•  

    Pin It

    votre commentaire
  • Quand la BD s'invite sur les murs de Bruxelles

    Au détour de ruelles, Bruxelles offre par endroit d'étranges spectacles. Au 60 rue du Marché au Charbon, Victor Sackeville mène une mission top secrète. Sur cette fresque, Francis Carin l'auteur des célèbres aventures de l'agent secret du roi George V, dévoile ici une des scènes de l'album "l'Opéra de la mort".
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Lucky Luke au-delà du Far West

    Même à Bruxelles, le célèbre Lucky Luke de Morris continue de traquer les Frères Dalton. Tout ce beau monde fait des ravages rue de la Buanderie. L'Atomium situé au milieu du désert est un clin d'oeil de l'auteur à la ville de Bruxelles.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Blondin et Cirage by night

    Même la nuit, il est possible de venir admirer certaines de ces fresques murales. Une majorité d'entre elles font l'objet d'un éclairage. A deux pas du Palais de Justice, Blondin et Cirage de Jijé font la rencontre d'un marsupilami très vorace. Une fresque à découvrir rue des Capucins.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Astérix et Obélix déboulent à Bruxelles

    Les intrépides gaulois de la célèbre BD d'Uderzo et Goscinny ont accouru sur cette aire de sport de Bruxelles située 33-35 rue de la Buanderie. Comme d'habitude, Idéfix est en tête du peloton.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Caroline Baldwin, une séduisante détective

    Sur la façade de l'immeuble qui fait l'angle de la rue de la Poudrière et de la place de Ninove, la séduisante détective d'André Taymans et Bruno Wesel, Caroline  Baldwin vit d'incroyables aventures.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Blake et Mortimer mènent l'enquête

    La mystérieuse Marque Jaune a sévi une fois de plus à Bruxelles. Au 24 de la rue du Houblon, les deux célèbres détectives d'Edgar Pierre Jacobs ont retrouvé sa trace. Et vous saurez-vous les retrouver ?
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Viens boire un petit coup avec Poje

    A l'angle de la rue de l'Ecuyer et de la rue des Dominicains, les promeneurs peuvent admirer Poje partageant une bière avec Manneken-Pis. Ses créateurs, Louis-Michel Carpentier et Raoul Cauvin ont consacré un album à l'Année de la bière en 1986.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Ric Hochet est prêt à tout

    Tibet a réalisé un magnifique trompe-l'oeil 9 rue du Bon Secours. Il a choisi de prolonger la façade de la maison voisine pour donner une unité à sa fresque. Ainsi Ric Hochet, le journaliste intrépide, vient porter secours à cette femme sous les yeux ébahis du commissaire Bourdon.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Quel mauvais coup Quick et Flupke ont-ils bien pu encore préparer ?

    Dans l'un des quartiers les plus pittoresques de la ville, les Marolles, les deux trublions de Hergé Quick et Flupke en font voir de toutes les couleurs au pauvre Agent 15.  Pour voir ces deux lascars, il suffit de se rendre au croisement de la rue Haute et de la rue des Capucins.
    ©  L'Internaute Magazine / Mélanie Layec

    Un feu d'artifice pour Olivier Rameau

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas Olivier Rameau, le héros de Dany, rendez-vous au numéro 9 de la rue du Chêne. Sur la façade jouxtant un magasin de feux d'artifice, Olivier Rameau et ses amis Colombe Tiredaile et Maître Pertinent invitent les promeneurs à pénétrer dans le monde de Rêverose. Attention ! Accès strictement interdit aux gens ennuyeux.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Nic au pays des rêves

    Au croisement de la rue de la Senne et de la rue des Fabriques, le héros de Hermann Huppen, Nic partage un de ses rêves avec les passants.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Boule et Bill sont de retour du marché aux puces

    A deux pas de la place du Jeu de Balle, en descendant la rue de Chevreuil, les passants découvrent la fresque murale de Boule et Bill. D'une superficie de 25 m², elle fut réalisée d'après un projet original de Roba et inaugurée en octobre 1991. Il semblerait que Bill ait trouvé son bonheur  au marché aux puces.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Tintin prend la fuite par l'escalier de secours

    Tintin, le capitaine Haddock et Milou tentent de s'échapper par l'escalier de secours situé au 37 rue de l'Etuve. Les fans de l'illustre BD d'Hergé reconnaîtront cet extrait de l'album "L'Affaire Tournesol".
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Broussaille en balade

    Il n'est pas anodin de retrouver Broussaille et son amie Catherine traversant le Plattesteen. En effet, le héros de Frank Pé habite Bruxelles et plus précisément au 56 rue Godecharle.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Que mijote le Jeune Albert ?

    Méfiez-vous ! L'enfant terrible de Yves Chaland a pris ses quartiers rue des Alexiens.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Odilon Verjus aide toujours les demoiselles en détresse

    Qui est donc cette jeune femme que le missionnaire Odilon Verjus de Laurent Verron et Yann aide à descendre d'un mur rue des Capucins à Bruxelles ? Allez, pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu, il s'agit de Joséphine Baker.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Cori le Moussaillon prend de la hauteur

    Prenez le large au 21 rue des Fabriques. Le jeune aventurier de Bob de Moor, Cori le Moussaillon salue les promeneurs du haut de son mat installé au sommet de cette fresque murale.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    En route pour Sleep Well

    La vache de Johan de Moor s'est installée dans le hall de l'hôtel Sleep Well, situé rue du Damier.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Cubitus en Manneken-Pis

    Voilà que Cubitus vole la vedette à Manneken-Pis au 109 rue de Flandre. Dupa aura vraiment fait faire de drôle de choses à son philosophe.  
    ©  L'Internaute Magazine / Mélanie Layec

    Attention voilà Gaston

    Attention à ne rien vous prendre sur la tête en passant rue de l'Ecuyer. Le héros de Franquin, Gaston Lagaffe fait encore des siennes et ce pauvre passant en fait les frais.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Suivez Isabelle et Calendula

    Rue de la Verdure, à deux pas du Scientastic-Museum, Isabelle et la sorcière Calendula de Will ouvrent la voie vers un monde fantastique.
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Le Petit Jojo s'amuse bien

    Vous êtes les bienvenus chez la mamie du Petit Jojo. Située au coin de la rue Pieremans et rue des Menages, cette fresque réalisée d'après le projet d'André Geerts dissimule quelques emblèmes de Bruxelles. 
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Le Chat tout en brique

    Tiens ! Boulevard du Midi, le Chat de Philippe Geluck a fait son apparition.
    ©  L'Internaute Magazine / Mélanie Layec

    Monsieur Jean fait escale à Bruxelles

    Monsieur Jean a quitté Paris pour faire escale au 28 rue des Bogards. Philippe Dupuy et Charles Berberian ont donné rendez-vous à leur héros dans une brasserie typiquement bruxelloise.  
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Néron et compagnie

    Sur la place Saint-Géry, Marc Sleen a installé les héros de ses albums de Néron dans un décor rappelant sa campagne hoeilartoise.  
    ©  L'Internaute Magazine / Laetitia Devillars

    Pin It

    votre commentaire
  • 5 lieux sur les traces de Tintin

    la statue en bronze de tintin est la première à 'humaniser' le personnage. elle
    La statue en bronze de Tintin est la première à "humaniser" le personnage. Elle a été réalisée par Nat Neujean sur demande d'Hergé en 1976. © Comics Café 2011

    Bruxelles, la ville où tout commence

     

    Dès la gare où une fresque de Tintin accueille les passagers, jusqu'aux peintures sur les murs et aux expos du Centre Belge de la BD, le reporter à la houppette est partout. Le 21 octobre 2011, une statue de Tintin en bronze réalisée sur une commande d'Hergé a été inaugurée sur la place du Grand Sablon. Elle se trouve à l'entrée du tout nouveau Village de la Bande Dessinée.

     

    A visiter

     

    En plus de présenter la statue, le Village de la Bande Dessinée accueille un café, une librairie, une galerie, des collections privées... Balade conseillée.

     

     Le Comics Café / Village de la Bande Dessinée

     

    La nouvelle maison de Tintin : le musée Hergé

    bien qu'il soit difficilement accessible, le musée hergé est un passageobligé
    Bien qu'il soit difficilement accessible, le musée Hergé est un passageobligé pour les fans. © Nicolas Borel / Musée Hergé

    Situé à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, le musée Hergé présente toute l'œuvre du créateur de Tintin, de ses dessins publicitaires à ses albums les plus connus. On y trouve des planches originales, mais aussi une collection d'objets et  d'archives très riche. Le musée est vraiment à conseiller aux fans de Tintin et bien sûr, du dessinateur Hergé. 

     

    A visiter

     

    Pas très accessible car il se trouve à Louvain-la-Neuve, le musée compense par son architecture sublime et un contenu remarquable. Un audioguide est compris dans le tarif d'entrée. Le musée Hergé dispose également de son propre restaurant et de sa librairie.

     

     Le musée Hergé

     

    Le château de Cheverny, un Moulinsart en vrai

    pour transformer le château de cheverny en moulinsart, il suffit de masquer avec
    Pour transformer le château de Cheverny en Moulinsart, il suffit de masquer avec ses mains les ailes à droite et à gauche. Effet garanti ! © André Volpato

    Le fameux château de Moulinsart, résidence du capitaine Haddock, du professeur Tournesol et de Tintin, n'existe pas hors des cases de BD. Cependant, le dessinateur Hergé s'est fortement inspiré d'un monument réel : le château de Cheverny. Il suffit de dissimuler les deux bâtiments qui se trouvent sur les flancs du château pour découvrir Moulinsart !

     

    A visiter

     

    Situé à deux heures de Paris et à proximité des châteaux de la Loire, Cheverny est un passage obligé lorsqu'on se rend en Sologne. On y trouve une exposition avec des maquettes et la reconstitution de décors de Tintin.

     

     Le château de Cheverny

     

    Une place pour retrouver l'ambiance de Tintin

    en arrière-place du marché aux puces où tintin achète la licorne pour le
    En arrière-place du marché aux puces où Tintin achète la Licorne pour le capitaine Haddock, on peut voir l'église de l'Immaculée Conception. © Sigfus Sigmundsson / Flickr

    Moins picturale que les autres lieux de la capitale belge mais très symbolique, la Place du Jeu de Balle est incontournable : c'est là où se déroule le marché aux puces au cours duquel Tintin trouve la maquette de la Licorne. L'ambiance inimitable, typique de ce quartier populaire de Bruxelles, est la même depuis 1873.

     

    A visiter

    Tous les matins jusqu'à 14h, le marché aux puces envahit la Place du Jeu de Balle, aux Marolles. Une fois par an, durant l'été, c'est une brocante entièrement dédiée à Tintin qui prend ses quartiers sur la Place. Immanquable !

     

     Le marché aux puces de Bruxelles

     

    La chambre de Tournesol à l'hôtel Cornavin

    l'hôtel cornavin n'en a pas l'air, mais il cache une petite vitrine sur tintin.
    L'hôtel Cornavin n'en a pas l'air, mais il cache une petite vitrine sur Tintin. Sur cette photo, on aperçoit Milou en bas à gauche de la porte d'entrée. © Philip Cloutier

    Dans "L'Affaire Tournesol", on voit Tintin rendre visite à son ami le professeur Tournesol à Genève. Ce dernier occupe la chambre 122 de l'hôtel Cornavin... Un hôtel qui existe bel et bien dans la réalité ! A l'origine, il n'y avait pas de chambre 122, mais lors de la rénovation, elle a été créée tout spécialement pour les fans. L'entrée de l'hôtel Cornavin dispose d'une vitrine d'où Tintin et Milou regardent les passants.

    A visiter

    Comme son nom l'indique, l'hôtel se trouve à côté de la gare Cornavin. Beaucoup de tintinophiles s'y rendent pour faire une photo devant l'entrée et voir la petite exposition, mais certains en profitent également pour séjourner au sein de cet hôtel luxueux.

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Des explorateurs découvrent deux cités

    mayas dans la jungle mexicaine

     

     

    Une porte en forme de bouche de monstre, des temples pyramidaux en ruines et des vestiges de palais, aucun doute, nous sommes bel et bien dans une ancienne cité maya. Des archéologues ont crapahuté dans la jungle mexicaine pour mettre à jour deux anciennes cités qui dormaient paisiblement dans ces zones reculées.

     

    cite-maya-lagunita-01

     

    Dénichées dans la partie sud-est de l’état mexicain de Campeche, au cœur de la péninsule du Yucatan, les cités mayas étaient cachées au beau milieu d’une végétation épaisse et difficilement accessible. « Les photographies aériennes nous ont aidés à localiser les sites » a déclaré le chef d’expédition Ivan Sprajc, du Centre de recherche de l’Académie slovène des sciences et des arts (ZRC SAZU).

     

    L’archéologue s’est appuyé sur les travaux de l’un de ses confrères, l’américain Eric Von Euw, qui a documenté la façade et d’autres monuments de pierre avec des dessins encore non publiés. Cependant, l’emplacement exact de la ville, appelée Lagunita par Von Euw, restait assez vague, ce qui a compliqué le travail des explorateurs.

     

    cite-maya-lagunita-02

     

    La deuxième ville, qui est une nouvelle découverte, a été nommée Tamchen, qui signifie «puits profond» en yucatèque maya. Cela est dû au fait qu’elle dispose d’un nombre impressionnant de chambres souterraines qui ont été installées pour recueillir l’eau de pluie. Similaire à Lagunita, Tamchen est également composée de plusieurs places bordées de bâtiments et d’un grand temple en forme de pyramide.

     

    Si l’équipe n’est pas certaine de la date de construction des deux cités, certaines preuves permettraient d’affirmer que Tamchen pourrait dater de l’an 300 avant JC.

     

    Une expédition qui sent bon les belles aventures de Tintin, vous ne trouvez pas ?

     

    cite-maya-lagunita-03

     

     

    cite-maya-lagunita-04

     

     

    cite-maya-lagunita-05

     

     

    cite-maya-lagunita-06

     

     

    cite-maya-lagunita-07

     

     

    cite-maya-lagunita-08

     

     

    cite-maya-lagunita-09

    Credit photo : Ivan Sprajc

    Source : Discovery News

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    9 octobre 1683

    Le mariage secret de Louis XIV

     

    Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon (27 novembre 1635, Niort  - 15 avril 1719, Saint-Cyr-l'École)Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683, dans l'ancienne chapelle du château de Versailles, le roi Louis XIV, âgé de 45 ans et veuf de Marie-Thérèse d'Autriche, épouse en grand secret la gouvernante de ses bâtards, Françoise d'Aubigné (47 ans).

    Veuve du poète Scarron, celle-ci est devenue par la faveur royale marquise de Maintenon.

    Avec ce mariage morganatique (ne donnant pas droit au titre de reine), avec l'évêque de Paris et le confesseur du roi pour témoins mais aucune trace écrite, Françoise d'Aubigné parvient au bout d'un destin peu commun.

    Alban Dignat

    De la prison de Niort aux salons parisiens

    Petite-fille d'Agrippa d'Aubigné, huguenot rebelle et poète, Françoise naît dans la prison de Niort où son père, voyou notoire, est incarcéré pour inconduite. Sa mère, fervente catholique, à peine âgée de seize ans, n'est autre que la fille du gouverneur de la prison !

    L'enfant jouit néanmoins d'une petite enfance heureuse au château de Mursay, près de Niort, chez la soeur de son père, une huguenote pieuse et maternelle. Il lui arrive alors de participer aux travaux de la ferme. Mais son père ayant été libéré, il a l'idée saugrenue d'emmener sa famille tenter l'aventure en Martinique.

    De retour en France après ces six années d'exil, ayant perdu sa mère, Françoise est sévèrement reprise en main par sa marraine catholique, Mme de Neuillant, qui la met au couvent avant de la présenter dans la haute société parisienne. Dans les salons, son joli minois mais aussi sa candeur et son esprit ne tardent pas à faire leur effet. Le chevalier de Méré, séduit, lui attribue le surnom de « Belle Indienne »  et parfait son éducation. 

    Paul Scarron (1610 - 6 octobre 1660)Jeune fille sans dot, Françoise épouse à seize ans le poète Paul Scarron, de vingt-cinq ans son aîné, paralysé et laid à faire peur. En contrepartie de ce « mariage gris », selon le mot de sa biographe Françoise Chandernagor (L'Allée du roi, Julliard, 1981), le poète met la Cour à ses pieds.

    Paralysé mais spirituel en diable, il tient en effet dans la rue de Turenne un salon couru par tous les libertins de l'aristocratie, ainsi que des femmes d'esprit comme Mme de La Fayette, Mme de Sévigné ou encore la courtisane Ninon de Lenclos.

    Le marquis de Villarceaux, amant de Ninon, tente de la séduire et il n'est pas exclu qu'il soit parvenu à ses fins, sans pour autant entâcher sa réputation de vertu. Dans son manoir de Villarceaux, il a l'audace d'accrocher un portrait imaginaire de Françoise dévêtue et câline.

    En 1660, Françoise d'Aubigné assiste avec Marie Mancini, nièce du cardinal Mazarin, à l'entrée solennelle à Paris du jeune Louis XIV et de son épouse Marie-Thérèse. C'est la première fois qu'elle voit le roi. Trois mois plus tard, le 6 octobre 1660, son mari décède au terme d'interminables souffrances, ne lui laissant que des dettes. Il fait inscrire sur sa tombe, dans l'église Saint-Gervais :

    Celui qui cy maintenant dort
    Fit plus de pitié que d'envie,
    Et souffrit mille fois la mort
    Avant que de perdre la vie.
    Passant, ne fais ici de bruit
    Garde bien que tu ne l'éveilles :
    Car voici la première nuit
    Que le pauvre Scarron sommeille.

    Mère et amante de substitution

    Mme de Maintenon avec le comte de Vexin et le duc du Maine (Pierre Mignard)Forte de son éducation, de sa réputation de vertu et de son carnet de relations, nantie d'une petite pension, François est toujours bien accueillie dans les salons où elle se lie d'amitié avec François Athénaïs de Montespan.

    En 1669, celle-ci, étant devenue la maîtresse du roi, pense à elle pour l'éducation de ses enfants à venir.

    Françoise s'établit avec eux dans le village de Vaugirard, non loin de Versailles. Louis XIV, très attaché à ses enfants, y passe à l'occasion et apprécie la tendresse maternelle de Mme Scarron pour ses chers petits : « Comme elle sait bien aimer, il y aurait du plaisir à être aimé d'elle », confie-t-il.

    Portrait de Madame de Maintenon en sainte Françoise Romaine (1694, Pierre Mignard, châteaux de Versailles et Trianon, Château de Versailles - JM Manaï)En 1675, le roi a le coup de foudre pour cette femme discrète.

    Il écrit dans son journal : « Il y a quelques jours, un gentilhomme de gris vêtu, peut-être un prince errant incognito, entreprit durant la nuit une nymphe égarée dans le parc de Saint-Germain. Il savoit le nom de cette nymphe, qu’elle étoit belle, bonne, pleine d’esprit mais sage. La nymphe cependant se laissa faire et ne lui refusa aucune faveur. Cette nymphe ressemblait à s’y méprendre à Mme Sc. ; et je crois deviner qui étoit le prince vêtu de gris. Ce prince est comme moi, il déteste les femmes légères, il honnit les prudes, il aime les sages. »

    C'est alors que l'heureuse élue reçoit du roi, devant les courtisans éberlués, le titre de marquise de Maintenon, d'après le nom du domaine qu'elle avait pu acheter l'année précédente, à quelques lieues au sud de Versailles, avec un délicieux château construit par Jules-Hardouin Mansart.

    C'en est fini de la « veuve Scarron »  et des sarcasmes qui accompagnent ce nom à la Cour.

    Le château de Maintenon (Yvelines), DR

    Le roi se détache de la marquise de Montespan, compromise en 1681 dans l'« affaire des Poisons ». Dans le même temps, sur les instances de Mme de Maintenon, il se rapproche de son épouse, la reine Marie-Thérèse. Celle-ci, qui a souffert pendant des années du dédain des maîtresses successives de son royal époux, en marque une vive reconnaissance à la nouvelle élue. Ses trois dernières années seront parmi les plus heureuses de sa vie.

    Après la mort de la reine, le 30 juillet 1683, Louis XIV (45 ans), lassé des écarts et peu soucieux d'épouser une nouvelle princesse européenne, régularise sa liaison. Et c'est au cours d'une cérémonie sobre, à son image, que celle qui était surnommée la Belle Indienne s'unit au Roi-Soleil.

    Elle va dès lors mener une existence discrète, dans une cour vieillie et ennuyeuse, avec le souci de ramener le roi aux vertus chrétiennes d'austérité et de tempérance. En bonne catholique, elle se réjouit comme beaucoup des conversions de protestants mais, contrairement à une rumeur tardive, elle n'a sans doute aucun rôle dans la malheureuse révocation de l'Édit de Nantes.

    Racine lisant Athalie devant Louis XIV et madame de Maintenon (détail), 1819, Julie Philipaut, musée du Louvre

    Éducatrice d'avant-garde

    Dès 1681, la marquise, éducatrice et pédagogue dans l'âme, s'intéresse à l'initiative d'une amie, Mme de Brinon. Celle-ci a créé à Montmorency, au nord de Paris, une école pour les jeunes filles pauvres de la noblesse. Madame de Maintenon leur offre un hébergement plus accueillant à Rueil puis à Noisy-le-Roi. Enfin, en 1684, elle convainc son royal époux de l'utilité d'une maison d'éducation à Saint-Cyr, derrière le parc du château de Versailles, en un lieu au demeurant peu propice, marécageux et pestilentiel. Les travaux sont confiés à l'architecte de Versailles lui-même, Jules Hardouin-Mansart. 

    Mme de Maintenon et sa nièce devant Saint-Cyr (vers 1690, Louis-Ferdinand Elle, musée national de Versailles)C'est ainsi qu'est fondée la Maison royale de Saint-Louis. Elle accueille gratuitement les jeunes filles de sept à douze ans qui ont moins quatre quartiers de noblesse et une famille trop pauvre pour leur assurer une bonne éducation.

    Sont privilégiées les jeunes filles dont le père a combattu ou donné sa vie au service du roi. Ces « demoiselles de Saint-Cyr », au nombre de 200 à 250,  sont destinées à faire un « beau mariage » et devenir des dames de la Cour. 

    Leurs éducatrices, sous la tutelle de Madame de Maintenon, ne sont pas des religieuses comme dans les écoles habituelles de l'époque. Elles sont seulement astreintes à des voeux temporaires de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.

    Madame de Maintenon accueille le dramaturge Jean Racine à Saint-Cyr et lui demande de créer une pièce sur mesure pour ses élèves. Ce sera Esther, représentée devant le roi  et la Cour. Ensuite vient Athalie, dans un genre plus austère. C'est dans cette maison, sur laquelle se concentre toute son énergie, que la reine se retire par décence trois jours avant la mort du roi. C'est aussi là qu'elle s'éteint le 15 avril 1719, oubliée de tous.

    Abandonnée sous la Révolution, en mars 1793, la maison d'éducation accueillera, quinze ans plus tard, en 1808, l'École spéciale impériale militaire, créée le 28 janvier 1803 par Napoléon Bonaparte en vue de former ses futurs officiers.

    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique