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    Coutumes et superstitions de Noël

     

    Pendant les sept jours des saturnales qui correspondent à la période de Noël, les Romains avaient coutume de s’offrir des cadeaux. Les chrétiens ne renièrent pas cette habitude.
    Au cours de ces festivités, les Romains prenaient la place de leurs esclaves. Ces derniers élisaient leur « roi ».
    Ce roi présidait un grand banquet où les esclaves étaient servis par le maître.

     

    Coutumes anciennes de Noël

    On retrouve une survivance de cette coutume, aujourd’hui, dans l’armée britannique. En effet, le repas de Noël est traditionnellement servi aux hommes de troupe par les gradés.

    Cependant, le christianisme ne pouvait conserver cette coutume romaine dans son intégralité. La fête terminée, les « rois » des esclaves étaient conduits au cirque pour y être mis à mort.

    Les chapeaux en papier et les « diablotins » ou « papillotes à pétard » sont une survivance des orgies de la Rome ancienne.
    Quant aux bougies et à la bûche de Noël, elles appartiennent aux traditions scandinaves. En plein milieu des hivers froids et sombres, elles apportaient un espoir de lumière et de chaleur.

    Peu à peu, dans les siècles qui suivirent la conquête normande, la religion chrétienne s’implanta avec ses chants et ses fêtes de la Nativité.

    Nativité

    Superstitions de Noël

     

    Si un de leurs enfants naissait à Noël, c’était pour les Grecs, une grave raison de se tourmenter.
    La fête de Noël est une occasion de se réjouir mais pas le fait d’avoir conçu un enfant le 25 mars, jour de l’Annonciation, lorsque l’Archange Gabriel avertit Marie qu’elle sera mère de Dieu.
    Il fallait en effet prendre d’énormes précautions pour empêcher le bébé de devenir un Kallikantzaros, c’est-à-dire un lutin.
    Il fallait l’attacher avec des tiges d’ail ou lui passer les ongles de pied à la flamme.

    Ces lutins malfaisants devenaient parfois si grands que les toits des maisons leur arrivaient à la taille.
    Généralement noirs et velus, ils avaient de grosses têtes, des yeux injectés de sang et des ongles recourbés.

    Lutin malfaisant

    Heureusement pour les hommes, les lutins passaient leur temps à tenter d’abattre à coup de hache l’arbre qui soutient le monde.
    Chaque année, au moment où ils étaient sur le point d’y parvenir, survenait l’anniversaire de la naissance du Christ.
    L’arbre se régénérait alors miraculeusement.

    Les lutins entraient alors dans une terrible colère.

    V.Battaglia (23.12.2005

     

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    Le Père Noël

     

    L'image du Père Noël, vieil homme bienveillant, qui s’infiltre dans les cheminées pour apporter les jouets aux enfants, est une image moderne.
    Depuis le début du Moyen Age, et sans doute bien avant, il a existé de nombreuses personnifications du Père Noël. Baptisé « le Vieux » ou « Noël », ce personnage, destiné à attirer la bienveillance des ancêtres a existé en Europe centrale et orientale jusqu’à la moitié du XXe siècle.

    Le temps des esprits et la nuit des masques

    Le soleil a été adoré par toutes les cultures, y compris en Europe, comme source essentielle de la vie.
    A l’opposé, l’obscurité, favorable aux forces occultes, est symbolisé par l’hiver, période pendant laquelle, les jours sont plus courts.
    Pour nos ancêtres, la période sombre débute le 1er novembre avec la fête des morts et se termine la veille du 1er mai avec les célébrations du renouveau de la nature et donc des récoltes.
    Chacune de ces fêtes donnaient lieu à des rituels destinés à attirer la bienveillance des esprits.

    Les mascarades sont probablement un des rites les plus anciens de la culture européenne.

    Différentes personnifications de Noël

    Différentes personnifications de l'Homme de Noël

    A la nuit tombée, des jeunes gens, habillés de peaux de bête et le visage recouvert d’un masque animal, déambulaient en réclamant des offrandes en échanges de bons présages pour les récoltes.

    Hans Trapp et un monstre grimaçant

    Hans Trapp et un monstre grimaçant

    Parmi les masques, certains personnages étaient récurrents comme le « Vieux » qui se tenait en tête du cortège ou « Noël », personnage omniprésent dans les mascarades en Angleterre au XVIIe siècle.

    Christianisme contre Paganisme

    Au début du Moyen Age, le christianisme condamne la coutume des mascarades hivernales. En Europe, l’Eglise donne des noms chrétiens aux mascarades : Saint-Martin pour les cortèges de début novembre, Saint-Nicolas, Sainte-Lucie ou Saint-Étienne pour les cortèges de l’Avent et de Noël.
    Dans le sud de l’Allemagne, Saint-Nicolas est substitué au « Vieux » ; l’est de la France a d’ailleurs conservé ce personnage.

    Saint-Nicolas

    Saint-Nicolas

    A partir du XVe siècle, le regard sur l’enfance change. On prend conscience de leur valeur et leur éducation devient une priorité.
    C’est à cette époque que Saint-Nicolas commence à passer la veille du 6 décembre dans les maisons pour récompenser les enfants sages.

    Saint-Nicolas

    Saint-Nicolas

    Cette nouvelle tradition inverse le rôle initial du « Vieux » dans les mascarades. Saint-Nicolas ne vient plus réclamer des offrandes mais distribue des récompenses.

    Saint-Nicolas

    Saint-Nicolas

    Il est accompagné de son âne et d’un esprit monstrueux (croque-mitaine), chargé de punir les enfants désobéissants.

    Protestantisme contre Papisme

    A la fin du XVIe siècle, le protestantisme apparaît en Allemagne. A Strasbourg, Saint-Nicolas est rejeté car considéré trop papiste.

    Saint-Nicolas

    Saint-Nicolas

    Pour l’éducation des enfants, on lui substitue l’enfant Jésus et on déplace la date de distribution des cadeaux.

    Ancienne carte postale de Noël

    Ancienne carte postale de Noël

    Toutes les régions protestantes suivent et désormais, l’enfant Jésus (Christkindle en allemand) personnifié par une dame blanche, rend visite aux enfants le soir de Noël.
    La personnification du Père Noël est donc alors une femme, habillée en communiante, parfois avec des ailes dans le dos.

    La Dame blanche

    La Dame blanche

    Ce personnage se confondait en fait avec Sainte-Lucie car quand les protestants passèrent du calendrier Julien au calendrier grégorien, le jour de Noël s’est confondu avec la Sainte-Lucie.

    Dame Blanche

    Image de la Dame Blanche de la fin du XIXe siècle

    Dans les régions catholiques, Saint-Nicolas continua à personnifier le Père Noël.

    En l’espace d’un siècle, cette multitude de personnages qui disposaient de pouvoirs autant bénéfiques que maléfiques, disparurent pour nous laisser un unique personnage, le Père Noël.

    L’homme de Noël

    En 1778, en Allemagne, ressurgit l’homme de Noël. Il apparaît avec une barbe blanche et un grand manteau en fourrure.
    La légende raconte que le Weihnachtsmann passe l’année dans une montagne parmi « le petit peuple » (kleines Volk). Chaque nuit, un nain monte la garde devant l’entrée, remplacé par un autre nain l’aube du jour suivant.

    Les nains de l'homme de Noël

    Les nains de l'homme de Noël

    Au bout de 360 gardes, le dernier nain crie : « Voici bientôt Noël ! ». Alors l’homme de Noël sort avec tous les nains et tous vont couper des sapins, destinés à la fête.

    Pere Noel. Carte Postale de 1950

    Carte postale vers 1950. Le Père Noël préfère désormais la hotte au sac. Il adopte un manteau rouge

    La nuit de Noël, le Weihnachtsmann parcours en traîneau les villages et laisse dans les maisons où les enfants ont été sages un beau sapin couvert de présents.

    Pere Noel. Carte postale debut du 20e siecle

    Carte postale du début du XXe siècle représentant l'homme de Noël

    L’homme de Noël allemand se répand dans les pays voisins, comme en France, et devient le Bonhomme de Noël, en Savoie le Père Chalande ou en Angleterre, le Father Christmas.

    Le Père Noël américain devient planétaire

    Lors de la grande émigration vers l’Amérique, les européens ont importé leurs coutumes. Les hollandais, très nombreux, célébraient chaque année Saint-Nicolas.
    Avec l’arrivée en masse des colons anglais et allemands, Father Christmas et Weihnachtsmann remplacent peu à peu la Saint-Nicolas.

    Calendrier de l'Avent vers 1950

    Calendrier de l'Avent vers 1950. Les sept nains apportent leurs cadeaux à Blanche Neige

    En 1822, Clément Clark Moore, un professeur en théologie immortalisa le mélange de toutes ces personnifications en un poème intitulé « Une visite de Saint Nicolas le soir de Noël ».
    Le personnage perdait ses attributs épiscopaux pour se transformer en un vieux lutin jovial et dodu.

    Père Noël. Carte postale vers 1950

    Père Noël. Carte postale vers 1950

    « Tandis que mes yeux
    S’émerveillaient
    Devant le paysage
    Apparut un tout petit traîneau
    Tiré par huit rennes minuscules

    A la vivacité et à l’agilité
    Du petit vieux qui conduisait
    Je devinais tout aussitôt
    Que c’était la Santa Claus.

    Il sifflait criait et interpellait
    Son attelage féerique
    Qui filait plus vite
    Que les aigles.

    Alors d’un seul élan
    Rennes, traîneau et puis Santa Claus
    Se retrouvèrent ainsi
    En haut du toit…

    Comme je me retournais
    Eberlué,
    Je vis sortir Santa Claus
    Bondissant hors de la cheminée.

    Tout de fourrure vêtu
    Des pieds jusqu’à la tête
    Et ses habits étaient ternis
    Par la cendre et par la suie.

    Avec son baluchon de jouets
    Flanqué sur son épaule
    Il avait l’air d’un chiffonnier
    Paré pour le marché.

    Ses yeux, comme ils brillaient
    Ses fossettes joyeuses
    Ses pommettes fleuries
    Et son nez, telle une cerise rutilait.

    Sa drôle de petite bouche
    Avec ses lèvres gourmandes
    S’entourait d’une barbe blanche
    Plus blanche que la neige !

    Il tenait le bout de sa pipe
    Bien serré entre ses dents
    Et la fumée auréolait
    Comme un vieux saint qu’il était.

    Il était joufflu et dodu à souhait
    Ce joyeux petit elfe
    Il me fit bien rire
    Lorsque je l’aperçus…"

    Ce poème eut un retentissement considérable car il correspondait au besoin de fondre en un seul personnage les différentes personnifications qui coexistaient dans l’Amérique du XIXe siècle.

    Père Fouettard

    Avant le Père Noël, Santa Claus pour les enfants sages; le Père Fouettard pour les polissons (lithographie du XIXe siècle)

    Le look du Père Noël moderne était né. Baptisé Santa Claus, il arriva en Europe et concurrença le vrai Saint-Nicolas.

    Santa Claus devient mondial

    En Amérique, le Père Noël n’habite plus dans une forêt mais au pôle Nord. Il est entouré de nains et son traîneau est tiré par des rennes.

    A partir de 1862, l’illustrateur Thomas Naas fait paraître des illustrations qui donnent une image concrète et définitive du Père Noël.
    Après la Seconde Guerre mondiale, le personnage mythique américain envahit l’Europe.

    Santa Claus

    Carte postale du début du XXe siècle. Santa Claus prend les commandes au téléphone

    Nous avons oublié la signification réelle de ce personnage. La porte entre le monde des morts et des vivants s’est refermée depuis longtemps.
    Il ne passe plus la nuit pour réclamer des offrandes aux vivants, accompagné du cortège des morts en échange de bons présages pour l’année à venir.
    Par contre, le Père Noël sera toujours présent pour que nous n’oublions pas qu’un monde fait de beauté et d’harmonie peut exister grâce à la force de nos rêves.

    Et peut-être, qu’un soir de Noël, ce rêve deviendra réalité …

    V.Battaglia (11.2004)

     

    Mythologie et Religion: Le Père Noël

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    Histoire et Origine de Noël

     

    Aux premiers siècles de notre ère, alors que la religion chrétienne se construit, la fête de Noël n’existait pas.
    Pourtant l’origine de Noël et son histoire sont étroitement liées aux cultes païens qui étaient, avant le christianisme, très nombreux autour du 25 décembre.

    L’histoire de Noël

    Aux premiers siècles de notre ère, la fête importante reconnue par l’Eglise était la fête de la Résurrection, célébrée à Pâques.
    Les premières célébrations de la naissance de Jésus, Natale Christi, apparurent au IVe siècle.

    Mythologie et Religion:  Histoire et Origine de Noël

    Annonce aux bergers vers 1420

    L’objectif de ces premières fêtes de Noël était de christianiser des rites issus de la culture populaire et de cultes pré-chrétiens célébrés au mois de décembre.

    A l’époque romaine, les Saturnales qui honoraient Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, étaient célébrées du 17 au 24 décembre.
    Les Saturnales étaient une manifestation de la liberté. Pendant cette période, les esclaves de Rome devenaient les maîtres et les maîtres obéissaient aux esclaves.

    Nativité. Noel

    Nativité . 17e siècle

    Précision sur les Saturnales par P.R (envoyé par e-mail):

    " Le solstice d’hiver est, depuis des temps très anciens, l’occasion de grandes réjouissances dans de nombreuses traditions du monde. On l’explique par le fait que ce solstice est l’annonce d’un renouveau puisque les jours commencent enfin à s’allonger, qu’il est le premier signe du printemps prochain et qu’on va bientôt sortir de la nuit froide de l’hiver. Les Saturnales romaines en sont un avatar. "

    Dans le culte de Mithra, venu de Perse, on fêtait le 25 décembre le Sol Invictus (sol invaincu) par le sacrifice d’un taureau.
    Ce rite correspondait à la naissance du jeune dieu solaire qui surgissait d’un rocher sous la forme d’un nouveau-né.

    Pour les premiers chrétiens qui cherchaient à convertir le plus grand nombre, il était important d’accorder à la période du solstice d’hiver, marquant une période de renouveau, une place prédominante dans le calendrier chrétien.

    Nativité . Noel

    Nativité XIVe siècle

    En 330, l’empereur Constantin officialisa le remplacement du dieu solaire par la naissance du Christ.
    De cette époque, datent les premières représentations, sur les fresques des catacombes de Rome, de l’enfant Jésus, des rois mages, de l’Annonciation …

    Nativité

    Nativité. Image dentelée imprimée vers 1870

    En 381, au Concile de Constantinople, l’empereur Théodose fit adopter la date du 25 décembre comme un dogme.
    Pour les chrétiens d’Orient, la Nativité, restera cependant fixée au 6 janvier qui, pour l’Occident, devint jour de l’Epiphanie.

    Marie et l’enfant Jésus

    Dans la tradition occidentale, la naissance de Jésus relève du Divin : Marie reste vierge ; elle est figurée assise portant l’enfant Jésus sur ses genoux.

    Nativité, lithographies 19e siecle

    Nativité, lithographies du milieu du XIXe siècle

    La tradition orientale insiste au contraire sur la réalité de l’Incarnation de Jésus, sur le caractère humain de sa naissance : Marie qui vient d’accoucher est allongée.

    Les rois mages

    L’histoire des rois mages est un mélange de faits réels et légendaires. D’après l’évangile selon saint Mathieu :

    « Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu en effet son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage. »

    Rois Mages. Adoration des Mages

    Adoration des Mages XVe siècle

    Informé, le roi Hérode s’émut et manda secrètement les mages, se fit préciser la date de l’apparition de l’astre et les dirigea sur Bethléem en disant : « Allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, avisez-moi afin que j’aille, moi aussi, lui rendre hommage. »

    Les mages se mirent en route et l’astre qu’ils avaient vu à son lever, les devançait jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.
    Ils virent alors l’enfant et Marie et se prosternèrent devant lui. Ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

    Rois mages

    Les rois mages fin du XIXe siècle

    Les rois mages qui sont représentés de couleur noir, jaune et blanche symbolisent les trois âges de la vie et les trois races connues alors.

    La crèche et les santons

    La crèche désigne la mangeoire pour les animaux dans laquelle la Vierge a déposé Jésus à sa naissance selon saint Luc.
    Plus tard, elle désignera le lieu de la Nativité.

    Le terme de crèche (de l’allemand Krippe) est apparu dès le XIIe siècle. C’est au XVIe siècle que les premières crèches d’église se sont généralisées.
    Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que la crèche familiale se répande et notamment avec l’apparition des santons provençaux.

    Noel

    Nativité. Psautier enluminé. 15e siècle. L'âne et le boeuf apparaissent en fond

    Le véritable essor des santons est lié à la Révolution française qui interdit la messe de Minuit et les crèches d’églises.
    Les Marseillais créent alors des crèches publiques.
    En 1798, Louis Pagnel conçut des moules en plâtre pour fabriquer ses santons. Cette nouveauté technologique révolutionna cette industrie artisanale.

    L’âne et le bœuf sont indissociables de la crèche. Une croyance très ancienne veut que les animaux de la ferme soient doués de parole la nuit de Noël.

    Crèche moderne et ses santons

    Crèche moderne et ses santons. By kevindooley

    L’âne et le bœuf n’avaient-ils pas réchauffé de leur haleine le nouveau-né qui venait de naître dans la grotte de Bethléem ?

    V.Battaglia (11.2004)

     

    Mythologie et Religion:  Histoire et Origine de Noël

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    Jésus-Christ a-t-il existé ?

     

    Juif de Palestine et fondateur du christianisme, la vie de Jésus est assez mal connue. Les documents non chrétiens sur Jésus de Nazareth sont peu nombreux ; il en va de même pour la plupart des fondateurs de religion, Moïse, Bouddha ou Mahomet. Ils existent cependant des preuves qui suffisent pour rassurer ceux qui auraient pu douter de l’existence même de Jésus. Les historiens sérieux sont unanimes à affirmer sans hésitation que Jésus a bien existé.

     

    Comment connaissons-nous Jésus ?

    Trois auteurs latins mentionnent indirectement l’existence de Jésus, sans fournir d’autre précision que sa crucifixion sous l’empereur Tibère ; ainsi, en plus de Suétone (en 120), Pline le Jeune signale dans une lettre à l’empereur Trajan (en 110) que les chrétiens « chantent des hymnes au Christ comme à un dieu ».

    Mythologie et Religion:  Jésus-Christ a-t-il existé ?

    L'arrivée de Jésus à Jérusalem. Giotto. 1300

    L’historien Tacite (en 116) dit à leur propos : « Ce nom leur vient de Christ, qui avait été, sous le règne de Tibère, livré au supplice par Ponce Pilate » (Annales, XV, 44).

    Christ

    Christ. Sculpture sur bois ; art bourguignon, première moitié du XIIe siècle. (Musée du Louvre, Paris.)

    En 93, l’historien Flavius Josèphe (37-97) raconte le martyre de Jacques, « un frère de ce Jésus qu’on appelle le Christ » (Antiquités juives, XX, 200), et, dans un texte qui, par la suite, a été surchargé par les chrétiens de notations apologétiques, mais dont on a pu reconstituer l’original, il rapporte que Jésus a groupé des disciples et que ceux-ci disent l’avoir vu vivant après sa mort.

    En dehors du Nouveau Testament les textes chrétiens n’apportent guère de renseignements valables.

    La Résurrection

    La Résurrection (1586), par le Greco. Peinture à l'huile. (Musée du Prado, Madrid.)

    L’apocryphe découvert en Haute-Égypte à Nag Hamadi en 1945, mal intitulé Évangile de Thomas, pourrait offrir un texte des paroles attribuées à Jésus qui, parfois, serait plus ancien que le texte des Évangiles.

    Jésus devant Ponce-Pilate

    Jésus devant Ponce-Pilate. Duccio di Buoninsegna (1308-1311)

    Les textes non évangéliques du Nouveau Testament ne sont pas d’un très grand secours non plus. Les Actes des Apôtres ainsi que les lettres de Paul, de Jean ou de Pierre se réfèrent sans doute volontiers à la personne de Jésus, à son enseignement et à son sacrifice sur la croix ; mais en dehors de ces faits majeurs, ils ne rapportent aucun détail de sa vie terrestre.

    Les Evangiles

    Les quatre Évangiles constituent donc la seule source abondante sur Jésus. Ces petits livrets, écrits en grec, s’étendant sur quelque 200 pages, nous sont parvenus dans des conditions manuscrites meilleures que toute autre œuvre littéraire du passé.

    Les symboles des évangélistes: l'Homme pour Matthieu

    Les symboles des évangélistes: l'Homme pour Matthieu, le plus humain des évangélistes ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)

    Le terme « évangile » (en grec, » bonne nouvelle ») désigne à la fois le message de Jésus et des apôtres et les écrits qui le consignent. Apparaissent aussi des recueils de
    « Dits » et de « Signes », rassemblant les traditions diffusées oralement par les apôtres. 

    Luc. Les Evangiles

    Luc, assis sur un banc, écrit sur un rouleau qu'il tient sur ses genoux. Luc est l'auteur du troisième Évangile, écrit après la chute de Jérusalem, entre 70 et 90, et qui s'adresse plutôt à des païens qu'aux juifs.
    (Xe siècle. Osterreichische Nationalbibliothek, Vienne)

    L'Église a retenu quatre Évangiles : celui de Marc, celui de Matthieu, celui de Luc et celui de Jean.

    L'Évangile de Marc est le plus court et sans doute le plus ancien. Le récit de Matthieu est une suite de « Dits », organisés en grands discours, tandis que Luc tente d'établir une trame chronologique et de faire oeuvre d'historien.

    Les symboles des évangélistes. le Lion, animal du désert, pour Marc

    Les symboles des évangélistes. le Lion, animal du désert, pour Marc, qui commence par une évocation du désert ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)

    À côté de ces trois textes «synoptiques » (du grec signifiant « qu'on peut lire ensemble »), l'Évangile de Jean sélectionne des éléments particuliers de l'enseignement de Jésus dans une perspective philosophique issue du judaïsme hellénisé.
    Toutes les attributions à des auteurs précis sont arbitraires, mais chaque Évangile résulte de l'élaboration de la Tradition par une communauté particulière : romaine (pour Marc), d'Antioche (pour Matthieu), grecque (pour Luc), peut-être essénienne (pour Jean).

    L'Évangile de Matthieu

    Ange au début d’un Évangile du VIIIe siècle. L'Évangile de Matthieu, l'un des trois Évangiles dits « synoptiques », est le plus « historique » ; il s'adresse surtout aux chrétiens convertis du judaïsme.
    (Codex Aureus. VIIIe siècle. Kungl. Biblioteket, Stockholm)

    La collection Bodmer compte deux codex du IVe Évangile qui datent de la fin du IIe s. et il existe un papyrus reproduisant en recto-verso de quelques versets de Jean, XVIII, 31-33 et 37-38, qui date de l’an 125, pour ne point parler de l’identification toute récente d’un papyrus de Qumran, datant du Ier s, qui pourrait reproduire Marc, VI, 52-53.

    Les Evangiles de Jean

    Les symboles des évangélistes : l'Aigle, animal des cieux, pour Jean, parce qu'on lui attribue aussi les visions de l'Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament. ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)

    Des Évangiles, le plus ancien est celui de Marc rédigé, peut-être à Rome, vers l’année 67. La parution des Évangiles de Matthieu et de Luc a pour marges extrêmes les années 75 et 95.

    L’Évangile de Jean est daté des environs de l’an 100.

    Les Evangiles de Luc

    Les symboles des évangélistes : le Taureau pour Luc ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)

    Ils racontent tous ce qu’a fait Jésus depuis son baptême au Jourdain jusqu’à sa mort et sa résurrection ; mais ils varient considérablement dans la présentation du sens et des détails, allant parfois jusqu’à d’apparentes contradictions dans l’ordre de la chronologie ou de la topographie.

    Saint Luc

    Ci-dessus: Luc. Bon écrivain, médecin renommé, il est aussi l'auteur des Actes des Apôtres qui, avec les Épîtres écrites par Paul, Pierre, Jacques, Jude et Jean, sont un témoignage sur la vie des premières communautés chrétiennes. Luc est symbolisé par un taureau, animal du sacrifice.
    (Fin du Xe siècle. Bayerische Staatsbibliothek, Munich.)

    En effet, ils ne veulent pas être des « biographies » au sens moderne du mot ; ce sont des livrets rédigés par des croyants pour susciter ou entretenir la foi en Jésus. Il s’ensuit que l’historien rencontre de grandes difficultés pour découvrir, derrière le souci de rendre actuelle la vie de Jésus, les événements tels qu’ils se sont passés.

    Jésus Christ

    La Crucifixion Mond de Raphaël. (1502-1503), National Gallery, Londres

    Ces sources ont été élaborées au cours des quelque trente ou quarante années qui séparent les textes de l’époque où vécut et mourut Jésus ; paroles et gestes du Christ ont été très tôt communiqués en des traditions dont on peut reconnaître souvent la valeur historique indéniable.

    V.Battaglia (12.08.2006)

     

    Mythologie et Religion:  Jésus-Christ a-t-il existé ?

     

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  • Spectaculaire procession de la Sanch à Perpignan

    La procession de la Sanch se déroule chaque année, le vendredi saint, dans les rue de Perpignan et ce depuis 1461. Une tradition séculaire majestueuse et saisissante qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie.
    ©  Service photo de la ville de Perpignan

    "Misteris", symboles de la passion du Christ

    Symbole de la passion du Christ, le cortège des "misteris" défile dans les ruelles. Représentant les différentes scènes de la passion du Christ, ils sont parés des plus belles fleurs et portés par des pénitents noirs et des femmes à mantille.
    ©  Service photo de la ville de Perpignan

    Aux origines de la procession

    La Confrérie de la Sanch, "précieux sang du seigneur", a été fondée en 1416 par le dominicain Vincens Ferrer en l'église Saint-Jacques à Perpignan. Interdite à de nombreuses reprises par l'église au cours des siècles, elle est aujourd'hui la plus ancienne tradition du Roussillon.
    ©  Mairie de Perpignan

    Pénitents noirs de la Sanch

    La marche des pénitents de la Sanch, appelés caparutxes du nom de leur coiffe conique et de leur tenue, est ouverte par un personnage vêtu de rouge, porteur d'une cloche de fer qui rythme la marche du cortège. Lui succèdent les pénitents noirs, portant les "misteris".
    ©  Annick Marcassoli

    Parcours immuable

    Dans l'ancienne ville des rois de Majorque, le parcours de la procession est immuable et réglé avec minutie depuis six siècles. Chaque vendredi saint, le cortège débute à 15h en l'église Saint-Jacques et se termine à 18h au jardin de la Miranda.
    ©  Service photo de la ville de Perpignan

    Passage de la Sanch devant la Castillet

    Si l'aspect spirituel de la procession de la Sanch demeure, elle est également très ancrée dans la tradition et attire chaque année de nombreux spectateurs. Tout comme le Castillet devant lequel les pénitents défilent, la procession fait désormais partie du patrimoine catalan.
    ©  Michèle Roure-Costa

    La tenue du pénitent

    Pendant six siècles, la tradition a perduré et les costumes des pénitents restent inchangés. La Caperutxa désigne la coiffe conique portée lors de la procession, elle est traditionnellement rouge pour le regidor, celui qui ouvre la marche du cortège, et noire pour le pénitent.
    ©  Photo gauche Jacqueline Joly/Photo droite Richard Bantegny

    La confrérie de la Sanch

    Fondée au XVe siècle en l'église Saint-Jacques de Perpignan, la confrérie de la Sanch avait pour mission d'accompagner les condamnés à mort au lieu de supplice et de recueillir leurs dépouilles pour leur assurer une sépulture chrétienne.
    ©  Service photo de la ville de Perpignan

    Mater dolorosa de la Sanch

    Depuis le XVIIIe, les Vierges de douleur, vêtues de robes noires et portant un cœur d'argent traversé de glaives, font partie intégrante de la procession. On y distingue la Soledat, vierge seule au pied de la croix et la Mater dolorosa, tenant le Christ mort dans ses bras.
    ©  Annick Marcassoli

    Chants et tambours

    C'est au son des tambours voilés de crêpe noir que la procession défile dans le centre historique de Perpignan. Accompagnés de cantiques dédiés aux défunts, les chants participent à la dramaturgie de la cérémonie.
    ©  Service photo de la ville de Perpignan
     

     
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