoire pourraient bien se révéler plus fragiles qu’on le pensait. Ne sommes nous pas nous-mêmes, notre pire ennemi ?

 

Les stryges sont-ils vraiment des démons ?

 

Cette série est vraiment excellente et prenante. L’intrigue ne cesse de s’enrichir au fil des albums et contrairement à beaucoup de bandes dessinées, on ne ressent aucun essoufflement. De plus, les dessins sont soignés et nous plongent encore un peu plus au cœur de ce complot où se mêlent démons et mythes.

Les Stryges sont t-ils notre pire ennemi ou au contraire la clef de notre survie ?

 

Universal War One

 

Cette série de 6 albums a déjà 10 ans mais reste l’une des meilleures bandes dessinées de SF et peut-être LA meilleure.
Le scénario et les dessins sont de Denis Bajram.

 

 

Il s ‘agit d’une aventure spatio-temporelle qui met en scène des personnages tout à fait communs mais qui vont devoir, pour survivre, se dépasser.
Le scénario est d’une richesse exceptionnelle ce qui se fait malheureusement très rare aujourd’hui.
Les dessins sont remarquables et d’une grande précision.

Cet univers sombre ne vous laissera pas indemne.

 

Universal War One. Planche Zoom

 

L’histoire :

2058 - Entre Saturne et Jupiter, au cœur des jeunes Etats les plus prospères de la Fédération des Terres Unies, la troisième flotte de l’United Earthes Force veillait inlassablement sur la périphérie du système solaire. Elle assurait par son gigantisme un incroyable sentiment de sécurité à ses habitants.

Mais LE MUR est apparu. Si grand, si sombre. Insondable.

 

Universal War One. Zoom planche

 

C'est à une escadrille d'officiers en cour martiale qu'échoit la périlleuse mission d'en percer les secrets... Et ce sera au péril de leurs vies.

Ici commence la Première Guerre Universelle.

 

Sanctuaire

 

Une série en trois volumes parue entre 2001 et 2004. Un intégral paru en novembre 2007.
Le scénario est de Xavier Dorison et les dessins de Christophe Bec.

 

 

Le scénario est bien mené. Attention si vous êtes un peu claustrophobe car vous allez rester coincé dans un sous-marin au fond des abîmes.
L’ambiance est glauque et envoûtante.
J’ai été un peu déçu quand même par le 3e et dernier titre. La fin nous laisse sur notre faim avec une dernière planche hautement métaphysique que personnellement je n’ai pas réussi à interpréter.
Un gros bémol également pour les dessins que j’ai trouvé très confus. Tous les personnages se ressemblent et on ne sait plus trop qui est qui et qui fait quoi.
Cette confusion nuit beaucoup à l’intrigue et c’est bien dommage.

Cependant, je vous conseille quand même de vous procurer cette série qui mérite un détour.

 

Sanctuaire. Planche zoom

 

L’histoire :

L'armée rouge vient de livrer ses derniers combats en ce printemps 1945, et Berlin n'est plus qu'un champ de ruines. Sur ordre direct de Staline, un groupe de soldats russes a pourtant payé le prix fort pour s'emparer d'un bâtiment a priori anodin mais renfermant un secret convoité par le dictateur soviétique.

Ce secret, c'est peut-être ce qui va entraîner le sous-marin américain USS Nebraska dans les profondeurs de la méditerranée. Le 20 juin 2029, alors que le bâtiment phare de la Navy navigue au large des côtes syriennes, un étrange écho radar est capté à bord. Le USS Nebraska repère le lieu d'émission du signal et y découvre l'épave d'un ancien sous-marin soviétique, gisant à proximité d'un immense sanctuaire.

 

Sanctuaire. Planche zoom

 

Le commandant envoie deux équipes en reconnaissance. La première est dépêchée dans l'épave et revient saine et sauve. Mais celle partie dans le sanctuaire ne donne plus signe de vie. La décision est prise de renvoyer une équipe à la recherche des disparus, avec seulement quelques heures pour trouver les hommes manquants. Dorison et Bec transforment alors ce qui devait être une simple mission de routine en une effroyable descente aux enfers.

 

Les Hydres d'Arès

 

Une série en trois volumes. Le scénario est d’ Eric Corbeyran et les dessins d’ Alexis Sentenac.

 

 

J’ai bien accroché à l’intrigue même si elle n’a rien d’exceptionnel. Par contre, le premier album pèche beaucoup au niveau des dessins. L’ensemble est imprécis et trop sombre. Du rouge et encore du rouge, cela finit par devenir déprimant.
Ce défaut a été gommé dans le 2e tome qui nous entraîne dans une histoire tout à fait prenante et très rythmée.

Le 3e album clôt parfaitement l'aventure.

 

L’histoire :

3345, la planète Mars se partage entre les humains et une nouvelle race génétique, les Afridiens. Etres mal aimés et soumis aux pires inégalités, les Afridiens se battent pour plus de liberté.

Alors que les tensions entre les deux peuples vont croissantes, de monstrueuses créatures envahissent la planète rouge. La découverte d'un couple de touristes complètement dépecés accentue encore les peurs et les problèmes de communication.

 

Les Hydres d'Arès. Zoom Planche

David "Boozer" Soho, ancien flic reconverti en dépanneur agréé, et Donna Mc Spayne, diplomate et spécialiste du conflit Afridien, sont chargés de l'affaire. Ensemble, ils vont mener l'enquête pour essayer de déjouer un complot d'importance interplanétaire.

 

Voyageur

 

Cette série s’articule en trois cycles : Futur, présent et passé. Chaque cycle comporte 4 albums.
Le scénario est de Pierre Boisserie et Eric Stalner ; les dessins de Eric Stalner et Juanjo Guarnido.

Il est conseillé de commencer par le cycle futur qui présente l’intrigue et les personnages. Bien que chaque cycle soit indépendant, ils font partie d’un tout.

 

Un Paris futuriste

 

Une excellente intrigue sur fond de totalitarisme et d’écologie. Les deux thèmes sont d’actualité. L’épuisement des ressources provoque un déclin de notre société qui est tenue d’une main de fer par un homme dont l’objectif n’est dévoilé que petit à petit au fil des épisodes.
Veut-il exterminer l’humanité ou au contraire lui donner une seconde chance.

Le voyageur doit-il modifier le cours de l’histoire au risque de provoquer l’extinction de notre espèce ?

L’histoire :

Futur, présent, passé... De la fin du 21e siècle à l'antiquité, en passant par notre présent, voyageur, grâce à son gêne quantique, remonte le cours du temps, non pas pour les modifier mais au contraire pour les préserver. L'histoire de l'humanité, dont il fait partie, ayant déjà été écrite, toute modification ne pourrait qu'entraîner sa destruction !
Futur 1 : Paris 2082, trois enfants de la Fondation Markovic découvrent l'impitoyable monde extérieur de granparis, dans une escapade qui va virer au drame et sceller leur destin.

Remy Solet (01.02.2009)

 

 

La bande dessinée est-elle en danger ?

 

Apparemment tout va très bien dans le monde de la bande dessinée. Les derniers chiffres montrent que ce support ne connaît pas la crise. Avec une hausse des ventes de 10% environ par rapport à 2007, l’économie de la bande dessinée fait surement pâlir de jalousie d’autres secteurs moins chanceux.
Pourtant, les excellents chiffres annoncés ne cachent-ils pas un véritable malaise ? La bande dessinée ne serait-elle pas menacée à cause d’une surproduction et des contraintes commerciales qui tuent la créativité ?

 

Le marché de la bande dessinée

 

En 2008, 4 750 titres environ ont été publiés en France. Si on analyse les statistiques annuelles fournies par l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD), on s’aperçoit que sur les 265 maisons d’édition, 15 éditent 70% des titres.
Il y a donc un véritable monopole pour quelques maisons d’édition comme Media Participation (Dupuis, Dargaud …) ou les éditions Delcourt.

On constate également que les tirages moyens pour chaque album sont en baisse. Peu d’albums ont été tirés à plus de 50 000 exemplaires.
Parmi les plus gros tirages, on trouve le dernier Titeuf, le dernier Black et Mortimer ou le dernier Largo Winch.

 

Largo Winch. Couverture du tome 16

 

La plupart des titres ont du mal à dépasser les 5000 exemplaires.

Autrefois, le nombre de titres publiés chaque année était beaucoup plus réduit mais par contre, le tirage moyen était plus important. Il était tout à fait banal pour une série connue de tirer à plus de 50 000 exemplaires.

Cela implique bien sûr que les auteurs pouvaient vivre de leur travail sans être contraint à surproduire et donc à privilégier la quantité au détriment de la qualité.

 

Les meilleures ventes de la bande dessinée en 2008

 

Toujours d’après le rapport annuel, 40% des titres vendus sont des mangas. L’autre grande part de marché est tenue par les grands classiques comme Astérix, Tintin, Black et Mortimer ou Titeuf.

En 2008, les titres les plus vendus, outre les grands classiques déjà cités, sont Le tome 16 de Largo Winch, le dernier volume de XIII et le Petit Spirou.

 

 

On assiste également à une montée en flèche d’un nouveau genre, les romans graphiques, qui cartonnent depuis 2 ans.

Actuellement, la mode est aux bandes dessinées inspirées des séries TV, des films et des jeux vidéo.
Toutes les grandes surfaces ont en rayon des titres comme Disparitions aux éditions Glénat, B.D inspirée de la série T.V, World of Warcraft , Bienvenue chez les Ch’tis ou Star Wars.

Le marché des meilleures ventes se traduit en statistiques ainsi :

Albums école franco-belge : 43%
Mangas : 40%
Romans graphiques : 9,8 %
Comics américains : 6,7%

 

Quel avenir pour la bande dessinée ?

 

Au vu des chiffres, on peut se demander si la bande dessinée ne part pas un peu dans tous les sens.

On trouve des bandes dessinées sur tout et surtout sur n’importe quoi : le sexe, la cinquantaine, les bébés, les anniversaires et j’en passe.

Que dire de ces romans graphiques ? A part quelques exceptions, c’est du très mauvais. Un roman culte comme la Guerre des Mondes se transforme en une B.D insipide et ennuyeuse. C’est quand même le comble quand on sait que l’objectif est de donner envie aux plus jeunes de lire.

Une bonne partie de la production est bâclée. Manifestement, le seul objectif est de faire de l’argent.

Le pire c’est que vous ne trouverez que ce type de bandes dessinées ainsi que les titres phares dans les grandes surfaces qui ne mettent en rayon que ce qu’elles sont sures de vendre ou ce qu’on leur demande de vendre.

 

Où sont passées les bonnes bandes dessinées ?

 

Doit-on mettre en cause la créativité des auteurs ? Je suis persuadée que non. Et je suis également persuadée qu’ils ne demandent qu’à s’exprimer, à condition qu’on leur laisse le temps sans faire pression et sans leur imposer des conditions commerciales.

Les maisons d’édition devraient se demander pourquoi une bande dessinée comme Astérix qui a maintenant plus de 50 ans continue à être au top des ventes dans de nombreux pays.

 

Qu’est ce qui rend une bande dessinée indémodable ?

 

Astérix le Gaulois n’est pas un simple personnage de bande dessinée. C’est un personnage à part entière dans lequel on peut s’identifier.
Quand on lit ses aventures, on a envie d’y participer et nous aussi, on aimerait bien donner des baffes aux Romains, faire un pied de nez à Jules César puis manger du sanglier en compagnie de cette joyeuse équipe.

Ces héros, on les aime et on connaît par cœur leurs qualités et leurs petits défauts.

Chaque album est un véritable petit bijou qu’on peut relire des dizaines de fois et on redécouvre à chaque fois des petits détails qui nous ont échappé.

Je me souviens que quand j’étais gosse, chaque nouvel album était un véritable évènement. Il nous fallait attendre un an avant de connaître les nouvelles aventures.

Aujourd’hui, nous sommes noyés sous les titres dont la plupart sont sans grand intérêt.
Non pas que Largo Winch soit une mauvaise bande dessinée bien que la série connaisse un net essoufflement sur les derniers titres.
La licence est certes juteuse mais il serait temps d’arrêter avant qu’elle ne sombre dans la médiocrité.

Il est évident que la bande dessinée a besoin de se repositionner et de retrouver un nouveau souffle. Elle ne pourra pas éternellement vivre sur des titres qui ont au moins 15 ans.

V. Battaglia (01.02.2009)

 

Fennec

 

Avec ses grandes oreilles en forme de cornet, le fennec (Vulpes zerda) peut percevoir des sons très lointains, ce qui est bien utile dans le désert.
Le fennec est le plus petit des canidés. Il a l’allure d’un renard aux très grandes oreilles. Comme il habite dans les régions de dunes du Sahara et de l’Arabie, il a été surnommé le renard des sables.

Portrait du fennec

Le fennec est un petit renard qui ne dépasse pas 1,5 kg pour une longueur de 35 à 40 cm.

Tout en lui est adapté à la vie dans le désert. Son pelage clair se confond avec la couleur du sable.
Par son mode de vie nocturne, il évite les fortes chaleurs. Il est capable de survivre plusieurs jours sans boire et possède en outre des plantes de pied très poilues qui lui permettent de courir dans le sable mou sans trop s’enfoncer.

 

Les grandes oreilles du fennec constituent sa meilleure adaptation au désert. By Kuribo

 

Mais, ce sont ces oreilles qui constituent sa meilleure adaptation au désert. Elles mesurent de 10 à 15 cm de long.
En forme de cornet, elles ont une double utilité. D’une part, le fennec est capable de repérer au son les rares proies dont il se régale, comme les gerboises, les oiseaux ou les sauterelles.

 

Pause détente pour ce fennec. By Yvonne in Willowick Ohio

 

D’autre part, ses grandes oreilles lui servent à éliminer les excès de chaleur et à abaisser sa température.

 

Une ouïe très développée est également utile pour entendre le cri des congénères, surtout à la saison des amours.
En effet, la faible densité des proies disponibles fait que chaque fennec dispose d’un territoire étendu et vit généralement éloigné des autres.

Cri du Fennec (MP3)

 

Répartition: Afrique du Nord, Libye, Egypte, nord du Soudan.

 

Comportement et reproduction

 

Les fennecs se rassemblent parfois en groupe d’une dizaine d’individus. Les mâles marquent leur territoire par des jets d’urine.
Ils deviennent d’ailleurs agressifs au moment de la reproduction.

 

Jeune fennec. By Suneko

 

Après l’accouplement, deux à cinq jeunes naissent au printemps dans un terrier tapissé de plumes, de poils et de filaments de feuilles de palmier.

Aveugles et couverts d’un duvet jaunâtre, les bébés sont protégés âprement par leur mère. Ils sont sevrés au bout de deux mois.

 

Le fennec est adapté à la vie dans le désert. © dinosoria.com

 

Le jour, le fennec s'abrite des grosses chaleurs dans un terrier qui peut être relié à d'autres en un système complexe de tunnels occupés par plusieurs individus.

 

Le fennec et l'homme

 

Le fennec n’est pas nuisible. Il est pourtant chassé intensivement par les habitants du Sahara, au point qu’il est devenu rare dans certaines régions d’Afrique du Nord-Ouest.

 

 

Un couple plutôt inquiet de la présence du photographe. By Kairaba 87

 

Cependant, ce renard nocturne n'est pas menacé d'extinction.
Ce petit mammifère est également vendu comme animal domestique. Plutôt docile, il est facile à apprivoiser.

Classification: Animalia. Mammalia. Carnivora. Canidae. Vulpes

V.Battaglia (24.02.2006). M.à.J 09.2007

 

 

Entelle

 

Les singes de l’Ancien Monde sont plus évolués que leurs cousins d’Amérique. Parmi ces singes, les plus connus sont le babouin et le macaque.
Si l'entelle (Semnopithecus entellus) est devenu célèbre, car vénéré par les hindous en tant qu'incarnation du dieu-singe Hanuman, les autres espèces de semnopithèques sont plus méconnues. Ce petit singe qui vit en Asie possède pourtant certaines particularités intéressantes.

 

Les singes de l’Ancien Monde

 

On les appelle aussi catarhiniens (Catarrhini), ce qui veut dire « nez en bas », car leurs narines sont serrées et s’ouvrent vers le bas.
Les scientifiques les reconnaissent d’abord à leur formule dentaire, la même que celle de l’homme :
16 dents par mâchoire dont 4 incisives, 2 canines, 4 prémolaires et 6 molaires

Tous ont le pouce opposable, et beaucoup possèdent des callosités sur le postérieur. Enfin, leur queue est non préhensile, et même absente chez les plus grandes espèces.

 

Un groupe de Semnopithèques de Hose ou gris dans la réserve naturelle de Tabin en Malaisie. © dinosoria.com

 

Les catarhiniens se rencontrent en Asie, de l’Inde jusqu’au Japon, ainsi qu’à Gibraltar et dans toute l’Afrique.
Vivant au sol ou dans les arbres, ces singes peuvent atteindre une grande taille et ont généralement une vie sociale assez élaborée.

Les primatologues les ont divisés deux superfamilles:

Cercopithecoidea (singes de l'Ancien Monde)
Hominoidea (singes et homme)
Le semnopithèque fait partie de la famille des Cercopithecidae qui inclut 22 genres et 133 espèces et de la sous-famille des Colobinae qui regroupe 10 genres et 17 espèces.

Répartition géographique

L’Afrique fut le berceau de tous les singes de l’Ancien Monde et peut-être même de ceux d’Amérique.

Deux phénomènes ont profondément affecté l’évolution des singes, babouins en tête :

La jonction entre l’Afrique et l’Asie qui étaient séparées
L’évolution du climat et de la végétation en Afrique avec une relative sécheresse qui fait reculer la forêt au profit du désert et de la savane
Vers 7 à 8 millions d’années avant notre ère, la porte est ouverte aux migrations. C’est à cette époque que les Colobinés ont quitté presque entièrement l’Afrique pour essaimer l’Europe et l’Asie.
Seuls une espèce de macaque (genre Macaca) et les colobes (genre Colobus) se sont maintenus en Afrique.
Toutes les autres espèces ont migré vers l’Asie et ont gardé des traits liés à la vie arboricole.

 

Semnopithèque à front noir. © dinosoria.com

 

Par contre, toutes espèces confondues, tous les singes de l’Ancien Monde partagent une remarquable intelligence. Cette intelligence a été développée dans une vie de clan à l’organisation déconcertante, car très proche de celle de l’homme.

Répartition géographique de l'entelle : du Cachemire en Inde du Nord et de l'Himalaya au Népal, au Bhoutan et au Tibet au sud de Sri Lanka, au Bangladesh et à l'est et à l'ouest de la vallée de l'Indus au Pakistan.

Ce singe évolue dans une grande variété d'habitats : zones arides, forêts tropicales à feuilles persistantes, zones urbaines. L'entelle peut supporter des températures de -7˚ C à 46˚ C.

 

Portrait de l'entelle

Ce petit singe possède un pelage gris brunâtre, avec une teinte de rouge sur la surface dorsale. La fourrure est blanche sur la face ventrale. Les pieds, les mains, le visage et les oreilles sont noirs. Le visage est encadré de fourrure blanche. La queue est généralement plus longue que le corps, avec une pointe blanche.
Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.
Il pèse de 10 à 13 kg.

En captivité, l'entelle peut vivre jusqu'à 30 ans. En liberté, sa longévité varie selon le sexe. Les femelles peuvent vivre une trentaine d'années tandis que les mâles atteignent rarement 20 ans.

 

Semnopithecus entellus. © dinosoria.com

 

L'entelle est diurne et semi-arboricole. Il passe environ 80 % de son temps sur le sol et n'utilise les arbres que pour dormir. Les mâles dominants dorment sur les plus hautes branches qui sont les plus sûres contre les prédateurs. Puis, juste en dessous, ce sont les femelles et leurs petits, suivis par les femelles immatures. Les jeunes mâles occupent les branches les plus basses.

Ses principaux prédateurs sont les panthères, les dholes, les tigres, les loups et les chacals dorés.

Vie sociale

Comme chez tous les Cercopithécidés, la vie sociale du groupe est fondamentale. Le groupe est mixte et « multimâles ».
Dans chaque clan, c’est la femelle qui assure le lien social. En effet, les filles restent au sein du clan toute leur vie alors que les garçons quittent le groupe à l’adolescence.

Le statut du mâle s’acquiert de deux manières :

Par la force
Par les relations qu’il développe avec les femelles
Il s’agit bien d’alliances telles que nous pouvons en développer dans nos sociétés humaines. Un mâle visant une position dominante dans le groupe doit cumuler au moins cinq ou six relations proches avec des femelles et notamment des femelles de haut rang.

 

L'entelle est diurne et semi-arboricole. © dinosoria.com

 

Comme chez la plupart des singes, l’épouillage reste le grand moyen de communication entre individus.

L'entelle vit en groupes variant de 2 à plus de 100 individus.

Alimentation

Les semnopithèques ont un régime végétarien. Ces primates arboricoles possèdent un estomac sophistiqué. Il leur permet de digérer toutes sortes de feuilles, parfois même toxiques.
Doté d’une panse de prédigestion, l’estomac de ces singes produit des bactéries neutralisant les feuilles toxiques ingérées par erreur.

On retrouve cette caractéristique chez la plupart des Colobinés. La digestion étant lente, ces primates passent la majorité de leur journée à digérer et le reste du temps à manger.
Ceci explique peut-être que leur vie sociale est moins développée que celle d’autres Cercopithécidés comme le babouin.

 

Séance d'épouillage. © dinosoria.com

 

L'entelle se nourrit de feuilles, de fruits et de fleurs. Il complète son menu avec des insectes et de l'écorce. Dans les zones urbaines, il mange ce qu'il trouve et ne se montre pas très sélectif.

Reproduction de l'entelle

Ces singes se reproduisent une fois par an. La période de reproduction varie selon les zones géographiques, mais se situe généralement entre juillet et octobre.

La gestation dure 200 à 212 jours. Les femmes continuent à s'accoupler pendant la gestation pour prévenir l'infanticide par les mâles dominants. Elles mettent au monde un petit, mais peuvent donner naissance à des jumeaux.

Les petits sont sevrés entre 8,5 et 13 mois. Pâle à la naissance, la peau fonce au bout de 3 mois. Ils passent la première semaine avec leur mère puis sont pris en charge par d'autres femelles qui ont récemment accouché d'un nouveau-né.
Au bout de 6 semaines, les jeunes commencent à s'alimenter de manière indépendante.

 

Une femelle entelle et son bébé. © dinosoria.com

 

Les mères sont très protectrices. Il arrive que des femelles d'autres clans enlèvent des nouveau-nés. Dans ce cas, les mères n'hésitent pas à risquer leur vie pour protéger et récupérer leur progéniture.

Une des caractéristiques les plus singulières du semnopithèque est la couleur des nouveau-nés chez le semnopithèque à crête. En effet, les petits naissent recouverts d’un duvet orange.
Selon certains spécialistes, cette couleur stimulerait l’affection maternelle et neutraliserait l’agressivité des mâles.
Ainsi paré, le petit singe bénéficierait d’un environnement attentif et pacifique. Ce pelage d’enfance est appelé « lanugo ».
Il pourrait également servir de protection contre les parasites.

Présentation de quelques espèces de semnopithèques

Les semnopithèques ont colonisé de nombreux types de milieux forestiers en Asie.

Le semnopithèque obscur (Trachypithecus obscurus) : Ce singe vit en Thaïlande et dans la péninsule malaise. Il fréquente les forêts tropicales et d’altitude jusqu’à 1 800 mètres. C’est un petit singe de 5 à 9 kg.

Les Anglo-Saxons l’appellent « langur à lunettes », à cause des cercles blancs qu’il possède autour des yeux.
C’est un parfait funambule, très à l’aise également sur les falaises.
Diurne et arboricole, il descend peu à terre, essentiellement pour aller boire.

 

Trachypithecus obscurus. © dinosoria.com

 

Le semnopithèque noir (Trachypithecus auratus) : Il ne vit que sur les îles de Bali, Java et Lombok.
Ce petit colobiné, appelé aussi « langur à crête de Java » se nourrit surtout de feuilles et de fruits.
Son surnom lui vient d’une couronne de poils hérissés qu’il porte autour de la tête.

Il en existe deux sous-espèces qui poussent le même cri d’appel : « Ghek-ghok-ghek-ghok ». Cette espèce vit en groupes de 5 à 6 individus et préfère les forêts denses.

Le semnopithèque à crête (Trachypithecus cristatus) : Également appelé semnopithèque à coiffe, il vit en Asie du Sud-Est, du Myanmar à Bornéo. Il fréquente les forêts côtières, les plantations et les mangroves.

 

Trachypithecus cristatus. © dinosoria.com

Dans le parc naturel de Kuala Selangor, ces primates vivent en groupes d’une vingtaine d’individus, composé d’un ou deux mâles et de nombreuses femelles accompagnées de leurs petits.

 

Protection de l'entelle

Depuis 2008, cette espèce est classée sur la liste rouge en catégorie mineure en raison de sa large répartition géographique. La population totale est inconnue.

Bien que cette espèce ne soit pas menacée, il existe de nombreux conflits avec l'homme. L'agriculture intensive provoque une destruction de leur habitat.

Cette espèce est protégée (Indian Wildlife Protection et Bangladesh Wildlife Preservation).

Classification: Animalia. Vertebrata. Mammalia. Primates. Cercopithecidae. Semnopithecus
V. BATTAGLIA (11.06.2013)