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    Ours des cavernes

    Ursus spelaeus vivait en Europe au Pléistocène. Il s'est éteint il y a environ 12 000 ans, à la fin du dernier stade glaciaire.

    L’ours des cavernes est connu grâce aux milliers de squelettes conservés dans les grottes européennes. Les fossiles ont été mis au jour en Europe de l'Est, en Europe du Nord et en Europe du Sud et particulièrement dans les régions montagneuses.

     

    L’ours des cavernes : un trogloxène

    Un trogloxène est un animal qui vit habituellement dans une caverne mais qui doit en sortir pour trouver sa nourriture. La chauve-souris est un trogloxène.

    L’ours des cavernes est le plus gros animal qui avait fait du monde souterrain son habitat. Il affectionnait particulièrement les zones montagneuses de basse et moyenne altitude.

    On a pu apprendre, grâce aux nombreux fossiles, une profusion de détails sur les moeurs de cet animal.

    Ours des cavernes

    Crâne d'Ursus spelaeus . By Jim Linwood . (Museum, Dorchester)

    La découverte d’ossements d’oursons à côté d’ours adultes démontre que les cavernes étaient un lieu de résidence habituel. Elles ne servaient pas uniquement à hiberner.
    Les petits naissaient dans les grottes.

    Ces petits aimaient apparemment s’amuser. Dans la grotte du Tuc d’Audoubert (Ariège), ils faisaient du toboggan en se laissant glisser sur une pente argileuse pour finir par un plongeon dans une mare.
    On a retrouvé les traces de glissade et des restes de fourrure sur la piste de jeu.

    Les parois des grottes où on a retrouvé des fossiles sont recouvertes de marques de griffes laissées par les animaux alors qu’ils cherchaient leur chemin dans l’obscurité.

    Ursus spelaeus vivait en Europe au Pleistocène

    Ursus spelaeus vivait en Europe au Pleistocène. By Museum de Toulouse

    On a retrouvé jusqu’à 30 000 individus fossilisés dans la seule caverne de Mixinitz en Autriche. En Roumanie, ce sont 140 squelettes qui ont été découverts en 1983 dans la grotte Pestera Ursilor ou grotte des ours.

    Mais, contrairement à ce que certains paléontologues ont cru pendant longtemps, il ne s'agissait pas d'énormes populations vivant sur un même territoire. En réalité, ces ossements se sont accumulés durant une très longue période.

    Portrait de l’ours des cavernes

    Cet ours mesurait jusqu'à 3,50 m de long. Il avait à peu près la même taille que le grizzli actuel mais en plus massif. Son poitrail était proéminent et son front bombé. Son poids variait de 400 à 600 kg. Les mâles étaient beaucoup plus imposants que les femelles.

    Ours des cavernes

    Ursus spelaeus a côtoyé l'Homme de Neandertal. (Museum de Grenoble). © dinosoria.com

    Ses larges mâchoires inférieures laissaient beaucoup de place aux muscles masticateurs qui actionnaient les grosses molaires broyeuses.

    Bien que les ours appartiennent à l’ordre des carnivores, les espèces actuelles sont omnivores. Seul l’ours polaire est exclusivement carnivore du fait de son environnement.

    Ursus spelaeus

    L’ours des cavernes est le plus gros animal qui avait fait des grottes son habitat. By Ryan Somma

    L’étude des dents d’Ursus spelaeus prouve qu’il était omnivore avec une large tendance végétarienne. Ses grosses dents plates étaient bien adaptées pour broyer les végétaux.

    L'espèce la plus proche actuelle est l'ours brun. D’après des analyses sur l’ADN effectuées en 2005, le dernier ancêtre commun à l’ours des cavernes et à l’ours brun vivait il y a environ 1,6 million d’années.

    V.Battaglia (12.2003). M.à.J 11.2009

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    Nuralagus rex

     

    C'est sur l'île de Minorque, une île des Baléares (Espagne), que vivait un lapin géant baptisé Nuralagus rex.
    Cette espèce préhistorique de l’ordre des Lagomorphes (Lagomorpha) pesait 12 kilos en moyenne soit environ six fois le poids d'un lapin de garenne.

     

    Les fossiles ont été découverts par une équipe de l'Institut de paléontologie de Barcelone, conduite par Josep Quintana.
    Certains squelettes sont vraiment énormes et appartenaient à des individus dont le poids devait avoisiner les 20 kg.

    Nuralagus rex a vécu sur son île en toute tranquillité, sans le moindre prédateur, jusqu'au milieu du pliocène. Il a disparu il y a 3 à 5 millions d'années.

    C'est le plus grand lapin connu sur plus de 40 millions d'années d'évolution.

    D'après l'étude des fossiles, ce lapin était très habile pour creuser le sol. Par contre, sa colonne vertébrale courte, droite et rigide, montre qu'il n'était pas adapté pour les sauts.

    Il possédait de petits yeux et également, contrairement aux lapins actuels, de petites oreilles.

    Nuralagus rex

    ( Nuralagus rex by Nobu Tamura) . Comparaison avec un lapin de Garenne . © dinosoria.com

    Cette morphologie particulière est certainement liée au fait que, faute de prédateurs, ce lapin pouvait se permettre d'être sédentaire et diurne.
    Nos lapins actuels possèdent un champ visuel élargi qui leur permet de détecter les prédateurs et ainsi de prendre rapidement la fuite.
    Ils sont surtout actifs au crépuscule et restent, à l'abri, dans leur terrier la journée.

    Une question reste donc pour le moment sans réponse. Pourquoi Nuralagus rex a-t-il disparu ?

    Classification : Animalia. Chordata. Mammalia. Lagomorpha. Leporidae. Nuralagus

    V. Battaglia (08.06.2012)

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    Mammouth de Colomb

     

    Les mammouths sont de grands herbivores qui se sont adaptés au froid. Venus d’Afrique et d 'Asie, ils s’étendirent en Eurasie et en Amérique du Nord au Pléistocène inférieur.

     

    Plusieurs espèces de mammouths ont été décrites. Actuellement, le mammouth impérial (Mammuthus imperator ) qui était considéré comme une espèce distincte est un synonyme du mammouth de Colomb (Mammuthus columbi).

     

    Mammouth de Colomb

    Mammuthus columbi qui provenait probablement d’Asie aurait traversé l’isthme de Béring au Pléistocène supérieur.
    Il put ainsi s’établir en Amérique du Nord et en Amérique du Sud au début de la dernière période interglaciaire.

    Il vivait dans les prairies au climat tempéré du sud-est du continent. Les fouilles menées en 2012 et 2013 ont apporté la preuve que ce mammouth a atteint le Mexique.

    Mammuthus columbi

    Mammuthus columbi. By happy via

    Ses défenses forment un arc de cercle tourné vers l’extérieur.

    Les paléontologues pensaient que cette caractéristique le distinguait du mammouth impérial. En effet, les protubérances d’ivoire de ce dernier sont plus écartées et recourbées vers le haut.

    Cependant, il s'avère que le mammouth impérial n'est qu'un spécimen particulièrement grand et certainement plus âgé.

    Le mammouth de Colomb devient donc l’un des plus grands éléphantidés de tous les temps.
    Les plus grands individus mesuraient 3,7 m au garrot.

    Chez certains individus, les défenses étaient si longues et recourbées qu’elles se croisaient. Elles pouvaient atteindre 4,3 m de long.

    Mammouth imperial

    Mammouth impérial. By 2fs

    Contrairement à ses cousins de Sibérie, le mammouth de Colomb vivait dans les régions chaudes de Californie. Des fossiles ont été découverts sur le site de la Brea, à Los Angeles.
    Il est probable que ce mammouth ne possédait pas de fourrure.

    Les fossiles les plus récents datent de 7 800 ans.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Proboscidea. Elephantidae. Mammuthus

    Croisement entre mammouths

    En Amérique du Nord, au Pléistocène supérieur, au moins deux espèces distinctes de mammouths se sont côtoyées. Il s'agit du mammouth laineux periglacial (Mammuthus primigenius) et du mammouth de Colomb.
    L'étude génétique menée en 2011 indique que ces deux espèces se sont reproduites.

    Le mammouth de Jefferson (Mammuthus jeffersonii), serait peut-être un hybride fertile provenant d'un croisement entre mammouths laineux.

    Toujours d'après ces travaux, Mammuthus primigenius a évolué en Eurasie puis a immigré en Amérique du Nord au Pléistocène supérieur. Tandis que Mammuthus columbi a évolué localement à partir d'un ancêtre (Mammuthus meridionalis) qui aurait migré au Pléistocène inférieur.

    V.Battaglia (29.01.2006). M.à.J 07.2013

     

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    Mammouth Laineux

     

    Le mammouth laineux (Mammuthus primigenius) vivait au Pléistocène supérieur et s’est éteint après la dernière période glaciaire.
    Ce mammouth correspond parfaitement à l’image que nous avons d’un animal préhistorique de cette espèce.
    Mais, il existe de nombreuses autres espèces de mammouths assez différentes.

     

    Les dix espèces connues de mammouths font partie de la famille des éléphantidés (Elephantoidae). L’ADN retrouvé montre que les gènes sont très proches de ceux de l’éléphant actuel.

     

    Les mammouths se distinguent des mastodondes, principalement par la forme de leurs dents.
    Ils ne portent plus, en effet, de défenses sur la mâchoire inférieure, ce qui leur a permis de modifier leur mode de mastication.
    Les mastodontes broyaient leur nourriture en opérant un mouvement rotatif complexe. Les éléphantidés la coupent ou la déchirent.

    Portrait du mammouth laineux

    D’après les fossiles retrouvés, leurs mœurs du mammouth laineux étaient très proches de celles de nos éléphants. Les troupeaux étaient guidés par une femelle matriarche et les rapports entre mères et petits très étroits.

    Les mâles vivaient, eux, en solitaire et se livraient à des combats au moment de la reproduction.
    On a retrouvé des corps de mâles dont les défenses étaient encore entremêlées.

    Le mammouth laineux mesurait environ 2,70 m à 3 m de haut.

    Les fossiles retrouvés en Sibérie ont conservé les animaux intacts. Le plus célèbre de ces spécimens congelés est Dima, un bébé. Vieux de 10 000 ans, il semblerait que sa mort soit due à une chute dans une crevasse.

    Mammouth laineux

    Mammouth laineux. By Jim Linwood

    Les adultes possédaient une épaisse fourrure dont les poils pouvaient mesurer jusqu’à 90 cm de long. Ses longs poils étaient noirs et non bruns comme on peut le voir sur de nombreuses illustrations et reconstitutions.
    Cette coloration marron de certains spécimens est due à une réaction chimique après la mort.

    Le mammouth laineux était également protégé du froid grâce à un sous-poil laineux et à une épaisse couche de lard.
    Une bosse située derrière la tête qui contenait de la graisse constituait une autre réserve d’énergie.

    Mammouth

    Tête de mammouth fossilisée. By hairymuseummatt

    Des rayures sur l’ivoire des défenses à la courbure si caractéristique indiquent qu’il grattait la neige et la glace afin de brouter l’herbe de la toundra.

    Les fossiles du mammouth laineux ont été découverts en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Proboscidea. Elephantidae. Mammuthus

    La disparition du mammouth laineux

    On sait que les néandertaliens chassaient le mammouth. Cependant, il est plus probable que leur extinction soit due au réchauffement du climat.

    Une nouvelle théorie mettant en cause l’explosion d’une supernova ne contredit d’ailleurs pas la thèse du changement climatique.

    Une population naine de mammouths laineux a survécu jusqu’à il y a environ 6 000 ans, sur l’île Wrangel dans l’océan Arctique.

    Dernière découverte sur le mammouth laineux (18 décembre 2005)

    Des scientifiques allemands ont annoncé avoir réalisé une première mondiale en reconstituant une partie clef du génome du mammouth laineux, qui leur a permis de déterminer que le plus proche parent vivant du pachyderme disparu était l'éléphant d'Asie.

    Cette performance a été rendue possible par une nouvelle technique qui a permis d'extraire de l'ADN utilisable à partir de seulement 200 milligrammes d'os trouvés dans le permafrost (sol gelé en permanence) sibérien, rapporte dimanche la revue scientifique britannique Nature dans son édition en ligne.

    L'équipe dirigée par Michael Hofreiter, de l'Institut Max Planck de Leipzig, a pu, grâce à une technique d'amplification multiple par PCR (polymerase chain reaction) du matériel génétique extrait, reconstituer l'ADN mitochondrial du mammouth disparu.

    Les mitochondries, qui sont les centrales à énergie de la cellule, ont pour caractéristique de contenir uniquement un ADN d'origine maternelle, ce qui permet d'établir des arbres généalogiques ("phylogénétiques").

    Il a ainsi été possible d'établir que le Mammuthus primigenius était plus proche de l'éléphant d'Asie que de l'éléphant d'Afrique, bien que l'allure générale de ce dernier rappelle davantage le géant disparu.

    La différence est toutefois minime.

    V.Battaglia (02.2004) M.à.J .01.2006

     

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    Megacerops

     

    Brontothères

     

    Megacerops vivait en Amérique du Nord au cours de l'Éocène supérieur.

     

    L'Éocène fut une époque faste pour les périssodactyles. Ils se diversifièrent en plusieurs familles, certaines d'entre elles survivant encore: chevaux, rhinocéros, tapirs.
    D'autres se sont éteintes: brontothères, chalicothères, paléothères.

     

    Les premiers brontothères étaient de petite taille puis ont évolué vers des formes de la taille d'un rhinocéros.

     

    Famille des Brontotheriidae

    C'est le paléontologue Marsh qui les baptisa Brontotherium "bête-tonnerre". Les brontothères sont également appelés titanothères.

    Ce groupe de mammifères qui ressemblent à des rhinocéros est apparu à l'Éocène inférieur, il y a environ 50 millions d'années, en Amérique du Nord et en Asie orientale.

    Ils n'ont existé que pendant 15 millions d'années environ mais se sont beaucoup diversifiés pendant cette période.

    Brontotherium

    Brontotherium (Megacerops). Smithsonian National Museum of Washington. © dinosoria

    Les brontothères rappellent le rhinocéros avec leurs crânes ornés d'étranges cornes. Cependant, les excroissances découvertes n'étaient pas de la corne proprement dite, comme chez le rhinocéros. Elles ressemblaient davantage aux cornes des girafes, qui sont des structures osseuses recouvertes d'une peau épaisse.

    Ces protubérances étaient plus grandes chez les mâles que chez les femelles.

    La frontière Eocène/Oligocène en Europe a reçu le nom de "grande coupure" car elle correspond à la survenue d'extinctions. Les brontothères s'éteignirent à cette époque en Amérique du Nord.

    Brontotherium

    Illustration d'un Brontothère. London :Chapman & Hall,1910. Biodiversity Heritage Library

    Au cours de l'Éocène, la taille des Brontothères a quadruplé. Parallèlement, les membres se sont épaissis et deux excroissances osseuses se sont développées sur le nez. Les derniers représentants comme Embolotherium et Megacerops (autrefois appelé Brontops) possédaient une incroyable morphologie crânienne.

    Les Brontothères étaient très répandus et on les trouvait par troupeaux de 100 individus dans tout l'hémisphère nord.

    Alors que le climat devenait plus sec, les forêts reculaient. Des animaux, plus légers, capables de brouter et de vivre sur des espaces découverts firent leur apparition. Les bronthotères s'éteignirent à l'Oligocène moyen, pour être remplacés par les rhinocéros.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Perissodactyla. Brontotheriidae

    Megacerops

    On a retrouvé un crâne de Megacerops coloradensis au Nebraska. Il mesure 73 cm de long. L'animal mesurait 2,30 au garrot. La protubérance prend la forme d'un Y. Son cerveau était particulièrement petit pour un animal de cette taille. Ses orbites, situées juste derrière les cornes, semblent plutôt mal placées.

    Megacerops

    Crâne de Megacerops long de 73 cm (Source Internet)

    Espèces: M. coloradensis (espèce type) . M. aoer . M. curtus. M. hatcheri . M. kuwagatarhinus. M. osborni . M. platyceras

    Synonymes: Titanotherium ramosum . Menodus peltoceras. Brontotherium. Brontops. Ateleodon. Oreinotherium

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Perissodactyla. Brontotheriidae. Megacerops

    Embolotherium

    Embolotherium a vraiment un crâne étonnant. C'est l'un des derniers brontothères. Il vivait à la fin de l'Eocène. Une dizaine de crânes et des mâchoires ont été découvertes en Mongolie.

    Embolotherium

    Embolotherium andrewsi. By Ryan Somma

    Il mesurait 2,50 m de haut au garrot.

    Espèces valides: Embolotherium andrewsi et Embolotherium grangeri

    Rhinocerotidae

    C'est à cette famille qu'appartiennent les rhinocéros modernes. Ils ont prospéré en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et en Afrique. Leur déclin commença au Pliocène. Ils disparurent d'Amérique du Nord au Miocène supérieur, il y a environ 5 millions d'années.

    Sur environ 50 genres, seules 5 espèces subsistent aujourd'hui.

    Elasmotherium était contemporain des mammouths et des hommes. Il possédait une immense corne frontale de 2 m de long. Sa taille est estimée à environ 5 m de long. Il vivait au Pléistocène.

    Espèces: E. sibiricum (espèce type) . E. inexpectatum . E. pei . E. caucasicum

    Elasmotherium

    Menoceras a été retrouvé de la Chine au Pakistan. Il vivait durant l'Oligocène. Il possédait deux cornes nasales symétriques, contrairement aux rhinocéros actuels.

    Menoceras

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Perissodactyla. Ceratomorpha. Rhinocerotoidea. Rhinocerotidae

    V.Battaglia (06.2004). M.à.J 01.2008

     

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