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    Cinq nouvelles araignées à armure découvertes en Chine

     

    Des scientifiques ont découvert cinq nouvelles espèces d’araignées dans des grottes du sud-ouest de la Chine. Ces aranéïdes « à armure » doivent leur nom aux plaques recouvrant leur abdomen.

     

    L’araignée mâle Sinamma oxycera a un tubercule sur le céphalothorax (face dorsale à gauche, face ventrale à droite). © Yucheng Lin, Shuqiang Li, ZooKeys, 2014, cc by sa 4.0

    L’araignée mâle Sinamma oxycera a un tubercule sur le céphalothorax (face dorsale à gauche, face ventrale à droite). © Yucheng Lin, Shuqiang Li, ZooKeys, 2014, cc by sa 4.0

     
     

    Un article paru dans la revue ZooKeys décrit cinq nouvelles espèces d’araignées de la famille desTetrablemmidae découvertes en Chine. Souvent, ces araignées tropicales et subtropicales, dont l’abdomen rappelle une armure, se trouvent dans le sol ou les ordures, mais ici, c’est dans l’obscurité de grottes qu’elles ont été découvertes. Comme de nombreuses espèces vivant dans de telles conditions, elles présentent des adaptations typiques de la vie à l’obscurité, comme une perte d’yeux. Par exemple, le genre Tetrablemma auquel appartiennent deux des nouvelles espèces n’a que quatre yeux, alors que la plupart des araignées en ont huit.

    La région dans laquelle les araignées ont été trouvées est celle du karst de Chine du Sud, qui s’étend sur les provinces du Yunnan, du Guizhou et du Guangxi. Ce karst remarquable est réputé pour ses paysages et sa biodiversité. Les chercheurs de l’académie des sciences chinoises y ont exploré plus de 2.000 grottes. Des centaines de nouvelles espèces d’araignées ont ainsi été décrites, si bien qu’au cours de ces dix dernières années, le nombre d’araignées connues en Chine a bondi de 2.300 à 4.300 espèces.

     

    L’espèce d’araignées Singaporemma banxiaoensis (mâle à gauche, femelle à droite) a des vestiges d’yeux blancs sur la tête.
    L’espèce d’araignées Singaporemma banxiaoensis (mâle à gauche, femelle à droite) a des vestiges d’yeux blancs sur la tête. © Yucheng Lin, Shuqiang Li, ZooKeys, 2014, cc by sa 4.0

     

    Une diversité de plaques abdominales pour la classification des araignées

    De manière générale, les Tetrablemmidae sont des araignées moyennes (Pacullinae) à petites (Tetrablemminae). En tout, 144 espèces appartenant à 30 genres de la famille des Tetrablemmidae ont déjà été décrites. Tous les spécimens de cette étude ont été récoltés à la main ; ils sont conservés au muséum de l’université du Sichuan à Chengdu et à l’institut de zoologie de l’académie des sciences chinoise à Pékin.

    Les 5 nouvelles espèces identifiées par les chercheurs sont : Sinamma oxycera (de sina, « Chine »),Singaporemma banxiaoensisSingaporemma wulongensisTetrablemma ziyaoensis et Tetrablemma menglaensis. Le genre Sinamma diffère des autres notamment par la présence d’un tubercule sur la carapace du mâle, et parfois sur la femelle. L’espèce Sinamma oxycera doit son nom à oxycerus, qui signifie « corne aiguisée » en grec et fait référence au tubercule présent sur le céphalothorax du mâle. Quant à l’espèce Singaporemma banxiaoensis, nommée en référence au lieu de sa découverte, elle présente des vestiges d’yeux blancs.

    Chez ces différentes araignées, l’observation des plaques permet de différencier les espèces : par exemple, chez Singaporemma wulongensis, la femelle possède une plaque vulvaire interne en forme d’oméga ; chez Tetrablemma menglaensis, trouvée dans la province du Yunnan, la femelle a une longue plaque interne vulvaire en forme de S et pas de plaque dorsale vulvaire.

     

     

    Insectes:  Cinq nouvelles araignées à armure...

     

     

     

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  • Le monde merveilleux des fourmis 

    Les drôles de fourmis d'Andrey Pavlov

    Le photographe russe Andrey Pavlov s'amuse à mettre en scène d'impressionnantes photos de fourmis. Cette photo intitulée "Le Pont" fait partie d'une série d'images où les fourmis construisent ou traversent des ponts. C'est complètement surréaliste et pourtant, ça a l'air naturel !
    ©  Andrey Pavlov
     

    Bon appétit bien sûr !

    Bon, il faut l'avouer, Andrey Pavlov ne cherche absolument pas à représenter l'insecte dans son milieu naturel. . "Bon appétit" (titre en français) est une photo où la spontanéité de l'animal donne tout son charme à une mise en scène calculée au millimètre près.
    ©  Andrey Pavlov
     

    L'envol des fourmis

    Sur cette image nommée "Les parapluies artisanaux" place nos amies les fourmis dans le rôle de Mary Poppins, et s'envolent à l'aide des aigrettes d'un pissenlit.
    ©  Andrey Pavlov
     

    Il est interdit de parler au chauffeur

    Andrey Pavlov utilise la macrophotographie pour donner l'impression que ces minuscules fourmis sont des géantes dans l'univers qu'il leur a créé. Il n'utilise que des accessoires d'origine naturelle pour rendre l'image encore plus "réaliste".
    ©  Andrey Pavlov
     

    Le premier lancement vers la Lune

    Et si les fourmis avaient été les premiers êtres vivants à poser les pattes sur la Lune ? Le photographe s'est amusé à faire passer ce champignon pour un lanceur spatial. On y croirait presque.
    ©  Andrey Pavlov
     

    La fraise sauvage

    Les fourmis partent à la cueillette : très attirés par tout ce qui est sucré, les membres de l'espèce "formica sanguinea" ne vont pas pour autant cueillir des fruits dans la nature. Mais ici, la mise en scène est parfaite pour nous le faire croire !
    ©  Andrey Pavlov
     

    La Grande Muraille des fourmis

    Bien qu'elle semble plus "naturelle" que les autres, cette image est très travaillée pour donner l'impression que les fourmis photographiées sont de véritables héros après une bataille.
    ©  Andrey Pavlov
     

    Le chef des "redskins"

    Lorsqu'on lui demande comment il fait pour parvenir à de telles photos d'animaux aussi insaisissables que les fourmis, Andrey Pavlov précise "n'écrivez pas que je n'utilise jamais Photoshop. Ça, c'est de la fiction pour les journalistes..."
    ©  Andrey Pavlov
     

    Une fourmi qui fait de l'autostop

    Une route en bois, une voiture en graines... On se croirait dans un film d'animation pour enfants ! Dans sa photo "Lift, handsome !" le photographe imagine une fourmi qui fait de l'autostop.
    ©  Andrey Pavlov
     

    Match de foot

    Et si les fourmis jouaient au foot ? Parmi les scènes complètement folles imaginées par Andrey Pavlov, celle-ci est peut-être la plus étonnante. On sait que les fourmis traient les pucerons pour se nourrir et ont une structure sociale très développée, alors pourquoi n'auraient-elles pas inventé le foot ?
    ©  Andrey Pavlov
     

    Le pont et le bateau

    Quelle vie passionnante doivent vivre ces fourmis... A bord d'un bateau, sur un pont : on dirait vraiment des moments volés dans la nature, mais même le décor est construit.
    ©  Andrey Pavlov
     

    Les monstres du marécage

    Andrey Pavlov place ses fourmis au cœur d'un film d'horreur. Les punaises vertes, avec leur carapace et leur allure massive, passent pour de terribles monstres... En réalité, elles sont inoffensives et ne se nourrissent que de sève, alors que les fourmis dévorent, elles, toutes sortes d'insectes.
    ©  Andrey Pavlov
     

    La statue du travail

    Très présente dans l'iconographie russe, l'image du travailleur est ici détournée avec la fourmi, un animal réputé pour ses capacités à travailler sans relâche.
    ©  Andrey Pavlov
      
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    Mygale Géante

    Une seule espèce de mygale qui appartient au genre Theraphosa peut être vraiment qualifiée de géante : c’est la Theraphosa blondi.
    Theraphosa leblondi (ou blondi) vit au cœur de la forêt amazonienne. Il existe de nombreuses variétés de mygales et on ignore en fait le nombre exact de mygales qui vivent au cœur de l’Amazonie.
    Cette mygale géante a longtemps figuré dans le livre des records comme la plus grosse araignée du monde.
    Mais, la première place revient maintenant à la Pseudotheraphosa apophysis.

     

    Portrait de la Mygale géante

    Theraphosa blondi possède un corps qui mesure en moyenne 10 cm de long mais avec les pattes, elle peut atteindre une envergure de 30 cm.
    Les plus grosses femelles peuvent peser jusqu’à 100 g.
    Ses crochets mesurent 2 cm. Elle chasse au sol et n’est vraiment active que la nuit.

    Theraphosa blondi

    Theraphosa blondi. By liangjinjian

    On a constaté que cette mygale tissait une toile devant son terrier. Est-ce une installation d’alarme qui lui permet de savoir quand un ennemi approche ?
    Son menu se compose essentiellement d’insectes. Il est vrai qu’il lui faut 17 h pour digérer une proie aussi grosse qu’un serpent.

    Video une mygale géante en pleine chasse

    Une femelle peut vivre jusqu’à 15 ans alors qu’un mâle dépasse rarement 3 ans.

    La mygale est une bonne nageuse. D'une certaine manière, elle est aussi à l'aise sur le sol, dans les arbres que dans l'eau.

    Des poils dont il faut se méfier

    La theraphosa est assez agressive. Outre son venin, elle utilise fréquemment ses poils urticants pour se défendre, notamment contre les mammifères.
    A l’arrière de son corps, elle porte des poils à barbe au nombre d’un million. Il lui suffit d’agiter une de ses pattes pour projeter des centaines voire des milliers de poils très fins qui restent en suspension dans l’air.

    Theraphosa blondi

    Zoom sur les yeux d'une Theraphosa blondi. By Bsmith 4815

    Inhalés ou au contact des yeux par exemple, ils entraînent de fortes irritations. L’animal qui respire ces poils ressent aussitôt une vive douleur qui disparaît après quelques heures.

    Video Theraphosa Leblondi

    La mygale géante : un redoutable prédateur

    Parmi les 40 000 espèces d’araignées répertoriées, la mygale géante est l’une des rares araignées capable de chasser des serpents et de petits mammifères.

    Video Une Mygale tue un serpent

    Bien que les mygales suscitent la peur, leur venin est moins dangereux que celui de la veuve noire.
    L’embuscade est la stratégie de chasse la plus appréciée des mygales. La mygale géante chasse à l’affût. Tapie au fond de son terrier, parfois obstrué par une trappe, elle attend patiemment qu’une proie se présente pour attaquer et frapper avec la vitesse de l’éclair.
    Cette mygale attaque également à l’affût des lézards, des amphibiens, des serpents et des petits mammifères.

    Video une Mygale entre dans son terrier

    Elle traîne sa victime dans son abri. Ensuite, elle tisse une toile de soie et transforme sa proie en momie.
    C’est un véritable cocon qui empêche la proie de se désintégrer quand l’araignée l’aura vidée de ses sucs.
    Les restes de la victime sont retirés du terrier car la mygale géante est très attentive à son hygiène.

    Theraphosa blondi

    Zoom sur les crochets. By Bsmith 4815

    On peut dire que les araignées sont sans doute les prédateurs les plus rusés du règne animal. Elles tendant des pièges de soie, des embuscades ou n’hésitent à attaquer directement.

    La reproduction de la mygale géante

    Le mâle doit s’approcher très prudemment de la femelle. Il n’est pas immunisé contre son venin. Les premiers attouchements sont de véritables caresses puis il la soulève doucement pour atteindre les parties génitales.
    Son sperme est contenu dans des petites bourses soyeuses. Il doit l’amener jusqu’à la femelle ce qui est une opération délicate.
    A la moindre précipitation, elle n’hésite pas à le tuer.

    Theraphosa blondi

    Mygale géante. By snakecollector

    Une femelle pond plus de 70 œufs. Elle les enveloppe dans de la soie pour les protéger.

    80 jours plus tard, les petites araignées éclosent dans leur enveloppe et 24 h après, elles quittent le cocon.
    Les petits ne restent dans la tanière de leur mère que quelques jours.

    Un prédateur inattendu

    Sur tous les continents, les guêpes comptent parmi les plus redoutables prédateurs des araignées.
    Pepsis, une énorme guêpe des Etats-Unis, jette volontiers son dévolu sur les mygales. Après lui avoir injecté un venin paralysant, cette guêpe entraîne sa victime dans son terrier, pond un œuf à l’intérieur de l’araignée puis referme le tout.
    Quelques jours plus tard, la larve à peine éclose commence à dévorer l’araignée vivante.

    Protection des mygales

    Ce qui menace le plus les araignées d’une manière générale ce sont les pesticides et la déforestation massive des zones tropicales.
    En Amazonie, un équilibre parfait existe entre les indiens et la mygale géante. Elle tient une place importante dans leur culture. Sa chair et ses œufs constituent une friandise très appréciée des chasseurs.
    Mais, ils savent en prélever d’une manière modérée.

    La grande mode de domestication des mygales est une autre menace pour l’espèce. Les prélèvements étaient tels que, pour protéger la grande mygale mexicaine (Brachypelma smithii), le gouvernement a dû réglementer sévèrement l’exportation.

    Terrarium

    Cette mygale est agressive et urticante. Elle est déconseillée aux débutants.

    • Terrarium de 60 x 40 x 40 cm bien aéré avec un substrat de tourbe sec ou de terreau
    • Mettre des abris en écorces de chêne-liège et un récipient d'eau toujours propre
    • Orner le terrarium avec des plantes comme le lierre et un pot de fleurs retourné avec une ouverture
    • Température: 24 à 26°C le jour et 20 à 22°C la nuit
    • Humidité: 80% environ
    • Eclairage: lumière du jour simplement ou néon de faible intensité
    • Alimentation: blattes, criquets et grillons ainsi que des souriceaux

    Classification: Animalia. Arthropoda. Arachnida. Araneae. Theraphosidae. Theraphosa

    V.Battaglia (11.2004). M.à.J 18.05.2007

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  • L'araignée   

    Description de l’araignée

    L’araignée se distingue de l’insecte par le fait qu’elle possède huit pattes, qu’elle est dépourvue d’antennes et de pièces masticatrices. À la différence de l’insecte, dont le corps est formé de trois segments (tête, thorax, abdomen), celui de l’araignée n’est composé que de deux parties : le céphalothorax, qui est issu de la fusion de la tête et du thorax, et l’abdomen. Ce dernier porte les filières, organes produisant la soie. Les deux parties sont reliées par un fin pédoncule. À l’extrémité du céphalothorax, l’on trouve les pédipalpes, qui sont les organes sensoriels de détection et de manipulation des proies, et qui, chez les mâles, servent à la reproduction, ainsi que les chélicères qui peuvent prendre la forme de crochets ou de pinces.

    L’argiope frelon est une espèce originaire de la zone méditerranéenne.
    L’argiope frelon est une espèce originaire de la zone méditerranéenne. © Lucarelli, Wikipédia, GNU 1.2

    Les chélicères forment une sorte de membre-outil à l’aide duquel l’araignée mord ses proies pour leur injecter du venin, afin de les immobiliser, et pour les manipuler. L’araignée possède généralement huit yeux simples placés à l’avant du prosome (partie antérieure du corps), mais certaines espèces en ont moins, voire aucun. La partie ventrale du céphalothorax porte quatre paires de pattes locomotrices articulées, disposées autour du sternum. Composées de sept articles, les pattes interviennent également dans la manipulation de la soie. Elles sont équipées de poils et d’épines, qui sont des organes sensoriels et de stridulation. Dans la majorité des cas, la femelle est d’une taille supérieure à celle du mâle.

    Pisaure admirable transportant son sac d'œufs.
    Pisaure admirable transportant son sac d'œufs. © Jan Frode Haugseth, Wikipédia, GNU 1.2

    Habitat de l’araignée

    Il existe 110 familles et environ 42.000 espèces d’araignées recensées à ce jour. L’araignée occupe quasiment tous les biotopes sur l’ensemble des continents de la planète, à l’exception de la zone antarctique, des très hautes altitudes et des océans. En effet, on la trouve depuis les milieux arctiques dans les taïgas et les toundras, jusque sous les tropiques, dans des environnements aussi variés que les forêts tempérées et tropicales, les déserts, les plaines, les montagnes, les cavernes et l’eau douce. Elle s’est durablement installée dans notre quotidien en investissant les vergers, les potagers et même nos maisons.

    Le pholque est une araignée typique des maisons.
    Le pholque est une araignée typique des maisons. © Didier Descouens, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Comportement de l’araignée

    L’araignée est un prédateur qui interagit avec son environnement et avec ses semblables en adaptant sa stratégie de chasse, afin de vivre en sympatrie sur le même territoire. Cette adaptation limite la concurrence sur la même niche écologique. Hormis une phase grégaire qui suit l’éclosion, l’araignée est généralement un animal solitaire, sauf pendant la période de reproduction. Mais il existe en zone tropicale, des espèces formant des communautés de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines d’individus, possédant une organisation sociale élaborée, telles qu’Agelena consociata, des forêts tropicales d’Afrique de l’Ouest, ou Anelosimus eximius, des forêts tropicales d’Amérique centrale.

    Toile d'Agelena labyrinthica.
    Toile d'Agelena labyrinthica. © Max xx, Flickr, cc by nc sa 2.0

    L’araignée produit de la soie. Ce matériau possède de nombreuses utilités. Il intervient au cours de la reproduction et assure la protection et le transport des œufs. Il sert de fil de déplacement ou de fil de sécurité à la construction de toiles, pour piéger les proies et les emmailloter, ou au transport aérien des jeunes. L’araignée utilise également la soie pour construire des chambres de mue, des refuges, des cloches à air (pour la seule espèce vivant sous l’eau) ou des armes de chasse.  

    Reproduction de l’araignée

    L’araignée est ovipare. Une fois mature, le mâle cesse de s’alimenter et part à la recherche d’une femelle réceptrice pour s’accoupler. Il piste les phéromones laissées sur son fil de déplacement ou sa toile. Avant l’accouplement, le mâle tisse une petite toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme. Il aspire alors cette semence à l’aide du bulbe copulateur situé à l’extrémité de chaque pédipalpe. Le mâle tente alors des approches en évitant de se faire passer pour une proie. Les méthodes qui apaisent le tempérament prédateur de la femelle varient selon les espèces. Le mâle introduit le sperme dans l’épigyne de la femelle à l’aide de son bulbe copulateur. La femelle peut stocker la semence pendant de longs mois dans sa spermathèque, jusqu’à ce qu’elle soit prête à pondre.

    Éclosion d'épeires.
    Éclosion d'épeires. © Lmbuga, Wikipédia, GNU 1.2

    Régime alimentaire de l’araignée

    L’araignée a adopté des méthodes de chasse qui varient en fonction de l’espèce. Elle peut chasser à l’affût avec ou sans toile, ou à l’approche. Lorsque sa proie est engluée ou capturée, l’araignée lui injecte du venin pour l’immobiliser, et des sucs digestifs pour accélérer la liquéfaction des chairs. Le liquide obtenu est aspiré par le jabot. Les victimes de l’araignée sont majoritairement des insectes et des crustacés tels que les cloportes, mais les plus grandes espèces se nourrissent de petits mammifères, voire d’oiseaux.

    Épeire diadème et sa proie.
    Épeire diadème et sa proie. © Luc Viatour, Wikipédia, GNU 1.2

    Menaces sur l’araignée

    Les principales menaces pesant sur l’araignée sont l’agriculture intensive, l’utilisation des pesticides qui les éliminent autant que leurs proies, la destruction ou la fragmentation de leurs habitats et les collectionneurs pour ce qui concerne les espèces tropicales. Dans une moindre mesure, les semelles de chaussures et les balais des ménages…

    Utilités de l’araignée

    L’araignée est un régulateur remarquable des populations d’insectes, et elle est d’une grande utilité à ce titre. Elle joue un rôle écologique de premier ordre, car elle limite la pullulation d’insectes et d’invertébrés nuisibles à l’agriculture ou à l’arboriculture, ou tout simplement à l’Homme. Les différentes espèces d’araignées éliminent chaque année 400 millions d’insectes par hectare, loin devant les oiseaux et les autres prédateurs tels que les guêpes, les reptiles, les amphibiens ou certains mammifères. Les venins de différentes espèces sont étudiés pour produire des médicaments, telle la toxine de la tarentule rose du Chili (Grammostola spatulata) qui permet de soigner de nombreuses pathologies cardiaques. La robustesse du fil de soie fait l’objet de recherches susceptibles d’intéresser les industries de l’optique, de l’astronomie, de l’aéronautique et les militaires.

    Tarentule rose chilienne.
    Tarentule rose chilienne. © Viki, Wikipédia, GNU 1.2

    Araignées remarquables  

    • L’argyronète (Argyroneta aquatica), que l’on trouve en zone paléarctique, possède la particularité de tisser une cloche de soie dans laquelle elle se réfugie après avoir transporté de l’air de la surface à l’aide des poils de son abdomen.

    Argyronète sous l'eau. Il s’agit de la seule espèce d’araignées à avoir adopté ce mode de vie.
    Argyronète sous l'eau. Il s’agit de la seule espèce d’araignées à avoir adopté ce mode de vie. © Norbert Schuller Baupi, Wikipédia, GNU 1.2

    • La misumène variable (Misumena vatia), qui s’observe en zone holarctique (au nord du tropique du Cancer), chasse à l’affût sur les fleurs dont elle adopte le coloris par homochromie.

    Homochomie de l'araignée-crabe, autre nom de la misumène variable.
    Homochomie de l'araignée-crabe, autre nom de la misumène variable. © Patrick Straub

    • La mygale de Leblond (Theraphosa blondi), qui vit dans les forêts tropicales d’Amérique du Sud, est l’une des plus grandes espèces d’araignées recensées à ce jour. Elle développe 30 cm d’envergure avec les pattes et peut chasser de petits rongeurs.

    La mygale de Leblond figure parmi les plus grandes espèces d’araignées connues.
    La mygale de Leblond figure parmi les plus grandes espèces d’araignées connues. © Hoppy1951, Flickr, cc by nc nd 2.0

    • L’araignée chasseresse du Laos (Heteropoda maxima), qui ne hante que les cavernes laotiennes, peut atteindre 30 cm d’envergure avec les pattes. Elle ne construit pas de toile.

    L’araignée cavernicole du Laos est une espèce qui ne construit pas de toile.
    L’araignée cavernicole du Laos est une espèce qui ne construit pas de toile. © insecta62, Flickr, cc by 2.0

    • L’araignée réplicatrice (Cyclosa mulmeinensis) est une petite araignée des milieux tropicaux qui construit des répliques d’elle-même pour leurrer les prédateurs.
    • La néphile dorée (Nephila clavipes), que l’on voit dans les zones tropicales, fabrique une toile très résistante qui sert de filet de pêche ou d’hameçons tractés par des cerfs-volants à certaines ethnies. 

    Néphile dorée sur sa toile. Sa résistance en fait un matériau de choix pour la pêche dans certaines ethnies.
    Néphile dorée sur sa toile. Sa résistance en fait un matériau de choix pour la pêche dans certaines ethnies. © spiderman (Frank), Flickr, cc by nc sa 2.0

    • L’araignée bolas (Ordgarius magnificus), également nommée araignée-lasso, originaire d’Australie, secrète un fil de soie dont l’extrémité est collante. Elle émet ensuite des phéromones destinées à leurrer ses proies habituelles, les mites. Lorsqu’un papillon s’approche de son affût, elle fait tournoyer son bolas pour le projeter sur sa proie qui est engluée.
    • L’araignée sauteuse ou saltique (Bagheera kiplingi) d’Amérique centrale possède un régime alimentaire particulier. C’est la seule araignée connue qui soit… végétarienne.

    Araignées dangereuses 

    • La veuve noire (Latrodectus mactans), que l’on trouve aux États-Unis et au Mexique, sécrète de l’alpha-latrotoxine qui possède une action quinze fois plus virulente que le venin du serpent à sonnette. Les cas de décès sont rares et ne touchent que les personnes fragiles.

    Veuve noire et son cocon.
    Veuve noire et son cocon. © Chuck Evans, Wikipédia, cc by 2.5

    • La mygale australienne (Atrax robustus), endémique de la côte australienne, est équipée de crochets à venin capable de percer le cuir d’une chaussure ou la kératine d’un ongle. Le peptide neurotoxique qu’elle injecte est la robustoxine. Il existe un antivenin, mais il doit être injecté dans l’heure qui suit la morsure.

    Mygale australienne.
    Mygale australienne. © fir0002, Wikipédia, GNU 1.2

    • La recluse brune (Loxosceles reclusa), que l’on rencontre dans quelques États du sud des États-Unis et au Mexique, est également appelée araignée violoniste. Son venin provoque la nécrose des tissus touchés, de grosses infections et une guérison difficile laissant de vilaines cicatrices sur la peau.

    Recluse brune.
    Recluse brune. © Nicholas Ta, Wikipédia, cc by sa 2.0

    • La mygale ornementale saphire (Poecilotheria metallica) est endémique de l’État de l’Andhra Pradesh en Inde. Elle est en danger critique d’extinction dans son milieu naturel, car elle est prisée par les collectionneurs. Arboricole, c’est une araignée connue pour être très venimeuse. Sa morsure peut entraîner des douleurs musculaires, des nausées et de la fièvre. Une hospitalisation et des soins sérieux sont nécessaires.

    La mygale saphire, en plus d’arborer un joli bleu, est très venimeuse.
    La mygale saphire, en plus d’arborer un joli bleu, est très venimeuse. © Micha L. Rieser, Wikipédia, GNU 1.2

    • L’araignée banane (Phoneutria nigriventer), d’Amérique du Sud, est connue pour être l’une des araignées les plus venimeuses. Si le venin injecté par sa morsure peut s’avérer mortel par perte du contrôle musculaire et asphyxie, il possède cependant des vertus thérapeutiques. Il est utilisé dans le traitement des troubles érectiles.

    L’araignée banane est l’une des plus venimeuses au monde.
    L’araignée banane est l’une des plus venimeuses au monde. © Joao P. Burini, Wikipédia,

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    Brachypelma emilia

    La mygale du Mexique à pattes rouges (Brachypelma emilia) est une belle araignée de la famille des théraphosidés à la même coloration que la Brachypelma smithi. Son corps noir est rehaussé de bandes de poils corail sur le cephalothorax, les tibias et l’abdomen.
    Cette mygale massive mesure environ 13 à 14 cm, pattes comprises.
    Originaire du Mexique, cette mygale est aujourd’hui protégée.

    Portrait de la mygale du Mexique à pattes rouges

    Dans son milieu naturel, la Brachypelma emilia évolue dans les zones semi-désertiques et montagneuses du Mexique méridional.
    Elle construit des terriers ouverts ou se réfugie dans les orifices naturels du sol.

    Comme de nombreuses mygales, elle possède un important système pileux. Ses poils sont urticants et constituent un moyen de défense.
    Quand elle se sent en danger, elle lâche un nuage de poils.

    Brachypelma emilia

    Brachypelma emilia . By snakecollector

    C’est le plus souvent sans gravité mais il est quand même arrivé que ces poils provoquent d’importantes réactions allergiques au niveau de la peau en cas de contact ou au niveau des bronches en cas d’inhalation.

    En captivité, cette mygale est plutôt docile mais, n’étant pas dans son environnement, elle manifeste son « mécontentement » en bombardant l’intrus, c’est-à-dire vous. Les jeunes individus bombardent beaucoup plus que les adultes.

    Son espérance de vie est d'environ 10 ans.

    Alimentation

    Venimeuse, cette mygale peut vivre environ 10 ans. Carnivore, elle se nourrit d’insectes mais peut jeûner plusieurs mois.

    Mygale du Mexique

    Mygale du Mexique à pattes rouges en captivité. By Ryan Somma . (Site de l'auteur)

    Elle tapisse son terrier de soie et laisse autour de ce terrier des fils de soie sur le sol qui servent de détecteurs de proies.
    Quand un grillon ou un criquet entre en contact avec l’un des fils, la mygale en est aussitôt avertie.

    Reproduction

    Au moment de la reproduction, la femelle peut devenir agressive avec son partenaire. Cependant le cannibalisme conjugal n’est pas une règle.  Méfiant, le mâle sait inhiber  les réflexes de prédation de sa partenaire pendant l’accouplement.

    Brachypelma emilia

    Un terrarium bien aménagé pour que cette Brachypelma emilia se sente à l'aise. By threefingeredlord

    La femelle pond de 300 à 800 œufs, environ 4 à 6 mois après l’accouplement. Elle déplace son cocon en fonction des conditions climatiques, l’emmenant au soleil pour le réchauffer, puis le redescendant dans le terrier.
    Elle le déplace également en fonction du niveau d’humidité.
    Après une incubation de 3 mois, les petites araignées se dispersent.

    Comme pour de nombreuses autres mygales, cette espèce a fait l’objet de prélèvements excessifs dans la nature.
    Elle figure aujourd’hui sur l’annexe II de la CITES.

    Terrarium

    • Terrarium de 35 x 25 x 25 cm bien aéré avec un substrat de tourbe sec ou de terreau
    • Mettre des abris en écorces de chêne-liège et un récipient d'eau toujours propre
    • Orner le terrarium avec des plantes comme le lierre et un pot de fleurs retourné avec une ouverture
    • Température: 26 à 30°C le jour et 23 à 24°C la nuit
    • Humidité: 60 à 70%
    • Eclairage: lumière du jour simplement ou néon de faible intensité
    • Alimentation: blattes, criquets et grillons

    Classification: Animalia. Arthropoda. Arachnida. Araneae. Theraphosidae. Brachypelma

    V.Battaglia (23.04.2008

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