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    Leedsichthys

    D’importants groupes d’animaux marins apparurent au Jurassique. Les Téléostéens « os complets » ou poissons osseux se diversifièrent considérablement.
    Certains devinrent des prédateurs au corps allongé tel Aspidorhynchus.

      


     

    Fossile d'Aspidorhynchus. Il mesurait 50 cm de long. Ses dents étaient bien aiguisées. Sa mâchoire supérieure dépassait la mâchoire inférieure. Son corps était protégé par d'épaisses écailles.

    D’autres évoluèrent vers des formes gigantesques. Le Leedsichthys, un filtreur de plancton, fait partie de cette deuxième catégorie.

    Le Leedsichthys est très certainement le plus gros poisson ayant jamais existé sur Terre. Ce géant microphage vivait au Jurassique supérieur (165 à 155 millions d’années).

    Reconstitution du Leedsichthys

    Les premiers fossiles ont été découverts à la fin des années 1880 par Alfred Leeds près de Peterborough, en Angleterre.
    Leedsichthys signifie « poisson de Leeds » en référence à ce géologue anglais.

    Jusqu'à récemment, on ne connaissait ce poisson que grâce à quelques os retrouvés en France, en Angleterre et au Chili.
    Mais, grâce à une exceptionnelle découverte, nous en savons plus sur lui.

    C’est dans une carrière d’argile à Peterborough (Grande-Bretagne) que les restes de ce poisson colossal ont été exhumés.

    Long d’au moins 15 mètres (soit 3 mètres de plus que le requin baleine, le plus gros poisson connu) et âgé de 155 millions d’années, le fossile appartient à l’espèce Leedsichthys problematicus, membre de la famille disparue des Pachycormidés. " Ce spécimen exceptionnellement bien conservé est le plus gros poisson jamais découvert ", a expliqué David Martill, paléobiologiste à l’université de Portsmouth.

    Fossile d'un membre des Pachycormidés

    Malheureusement, la queue de l’animal a été abîmée lors de l’exploitation de cette carrière.
    Certains ossements de la tête sont particulièrement énormes. La taille réelle de ce poisson avait été jusqu’à présent estimée à environ 27 m, certains pensent même qu’il pouvait dépassait les 30 m de long.
    Mais, le débat reste ouvert. En fonction de la taille estimée de la plupart des Pachycormidés, le Leedsichthys mesurait plus probablement dans les 20 m de long.
    Le Leedsichthys possédait plus de 40 000 dents qui lui servaient à filtrer l’eau de mer afin de capturer ses proies.

    On peut donc le comparer au requin pèlerin qui lui aussi possède un énorme appareil de filtrage qui lui permet de se nourrir de plancton.

    Dans le même site, des dents de Liopleurodon ont été retrouvées. Ce qui pourrait confirmer que l’un des seuls prédateurs du Leedsichthys était ce terrible pliosaure.

     

    Reconstitution par la BBC de l'attaque par un Liopleurodon d'un Leedsichthys

    Une chose est certaine, le Leedsichthys vivait bien en haute mer et non dans des rivières comme certains l’avaient pensé.

    V. Battaglia (03.2006)

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    Les plus petits requins

    Trois espèces de requins se disputent le record du plus petit requin du monde. L’incertitude vient du fait qu’il est souvent difficile d’être certain que le spécimen a atteint sa maturité sexuelle.
    Les trois candidats au titre sont le sagre elfe, le requin nain et le requin chat pygmée.

      

    Sagre elfe

    Ce requin fait partie de l’ordre des Squaliformes et de la famille des Etmopteridae. Il évolue dans une zone assez réduite de la mer des Caraïbes.

    Etmopterus perryi, mâle adulte, mesure entre 16 et 17,5 cm. Un spécimen capturé mesurait 19 cm.
    La femelle est plus grande avec une taille qui varie de 19 à 20 cm. La plus grande femelle capturée mesurait 21,2 cm.

    La femelle est ovovivipare c’est-à-dire que les œufs éclosent à l’intérieur du corps de la mère. Les embryons puisent la nourriture dans le sac vitellin.
    Elle met au monde 2 à 3 jeunes  par cycle de reproduction.

    Poissons:  Les plus petits requins

    Jeune sagre (Etmopterus virens) capturé dans des filets avec sa mère. Crédit: NOAA

    Ce petit requin, aux grands yeux fluorescents, possède une robe brune foncée ornée d’une ligne noire sur le dos. Son ventre porte des taches sombres.

    Le sagre est un requin qui évolue à de grandes profondeurs, entre 200 m et 500 m en moyenne. Mais, il peut descendre bien plus profondément.

    Sagre

    Sagre nain (Etmopterus pusillus). Crédit: NOAA

    Ses proies favorites sont les poissons abyssaux et les calmars.

    Requin nain

    Ce requin (Squaliolus laticaudus) fait partie de l’ordre des Squaliformes et de la famille des Dalatiidae.
    Il est présent dans tous les océans du monde.

    Les mâles mesurent  en moyenne 15 cm et les femelles entre 17 et 20 cm. Mais, un spécimen capturé mesurait 28 cm. Il s’agissait d’une femelle.
    Pour les mâles, le record est actuellement de 22 cm.
    Suite à cette capture, le requin nain a perdu son titre de plus petit requin du monde.

    Requin nain

    Requin nain (Squaliolus laticaudus). Crédit: NOAA

    Il se nourrit de calmars et de divers poissons qui remontent la nuit des profondeurs comme le poisson-lanterne ou le poisson-dragon.
    D’après les observations, le requin nain semble suivre la migration de cette faune des abysses entre 500 m de profondeur et environ 200 m.

    La femelle est ovovivipare.

    Requin chat pygmée

    Eridacnis radcliffei fait partie de l’ordre des Carcharhiniformes et de la famille des Proscylliidae.
    On le trouve dans l’ouest de l’océan  Indopacifique, de la Tanzanie aux Philippines.

    C’est le troisième candidat pour le titre puisque les mâles mesurent entre 18 et 19 cm. Les femelles sexuellement mâtures mesurent entre 15 et 16 cm.
    Mais, un mâle capturé mesurait 23 cm tandis qu’une femelle atteignait 24 cm.

    Le requin chat pygmée se nourrit de petits poissons, de crustacés et de calmars. Il peut descendre à plus de 700 m de profondeur.

    Sa robe est brun foncé avec des marques noires sur les nageoires dorsales.

    La femelle est ovovivipare.

    V.Battaglia (16.01.2010

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    Prédateurs des Abysses

     

    Découverte des Fonds Marins

     

    Les mers et les océans couvrent plus de 80% de la surface du globe.
    Pourtant, on connaît mieux la Lune que les abysses. Dans les grands fonds sous-marins vit un bestiaire étonnant et redoutable encore méconnu.
    Dans ce monde du silence où la lumière ne passe jamais, une guerre sans merci est ouverte.

     

    La science n’y croyait pas

    Jusqu’au début du 20e siècle, tous les scientifiques s’accordaient à dire que nulle vie n’était possible dans les grands fonds océaniques.
    En 1841, E.Forbes affirme : » au-delà de 550 mètres, s’étend le grand « nulle-part » océanique, un immense enfer liquide aussi désert que l’espace intersidéral.

    20 ans plus tard, des vers sont remontés de fonds de 1 800 mètres.
    Dès cet instant, la chasse a commencé. On a découvert des poissons monstrueux, des invertébrés déguisés en végétaux et des êtres étranges venus de la préhistoire.

    poisson dragon

    Idiacanthus atlanticus. Photo Robin McPhee. oceans.gov.au

    Cependant, la partie des océans située en dessous de 2 000 mètres représente 60% de la superficie totale de la planète.
    Malgré le progrès technologique, nous sommes encore loin d’avoir tout découvert.

    Un enfer liquide

    Plus on descend, plus la température chute rapidement. Au-delà de 1000 m, elle chute au-dessous de 4°C. Elle se stabilise à 2°C environ en dessous de 2000 mètres.
    La pression, elle, augmente. A 10 000 mètres, elle atteint 1 tonne/cm².
    En dessous de 3 000 mètres, la lumière ne passe plus. Alors, dans des conditions aussi inhospitalières, comment la vie a-t-elle pu se développer ?

    Une lutte incessante

    A plus de 10 Km sous la surface, la vie est là. Pour ne pas être écrasés par la pression, les animaux des grands fonds ont éliminé de leurs corps les cavités remplies de gaz compressible, au profit d’organes pleins d’eau, indéformables.

    Poisson des abysses

    Posséder une gueule démesurée est un atout dans cet environnement. (capture d'écran la Planète bleue)

    Faute de lumière, on ne trouve ni algue, ni phytoplancton en dessous de 300 mètres. La faune récolte les miettes du festin des espèces de la surface.

    Cadavres, débris végétaux, particules organiques s’enfoncent dans les profondeurs. Grâce à cette aumône, la vie peut se maintenir. Les uns se nourrissent de ces débris, les autres dévorent les premiers.

    Jusqu’à 3 000 mètres environ règnent d’étranges animaux. La plupart se distinguent par des gueules monstrueuses munies de dents acérées.

    poisson abysse

    Anoplogaster cornuta. © N.Wu

    Pourtant, tous ces monstres sont des nains qui ne dépassent pas une dizaine de centimètres. En effet, dans cette zone intermédiaire, l’évolution semble avoir favorisé les petites tailles.

    Les géants des abysses

    C’est à partir de 4 000 mètres que l’on entre vraiment dans le désert abyssal. Pourtant, les espèces qui y vivent sont d’une taille bien plus impressionnante.
    Des requins inconnus qui atteignent 7 m ont été filmés à 4 500 m.

    L’insaisissable calmar géant que l’on ne connaît que par des cadavres retrouvés à la surface vit certainement à de grandes profondeurs. Quelle taille ces mystérieux prédateurs peuvent-ils atteindre ?

    calmar géant

    Un calmar géant. Photo prise le 22 février 2007/REUTERS/Ministère néo-zélandais de la Pêche/Handout / Reuters

    Les dépouilles les plus grandes mesuraient une vingtaine de mètres. Mais les cicatrices laissées sur les cachalots démontrent que certains de ces monstres atteindraient des tailles bien plus imposantes.

    Un cachalot peut mesurer jusqu'à 20 m pour 70 tonnes. Il chasse en grande profondeur. Il semble être le seul à oser s’attaquer au calmar géant.

    cachalot

    Cachalot. By Fboosman . (Blog de l'auteur)

    On imagine l’intensité des combats. Certains cachalots harponnés portaient encore les stigmates de la lutte : des fragments d’énormes tentacules encore fixés sur le corps. Malheureusement, aucun calmar géant n’a été observé vivant à cette profondeur.

    D’autres redoutables prédateurs

    Si les calmars géants nous fascinent depuis longtemps, il existe d’autres prédateurs tout aussi passionnants.
    Les grands fonds sont le terrain de chasse favori de la baudroie. Elle utilise un incroyable stratagème de chasse. A demi enfouie dans le sable, elle reste à l’affût. Pour attirer ses proies, elle agite un leurre, un rayon souple de sa nageoire dorsale, implanté entre les yeux.
    Puissants prédateurs des abysses, murènes, congres et mérous sont également redoutables.

     

    Photos © dinosoria.com

    Des oasis inattendues

    Au milieu des étendues abyssales où la vie est rare, se trouvent des oasis grouillantes d’espèces. En effet, au voisinage des sources hydrothermales d'une température de 350°C, vivent d’étranges espèces quasiment inconnues.

    On a recensé plus de 300 espèces. Curieusement, ce sont dans les zones les plus hostiles, autour de ces sources à haute température, que prospèrent ces animaux. C'est en 1977 que le géologue John Corliss découvre ces énormes cheminées dont certaines font plus de 20 m. Elles ont été baptisées "hot vents" (sources chaudes ou fumeurs noirs).

     

    Sources hydrothermales et faune. (captures d'écran la Planète bleue)

    C'est en l'an 2000 que les scientifiques ont appris que ces sources apparaissent sur les dorsales océaniques (reliefs où s'écartent les plaques tectoniques ce qui laisse affleurer le magma incandescent).

    Ce liquide hydrothermal est saturé de microorganismes qui nourrissent toute une chaîne alimentaire. On y trouve des vers géants de 2 m de long, des poissons ou des crustacés.

    Cette eau est lourdement toxique et pourtant la faune semble s'y complaire.

    Des mystères non résolus

    Découvertes depuis seulement 25 ans, ces oasis gorgées de chaleur et d’hydrogène sulfuré restent mystérieuses ainsi que la faune qui les habite.
    Il est très difficile d’observer la vie à une telle profondeur. Peu de sous-marins de recherche sont capables de descendre au-delà de 2000 mètres.

    Les chercheurs ont calculé que ces sources ne restaient en activité que 6 ans en moyenne. Chaque zone thermale est éloignée de l'autre de plusieurs centaines voire de milliers de kilomètres. Dans ce cas, comment la vie a t-elle pu se développer dans un environnement aussi éphémère ?

    Il faudra sans doute attendre l'expédition prévue en mars 2004 pour en savoir plus.

     

    Le Tunicier vit dans les abysses. Son énorme capuchon se referme quand une proie passe à sa portée (captures d'écran la Planète bleue)

    Jusqu'à présent, on pensait que la vie en profondeur datait de 400 à 350 millions d'années. Mais ces animaux ne sont pas des fossiles vivants inchangés depuis l'ère primaire. Les vers Riftia sont apparus au crétacé moyen (100 millions d'années environ) alors que d'autres espèces datent d'à peine 10 millions d'années.

    On peut donc en conclure que ce milieu a connu des extinctions et des recolonisations.

    Ces sources seraient-elles à l'origine de la vie sur Terre ?

    Un enjeu primordial

    La découverte de ces sources chaudes prouve que la vie peut se développer sans lumière et dans des conditions extrèmes.

    Sternoptyx

    Sternoptyx Capture d'écran © La planète bleue 2004 BBC

    Cela modifie totalement notre vision de la vie extraterrestre. En effet, on sait maintenant que la vie peut exister sous d'autres formes et dans un environnement totalement opposé au nôtre.
    On peut donc envisager la vie dans l'univers d'une manière différente. Il est fort probable que dans les années à venir la réalité dépassera la fiction.

    V.Battaglia (01. 2004

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    Requin du Groenland

    Parmi les requins, le requin du Groenland  (Somniosus microcephalus)  ou laimargue du Groenland est  l’un des requins qui vit en eau froide.
    Le requin du Groenland fait partie des plus gros requins parmi les Squaliformes avec une taille qui peut dépasser 7 m de long.

    Le laimargue du Groenland est très méconnu. Les nombreux rapports scientifiques attendus permettront d'en apprendre davantage sur ses habitudes de vie.

     

    Les requins d’eau froide

    Ces requins peuplent des eaux dont la température ne dépasse pas 10°C. Nombre d’entre eux vivent à proximité des zones arctique et antarctique.
    D’autres évoluent dans les profondeurs glacées des régions tempérées et tropicales.

    Une espèce, le pailona commun, également appelé requin du Portugal (Centroscymnus coelolepis) a été pêché à 1 500 m de profondeur.
    Le laimargue du Groenland a été signalé sous la banquise polaire.

    requin du Groenland

    By JLplusAL . Licence

    Il ne faut pas croire que ces requins sont des exceptions. En effet, le requin griset évolue fréquemment à 30 m de profondeur, près de Vancouver, là où la température de l’eau n’excède pas 6°C.
    Le requin plat-nez (Notorynchus cepedianus) est également  largement répandu dans les eaux froides.

    Portrait du requin du Groenland

    Ce requin est principalement présent dans l’Atlantique nord, des côtes de la Nouvelle Angleterre et du Canada aux eaux scandinaves.
    Il évolue de 150 m à 1 200 m environ. On l’a déjà observé à 2200 m de profondeur près des côtes de Georgie.
    Il affectionne une eau dont la température varie de 1 à 12 °C.

    requin groenland

    By JLplusAL . Licence

    C’est un requin de 2 à 4 m de long en moyenne mais qui peut dépasser 7 m. Le poids varie de 700 kg à 1 t.
    C’est un requin au corps cylindrique, au museau court et arrondi.

    La femelle est ovovivipare. Elle peut mettre au monde jusqu’à 10 petits. L’accouplement n’a jamais pu être observé.

    Leur longévité est inconnue. Certains scientifiques pensent qu’ils peuvent vivre plus de 100 ans en se basant sur la croissance très lente des individus.

    Il semble solitaire d’après les observations en dehors des périodes de reproduction. Il y a également des rassemblements d’individus près des zones de pêche industrielle.

    En apparence assez lent, il est cependant capable d’attaques rapides. Il se nourrit de poissons, de calmars mais également de mammifères marins comme les phoques.

    requin groenland

    By JLplusAL . Licence

    Commercialement, ce requin n’a pas vraiment de valeur car sa chair est toxique. Les Inuits chassent ce requin pour ses dents qui servent dans la fabrication de couteaux.
    Il est également chassé localement pour l’huile contenue dans son foie et le squalène.

    A moins d’être harcelé, le requin du Groenland n’est pas agressif vis-à-vis de l’Homme.

    La population globale est inconnue mais est en déclin. Plusieurs facteurs sont liés à cette extinction progressive : la pêche dont il fait l’objet et la pollution.

    En janvier 2006, un individu a été pêché dans le Saguenay au Canada. Ce requin résidait depuis plusieurs années dans le fleuve Saint-Laurent. L'autopsie a révélé que ce requin était contaminé au mercure. (Ref: Radio Canada)

    L'espèce est inscrite sur la Liste rouge de l'IUCN comme en danger d'extinction.

    Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Chondrichthyes. Squaliformes. Somnosidae. Somniosus

    V.Battaglia (13.01.2008

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    Anguille électrique

     

    Couramment appelé anguille électrique, le gymnote (Electrophorus electricus)  n’est pas une anguille mais un poisson électrique.

     

    Cependant, il est vrai que l’apparence du gymnote est très proche de celle d’une anguille. Selon les auteurs, l’anguille électrique est classée dans la famille des Electrophoridae ou dans celle des Gymnoptidae.

     

    Portrait du gymnote

    Ce poisson, au profil reptilien, peut mesurer jusqu’à 2,50 m et peser jusqu’à 20 kg Son apparence est assez peu engageante avec son long corps longiligne et sa grande bouche légèrement aplatie.
    C’est dans la partie postérieure du corps que se situent les organes électriques.

    Anguille electrique

    Anguille électrique. By chrisbb@prodigy.net . (Blog de l'auteur)

    La couleur varie du gris au brunâtre et même noirâtre. La partie ventrale antérieure est jaunâtre.
    Les Espagnols  surnomment le gymnote « tremblador » en référence aux générateurs qui sont formés d’une masse gélatineuse tremblotante.
    La peau épaisse est gluante. Elle sert de couche protectrice et protège également ce poisson de ses propres décharges électriques.

    L’anguille électrique apprécie les fonds boueux des fleuves et parfois des marais. Ils peuvent survivre sans problème dans une eau peu oxygénée. L’espèce vit en Amérique du Sud, dans le bassin de l’Amazone ainsi que dans l’Orénoque.

    anguille électrique

    Une anguille électrique peut étourdir un grand mammifère. By skpy

    Le gymnote remonte régulièrement à la surface pour respirer ; c’est ce qui lui permet de supporter des eaux très peu oxygénées.

    L’anguille électrique a peu de prédateurs car une bonne décharge suffit en général à décourager les intrus.

    Les organes électriques

    Ce poisson dispose d’organes spécialement conçus pour produire un courant qui peut atteindre 800 volts.
    Le développement de ces organes s’effectue rapidement après la naissance. La masse gélatineuse est séparée en plusieurs compartiments formés par de nombreuses parois fibreuses. Ces générateurs sont répartis sur les cinq sixièmes du corps par paire de part et d’autre de la colonne vertébrale. Ils représentent environ le tiers du poids total du poisson.
    L’organe électrique contient environ 500 000 électroplaques, reliées à la moelle épinière et commandées par un centre situé dans le bulbe rachidien.
    Quand le gymnote se repose, il est inoffensif. Par contre, dès qu’il bouge, les électroplaques entrent en action en émettant un courant électrique sous forme  de décharges se répétant 150 fois par heure environ.

    anguille électrique

    By Joachim S.Müller

    Une décharge peut tuer instantanément un poisson  et il peut étourdir un grand mammifère. Un homme résiste à une forte décharge mais cela devient dangereux s’il en reçoit plusieurs.

    Ce courant électrique sert au gymnote pour chasser ses proies. Il peut ainsi tuer les amphibiens et poissons qui constituent son menu.
    En principe, le gymnote se contente d’étourdir sa proie avant de l’avaler en ouvrant grand la bouche.
    Les juvéniles consomment surtout des crevettes et de petits invertébrés.

    anguille électrique

    By Joachim S.Müller

    La décharge électrique sert également d’arme défensive. Enfin, on a constaté que ces poissons émettaient des décharges de faible voltage pour s’orienter.
    Ces poissons n’ont pas une bonne vue. Ce sont des animaux nocturnes qui évoluent dans des eaux très boueuses.
    La charge positive se situe près de la tête alors que la charge négative se situe à l’extrémité de la queue. En ondulant son long corps, l’animal a ainsi, grâce à cette polarité, une parfaite identification de son environnement et créé une sorte de champ électrique.

    L’utilisation des organes électriques a été longuement étudiée par les chercheurs. Ces derniers ont établi qu’ils servaient au moment de la reproduction pour trouver un partenaire.

    Reproduction de l’anguille électrique

    Ces poissons se reproduisent pendant la saison sèche. Le mâle construit un nid avec principalement des plantes aquatiques. Il défend farouchement ses œufs ainsi que les alevins.

    On a comptabilisé jusqu’à 17 000 œufs dans un nid.

    anguille électrique

    Une anguille électrique est dangereuse plusieurs heures après sa mort. Licence

    En liberté, la longévité du gymnote est inconnue. En captivité, le mâle vit entre 10 et 15 ans et la femelle entre 12 et 22 ans.

    Economiquement parlant, l’anguille électrique n’a que peu de valeur. Elle est mangée par les populations locales mais avec précaution car une décharge électrique peut se produire jusqu’à 8 h après la mort de l’animal.
    Si ce poisson n’a aucune valeur marchande, par contre il intéresse beaucoup les scientifiques  et a été pendant longtemps un sujet d’étude.

    V.Battaglia (1.12.2007

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