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    Dragon de mer

     

    Le dragon de mer ressemble beaucoup à l’hippocampe. Il existe deux espèces de poissons appelées communément « dragon de mer ». Il s’agit du dragon de mer commun  ou dragon de mer phylloptère (Phyllopteryx taeniolatus) et le dragon de mer feuillu ou hippocampe feuille (Phycodurus eques).
    Les deux espèces sont originaires d’Australie.

     

    Dragon de mer commun

    Ce poisson mesure jusqu’à 45 cm. Sa principale arme défensive est le camouflage. Sa superbe robe est ornée de couleurs vives très variables.
    Ce dragon évolue le long des côtes du Sud de l’Australie et de la Tasmanie. Il apprécie les zones littorales peu profondes, dans des endroits calmes où les plantes marines et les algues abondent.
    Camouflé au milieu de la végétation, il peut se protéger des prédateurs mais également guetter ses proies.

    Dragon de mer

    Dragon de mer (Phyllopteryx taeniolatus). © dinosoria.com

    Contrairement aux hippocampes, le dragon de mer ne possède pas une queue préhensile. Il s’en sert essentiellement comme gouvernail.
    Sans queue préhensile, le poisson ne peut s’accrocher à des végétaux pour lutter contre des courants violents quand des tempêtes surgissent. C’est ce qui explique que l’on observe souvent des dragons morts sur les plages.

    Mâle et femelle portent des ailettes le long du corps, très utiles pour le camouflage.

    Dragon de mer

    Le dragon de mer possède des ailettes d'une grande beauté. © dinosoria.com

    Pour survivre, certaines conditions sont indispensables. La température de l’eau doit se situer entre 12 et 23°C. 
    Il évolue à une profondeur qui n’excède jamais 50 m et d’une manière générale surtout à environ 10 m de profondeur.

    Animal solitaire, le dragon de mer nage très lentement au moyen de ses seules nageoires dorsales et ventrales. Il ne possède pas de nageoire caudale et possède des nageoires anales très réduites.
    Les plaques osseuses qui recouvrent son corps limitent d’autant sa mobilité.

    Dragon de mer

    Comme l'hippocampe, le dragon de mer nage lentement. © dinosoria.com

    Dépourvu de dents, comme les hippocampes, il se nourrit par succion essentiellement de crevettes et de larves.

    Dragon de mer feuillu

    Le mode de vie de cette espèce est identique à celui du dragon de mer commun. L’hippocampe feuille évolue à faible profondeur près des côtes du sud et de l'ouest de l'Australie.

    Il se différencie de son cousin par de longues protubérances en forme de végétaux qui lui servent de camouflage.

    Dragon de mer feuilu

    Dragon de mer feuillu (Phycodurus eques). By lecates

    Il peut changer de couleur et passer du vert, au jaune ou même au rouge.

    Sa taille n’excède pas 45 cm de long. Malgré une apparente immobilité, il se déplace malgré tout à plusieurs centaines de mètres dans un périmètre bien défini.

    Hippocampe feuille

    Hippocampe feuille en aquarium. By CorruptKitten

    Il se nourrit par succion de crevettes et de petits poissons.

    Reproduction

    La reproduction est identique pour les deux espèces.

    Comme pour les hippocampes, la femelle transmet au mâle sa ponte. Par contre, contrairement aux hippocampes, le mâle incube les œufs sous la queue et non dans la poche ventrale.

    Dragon de mer

    Le mâle dragon de mer incube les oeufs sous la queue. By Tim Sheerman-Chase

    La femelle dépose, à l’aide d’un tube, les œufs qui se fixent sur une plaque incubatrice, située sur la queue.
    C’est cette plaque qui leur fournit l’oxygène indispensable.

    Il n’y a qu’une seule ponte annuelle qui comprend 250 à 300 œufs.

    Dragon de mer

    Le dragon de mer feuillu peut changer de couleur. By lecates

    L’incubation dure 8 à 9 semaines  A leur naissance, les jeunes sont déjà bien formés et indépendants. Ils se nourrissent de zooplancton. Moins de 80% d’entre  eux survivront aux différents dangers. Leur principal prédateur est l’anémone de mer.

    Protection du dragon de mer

    Les deux espèces sont protégées car très vulnérables. Plusieurs menaces pèsent sur elles.

    Le dragon de mer fait l’objet d’un trafic à destination des aquariophiles fortunés ou à destination de l’Asie pour terminer comme ingrédient dans des remèdes soi-disant médicinaux.

    Dragon de mer feuillu

    Les dragons de mer sont protégés car très vulnérables. By sarahheiman

    Très lents et sans défense, les plongeurs n’ont aucun mal à les récupérer pour en faire des bibelots pour touristes. Ils sont séchés puis enduits d’une couche argentée ou dorée.

    V. Battaglia (15.11.2009)

     

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    Discus

     

    Depuis leur première collecte en 1933, l’acclimatation et la reproduction des discus ont été l’ambition de nombreux aquariophiles.
    Symphysodon aequifasciatus est sans conteste le roi des poissons d’aquarium. Pourtant, ce poisson qui a la réputation d’être idéal réclame en réalité des soins attentifs. On n’achète pas un discus comme on achète un guppy.
    Le discus n’est pas un poisson pour néophyte. Une bonne expérience est requise pour maintenir dans de bonnes conditions celui que l’on surnomme le « Pompadour » des aquariums.

     

    Le discus dans son habitat naturel

    Les deux espèces de Symphysodon sont originaires du bassin de l’Amazone. Ce magnifique poisson, assez fragile, porte très bien son nom car il a la forme d’un disque presque parfait.
    C’est pourquoi les disques, ou discus, sont très recherchés des aquariophiles pour leur forme originale et leurs splendides couleurs.

    Le disque vert (Symphysodon aequifasciata) vit dans l’Amazone près de Santarem.
    Le disque « vrai » ou « Pompadour » vit exclusivement dans le Rio Negro. Il y recherche les zones calmes, riches en végétation telles que baies ou bras morts.

    Symphysodon aequifasciatus

    Symphysodon aequifasciatus. By Adilson Borszcz

    Les discus ressemblent beaucoup aux scalaires, autres poissons communs en aquarium, ce qui est normal puisqu’ils fréquentent des milieux analogues.

    La taille des discus varie de 15 à 20 cm.

    En liberté, leur couleur varie avec l’âge et devient de plus en plus bariolée. Les discus fréquentent les eaux calmes, riches en plantes aquatiques. Ils se nourrissent surtout d’insectes, de larves et de vers.

    Discus

    Le discus est originaire du bassin de l’Amazone. By Brian Gratwicke

    La femelle, ovipare, pond ses œufs en rangées régulières sur une large feuille ou sur une pierre plate, soigneusement nettoyée au préalable par le couple.
    Ensuite le mâle les féconde, puis les parents « couvent » en se relayant pour brasser l’eau de leurs nageoires afin d’assurer autour des œufs un renouvellement constant d’oxygène.

    Le discus : un commerce juteux

    Les éleveurs ont obtenu des mutations spectaculaires à partir de sujets sauvages. Depuis une quinzaine d’années, toutes sortes de couleurs sont apparues.
    Les poissons disponibles dans le commerce proviennent de l’élevage, asiatiques dans la majeure partie des cas.

    L’engouement des amateurs a permis le développement de l’élevage intensif en Malaisie, Indonésie, Thaïlande et à Singapour.

    Discus

    Les couleurs du discus vendu au public ne sont pas naturelles. By Ronnie Pitman

    Mais des excès ont été commis. En effet, pour accélérer la croissance et satisfaire les demandes, les éleveurs ont usé d’hormones. De plus, des colorants ont été additionnés à la nourriture pour accentuer les couleurs.

    On en voit encore les effets aujourd’hui sur certains spécimens issus d’élevages peu scrupuleux. Les discus perdent leurs couleurs en quelques semaines et restent de petites tailles.

    Cette demande excessive a provoqué d’autres problèmes. Les élevages ne sont pas toujours aux normes. Des maladies sont apparues dont la terrible peste du discus.

    Aujourd’hui, la rigueur est de mise du fait de la concurrence et des critères qualitatifs sont exigés par les importateurs.

    Le discus en aquarium

    Les discus ont besoin d’un aquarium spacieux, abondamment planté et pourvu de nombreuses cachettes.
    La plantation doit être éparse, complétée avec des racines de tourbière. Ce poisson apprécie de larges espaces libres pour nager et une lumière atténuée par un lit de plantes flottantes.

    Une cuve de 150 sur 50 X 60 cm (environ 400 litres) est un bon choix pour maintenir 5 ou 6 discus adultes.

    Le discus exige une eau irréprochable. La température doit être relativement élevée (27 à 28° C) et la dureté assez faible.
    L’eau est la clé de la réussite de la maintenance et donc de la reproduction du discus.

    Symphysodon aequifasciatus

    Les discus ont besoin d’un aquarium spacieux. By Paul Stainthorp

    L’utilisation d’un osmoseur est indispensable car le pH doit être de 6 et la dureté de l’eau inférieure à 10°f.
    Il faut donc couper l’eau du robinet avec une eau adoucie artificiellement. Le passage sur un osmoseur est une technique bon marché.

    La dureté de l’eau doit être de l’ordre de 5 à 10°f. La mesure de la conductivité est plus fiable pour mesurer la dureté. Sa valeur optimale doit tourner aux alentours de 100 microsiemens/cm.
    Un conductivimètre électronique affiche avec précision cette mesure.

    Les changements d’eau doivent intervenir le plus souvent possible et en petite quantité (15% toutes les semaines).

    Discus

    Le discus ne peut cohabiter avec la plupart des espèces communautaires vendues dans le commerce. © dinosoria.com

    La filtration de l’aquarium doit être efficace mais pas brutale. Il ne faut pas que les courants soient trop forts.

    Une aération est parfois nécessaire si les poissons semblent souffrir d’un manque d’oxygène.

    Ce poisson ne peut cohabiter avec la plupart des espèces communautaires vendues dans le commerce.
    Ce poisson très paisible devient territorial pendant le frai.

    Reproduction du discus

    L’installation de plusieurs cuves est impérative. Le couple doit être installé dans un aquarium possédant des conditions d’eau identiques à celles de l’aquarium d’origine.

    Il ne doit comporter aucun décor, juste un support de ponte en terre cuite, disponible dans le commerce. Un pot de fleurs retourné peut faire l’affaire.

    Le nourrissage est primordial pour stimuler la ponte. Il faut distribuer de petites quantités quotidiennes d’aliments riches en protéines (mixture à base de cœur de bœuf, de poisson haché, de céréales …)

    • Température de l’eau : 30°C
    • pH : entre 5 et 6
    • Dureté totale : 1 à 3°F
    • Dureté carbonatée : 0,5 à 1,5°F
    • Conductivité stabilisée entre 80 et 120 µs/cm

    L’éclosion a lieu au bout de 60 heures. Le couple mâchonne les œufs pour faire éclater la coquille. Ils placent ensuite les larves sur le support.

    Discus

    La reproduction du discus en aquarium est délicate. By batra3x

    Six jours après la ponte, les larves se détachent et commencent à nager. Durant cette période, le corps des parents se couvre d’un mucus nourricier. Les alevins se nourrissent de cette sécrétion durant parfois plus de deux semaines.

    Il faut ensuite donner des nauplius d’artémias pendant une dizaine de jours, avant de prélever les alevins et de les faire grandir dans un bac à part.

    La reproduction du discus en aquarium est délicate et beaucoup de déboires sont à prévoir lors des premières pontes.

    V.Battaglia (29.09.2005)

     

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    Demoiselles

     

    Il est difficile d’imaginer un récif de corail sans ces petits poissons aux multiples couleurs. Il s’agit des demoiselles (Dascyllus sp. et Chromis sp.). Ces poissons, qui virevoltent et se camouflent dans les massifs de coraux branchus, sont bien connus des plongeurs en mer Rouge.
    Plusieurs espèces de demoiselles sont également appréciées en aquariophilie bien que leur entretien nécessite des précautions parfois contraignantes.

     

    Portrait des Demoiselles

    Très proches parentes des poissons-clowns, les demoiselles sont des petits Pomacentridés dont la vie est étroitement liée au récif de corail, et plus particulièrement aux coraux branchus du genre Acropora.

    demoiselle bleu-vert

    Demoiselles à queue blanche et des demoiselles bleu-vert. Mariana Islands, Guam. David Burdick. NOAA Photo Library

    Toutefois, cette liaison n'est ni une symbiose, ni une dépendance alimentaire, car ces poissons se nourrissent exclusivement de plancton. 
    Si on peut admirer une multitude de demoiselles virevoltant à proximité immédiate d'un massif de coraux, c’est simplement parce que ces petits poissons sont incapables d'échapper à un prédateur autrement qu'en se cachant.
    L'entrelacs inextricable des branches d'acropores leur procure la meilleure des cachettes possibles.

    Demoiselle des mollusques

    Demoiselle des mollusques (Pomacentrus moluccensis). By Paul Asman and Jill Lenoble

    II est d'ailleurs étonnant d'observer la vitesse à laquelle la troupe entière se réfugie dans son abri au moindre danger, alors qu'une seconde plus tôt elle s'agitait sans le moindre souci au-dessus des madrépores !

    De plus, en fonction de leur âge et de leur taille, le choix de l’abri varie. Cette particularité est surtout vraie pour les demoiselles du genre Chromis, mais aussi certains Dascyllus.

    Demoiselles. Dascylus sp.

    De jeunes Dascylus rassemblés pour une meilleure protection. By Doctor kb

    Les plus petites demoiselles choisissent les jeunes madrépores aux fines branches très serrées offrant une retraite inexpugnable ; les adultes évoluant au-dessus de coraux beaucoup plus développés.

    Certaines jeunes demoiselles, et notamment le dascylle à trois taches (Dascyllus trimaculatus), préfèrent vivre en sécurité dans les anémones symbiotiques des amphiprions (poissons-clowns).

    Demoiselle a trois taches et un poisson clown

    Une jeune demoiselle à trois taches cachée dans une anémone en compagnie d'un poisson-clown de Clark. By Nemo's great uncle

    On ignore l'intérêt qu'y trouve l'anémone, puisque le poisson ne jouer le rôle de défenseur en cas d’agression. Sans doute l'anémone profite-t-elle des reliefs des repas de la jeune demoiselle, comme elle profite aussi de ceux du poisson-clown.
    La grande majorité des espèces vivent dans L'Indo-Pacifique et la mer Rouge, l'Atlantique tropical étant plus pauvre.

    La demoiselle bleu-vert (Chromis viridis) et Demoiselle à queue jaune (Chrysiptera parasema)

    Dans son habitat naturel, la demoiselle bleu-vert vit en bancs à proximité des coraux branchus, depuis les eaux superficielles des lagons jusqu'à une profondeur de 10 à 15 m.

    Cette demoiselle mesure environ 9 cm et évolue en mer Rouge, dans l’océan Indien et Pacifique occidental.

    Chromis viridis

    Chromis viridis. By Paul Asman and Jill Lenoble

    Ses relations intra- et interspécifiques sont excellentes. Il se sent bien dans un aquarium marin peuplé de petites espèces. 
    Mais, si on ne dispose pas d’un grand aquarium, il ne faut pas introduire un groupe de plus de 2 ou 3 demoiselles.
    Le manque d’espace provoque des conflits et rapidement un couple dominant restera seul après avoir éliminé ses congénères.

    Il est peu exigeant et apprécie des retraites où il se replie en cas de danger. Des tubifex, des artémias, des daphnies, des larves de chironome, des cyclops et autres petits crustacés forment ses repas.

    Demoiselle à queue jaune

    Demoiselle à queue jaune. By Nemo's Great uncle

    Un bac de 200 litres minimum est indispensable car dans un aquarium trop petit, les mâles peuvent se tuer à l'occasion de conflits territoriaux.

    La demoiselle à queue jaune ou demoiselle à queue dorée mesure environ 7 cm. Elle est légèrement agressive. En liberté, elle vit en groupe dans les lagons. L'idéal est de placer un couple dans un aquarium de 100 litres agrémenté de roches, d'algues et d'invertébrés.

    Chrysiptera parasema

    Demoiselle à queue jaune. By Lucas Thompson

    La reproduction est impossible pour les deux espèces car on ne sait pas nourrir les larves et les alevins de façon adéquate.

    Demoiselle bleue (Chrysiptera cyanea)

    Ce petit poisson de 8 cm est très résistant et convient bien aux aquariophiles débutants. Il est territorial et souvent belliqueux mais ses attaques ne sont pas mortelles. Cette espèce est également baptisée diable bleu.

    Chrysiptera cyanea

    Chrysiptera cyanea. By Cadmanof50s

    Il apprécie un aquarium lui proposant de nombreuses cachettes, de préférence au sein de coraux branchus très ramifiés.

    L’éclairage puissant permet le développement abondant d'algues filamenteuses qui sont broutées par ce poisson omnivore. Il s'acclimate très vite aux conditions de vie en aquarium, acceptant volontiers des néréis, des tubifex, des artémias, des larves de chironome et de la chair de moule qu'elle soit crue ou cuite. Des distributions de salade et d'épinard complètent les repas.

    Demoiselle bleue

    Demoiselle bleue. By Brian Gratwicke

    La ponte s'obtient facilement dans un aquarium assez spacieux. Elle se déroule sur une pierre préalablement nettoyée. L'incubation dure de 2 à 3 jours à une température de 24 à 26°C. Au cours de cette période, l'agressivité augmente considérablement. Cependant, on ne sait toujours pas nourrir les larves et alevins, qui meurent rapidement.

    La couleur de cette espèce subit des modifications en fonction du sexe et de le la répartition géographique. Certains sujets sont entièrement bleus, d'autres sont bleus avec une large tache jaune ventrale ou dorsale. 
    Le mâle arbore une nageoire caudale orangée, alors qu'elle est toujours bleue chez la femelle.

    Demoiselle à queue blanche (Dascyllus aruanus)

    Cette espèce qui mesure environ 8 cm est également appelée demoiselle à trois bandes noires. Elle est originaire de la mer Rouge et de l’océan Indo-Pacifique.

    Cette demoiselle est paisible et grégaire. Elle peut évoluer dans un aquarium de 80 à 100 litres contenant des invertébrés.

    Si vous disposez d’un aquarium spacieux, de plus de 100 litres, il vous est possible d'élever un petit banc de cette espèce.

    Dascyllus aruanus

    Dascyllus aruanus et Chaetodon kleinii. By Paul Asman and Jill Lenoble

    L'acclimatation et l'élevage de juvéniles ne posent aucun problème. En cas de danger, tout ce petit monde cherche rapidement une retraite parmi les éléments du décor composé de coraux branchus. Toutes les proies et les aliments inertes conviennent pour alimenter cette espèce. Ses relations intra- et interspécifiques sont bonnes.

    Demoiselle à queue blanche

    Demoiselle à queue blanche en Mer Rouge. By Derek Keats

    Lorsque les conditions sont favorables, ce poisson pond facilement en aquarium. Malheureusement, comme pour les autres demoiselles, l'entreprise tourne vite à l'échec, faute d'une nourriture adéquate pour les alevins.

    Dans son habitat naturel, cette espèce se dissimule très rapidement dans les anfractuosités en cas de danger et recherche les eaux abritées et calmes. Grégaires, les jeunes vivent en grands groupes tandis que les adultes, souvent accouplés, ont plutôt tendance à vivre à l’écart.

    De ce fait, à moins de disposer d'un grand bac d'invertébrés d'au moins 1 000 litres dans lequel les groupes peuvent se séparer sans s'entretuer, on n'introduira pas plus de 2 ou 3 poissons dans l'aquarium.

    Dascyllus à trois taches (Dascyllus trimaculus)

    Cette espèce est également appelée demoiselle à trois points. En liberté, elle peut atteindre 14 cm, mais dépasse rarement les 10 cm en aquarium.
    On confond souvent cette espèce avec la demoiselle à trois points (Pomacentrus tripunctatus) qui possède une tache noire au pédoncule caudal.

    Dascyllus trimaculus

    Jeune Dascyllus trimaculus. By richard ling

    Un aquarium de 100 litres peut accueillir un couple. Un éclairage puissant doit permettre un développement vigoureux des algues. Des repas légers, mais fréquents, sont souhaitables. Le dascyllus à trois points s'alimente sans difficulté avec de la moule crue ou cuite, de petits morceaux de poisson, des crevettes et des tubifex lyophilisés et des artémias. L'agressivité, faible chez les jeunes qui sont grégaires, augmente avec l'âge. La longévité moyenne en aquarium est de 10 ans.

    Là encore, la reproduction est un échec car les tout petits alevins meurent en quelques jours, faute de nourriture adéquate.

    Le dascyllus à trois points fréquente les lagons et les abords des récifs, à des profondeurs variant de 1 à plus de 50 m. Les spécimens juvéniles sont souvent associés à des anémones qu'ils partagent avec les Amphiprion, alors que les adultes recherchent les cachettes offertes par les madrépores branchus.

    V.Battaglia (29.10.2006). M.à.J 07.2012

     

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    Congre
     

    Egalement appelé anguille de mer, le congre (Conger conger) hante les vieilles épaves et les fonds rocheux. Comme sa cousine la murène, le congre d'Europe a une mauvaise réputation. Il est vrai que la morsure de ce poisson est redoutable. Certains pêcheurs ont perdu plusieurs doigts en voulant retirer un congre pris dans leurs filets.

     

     

    Portrait du congre

    La mauvaise image du congre est avant tout due à sa forme un peu reptilienne, à ses gros yeux menaçants et à la méconnaissance de son comportement.

    Ce poisson possède des mœurs nocturnes ce qui le rend difficile à étudier.

    Le congre ressemble un peu à une anguille mais en diffère par sa peau, entièrement nue et sans aucune écaille, et surtout à ses très grands yeux révélant une existence dans les profondeurs. En effet, ce poisson qui peut atteindre 3 m de long et peser jusqu'à 110 kg affectionne les profondeurs entre 150 et 200 m. Il descend à des profondeurs beaucoup plus importantes pour la reproduction.

    congre d'Europe

    Congre (Conger conger). By West Brom4ever

     

    La femelle est beaucoup plus grande que le mâle. Elle mesure en moyenne de 1,50 à 2,20 m alors que le mâle a une taille moyenne de 1,25 m.

    On peut l’observer hanter les épaves qui abritent de nombreux poissons donc un garde-manger pour notre prédateur.

    La journée, il se cache dans une fissure ou attend la nuit, étendu sur un rocher. La couleur de son corps change selon son environnement. Elle peut être clair sur un fond sableux et devenir plus sombre quand il se dissimule dans un rocher.

    Congre

    Un congre sort de son trou pour se mettre en chasse . © Emme Interactive

     

    La famille des congridés regroupe plus de 110 espèces de poissons présentes dans toutes les mers chaudes et tempérées.
    Conger conger est communément répandu. Deux autres espèces, beaucoup plus rares, évoluent en Méditerranée : le congre des Baléares et le congre à queue noire.

    Le congre est apprécié pour la pêche sportive. Il est également cuisiné car sa chair est un peu grasse et assez savoureuse.

    Congre

    Le congre est apprécié pour sa chair. © Françoise LEISEING

     

    Le congre d'Europe fait partie de l’ordre des Anguilliformes. On le trouve principalement en Méditerranée, dans l'est de l’Atlantique et en mer Noire.

    Il est arrive assez frequemment que des congres s'échouent sur les plages comme nous le raconte Françoise Leiseing:

    " Le 1er juillet 2009, sur notre plage habituelle en Charente-Maritime (plage de FONCILLON, 17200 ROYAN) en promenade sur le sable vers 20h, mon mari et moi avons été attirés par une importante tâche luisante sur le bord de l'eau : nous nous sommes approchés et avons découvert un curieux poisson long d'au moins 1,10 mètre, balloté par les vagues à marée montante."

    Congre échoué sur une plage

    Rencontre inattendue avec un congre. © Françoise LEISEING

     

    Très intrigués nous l'avons pris en photo sous tous les angles, afin de pouvoir identifier son nom dans un ouvrage ou sur un site. Mais cela a été difficile !
    Enfin votre site semble nous apprendre qu'il s'agirait d'un congre :

    Je vous soumets ces clichés insolites en situation alors que ce poisson était encore très beau, il venait probablement juste de s'échouer. "

     

    La reproduction du congre

    La reproduction du congre fait l'objet d'études car elle est mal connue.

    La maturité sexuelle est atteinte entre 5 et 15 ans. En été, il va frayer dans des zones dont les lieux exacts restent inconnus, situées entre la mer des Sargasses et la Méditerranée.

    Il descend alors à près de 3 000 m de profondeur. A ce moment là, le squelette et le tube digestif des géniteurs s’atrophient, causant leur mort après la reproduction.
    Le corps se transforme en effet de manière irrémédiable.

    L’appareil digestif régresse tandis que les organes sexuels du mâle et de la femelle se développent considérablement, pouvant représenter jusqu’au tiers du poids de l’individu.
    Le squelette devient friable.

    Congre

    Un congre peut atteindre 3 m de long. Cet individu découvert sur une plage mesure un peu plus d'1 m. © Françoise LEISEING

     

    La ponte se déroule en pleine eau. On savait que la femelle pouvait pondre une très grande quantité d'oeufs. D'après les dernières données, elle pourrait en pondre jusqu'à 8 millions, la moyenne étant inférieure bien évidemment.

    Les larves, appelées leptocéphales, se métamorphosent à l’âge de 1 ou 2 ans, et ont une taille de 15 cm environ.

    Cinq ans plus tard, le congre pèse 40 kg. On sait que la larve du congre est le leptocéphale depuis 1886 seulement.
    C’est à cette date que l’on observa pour la première fois, en aquarium, la métamorphose de la larve.

     

    Technique de chasse du congre

    Le congre se régale de poissons, de crustacés, de pieuvres, de calmars et de seiches. C’est à la nuit venue que le congre part en chasse.
    Sa mâchoire supérieure, légèrement saillante, comporte des dents pointues qui constituent une arme redoutable.
    Quand un congre tient une proie, il ne la lâche plus.

    Il possède un appétit vorace et avale tout ce qui passe à sa portée, y compris ses jeunes congénères.

    Pour les grosses proies, après avoir planté ses dents dans la chair, il utilise toute la force de son corps en se tortillant pour en arracher de gros morceaux.

    Classification: Animalia. Chordata. Actinopterygii. Anguilliformes. Congridae. Conger

    V.Battaglia (03.05.2006). M.à.J 07.2009

     

    Poissons:  Congre

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    Coelacanthe

     

    Alors qu’on ne le croyait exister qu’à l’état de fossile, un coelacanthe vivant fut découvert en 1938. 
    La mer est le biome terrestre qui rassemble le plus grand nombre d’espèces à l’apparence primitive. Mais, l’espèce qui peut le plus s’enorgueillir du titre de fossile vivant est sans aucun doute le coelacanthe.

    Il existe deux espèces de coelacanthes qui sont en danger d'extinction:

    • Latimeria chalumnae
    • Latimeria menadoensis

     

     

    La découverte du coelacanthe

     

    Incapable d’identifier l’énorme poisson qu’il avait pêché dans l’océan indien un jour de décembre 1938, Hendrick Goosen confia l’étrange créature à Courtenay Latimer, conservatrice du muséum de la région.
    Ce poisson, d’un mètre cinquante de long, pesant 60 kilos, avec de grosses écailles et une forte mâchoire munie de dents, était un coelacanthe, espèce que l’on croyait depuis longtemps disparue.

    Courtenay fit part de cette découverte à un ichtyologiste de l’université de Rhodes qui ne connaissait le coelacanthe, apparu sur Terre il y a environ 350 millions d’années, qu’à l’état de fossile.

    Le scientifique constata que le spécimen pêché différait très peu de l’animal fossile. En hommage à la conservatrice qui avait su l’identifier, on lui donna le nom moderne de Latimeria chalumnae.

    Si la découverte de ce fossile vivant mit en émoi la communauté scientifique, elle n’impressionna guère les habitants des îles Comores. Ils étaient habitués à le pêcher depuis longtemps et à le consommer. Ils l’avaient baptisé Kombessa. La peau écailleuse de l’animal leur servait même de papier de verre.

    Coelacanthe

    Coelacanthe. © Emme Interactive

     

    Depuis 1952, on a capturé près de 200 spécimens. Malgré la protection dont il fait l’objet, sa pêche intensive le mène à l’extinction. Sa population n'excède pas 300 à 600 individus. Cette espèce est répertoriée sur la Liste rouge de l'UICN comme "en danger extrême".
    En 1997, une nouvelle espèce a été découverte, Latimeria menadoensis. Espérons qu’avec moins de publicité, cette espèce s’en sortira mieux.

    Ce serait quand même le comble que le coelacanthe disparaisse en quelques décennies à cause de l’Homme alors qu’il a su traverser sans encombre tant de millénaires.

    En avril 2005, un fossile de cœlacanthe d’eau douce, vieux d’environ 70 millions d’années, a été découvert dans le sud de la France, à Cruzy, dans l’Hérault. L’os d’une dizaine de centimètres a été identifié par l’équipe du paléontologue suisse Lionel Calvin comme étant une mâchoire de cœlacanthe.

    Coelacanthe

    Le coelacanthe est en danger extrême d'extinction. By Todd Huffman

     

    Les fossiles les plus récents datent de 80 millions d’années. Le fossile retrouvé en France serait donc le plus jeune connu à ce jour. La région où il a été découvert appartenait à l’époque du Crétacé supérieur à une très grande île située dans la mer Téthys. Selon Cavin, ce spécimen appartiendrait à une lignée de cœlacanthes d’eau douce des continents du sud.

    En septembre 2006, une mâchoire fossile de Cœlacanthe a été trouvée dans une strate de - 410 millions près de Buchan, dans l'état de Victoria, en Australie. C'est la plus vieux fossile connu. Il a été baptisé Eoactinistia foreyi .

     

    Portrait du coelacanthe

    Le coelacanthe actuel mesure 1,50 m de long en moyenne pour environ 65 kg. Cependant, il peut atteindre 1,80 m et peser 95 kg. Ses principales caractéristiques sont:

    • Des lobes charnus supportent certaines de ses nageoires
    • Des écailles émaillées protègent son corps

    Le bout de sa queue possède une frange très particulière d’où le nom de nageoire en pompon donné à l’animal.

    Avec son squelette partiellement ossifié, son corps couvert d’écailles, parsemé d’épines et de tubercules, le coelacanthe a tout du poisson préhistorique.

    Coelacanthe

    Le coelacanthe a tout du poisson préhistorique. By cliff1066™

     

    Sa vessie natatoire, qui fut à l’origine un organe respiratoire, ne joue plus aucun rôle dans la respiration.

    En fait, les caractéristiques anatomiques du coelacanthe en font un poisson différent des autres :

    • Ses nageoires paires, pectorales et pelviennes sont musculeuses et armées d’un squelette. Il les utilise en alternance à droite et à gauche
    • Il possède un poumon à droite ; à gauche, il a dégénéré. Celui de droite est devenu un organe infiltré de graisse, allégeant ses déplacements à la manière d’une vessie natatoire

    coelacanthe

    Coelacanthe dans son environnement naturel. (Capture d'écran Documentaire diffusé sur France 5)

     

    Le coelacanthe est doté d'une maturité sexuelle tardive et d'une grande longévité. A l'issue d'une très longue gestation, 3 ans !, les petits naissent tous formés.

    Latimeria chalumnae ne vit que dans une zone restreinte de l'océan Indien, au large des Comores. Latimeria menadoensis a été découvert près de Sulawesi.
    Ce sont les deux seuls sites connus, à ce jour, où vivent encore des coelacanthes.

     

    Mode de vie

    Latimeria chalumnae nage entre 100 et 400 mètres de profondeur dans les eaux côtières près de l’archipel des Comores.

    C’est un poisson qui chasse plutôt à l’affût et se précipite sur toutes les proies qui passent à sa portée. Son régime est carnivore et il se nourrit notamment de poissons.

    Coelacanthe

    Le coelacanthe est carnivore. By pdeonarain

     

    On sait peu de choses sur ses habitudes car quand un coelacanthe est capturé, il survit très peu de temps. Pris à l’hameçon, il se montre très combatif.

     

    L’évolution des coelacanthes

    Les coelacanthes sont apparus au Dévonien. Ils atteignirent au Crétacé des longueurs de 3 mètres. Le groupe déclina vers la fin du Crétacé.

    Le coelacanthe fait partie des poissons à nageoires lobées ou Sarcoptérygiens.

    Coelacanthe

    Le coelacanthe a fait son apparition au Dévonien. By osunick

     

    Ces poissons doivent leur nom à leurs nageoires qui émergent de lobes charnus et musculeux, renforcés par des os.
    Actuellement, les Sarcoptérygiens sont représentés par:

    • Les dipneustes (9 espèces)
    • Les coelacanthes (2 espèces)

    Les Sarcoptérygiens forment un petit groupe qui est à l'origine des tétrapodes terrestres. La structure squelettique et musculaire de leurs nageoires charnues est en effet plus proche de celle des pattes de tétrapodes que des nageoires des autres poissons.

    Le Musée canadien de la Nature possède des ossements d'un coelacanthe long de trois mètres et d'un grand poisson ressemblant à une orphie, trouvés dans les mêmes dépôts fossiles que les ossements de Spinosaurus. Ces dépôts fossiles datent de plus de 95 millions d'années.

    Parmi les coelacanthes, on peut citer Macropoma, un poisson européen qui mesurait moins de 60 cm.

    Fossile de Macropoma

    Fossile de Macropoma

     

    Sa queue présente trois lobes, un caractère commun à tous les coelacanthes.

    Classification: Animalia. Chordata. Osteichthyes. Sarcopterygii. Coelacanthimorpha. Coelacanthiformes

    V. Battaglia (03. 2005). M.à.J 10.2006

     

     

    Poissons:  Coelacanthe

     

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