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    Les plus beaux châteaux de la Loire

    à visiter absolument

     

    Par Marine Guiffray et François Silvan
     
     
     

    Le rayonnement du Val de Loire tient en grande partie à ses châteaux. Édifiés sous l’influence de François Ier pour concurrencer la Renaissance italienne, ils disposent aujourd’hui d’une renommée internationale et constituent un haut-lieu du tourisme en France. Si vous passez un jour dans la région, voici le top 15 des sites à visiter !

     

    15 - Le château de Langeais

     

    Le château de Langeais
     
     
    C'est au château de Langeais que se marièrent Anne de Bretagne et Charles VIII le 6 décembre 1491.

     

    À commencer ainsi notre classement, on peine à imaginer la suite ! Formidable bâtisse élevée au début du Moyen Âge, puis rebâtie par Louis XI au XVe siècle, le château de Langeais émerveille autant pour son incroyable collection de mobilier et de tapisseries que par son architecture. Alliant le caractère d’une place forte aux charmes d’un palais résidentiel, celle-ci témoigne de l’avènement de la Renaissance. A l’intérieur, une quinzaine de salles sont décorées et meublées selon les usages de cette époque, et dans le vieux donjon, le saut dans le temps est encore plus grand : une mise en perspective de sa construction avec échafaudage et engins de levage vous emmène en l’an mil !

     

     

    14 - Le château de Sully-sur-Loire 

     

    Le château de Sully-sur-Loire

    Le domaine a été racheté en 1962 par le département du Loiret, après plus de 300 ans dans la famille de Béthune-Sully.

     

    Le château de Sully-sur-Loire, c’est en fait deux châteaux en un. Au Moyen Âge, en effet, le donjon et un petit château se tenaient d’un bout à l’autre de l’actuelle cour intérieure. Au fil du temps, de nouveaux bâtiments ont été construits (tour d’artillerie, galeries couvertes, écuries, pont…), certains déplacés (église), d’autres démolis (tour Philippe-Auguste du XIIIe siècle), et une galerie puis une aile ont finalement été édifiés pour relier le petit château au donjon. L’ensemble du site est donc aujourd’hui clos et, pour ne rien gâcher, richement meublé !

     

     

    13 - La forteresse de Chinon

     

    La forteresse de Chinon
     
     
    C'est au château de Chinon que le roi Charles VII reçut Jeanne d'Arc en mars 1429.

     

    L’emplacement stratégique de la forteresse de Chinon semble être connu depuis la nuit des temps. D’après les archéologues, le site était déjà occupé trois mille ans avant notre ère, et fortifié dès la fin de l’Empire romain. C’est Foulques IV, comte d’Anjou, qui fit achever la forteresse à l’aube du XIIe siècle, puis Henri II Plantagenêt ordonna la construction du palais du fort Saint-Georges. L’ensemble du domaine – les fortifications (s’étendant sur plus de 500 mètres de longueur), le fort Saint- Georges, le fort du Coudray, et au centre, le château du Milieu, où se trouvent les logis royaux – a été en grande partie restauré entre 2003 et 2010 : 17 millions d’euros pour préserver et valoriser ce lieu exceptionnel.

     

     

    12 - Le château de Brézé

     

    Le château de Brézé
     
     
    Charlotte de Dreux-Brézé et Bernard de Colbert ont ouvert le château au public en 1998.

     

    Ne vous fiez pas aux apparences ; sous sa belle allure Renaissance et ses intrigantes douves sèches, le château de Brézé cache une véritable forteresse souterraine. Aménagée au Moyen Âge dans un climat d’insécurité permanente, elle se compose de quatre kilomètres de galerie et de caves troglodytiques faisant office de dépendances : écuries, cuisines, boulangerie, salle des pressoirs, salle des foudres et même une magnanerie (élevage de vers à soie) ! Bien qu’il soit encore privé aujourd’hui – il appartient à la famille Colbert –, le château accueille des milliers de touristes par an. Les visites ont lieu en groupe et sur réservation.

     

     

    11 - Le château de Chaumont-sur-Loire 

     

    Le château de Chaumont-sur-Loire
     
     
    Le parc paysager de Chaumont-sur-Loire a été créé dans les années 1880 par le Prince Henri-Amédée de Broglie.

     

    Construit vers l’an mil, le château de Chaumont-sur-Loire a eu le temps de recevoir du beau monde ! Catherine de Médicis s’y est installée dans les belles années de la Renaissance avant de laisser son bien à Diane de Poitiers, l’astrologue Nostradamus y a séjourné et, plus récemment, Benjamin Franklin y a été reçu par Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, propriétaire du château à partir de 1750 et fervent partisan de l’indépendance américaine. Et la liste ne s’arrête pas là ; racheté en 1875 par la joyeuse Marie-Charlotte Constance Say, fille du richissime sucrier, Chaumont-sur-Loire a accueilli les princes de toute l’Europe jusqu’à sa cession à l’État en 1938.

     

     

    10 - Le château de Saumur

     

    Le château de Saumur
     
     
    Le belvédère du château de Saumur offre une vue panoramique sur la ville et la Loire. 

     

    Avant de devenir le musée municipal en 1912, le château de Saumur a eu plusieurs vies : forteresse royale au XIIIe siècle, palais des ducs d’Anjou à la fin du Moyen Âge, il devient ensuite la résidence des gouverneurs de la ville et fait office de prison du XVIIe au XVIIIe siècle. Si Napoléon Ier y mène des travaux pour en faire une véritable prison d’État, l’édifice est finalement transformé en simple dépôt d’armes à la Restauration. Loin de ce passé militaire, le musée vous présente désormais ses collections d’objets dédiées aux arts décoratifs ainsi qu'au cheval, car Saumur est un haut-lieu de l’équitation de tradition française depuis plus de deux siècles !

     
     

    9 - Le château de Valencay

     

    Château de Valencay
     
     
    L'aile ouest du château de Valencay.

     

    Épris de liberté, défenseur de la justice et amateur de ce qu’il nomme la « douceur de vivre », Charles-Maurice de Talleyrand se reconnaît dans les philosophies de Voltaire et de Montesquieu. Auteur de l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui prône l’égalité de tous devant la loi, il crée sur son domaine de Valencay ce qu’il aurait souhaité pour la France : instruction des petites filles, secours aux malades, bureau de bienfaisance, construction d’une école pour garçons et d’une mairie… C’est sur ses terres que le généreux diplomate se sent le mieux, et qu’il repose depuis 1838.

     

     

    8 - Le château de Villandry 

     

    Le château de Villandry
     
     
    Les visiteurs peuvent choisir de visiter tout le domaine de Villandry ou simplement le parc.

     

    Villandry est aussi remarquable pour son château d’une élégante simplicité que pour ses jardins. Construit par le ministre des finances de François Ier Jean Le Breton à partir de 1532, il est le petit dernier des grands châteaux de la Loire. S’il a perdu un peu de son charisme Renaissance en changeant de propriétaire au XVIIIe siècle, il a finalement été rénové et remis à la mode de l’époque au début du XXe, à l’initiative de Joachim Carvallo et Ann Coleman. Le domaine est encore dans la famille aujourd’hui, et son propriétaire s’attache à le préserver tout autant que ses aïeux.

     

     

    7 - Le château de Cheverny

     

    Le château de Cheverny

    Cheverny est aussi connu pour ses chenils, où vivent toute l'année des centaines de chiens de chasse.

     

    Mille milliards de mille sabords ! Sommes-nous à Cheverny ou à Moulinsart ? Si le doute est permis, c’est bien parce qu’Hergé s’est inspiré du château de la Loire pour dessiner celui du capitaine Haddock. L’auteur des aventures de Tintin a ainsi largement contribué à la notoriété du site, qui en profite : la visite des appartements et des jardins s’accompagne d’une immersion dans l’univers du célèbre détective qui a déjà attiré plus d’un million de curieux. Mise en place avec la Fondation Hergé, cette exposition permanente et interactive fait du château de Cheverny le rendez-vous incontournable des familles dans le Val de Loire.

     

     

    6 - Le château de Blois 

     

    Le château de Blois

    A l'intérieur du château de Blois se trouvent les appartements royaux restaurés au XIXe siècle par l’architecte Felix Duban et le musée des Beaux-arts de la ville.

     

    Un tour de 360° dans la cour d’honneur du château de Blois, et vous avez déjà un aperçu de son histoire : on y distingue l’aile gothique de Louis XII, qui gouverna le Royaume depuis Blois à partir de 1498 et dont la statue équestre se trouve au-dessus de l’entrée, l’aile Renaissance que François Ier fit bâtir de 1515 à 1524 et orner de son fameux escalier, l’aile classique de Gaston d’Orléans (frère du roi Louis XIII) édifiée au XVIIe siècle, et bien sûr ce qu’il reste de la forteresse royale du XIIIe siècle, à savoir plusieurs tours du bâtiment François Ier, une partie du rempart, la tour de Foix et la salle des États Généraux.

     

     

    5 - Le château d’Amboise

     

    Le château d'Amboise au bord de la Loire
     
     
    La majeure partie du château d'Amboise fut construite sous le règne de Charles VIII.

     

    Le château d’Amboise occupe le promontoire du Châtelier, point d’observation imprenable sur la Loire et connu de l’homme depuis le néolithique. Il fut le premier chantier royal de transition architecturale entre Moyen Âge et Renaissance : l’aile gauche et ses fenêtres à meneaux conservent une influence gothique, tandis qu’au deuxième étage de l’aile droite, les pilastres encadrant les fenêtres signalent le règne de François Ier. Dans les jardins, le buste de Léonard de Vinci marque l’emplacement de son inhumation avant son transfert dans la chapelle.

     

     

    4 - Le château d’Azay-le-Rideau

     

    Vue aérienne du château d'Azay-le-Rideau
     
     
    Le château d'Azay-le-Rideau a récemment fait peau neuve grâce aux restaurations entreprises par le Centre des monuments nationaux.

     

    Délicatement posé entre deux bras de l’Indre, Azay-le-Rideau se distingue des autres châteaux de la Loire par son architecture en forme de L. Élevé à partir de 1518 sous l’égide de François Ier, il ne montre rien de son aspect défensif, puisque son chemin de ronde (présent uniquement sur les deux façades extérieures) est fermé par les combles. L’édifice est entouré d’un parc paysager magnifique, cerné par l’eau dans laquelle il se reflète gracieusement… et c’est sans doute cette allure si paisible qui en fait l’un des châteaux favoris des visiteurs : environ 300 000 par an !

     

     

    3 - Le château d’Ussé 

     

    Le château d'Ussé
     
     
    Les deux cèdres du Liban qui s'élèvent à l'entrée du domaine ont été offerts par Châteaubriand à la duchesse de Duras.

     

    Il était une fois une forteresse devenue château de plaisance au fil des siècles… Mariant harmonieusement ses hautes tours défensives à ses jardins à la française, le féérique château d'Ussé aurait inspiré à Charles Perrault son conte La Belle au Bois Dormant, écrit à la fin du XVIIe siècle. Fort de cette réputation, le site propose aux visiteurs de revivre les scènes du récit lors de leur passage dans le donjon et sur le chemin de ronde. Ils peuvent ensuite découvrir les pièces meublées du palais, ses dépendances et sa terrasse fleurie imaginée par Le Nôtre ; un point de vue magique (conte de fées oblige) sur l’Indre et la campagne.

     

     

    2 - Le château de Chenonceau 

     

    Le château de Chenonceau
     
     
    Le potager des fleurs, le labyrinthe, la ferme, le parc aux ânes, les jardins de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis... Ne manquez rien du superbe domaine de Chenonceau !

     

    Construit à cheval sur le Cher, Chenonceau est un des joyaux de la Renaissance française. Surnommé le château des Dames car il fut majoritairement occupé par des femmes jusqu’au XIXe siècle (Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, Louise Dupin, intellectuelle des Lumières…), il devint ensuite au cours de la Grande Guerre le toit de 2 250 soldats blessés. Plus tard, alors que la France était partiellement occupée par l’Allemagne nazie, il servit de point de passage clandestin vers la zone libre. Tout cela à l’initiative de la famille Menier, propriétaire du château depuis 1913.

     

     

    1 - Le château de Chambord

     

    Le château de Chambord
     
     
    A qui doit-on le château de Chambord ? Encore aujourd'hui, l'identité de son architecte reste un mystère...

     

    Qui dit Chambord pense François Ier et Léonard de Vinci. Le roi avait en effet associé l’ingénieur italien (le plan centré et le double escalier lui seraient dus) à ce projet architectural à visée hautement stratégique : démontrer sa puissance à ses rivaux. S’il est décédé avant de voir les travaux achevés, François Ier n’en a pas moins réussi son coup. Chambord, qui est parvenu jusqu’à nous en grande partie dans son état originel, est sans conteste l’emblème de la Renaissance française ! Majestueusement dressé au milieu d’une nature à perte de vue, il est le témoin de 500 ans d’histoire de France et le plus célèbre des châteaux de la Loire.

     

    Art et Culture 4:  Les plus beaux châteaux de la Loire à visiter absolument

     

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    Le château de Fénelon, la forteresse

    des lettres

     

    Par Hugues Dérouard
     
    source : Détours en France N°224
     
     

    Depuis plus de trente ans, en famille, les Delautre redonnent vie à cette forteresse médiévale. C'est là, au centre d'un triangle formé par Sarlat, Souillac et Gourdon, qu'est né l'illustre François de Salignac de la Mothe-Fénelon, futur archevêque de Cambrai.

     
    Vue aérienne du château de Fénelon, dans le Périgord noir
     
     

    Enfant, il regardait l’émission de télé Chefs-d’œuvre en péril, les yeux ronds d'admiration. À l’âge adulte, Jean-Luc Delautre a eu l’occasion, à son tour, de sauver un monument menacé : le château de Fénelon, à Sainte-Modane. Puissamment fortifié, celui-ci se dresse au milieu de la verdure, protégé par trois redoutables enceintes. « Assiégé à plusieurs reprises, ce château féodal, lorgnant d’un côté sur la vallée de la Dordogne, de l’autre sur la vallée de la Bouriane, a joué un rôle stratégique durant la guerre de Cent Ans. Devenu une élégante demeure gothique au xve siècle, il a encore été fortifié durant les guerres de Religion du XVIe siècle, rappelle-t-il. Lorsque nous l’avons acquis en 1989, sur un coup de cœur, il était vraiment en piteux état, après plusieurs années d’abandon. »

     

     

    Une incroyable collection d'objets historiques

     

    Cuisine du château de Fénelon, dans le Périgord noir
     
     

    Depuis trois décennies, la famille Delautre, qui l’habite à présent à l’année, fait revivre et restaure inlassablement Fénelon. Jean-Luc est à la billetterie, un œil rivé sur les vidéos de surveillance. Dominique, sa femme, s’occupe de l’aménagement des pièces et du jardin. Jean-Julien, leur fils, expert renommé en armes et amures, en est devenu le conservateur. Au fil du temps, les Delautre ont enrichi le château d’une incroyable collection de pièces historiques et artistiques (armes, tableaux, tapisserie Renaissance, objets culinaires...). Et se sont attachés à mettre en valeur le plus célèbre des personnages à avoir vu le jour en ses murs : François de Salignac de la Mothe-Fénelon.

     

     

    Jeunesse périgourdine

     

    Le château de Fénelon, dans le Périgord noir
     
     

    La chambre de celui qui est passé à la postérité sous le nom de Fénelon, a été reconstituée avec soin. Y trône un lit d’époque Louis XIII – celui dans lequel le futur homme d'Église serait né, le 6 août 1651 – face à une monumentale cheminée, tout ornée de noyer sculpté. Sont rassemblés quantité de souvenirs qui lui sont directement liés (gravures, biscuits de Sèvres, éditions originales, manuscrits...), acquis par les propriétaires. « Fénelon, dont la famille possédait le château depuis le XVe siècle, a passé là sa jeunesse. Ordonné prêtre en 1677, il obtient la faveur de la cour grâce à son Traité de l’éducation des filles. Au point que Louis XIV le choisit comme précepteur pour son petit-fils, le duc de Bourgogne. » En 1693, Fénelon est élu à l’Académie française. Deux ans plus tard, il est nommé archevêque de Cambrai. La publication, en 1699, des Aventures de Télémaque, perçues comme une critique de la monarchie absolue, achève sa disgrâce. Il ne revint jamais au domaine périgourdin. Il mourut le 7 janvier 1715, isolé en son diocèse de Cambrai. Déjà classé Monument historique depuis 1962, le château a reçu le label « Maisons des Illustres » en 2018.

     

    Art et Culture 4:  Le château de Fénelon, la forteresse des lettres

     

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    Château de Vaux-le-Vicomte,

    si Vaux m'était conté

     

    Par Détours en France
     
    source : Hors Série - Château de légende, 2013
     
     

    Curieux destin que celui de ce palais de Vaux-le-Vicomte, où s’est déroulée une terrible lutte de pouvoir entre un homme d’affaires ami des arts, un ministre jaloux et un jeune roi qui se cherchait encore. 

     
     
    Château
     
     
    Afin de modifier le petit château acheté en 1641, le surintendant des finances de Mazarin, Nicolas Fouquet, fait travailler à l’unisson un architecte, un peintre décorateur et un jardinier paysagiste. Le résultat est à la hauteur de ses ambitions… lesquelles le mèneront à la geôle. Une perspective de plus de trois kilomètres, de l'eau comme s'il en pleuvait (une rivière à même été détournée), quelques surprises... et la théâtralité propre aux jardins à la française.

    L'histoire d'un homme

    Le 17 août 1661, le surintendant Fouquet reçoit dans son nouveau palais de Vaux-le-Vicomte le jeune roi Louis XIV. Le château vient de sortir de terre et la fête est grandiose : le roi mange dans de la vaisselle en or massif, le feu d’artifce est signé du magicien torelli, on sert du cho colat aux 600 invités, Molière et Lulli signent leur première collaboration… on connaît la suite : ulcéré par tant de luxe ostentatoire, Louis XIV fait arrêter Fouquet quinze jours plus tard et incarcérer pendant vingt ans.

     

    Sculpture
     
     
    Ces amours portant une corbeille, attribués à Philippe de Buyster, illustrent les marmousets.

    Le surintendant a sousestimé la jalousie de colbert, son grand rival, et n’a pas compris qu’avec Louis XIV commence la monarchie absolue, qui ne soufre pas qu’on lui fasse de l’ombre. Vaux sera rendu à madame Fouquet dix ans après. entre-temps, Louis fera bâtir un château à sa propre démesure. Impressionnant ? Non. Vaux n’est pas Versailles. Il est élégant, charmant, séducteur. Il n’impose pas, il envoûte.

     

    Château
     
     
    Malgré les mésaventures, aujourd’hui, Vaux a retrouvé toute sa superbe et continue d’éblouir. L’ensemble est certes envoûtant, mais la façade est classique : entrée solennelle, hautes fenêtres et toiture dont la coupole centrale vient rompre la sévérité.

    Posé sur un socle entouré d’eau, il domine 33 hectares de jardins à la française : une mise en scène signée Le Vau, Le nôtre et Le Brun. Car Fouquet, en esthète avisé, a su s’entourer des plus grands. La façade est classique, ponctuée de hautes fenêtres, l’entrée solennelle sous son fronton ; quant à la toiture, son rythme sévère est allégé par la belle coupole centrale. Pour un peu, on s’attend presque à être reçu par Fouquet en personne sur les marches de son palais.

     

    Visite guidée

    Le Grand salon

    Après avoir franchi le vestibule, on atteint le Grand salon, placé sous la coupole. Il est ovale : une innovation pour l’époque, qui préférait les galeries. L’idée est directement inspirée par le baroque italien. La décoration prévue par Le Brun n’est pas achevée, Fouquet ayant été arrêté avant. Mais la famille Vogüé, actuelle propriétaire des lieux, ne désespère pas d’y parvenir un jour, car elle en possède les dessins, signés de Le Brun.

     

    Grand salon
     
     
    Le plafond en rotonde du Grand Salon, ovale, est resté inachevé : Le Brun y avait prévu une voûte -la première pour un édifice privé - célèste sur le thème du "palais du Soleil". Les sculptures portant un emblème en médaillon représentent le zodiaque et les saisons.

    Les appartements du Roi

    À gauche du Grand Salon, les appartements du Roi : comme il était d’usage à l’époque, les châtelains devaient réserver leur plus belle chambre à leur souverain de passage. Fouquet n’a pas lésiné sur les moyens : la chambre du roi resplendit sous les ors et un portrait de Louis XIV satisfait aux règles des usages à l’époque.

     

    Appartement du Roi
     
     
    Au plafond de la chambre du Roi, une peinture de « La Vérité soutenue par le Temps » symbolise l’histoire de Fouquet, tandis que les voussures gauche et droite figurent la puissance du roi et sa « haute valeur ».

    Mais regardez bien le plafond, peint par Le Brun comme il se doit : sous la corniche, une frise de palmettes et… de petits écureuils ! Fouquet l’avait choisi comme emblème, non pour le panache, mais parce qu’en patois local, écureuil se dit : « fouquet ». Même chez le roi, Fouquet montre qu’il est quand même chez lui ! L’ancienne antichambre a été transformée en bibliothèque : fin lettré, Fouquet possédait près de 27 000 volumes, dont de rares manuscrits persans.

     

    Les pièces d'apparat

    Situées à droite du Grand Salon, l'on y retrouve l’impertinent rongeur dans le salon d’Hercule : sur une tapis serie récemment restaurée il fgure en bonne place, recouvrant la couleuvre, emblème de son rival colbert. 

     

    Le saviez-vous ?

    Le premier étage est celui de la famille Fouquet. Monsieur et madame ont chacun leur appartement. À noter : la chambre du surintendant est la seule du château à avoir conservé son décor d’origine, avec entre autres une magnifque tapisserie des Gobelins.

     

    Pièce d'apparat
     
     
    1- "Un portrait de Louis XIV préside au-dessus de la cheminée de la bibliothèque. Les meubles de cette pièce datent du XVIIIe siècle, le Roi l'ayant vidée de ces meubles après avoir fait emprisonner son propriétaire. On peut aussi apercevoir le plafond à voussures, caractéristique de toutes les pièces de réception du château. Il est l'œuvre du peintre Charles Le Brun." (Internaute)

    2 - L'une des salles d'apparat qui ne manque pas de luxe et de décorations...

    Le château comptait autrefois 150 tapisseries : Le Brun avait créé, dans le village proche de Maincy, un atelier qui, après l'arrestation de Fouquet, déménagea à Paris et devint... la manufacture des Gobelins. 
    Autre sujet d’émerveillement : les plafonds, toujours de Le Brun, comme celui du salon des neuf Muses, un de ses chefs-d’oeuvre.

     

    La coupole

    « À Vaux, on montre tout, du soussol au plafond. » alexandre de Vogüé vous recommande vivement la visite de la coupole. L’occasion d’admirer la charpente, un chef-d’oeuvre à elle toute seule. Les travaux de la toiture viennent d’être terminés : ils ont nécessité un échafaudage de 110 tonnes, sur 40 mètres de haut et 50 de large, et la pose de 1 750 000 ardoises à l’aide de 1,5 tonne de clous en cuivre. De quoi donner le vertige !

     

    Façade
     
     
    Façade Sud, sur l’avant-corps central, alliance des ordres dorique et ionique, les statues féminines (Clémence, Justice, Renommée…) côtoient des écureuils (« fouquet » en patois local).

    « Les travaux ont été financés à moitié par la famille. Il a fallu vendre quelques trésors de la bibliothèque », rappelle alexandre : entre autres Le Cabinet du Roi (1723-1727), vingt et un volumes célébrant le règne du roi-soleil et illustrés par les plus grands de l’époque, une des plus belles ventes aux enchères de sotheby’s. Indirectement, Louis XIV a contribué à l’embellissement du château de celui qu’il ruina : un juste retour des choses !

     

    Un tour sous les combes

    Vous voilà sous les toits, grimpez encore une volée de marches pour atteindre le lanternon. La vue sur les jardins est merveilleuse. « Il faut bien comprendre que les jardins ont été conçus pour être une pièce supplémentaire du château, souligne alexandre. Il y a une véritable harmonie entre les deux, et les jardins ne sont pas du tout à négliger, même après deux heures de visites au château. »

     Les combes

    1- Vous devrez emprunter cet escalier en colimaçon afin d'atteindre les toits où une magnifique vue sur les jardins vous attend.
    2 - Un grenier dans un château ?
    3- Surgissant des toits, ces pinacles sont inspirés de l’architecture italienne.

    Détail amusant : le lanternon est couronné par une pomme de pin où figure l’écureuil de Fouquet. Quo non ascendet ?, « Jusqu’où n’est-il pas monté ? »

     

    Art et Culture 4:

     

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    10 balades dans Paris, à la découverte

    de l'histoire de France

     

    Par Marine Guiffray
     
    du site Détours en France
     

    Deux mille ans déjà que Paris prospère sur les bords de la Seine. De places royales en palais, de vestiges médiévaux en constructions futuristes, chaque monument de la capitale raconte un peu de la folle Histoire de France. Dans la plus belle ville du monde, il est possible de traverser les siècles, rien qu'en traversant la rue.

     

    Les arènes de Lutèce : la marque antique

     

    Les arènes de Lutèce, à Paris

     

    En 52 avant notre ère, les Romains remportent la bataille contre les Parisii et construisent Lutèce sur la rive gauche de la Seine. Les vestiges de leurs arènes, datant du Ier siècle, se découvrent aujourd’hui au 49 de la rue Monge. Le monument est mal nommé. En effet, il s’agit plus exactement d’un amphithéâtre, doté d’une arène et d’une scène. C'était l’un des plus grands de la Gaule, avec ses 130 mètres de longs sur 100 mètres de large. Ses gradins en arcs de cercle pouvaient accueillir plus de 15 000 spectateurs ! Détruit lors des invasions barbares au IIIe siècle, l’édifice est peu à peu tombé dans l’oubli. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, on envisagea même de le démolir entièrement, mais Victor Hugo, ardent défenseur du patrimoine, l’empêcha, en plaidant : « Il n’est pas possible que Paris, la ville de l’avenir, renonce à la preuve vivante qu’elle a été la ville du passé. (...) Les arènes sont l’antique marque de la grande ville. »

     

     

    L'enceinte du roi Philippe Auguste : la muraille disparue

     

    Vestiges de l'enceinte du roi Philippe Auguste, à Paris
       

    En 1190, Philippe Auguste doit partir en croisade. Pour protéger Paris de toute invasion pendant son absence, il fait construire une muraille autour de la première enceinte, datant du XIe siècle. Il faudra trente années pour bâtir ce rempart de 3 kilomètres de long, 3 mètres de large et 9 mètres de haut, renforcé par des tours hautes de 14 mètres. Dans un premier temps, l’ouvrage forme un arc de cercle sur la rive droite, face à l’île Saint-Louis et jusqu’au Louvre, où est bâtie une forteresse. Plus tard, le roi dote la rive gauche d’une autre enceinte. Ces remparts fixent les limites de Paris pour plus d’un siècle ; ils seront délaissés au XVIIe. Des pans sont encore visibles rue des Jardins-Saint-Paul, rue Clovis, rue du Cardinal-Lemoine, ou impasse de Nevers.

     

     

    Le palais du Louvre : une Renaissance à la française

     

    Le palais du Louvre de nuit, Paris
      

    À eux seuls, les travaux d’aménagement entrepris par François Ier au Louvre disent l’apport exceptionnel du souverain à l’embellissement de Paris. C’est lui qui, le premier, entreprend la métamorphose du château fort en palais royal. En 1546, un an avant de mourir, il choisit le projet proposé par l’architecte Pierre Lescot pour la reconstruction de l’aile Ouest, dans un style qui sera le véritable manifeste de la Renaissance à la française. Le vieux donjon de Philippe Auguste est abattu, et les portes de l’enceinte détruites, comme une fin symbolique du Moyen Âge. Le bâtiment n’est qu’harmonie, avec un corps de logis sur 3 niveaux et une façade, sculptée par Jean Goujon, qui s’agence autour de 3 avant-corps, coiffés par 3 frontons finement décorés. Fasciné par l’Italie et son foisonnement artistique, ami de Léonard de Vinci et protecteur des lettres, François Ier introduit, peu à peu, l’architecture Renaissance à Paris, par l’entremise des grands chantiers royaux.

     

     

    Le château de Vincennes : la forteresse médiévale

     

    Le château de Vincennes
     

    C'est Charles V qui transforme le pavillon de chasse édifié par Louis VII en une splendide résidence royale, dont l'architecture conjugue art militaire et raffinement. Révolte des marchands parisiens, Grande Jacquerie, éternelle menace britannique... : au milieu du XIVe siècle, le royaume est au bord du gouffre. Charles V s’entoure de brillants maîtres d’œuvre, tel Raymond du Temple, qui a participé à des aménagements de Notre-Dame de Paris et du Louvre. En quelques années, le château est protégé d’une enceinte rectangulaire de plus de 1 kilomètre de long, défendue par 9 tours hautes de 40 mètres... Le donjon, lui, atteint les 50 mètres ! Bâtie en peu de temps (de 1361 à 1369), cette massive tour carrée, flanquée de 4 tourelles, est elle-même entourée d’une enceinte, avec un châtelet gardant l’entrée. De Charles VI à Louis XIII, Vincennes reste l’une des principales résidences des rois de France jusqu’à ce que Louis XIV, malgré les travaux réalisés par Louis Le Vau, lui préfère Versailles.

     

     

    La butte Montmartre : au sommet des arts

     

    La basilique du Sacré-Coeur sur la butte Montmartre, à Paris
      

    La butte a la mémoire qui chante... Pour être « durs aux miséreux (...) mais protégeant les amoureux », comme le dit la fameuse Complainte, ses escaliers accueillent depuis belle lurette les princes de la bohème, les poètes maudits, les écrivains en rupture de ban. Bernard Dimey (1931-1981), l’ogre chaleureux de la chanson française, aimait faire tinter ses vers au comptoir du Pichet du Tertre ou à celui de la Taverne d’Attilio. Au Grand Café, à partir de 1870, ce sont les artistes de la nouvelle peinture – Renoir, Sisley, Manet, Degas, Monet... – que l’on trouvait réunis. Au Lapin Agile, on croisait Verlaine, Villiers de L’Isle-Adam, Courteline, Ziem, Clemenceau. Au Bateau-Lavoir, au tournant du XXe siècle : Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Maxime Maufra, Modigliani, Picasso... Enfin, au célébrissime Moulin-Rouge, imaginé en 1889 par Oller et Zidler, le french cancan a qui fait son succès a inspiré plus d’un dessin à Toulouse-Lautrec.

     

     

    L'opéra Garnier : la star des grands boulevards

     

    L'opéra Garnier, sur les Grands Boulevards, à Paris
     

    De l’Olympia à l’Opéra, en passant par les grands magasins, les Grands Boulevards sont une promenade idéale pour ceux qui aiment les arts et l’esprit du XIXe siècle. Charles Garnier a 35 ans quand son projet est retenu devant 170 autres (dont celui de Viollet-le-Duc), pour bâtir le nouvel Opéra de Paris. Il est Prix de Rome, il a la foi, et il entend jeter les bases d’un style Napoléon III. Mais surtout, il propose deux réponses fortes à l’environnement haussmannien, dans lequel doit être élevé le temple de la danse et de la musique. D’abord, parce qu’il sera cerné par des immeubles imposants, il dessine un monument dont les proportions équilibrées ne laissent pas soupçonner les dimensions réelles. Ensuite, pour rompre avec le gris des façades alentour, il ose la polychromie et choisit des matériaux colorés : marbre et porphyre, sur lesquels tranche l’éclat des bronzes, des cuivres et des ors. Inauguré en 1875, son Opéra est encore, au XXIe siècle, l’étoile du quartier.

     

     

    La place de la Concorde : Louis XV, la guillotine et l'obélisque

     

    La place de la Concorde, à Paris
      

    Spécificités urbaines propres à l’Ancien Régime, les places royales étaient des aires de promenade conçues pour l'exposition et l'admiration de la statue du souverain. Après Henri IV (Vosges) et Louis XIV (Victoires), Louis XV fait aménager la sienne : l’immense place de la Concorde, dans la perspective des Tuileries et des Champs-Élysées. Œuvre de Ange-Jacques Gabriel, elle n’est bâtie que du côté Nord. À droite (en venant de la rue Royale) se trouvent les palais de Gabriel et l’hôtel de Crillon; à gauche, l’hôtel de la Marine. La place est remodelée dans les années 1830 par Jacques Ignace Hittorff, qui ajoute les fontaines des Mers et des Fleuves. Ex-place Louis-XV, où furent guillotinés Louis XVI et Marie-Antoinette, ainsi que les chefs de la Révolution, elle prend le nom de la Concorde, en 1795. L’Obélisque rapporté de Louxor, colonne haute de 23 mètres et gravée de hiéroglyphes célébrant Ramsès II, est installé en son centre en 1836, sous Louis-Philippe.

     

     

    La Sainte-Chapelle : le chef d'oeuvre de Saint Louis

     

    Les vitraux de la Sainte-Chapelle, à Paris
      

    Saint Louis voulait un écrin pour les reliques de la Passion du Christ, acquises à grands frais auprès des Vénitiens et de l’empereur byzantin Baudoin II. Ce sera la Sainte-Chapelle, chef-d’œuvre de l’art gothique rayonnant. Elle est bâtie en 1248, au cœur de son palais de la Cité, présumément par Pierre de Montreuil. Les reliques ont aujourd’hui disparu, mais reste l’immense châsse, merveille de légèreté, de verticalité et de lumière. À l’intérieur, les vitraux occupent plus de place que la pierre ! Sur les 15 baies de la nef unique, haute de 15 mètres, figurent plus d’un millier de scènes de la Bible. Elles évoquent la foi et les inquiétudes de Saint Louis à la veille de son départ en croisade. Construite sur le modèle palatin, la chapelle se divise en 2 niveaux : la partie basse dévolue aux serviteurs lors de l’office; et la partie haute – où étaient présentées les reliques – réservée au roi et à la Cour.

     

     

    La place Dauphine : à la gloire du pouvoir royal

     

    La place Dauphine, à Paris
      

    À partir de 1594, Henri IV impulse de grands projets à Paris. Avec une formidable énergie créatrice, il fait aménager, en 1612, une aire triangulaire à la pointe Ouest de l’île de la Cité : la place Dauphine. Moins connue que la place des Vosges, elle doit son nom au Dauphin, fils d’Henri IV et futur Louis XIII. Constituée à l’origine de 32 pavillons identiques, en brique et pierre, avec des arcades pleines et un toit d’ardoise, elle a été conçue pour relier le Pont-Neuf au palais de Justice, mais aussi – là réside la nouveauté –, pour glorifier le pouvoir royal. Ne subsistent que deux pavillons, qui abritaient jadis orfèvres, lunetiers et graveurs. La statue équestre à l’effigie d’Henri IV, elle, trône toujours sur le Pont-Neuf : installée en 1614, par Marie de Médicis, seconde épouse du Vert-Galant, la sculpture a été détruite pendant la Révolution puis remplacée en 1818, sous Louis XVIII.

     

     

    Beaubourg-Les Halles : le centre moderne

     

    La Canopée du Forum des Halles, à Paris
      

    On ne voit que lui depuis le parvis du Sacré-Cœur : ce géant de verre et d’acier, lacis d’échafaudages et de tubes colorés décrit par ses créateurs, Renzo Piano et Richard Rogers, comme un « diagramme spatial évolutif ». Le centre Georges-Pompidou, ou Beaubourg, a poussé au cœur de Paris, à une époque où les architectes ne s’imposaient aucune règle, surtout pas celle de l’objectivement beau. Depuis l’ouverture du Centre national d'Art et de Culture en 1977, son extravagante silhouette est le symbole d’une ville qui, pour être imprégnée d’Histoire, n’oublie pas d’être moderne. Pour le vérifier, il suffit de s’enfoncer plus dans le quartier des Halles, et d’admirer la Canopée en métal, signée Patrick Berger et Jacques Anziutti, ondulant au-dessus du forum commercial depuis 2016.

     

    Art et Culture 4:  10 balades dans Paris, à la découverte de l'histoire de France

     

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    Top 20 des plus belles cathédrales

    de France

     

    Par Marine Guiffray
     
    du site Détours en France
     
     

    De la pureté de l’art roman aux fastes de l’architecture gothique, en passant par les contours byzantins de La Major de Marseille, la France est semée de cathédrales dont l’architecture dit toute la richesse et la diversité. En guise de preuve, voici notre sélection des 20 plus belles de France. Honneur aux dames.

     

    Notre-Dame de Chartres

     

      
     La cathédrale de Chartres fut la première de France inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, en 1979.

    Le trésor de la cathédrale gothique de Chartres, outre son sol labyrinthique préservé – qui permettait sans doute un cheminement symbolique et spirituel des pèlerins vers la Jérusalem céleste… –, ce sont ses 2 500 m2 de vitraux. Mis à l’abri des violences de la guerre en 1918 puis en 1939, ils constituent le plus grand ensemble de vitraux du XIIIe siècle au monde.

     

    Détail d'un des vitraux de la cathédrale de Chartres
    A Chartres, les vitraux du XIIe siècle sont célèbres pour leur bleu : on parle du "bleu de Chartres".
     
     

    Notre-Dame de Paris

     

    Cathédrale Notre-Dame de Paris
     
    Les rives de la Seine entourant la cathédrale sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991.

     

    Avant-gardiste en son temps, Notre-Dame de Paris annonçait les prémices de l’art gothique avant même la fin de l’ère romane. Sa construction débuta au XIIe siècle sous l’œil attentif du puissant évêque de Paris, Maurice de Sully. Elle attirait encore avant l'incendie du 15 avril 2019 plus de 13 millions de visiteurs par an, ce qui en faisait le monument le plus visité d'Europe. Nul doute qu'elle le redeviendra dès la fin des travaux !

    Notre-Dame de Paris ravagée par les flammes, le 15 avril 2019

     

    Incendie à Notre-Dame-de-Paris
     
    Vue depuis la place de l'hôtel de Ville de Paris, le 15 avril, peu de temps après le début de l'incendie. La structure de la cathédrale a été sauvée, mais les deux tiers de la toiture ont été ravagés, de même que la charpente et la flèche qui s’est effondrée, totalement détruite par les flammes. Les deux tours, l’autel et sa croix, l’orgue ainsi que le trésor ont été préservés. 

     

    Notre-Dame de Reims

     

    La cathédrale Notre-Dame de Reims

     
    La cathédrale Notre-Dame de Reims est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991.

    Pour tous ceux qui ornent sa façade en pierre, on a surnommé Notre-Dame de Reims la « cathédrale des anges ». Cet édifice où trente-cinq rois de France ont été sacrés n’a pourtant pas toujours eu son gardien ; dévasté par la Grande Guerre, sa restauration nécessita vingt années de travaux.

     

     

    Notre-Dame d’Amiens 

     

    La cathédrale Notre-Dame d'Amiens
     
    La cathédrale d'Amiens est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981.

    Un peu plus jeune que ses homologues de Chartres, Laon, Paris ou encore Reims, la cathédrale gothique Notre-Dame d’Amiens devait être plus impressionnante encore. On commanda donc à l’architecte Robert de Luzarches un édifice au volume deux fois supérieur à celui de Notre-Dame de Paris. 

     

     

    Notre-Dame de Strasbourg 

     

    La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg
     
    La cathédrale de Strabourg depuis la rue Mercière, d'où l'on peut voir l'ensemble de la façade.

    La cathédrale gothique de Strasbourg se distingue des autres par son unique clocher et la couleur de sa pierre : du grès rose des Vosges. Elle est également célèbre pour cacher en son sein une horloge astronomique unique au monde datant probablement du XIIIe siècle. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988 au titre de la Grande-Île de Strasbourg.

     

     

    Notre-Dame de Rouen 

     

    Cathédrale Notre-Dame de Rouen
     
    Partiellement détruite lors des bombardements alliés de 1944, Notre-Dame de Rouen est restée debout malgré tout.

    Depuis le début de sa construction au XIIIe siècle, la cathédrale gothique de Rouen résiste vaillamment à l’épreuve du temps. Elle s’est notamment vue amputée de son emblématique flèche à deux reprises. Détruite par le feu puis par la foudre, celle-ci fut reconstruite fidèlement aux plans de l’architecte Jean-Antoine Alavoine à la fin du XIXe siècle – déchainant alors les passions d’écrivains sceptiques tels que Flaubert et Maupassant – et est actuellement en cours de restauration.

     

     

    Notre-Dame de Laon

     

    La cathédrale Notre-Dame de Laon
     
    Seize boeufs sculptés ornent les tours de la façade, en hommage aux bêtes ayant aidé au transport des matériaux de construction jusqu'au chantier.

    Notre-Dame de Laon fut une des toutes premières cathédrales d’inspiration gothique bâties en France ; le chantier débuta en 1155. Son héritage roman, sa pierre blanche et ses quatre tours en font un monument unique, moins austère que d’autres édifices religieux construits en plein âge d’or gothique.

     

     

    Notre-Dame de l’Annonciation au Puy-en-Velay

     

    La cathédrale du Puy-en-Velay
     
    La cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation est inscrite au patrimoine de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis 1998.

    Depuis le Moyen-Âge, des millions de pèlerins entament leur marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle au Puy-en-Velay. Pour accueillir les fidèles toujours plus nombreux, la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation s’est agrandie au fil des siècles, débordant peu à peu du rocher sur lequel on avait bâti son chœur. 

     

     

    Notre-Dame de l’Assomption à Clermont-Ferrand 

     

     La cathédrale de Clermont-Ferrand

     
    La cathédrale de Clermont-Ferrand doit sa couleur noire à la pierre de lave utilisée pour sa construction, provenant du Puy de la Nugère.

    Née de l’orgueil d’un évêque au beau milieu du XIIIe siècle, la cathédrale de Clermont-Ferrand connaît une enfance difficile. Paralysée par la guerre de cent ans, fragilisée par trois tremblements de terre successifs, elle n’est achevée qu’à la fin du XIXe siècle par Viollet-le-Duc.

     

     

    La cathédrale Sainte-Cécile d’Albi

     

    La cathédrale d'Albi
     
    La Cité épiscopale d’Albi est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2010.

    Si l’originalité de la cathédrale d’Albi tient d’abord à sa brique rouge, son style architectural dit « gothique méridional » la distingue également des cathédrales du nord de l’Europe. Érigée de 1282 à 1480, elle est agrémentée dès la fin du XVe siècle d’un porche gothique chargé et d'un jubé, toujours intact. Un peu plus tard, son intérieur retrouve une nouvelle jeunesse sous les pinceaux d’artistes de la Renaissance venus de Flandre, de France et d’Italie.

     

     

    La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais

     

    La cathédrale de Beauvais
     
    Saint-Pierre de Beauvais détient le record de la hauteur sous voûte dans une cathédrale gothique, avec 47 mètres.

    Au début du XIIIe siècle, l’évêque de Beauvais nourrit le rêve de tous les puissants : bâtir plus grand, plus haut et plus beau que tout ce qui a déjà été construit. Mais voilà, cette fois-ci, l’ambition était trop grande ; retardé par les effondrements, la guerre et le manque d’argent, le chantier stagne. La cathédrale Saint-Pierre demeure inachevée, sans nef ni façade occidentale.

     

     

    La cathédrale Saint-Etienne de Bourges 

     

    La cathédrale de Bourges et le jardin de l'évêché
     
    La cathédrale Saint-Etienne de Bourges est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1992.

    Dénuée de transept, la cathédrale Saint-Etienne de Bourges offre, quand on y pénètre, une impressionnante perspective. Cela dérange, étourdit, éblouit… Une chose est sûre, cela ne laisse pas indifférent ! Autre particularité de l’édifice : ses tours asymétriques, dont l’une est appelée « tour sourde » – elle n’a pas de cloches ni de flèche – et l’autre « tour de beurre » – pour avoir été financée par des indulgences vendues à ceux qui ne respectaient pas le jeûne du carême.

     

     

    La Major de Marseille 

     

    La Major de Marseille
     
    L’architecture de La Major de Marseille mêle inspiration byzantine, romane et gothique.

    La cathédrale Sainte-Marie-Majeure de Marseille est encore une jeune dame. Surnommée « La Major » par les Marseillais, elle fut construite entre 1852 et 1893 face à la Méditerranée, entre les quartiers du Vieux Port, du Panier et de la Joliette. Elle est à ce jour l’une des plus grandes églises de France et la seule cathédrale bâtie en France au XIXe siècle.

     

     

    La cathédrale Saint-Etienne de Metz 

     

    La cathédrale de Metz
     
    La pierre de Jaumont donne à la cathédrale de Metz son éclat doré si particulier.

    Bâtie sur la colline Sainte-Croix, la cathédrale Saint-Etienne de Metz domine la ville de son allure gothique depuis le XIIIe siècle. Avec 6 500 m2 de vitraux, elle possède à ce jour les plus grandes verrières d'Europe.

     

     

    La cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême

     

    La cathédrale d'Angoulême
     
    Les décors bibliques de la façade sculptée représentent l’Ascension du Christ, le Jugement dernier et la Pentecôte.

    Construite à l’aube du XIIe siècle dans un style roman caractéristique du sud-ouest de la France, la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême garde surtout la trace de sa restauration, au XIXe siècle, par Paul Abadie. L’ambition de l’architecte, à qui l’on doit également l’église du Sacré-Cœur de Paris, était de rendre à l’édifice ses pures lignes romanes.

     

     

    La cathédrale Saint-Étienne de Sens

     

    La cathédrale Saint-Etienne de Sens

    Saint-Etienne de Sens est l’une des premières cathédrales de l’ère gothique. Œuvre du bâtisseur Guillaume de Sens, elle se pare en effet dès 1135 de ce qui deviendra la marque de cette architecture : arcs-boutants, voûtes d’ogive, ouvertures laissant entrer la lumière… Ce style nouveau inspire même l’archevêque de Canterbury, qui fait appel à Guillaume de Sens pour reconstruire sa cathédrale outre-Manche.

     

     

    La cathédrale Saint-Corentin de Quimper

     

    La cathédrale Saint-Corentin de Quimper

    La cathédrale de Quimper est dédiée à Notre-Dame et à Saint-Corentin, premier évêque de la ville. Commencée au XIIIe siècle, elle n’est achevée qu’au XIXe, lorsque Napoléon III fait ériger ses deux flèches de pierre de 76 mètres de haut. Plus ancienne cathédrale gothique de Bretagne, elle vaut le détour pour son unique portail, à sept voussures sculptées d’angelots, et ses vitraux réalisés par des maîtres verriers quimpérois au XVe siècle. A voir également : la statue du roi légendaire Gradlon, fondateur de Quimper, qui se dresse entre les deux flèches.

     

     

    La basilique-cathédrale de Saint-Denis

     

    La basilique-cathédrale de Saint-Denis

    Sur la sépulture de Saint-Denis, premier évêque de Paris mort vers 250, il n’y avait d’abord qu’une église ; une abbaye est créée sous les Mérovingiens, une basilique sous Pépin le Bref… Et c’est au XIIe siècle que l’édifice se meut en un chef d’œuvre d’architecture gothique, le premier, sous l’influence de l’abbé Suger. Restauré au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, il ne devient cathédrale qu’en 1966 avec la création du diocèse de Saint-Denis. Celle-ci est surtout célèbre pour être la nécropole des rois et reines de France depuis Clovis au VIe siècle.

     

     

    La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans

     

     La cathédrale Sainte-Croix d'Orléans

    La cathédrale Sainte-Croix d'Orléans vue depuis la rue Jeanne d'Arc.

     

    La construction de la cathédrale gothique d’Orléans débute en 1287. Marquée par les guerres de religion, elle est ensuite en grande partie détruite par les protestants au XVIe siècle. Henri IV lance sa reconstruction dès 1601, Louis XIV finance les transepts en prenant soin d’y laisser sa signature (sa devise et son soleil), et la cathédrale Sainte-Croix n’est finalement inaugurée qu’en 1829. On peut aujourd’hui y admirer les boiseries sculptées de son chœur et les vitraux retraçant l’histoire de Jeanne d’Arc, qui vint y prier en son temps.

     

     

    L’église Saint-Trophime d’Arles

     

    L'église de Saint-Trophime à Arles, ancienne cathédrale

    Elle a perdu son titre de cathédrale, et pourtant, l’église Saint-Trophime d’Arles mérite sa place dans notre classement ! Construite au XIIe siècle dans un style roman provençal, elle impressionne par son magnifique portail sculpté mêlant l’art antique au roman. Son chœur et son déambulatoire, touches gothiques de l’édifice, datent du XVe siècle. Et son cloître, splendide, lui a valu d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec la ville d’Arles en 1981.

     

     

    Art et Culture 4:  Top 20 des plus belles cathédrales de France

     

     

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