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    Le thé avec Fatima

     

    Dans son tourbillon, la députée a accordé une heure à Châtelaine.

    17 fév. 2014 Par Louise Gendron

     

    Société:  Le thé avec Fatima

    Photo : Presse Canadienne / Jacques Boissinot

     

    L’autre jour j’ai pris un thé avec Fatima Houda-Pepin.

     

    Après des semaines de débats sur la fameuse Charte, je n’avais toujours pas réussi à savoir vraiment quoi penser. Comme, peut-être, beaucoup de femmes. Et de féministes.

     

    Quelle est la position féministement correcte? Refuser qu’une éducatrice de CPE travaille avec son voile? Mais alors, on la prive peut-être de son boulot? Et, ce faisant, de son indépendance économique, de la possibilité de s’intégrer à la société (si nécessaire) et du libre choix de s’habiller comme elle l’entend. Je ne connais pas une femme qui veuille faire ça à une autre femme.

     

    Mais si on le permet, devenons-nous les bonnes poires dont se jouent les intégristes? Ou les complices de sa famille qui lui impose ce voile dont elle se passerait bien? Et ce fichu foulard, que nous sommes si nombreuses à voir comme un symbole de soumission, quel message envoie-t-il aux enfants?

     

    Tout empatouillée dans mes questionnements, je rêvais d’une conversation conviviale avec celle que tout le Québec appelle simplement Fatima. Intellectuelle, musulmane de culture (et peut-être de croyance), résolument démocrate, féministe et laïque, elle se préoccupe depuis plus de 30 ans de la cohabitation harmonieuse entre les cultures.

     

    Elle a fréquenté une école coranique dans son Maroc natal. Elle parle de l’islam tolérant, gai, heureux, qu’elle y a connu, et des amies chrétiennes et juives qu’elle fréquentait enfant. «C’est en arrivant au Canada, dans les années 70 que j’ai découvert les courants radicaux et intégristes», dit-elle.

     

    Elle s’est battue contre eux. En 2006, quand l’Ontario a joué avec l’idée de créer des tribunaux islamiques basés sur la charia, elle est montée au front.

     

    Intellectuelle brillante, impliquée dans la vie publique du Québec depuis son arrivée, Fatima est aussi féministe et mère d’une jeune adulte. Une belle combinaison quand il s’agit de parler avec pragmatisme de questions difficiles.

     

    J’avais préparé des questions:

     

    Comment réagirait-elle si sa fille décidait de porter le voile? Aurait-elle confié ses enfants à une éducatrice voilée?

     

    J’ai frappé un mur. Un mur gentil mais un mur tout de même. Pas question de personnaliser l’entrevue, m’a-t-elle dit. Alors nous sommes restées dans le domaine des idées, des réflexions et des analyses. Moins chaleureux peut-être. Mais instructif.

     

    Quelques extraits:

     

    La religion et le féminisme :


    «Aucune religion n’est féministe. Et les trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et, particulièrement l’islam, sont traversées par des courants fanatiques qui s’expriment d’abord et avant tout contre les femmes, contre leurs droits, leurs libertés, leur autonomie.»

     

    Le foulard : pas grave.


    « Les intégristes musulmans essaient d’utiliser la tenue des femmes comme un symbole d’identité de leur idéologie. Mais on n’est plus dans un registre religieux mais politique. Il faut combattre ça. Certaines femmes voilées sont intégristes. Mais pas toutes, loin de là. Le foulard est un vêtement traditionnel que les femmes portent pour une multitude de raisons : par commodité, par coquetterie, par tradition. En soi, il ne me dérange pas. Ce qu’il faut interdire formellement c’est que, dans une administration, quelqu’un se mette à faire de l’endoctrinement ou essaie d’imposer des valeurs qui vont à l’encontre de l’égalité entre les hommes et les femmes. À ça, on doit dire non. Foulard ou pas foulard. »

     

    Burqa, niqab, tchador : Pas question.


    « Ce sont clairement des symboles de domination de la femme. Il est absolument incacceptable qu’une employée de l’État se présente avec un accoutrement pareil. Au nom des droits à l’égalité, on ne pourra jamais se compromettre sur cette question-là. Au risque de prendre modèle l’ayatollah Khomeiny qui a imposé le tchador aux femmes. »

     

    Les musulmanes féministes


    « Comme musulmane féministe, je ne suis pas une exception. Dans les pays musulman, il y a beaucoup de féministes musulmanes qui écrivent, qui font des recherches sur la place des femmes dans l’islam, qui font une relecture féministe du Coran. Elles sont sur la ligne de front dans le combat pour la démocratie. Il y en a ici aussi même si elles ne sont pas toutes devant les caméras de télé. Entre autres, m’ont-elles dit, parce que les recherchistes leur demandent si elles sont voilées. Si elles répondent non, on ne les invite pas! Pour les médias, une musulmane non voilée n’est pas crédible. »

     

    Les musulmanes intégristes


    Au début, l’intégriste musulman était un barbu vociférant. Aujourd’hui, l’idéologie est souvent portée par des femmes qui projettent une image beaucoup plus rassurante. Il existe des lieux d’endoctrinement où on apprend aux femmes à se comporter d’une certaine manière, à réciter ce qu’elles doivent dire, où on leur donne tous les outils de communication. Pourquoi s’en étonner? L’aliénation des femmes existe. En 1940, des Québécoises ont signé des pétitions contre le droit de vote des femmes…

     

     

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    Survivre à la crise de la quarantaine

     

    C’est souvent une belle occasion d’amorcer des changements. Et pour le mieux.

     

    31 jan. 2014 Par Luc Bouchard du magazine Chatelaine

     

    Société:  Survivre à la crise de la quarantaine

    Photo: Plainpicture/Mia Takahara

     

    La crise de la quarantaine attire les clichés comme le miel attire l’ours. Dans son livre Maintenant ou jamais ! (Albin Michel), le psychiatre français Christophe Fauré dissèque toutes les facettes de cette période charnière qui touche autant les femmes que les hommes. Et montre que, si on se donne les moyens de bien l’aborder, ce virage peut représenter une exceptionnelle occasion de développement.

     

    Quelle est votre définition de cette fameuse crise du milieu de vie ?

    D’abord, parler de crise est une erreur. Parlons plutôt d’une période de transition qui s’étale sur une dizaine d’années. C’est une remise en question au cours de laquelle hommes et femmes traversent des moments un peu chaotiques qui les appellent à modifier leurs rapports aux autres, à leur travail, à leur corps. Les aspects touchés varient d’une personne à l’autre. Pour certains, c’est le couple. Pour d’autres, le vieillissement du corps, la ménopause ou encore un réel désir de changement sur le plan professionnel.

     

    Cette remise en question se fait-elle nécessairement dans le tumulte ?

    Non. Au même titre que ce ne sont pas tous les adolescents qui traversent une crise aiguë et perdent leurs repères, peu d’adultes en transition de milieu de vie voient leur existence voler en éclats. C’est une étape naturelle et incontournable à laquelle tout le monde fait face de façon plus ou moins intense. Un moment de questionnement qui touche tous les aspects de notre être.

     

    Avez-vous des exemples des questions que soulève cette période de transition ?

    Est-ce que j’aime vraiment ce que je fais ? Ai-je réellement pris la direction que je souhaitais ? Est-ce que mon corps vieillissant continuera à plaire ? Suis-je sincère dans mes rapports aux autres ? À quoi va ressembler la seconde moitié de ma vie amoureuse maintenant que les enfants ne sont plus à la maison ? Ai-je posé mon échelle sur le mauvais mur ?

     

    Mais les réponses risquent parfois d’être brutales, non ?

    Cela n’a pas à être brutal. Si l’on y va doucement, on peut traverser cette période sans perdre pied, en restant ancré dans sa vie. En fait, il s’agit d’une prise de conscience progressive où, sans forcément être mal à l’aise, nous réalisons que notre vie mérite peut-être quelques ajustements. Au début, on ne sait pas trop ce que l’on recherche, mais, au fur et à mesure qu’on se pose les vraies questions, les réponses deviennent très claires.

     

    Société:  Survivre à la crise de la quarantaine

     

    Quels sont les signes avant-coureurs de cette période charnière ?

    Un sentiment d’insatisfaction. La colère. Une irritation par rapport à ce qui est. L’anxiété aussi, qui est souvent un sentiment de peur face à ce mouvement de transition qui cherche à s’enclencher. En réalité, c’est davantage le fait de se tenir sur la défensive face au changement qui crée les tourments. Et lorsque crise il y a, c’est souvent chez les personnes qui luttent contre ce mouvement d’émergence et de possibilités. Parce qu’elles résistent et se bloquent, jusqu’à ce que… paf ! Elles font alors des bêtises ou partent avec la gardienne des enfants ou l’entraîneur personnel.

     

    Quels sont les pièges à éviter ?

    Au lieu de se dire qu’on est des enfants gâtés parce qu’on a tout pour être heureux et qu’on ne l’est pas tout à fait, au lieu de se répéter qu’on a un travail qu’on aime, une belle maison et des enfants en santé, écoutons ce que dit cette insatisfaction qui s’éveille. Il faut accepter d’être dans un processus qui apporte lui-même un début de réponse. C’est un signal fort qu’on s’envoie à soi-même. Un signal qui nous dit que quelque chose doit changer et que la chose la plus intelligente et la plus sage à faire, c’est de l’accueillir sans chercher à nous opposer au sentiment de mal-être qu’il soulève. Il faut ensuite entendre ce que notre voix intérieure cherche à nous dire.

     

    Qu’est-ce qui arrive quand on n’écoute pas sa voix intérieure ?

    Notre corps et notre esprit risquent de faire passer leur message par ricochet. À travers l’angoisse ou la dépression, par exemple. Alors, avant de tenter d’étouffer la dépression avec des médicaments, on devrait peut-être écouter cette voix. Parce qu’elle essaie probablement de nous souffler qu’il y a là une occasion de croissance en train d’être niée. Et que ne rien faire ou encore en faire fi n’est pas le bon chemin à suivre. Ne serait-ce que parce qu’on ne peut pas bloquer une évolution personnelle.

     

    Alors comment réussir cette transition ?

    Déjà, il faut prendre conscience de son existence et de l’étendue des possibilités qu’elle représente. Ensuite, ne pas hésiter à remettre en question les différents aspects de sa vie. Aller au cœur de ces questionnements, et ne pas avoir peur de sonder son âme. Il faut aussi se demander ce qui doit changer, ce qu’on doit modifier et ce qu’on veut garder. Il faut donc regarder autour de soi et en soi. Et puis, passer à l’action. Pas simplement sur le plan intellectuel. Non, il faut avoir le courage de dire oui à ses rêves, à ses aspirations et aux besoins qu’on a peut-être trop négligés jusque-là. Enfin, il faut aller puiser en soi le courage d’incarner ces changements. Parce qu’il ne s’agit pas de faire une révolution, mais d’évoluer. Pour embrasser le changement.

     

    Société:  Survivre à la crise de la quarantaine

    Christophe Fauré Photo: Eric Garault
    Christophe Fauré
    Photo: Eric Garault

     

    Psychiatre, Christophe Fauré est spécialisé dans le deuil et l’accompagnement des personnes en fin de vie et et de leurs proches. Il est l’auteur de près d’une dizaine de livres qui ont connu du succès tels que Vivre ensemble la maladie d’un proche, Est-ce que tu m’aimes encore ?, Ensemble mais seuls, Vivre le deuil au jour le jour. (Albin Michel)

     

    Merci de lire cet article sur ma page et bonne visite également.

    Bisous - Frawsy

     

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    Les femmes croient toujours au grand amour, mais...

    A l'approche de la Saint-Valentin, un sondage Ipsos/Boursault révèle la perception que les femmes ont de la séduction. Tactiques d'approche, utilisation des nouvelles technologies, fantasmes... Les Françaises dévoilent leurs secrets.

     Une récente étude révèle les nouveaux codes en matière de séduction féminine. 

     

    Société:  Les femmes croient toujours au grand amour, mais...

    © © Igor Mojzes - Fotolia.com

    "Les Françaises et la séduction : le code a changé", tel est le titre de l'étude Ipsos-Boursault publiée ce matin. Messieurs, prenez des notes.

    En termes de séduction, la plupart des femmes (43%) n'a besoin que de 5 minutes ou moins pour évaluer le potentiel d'un homme, tandis que pour la grande majorité d'entre elles (58%) 10 minutes suffisent.
    Avis aux hommes
     : ils ont en moyenne 14 minutes et 30 secondes pour faire bonne impression. Aussi, la grande majorité des femmes (72%) avoue ne rencontrer que très rarement des hommes séduisants dans la vie quotidienne... Lorsque cela arrive, 62% des femmes interrogées n'hésitent pas à prendre les devants (surtout les plus jeunes).

    Leurs méthodes pour séduire ? Devenir l'amie de leur proie pour mieux s'en rapprocher (59%), l'espionner sur les réseaux sociaux (67%), souffler le chaud et le froid pour mieux le déstabiliser (34%), ou encore coucher avec lui le premier soir (25%).
    La plupart refuse de
     mentir pour parvenir à ses fins : 89% des femmes ne mentiraient jamais sur leur métier, tandis que 88% refusent de dire "je t'aime" si ce n'est pas sincère, ou encore de modifier leur profil sur les réseaux sociaux pour le rendre plus attractif (83%).
    Les plus jeunes n'hésitent pas à utiliser leurs connaissances du Web pour chasser au mieux leur cible : chez les 18-24 ans, 74% se servent des réseaux sociaux pour trouver des informations sur leur proie, pendant que 40% chercheront à se rapprocher de ses amis, et que 43% n'hésiteraient pas à modifier leur profil pour le rendre plus attrayant.

    Les Françaises jugent leur propre potentiel de séduction médiocre : elles s'accordent unemoyenne d'à peine 5,4/10. Cette note est due à la comparaison faite face aux autres femmes, mais aussi à l'âge : les sondées jugent que leur pouvoir de séduction diminue à partir de 35 ans, pour remonter vers l'âge de la retraite. Cependant, plus d'une femme sur deux (54%) déclare arriver à ses fins systématiquement ou souvent lorsqu'il s'agit de séduire un homme, quand 8 femmes sur 10 avouent y parvenir au moins 1 fois sur 2 (78%).

    En ce qui concerne les sites de rencontres et les réseaux sociaux, les femmes sont de plus en plus nombreuses à utiliser internet pour draguer : 45% des femmes ont déjà utilisé ou envisagent prochainement d'utiliser la Toile pour faire des rencontres. C'est surtout chez les plus jeunes que la drague virtuelle marche le plus : 77% des 18-24 ans ont séduit (ou projettent de le faire) sur Internet contre 69% chez leurs aînées de 25-34 ans. Quant au speed-dating, il semble avoir été supplanté par le web : seules 11% des femmes avouent avoir tenté l'aventure.
    Cela se confirme chez les plus jeunes : 30% des 18-24 ans vont sur les réseaux sociaux pour séduire les hommes, quand 24% citent les sms et les mails, et que 19% préfèrent les sites de rencontre. Les boîtes de nuit restent néanmoins en tête avec 45% des suffrages.
    Dans l'ensemble, les lieux préférés des Françaises pour faire de nouvelles rencontres sont les fêtes et les repas entre amis (75%), suivi des lieux de travail (49%), des discothèques (34%), et des mariages (25%).

    Les femmes n'en restent pas moins romantiques : la grande majorité (63%) avoue avoir déjà eu un coup de foudre et considère que "le vrai amour" dure toute la vie (60%).
    En revanche, moins d'une femme sur deux estime que l'on ne rencontre qu'une seule fois le grand amour (41%), pendant que les autres pensent qu'on peut le rencontrer plusieurs fois (29%), quand d'autres n'y croient pas du tout (21%).
    Rassurez-vous, l'amour existe encore : la grande majorité des femmes interrogées sont amoureuses et en couple (63%) contre 21% de célibataires. Par ailleurs, 1 femme sur 5 espère un jour rencontrer un homme séduisant pour vivre une grande histoire d'amour (22%).

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    Bisous - Frawsy

     

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    Une femme voilée à la Maison-Blanche

     

    L’équation islam = violence est un mythe. Cette question, Dalia Mogahed l’étudie depuis des années, et elle doit maintenant la faire comprendre au plus grand nombre de personnes possible.

     

    Par Jean-Frédéric Légaré-Tremblay du magazine Chatelaine

     

    Société:  Une femme voilée à la Maison-Blanche

    Photo: Lynn Goldsmith/Corbis

     

    Quand les Américains musulmans sont montrés du doigt en bloc pour un acte violent, Dalia Mogahed est personnellement offensée. Comme en avril dernier, lors de l’attentat du marathon de Boston, que ses coreligionnaires et compatriotes se sont sentis obligés de condamner… avant même que les responsables soient connus.

     

    L’islam n’est pas violent, soutient-elle. Pour elle, il ne s’agit pas d’une opinion mais d’une vérité, établie par un travail minutieux effectué pendant qu’elle dirigeait le Centre Gallup pour les études sur l’islam. Elle avait alors décortiqué les résultats du plus vaste sondage jamais réalisé dans les pays musulmans avant de cosigner Who Speaks for Islam ? What a Billion Muslims Really Think, publié en 2008.

     

    L’une des conclusions : plus un musulman est pieux, moins il approuve la violence. « Ce n’est pas dans la nature de l’islam, souligne-t-elle. La religion n’est pas la cause des actes de brutalité perpétrés par les musulmans. »

     

    Le président Obama a aimé ce qu’il a lu. Assez pour la choisir, en 2009, avec 24 autres personnes, afin de le conseiller pendant un an sur les questions communautaires et religieuses aux États-Unis.

     

    Elle avait 35 ans. Partie d’Égypte 30 ans plus tôt, elle avait passé son enfance dans le Wisconsin, décroché un MBA à l’Université de Pittsburgh et s’était vu confier, en 2006, la direction du Centre Gallup pour les études sur l’islam.

     

    La nouvelle de son entrée à la Maison-Blanche a fait le tour du monde : jamais une musulmane coiffée d’un hijab n’avait atteint de si hauts sommets dans les sphères du pouvoir washingtonien. Dans le monde arabo-musulman, sa nomination lui a valu des titres prestigieux en rafales, dont celui de femme arabe la plus influente de la planète, décerné par le magazine Arabian Business. Dans son Égypte natale, la presse a été prise d’excitation de voir une compatriote accéder au Saint des Saints : on y voyait le signe d’un renouveau entre les États-Unis et les pays musulmans.

     

    Il y avait d’ailleurs un peu d’elle dans le discours de Barack Obama au Caire en juin 2009, qui a fait mouche dans tous les pays musulmans. Récemment élu, le président avait insisté sur la nécessité d’un « nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier » fondé sur « le respect mutuel » et sur le fait que « l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas ». Ces mots, Dalia Mogahed les avait soufflés à l’oreille du rédacteur de discours du président.

     

    Son mandat à la Maison-Blanche est terminé, mais Dalia Mogahed poursuit sa mission de démystifier l’islam. Elle vient de fonder Mogahed Consulting, qui offre ses services aux leaders américains désireux de mieux comprendre le monde musulman.

     

    « Il n’y a pas de clash fondamental des civilisations entre l’Occident et l’Islam », dit-elle à l’autre bout du fil, depuis son bureau en banlieue de Washington. « À bien des égards, les musulmans partagent les mêmes valeurs que les Occidentaux. Le printemps arabe a montré, malgré les difficultés rencontrées, qu’ils veulent aussi la démocratie. »

     

    Mais il y a encore du boulot à abattre. Le regard d’autrui le lui rappelle chaque matin dès qu’elle quitte son mari et ses deux enfants et franchit le seuil de sa maison pour aller travailler. « Le hijab que je revêts avant de sortir crée une barrière psychologique entre moi et les autres. Plusieurs personnes ont des préjugés à son égard. » Loin de se sentir abattue, Dalia Mogahed y voit une possibilité : celle d’aller vers les autres et, qui sait, de les éclairer un peu plus sur l’islam.

     

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    Bisous - Frawsy

     

     

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    France Beaudoin: en route

    vers Sotchi

     

    L’animatrice s’apprête à réaliser un vieux rêve: aller aux Olympiques.

    2 jan. 2014 Par Caroline Fortin du magazine Chatelaine

     

     

    Société:  France Beaudoin: en route vers Sotchi

    Photos: Maxyme G. Delisle


    1986 France Beaudoin étudie en Art et technologie des médias au cégep de Jonquière. Dans un cours, on demande aux étudiants d’écrire ce qu’ils aimeraient accomplir au cours de leur carrière. Sur la feuille de la belle brune, deux souhaits : travailler avec France Castel et couvrir les Jeux olympiques. Le premier s’est concrétisé avec Deux filles le matin, à TVA. Et le deuxième se réalisera avec les Jeux d’hiver, en février. France animera la quotidienne Bons baisers de Sotchi, à Radio-Canada, en compagnie de l’analyste Dany Dubé. Un mandat tout désigné pour cette animatrice vite sur ses patins !

    On ne vous attendait pas à la barre d’une quotidienne sur les Jeux olympiques… En effet, les chances que j’aille un jour aux Olympiques animer une émission étaient très minces ! Mon nom a circulé parce que les gens à Radio-Canada connaissaient mon intérêt pour les Jeux et que, en faisant leurs recherches, ils sont tombés sur un article paru dans Châtelaine où je disais que c’était mon rêve d’y assister.

    Qu’est-ce qui vous fascine dans les JO ? Je suis une fan finie qui se lève la nuit pour regarder les compétitions. Les événements aussi rassembleurs, où un pays entier se retrouve devant la télé en train de forcer à l’unisson pour ses athlètes, sont rares. Ça donne la chair de poule ! Bien sûr, il y a les performances. Mais les JO sont également un formidable concentré d’histoires humaines.

    À quoi s’attendre de Bons baisers de Sotchi ? On veut réunir tous ceux qui auront vécu un moment fort dans la journée : les athlètes, leur famille, les entraîneurs, les analystes. Ce sera une émission de sport, mais qui ira au-delà des simples résultats en abordant le côté humain. Pour chaque athlète, le vécu, les motivations, le parcours, la résilience sont différents. On pourrait, par exemple, réunir les frères Hamelin [François et Charles, des patineurs de vitesse] et leur mère. Ou aborder la question des ligaments synthétiques avec Kaya Turski et Erik Guay, deux skieurs qui en ont reçu à la suite de blessures.

    À ce que je vois, votre entraînement est déjà commencé… Oh oui ! J’ai su cet été que j’avais le poste. Et depuis, je lis, je lis, je lis… entre autres, des études sur la psychologie sportive, l’ergothérapie, l’entraînement. Et chaque semaine, on lunche avec d’anciens athlètes, des spécialistes, des psys. Quel univers passionnant !

    Avez-vous une liste de noms imprononçables à apprendre ? (Rires) Bien sûr. Je suis vraiment impressionnée par la banque de données de Radio-Canada : on a accès en tout temps à des fiches sur les athlètes et aux statistiques. Je vais arriver à Sotchi archi-préparée et plus encore, parce que je suis un peu névrosée là-dessus !

    Vous serez en ondes 15 soirs d’affilée. Avez-vous prévu de prendre des substances (légales, quand même) pour améliorer votre performance ? J’aurai des oméga-3, de la chlorophylle et, je l’espère, une chambre avec des rideaux opaques. Un peu avant de partir et une fois là-bas, je vais éliminer l’alcool et tous les sucres, histoire d’éviter les variations de glycémie. Oui, les horaires seront difficiles : à cause du décalage, pour être en direct à 19 h, on va devoir enregistrer entre 23 h et 2 h 30. Mais l’adrénaline et toute cette énergie olympique compenseront le manque de sommeil !

    Partir sans votre famille, c’est aussi une épreuve olympique ? On peut me faire apprendre quatre pages de mots russes par cœur, pas de problème ! Mais m’en aller 20 jours loin de mes enfants et de mon chum… je n’ai encore jamais fait ça. Je vais le dire, au risque de paraître un peu dérangée : j’ai commencé à enregistrer des histoires pour Juliette et Théo, une pour chaque soir où je ne serai pas là. Quand j’ai annoncé à ma fille que je partais pour 20 dodos, elle m’a répondu : « Je vais te donner une photo de moi, une de Théo et une de papa, et tu vas être correcte. » Bref, c’est clairement moi qui vais m’ennuyer !

    Vous n’êtes pas sur Facebook, ça veut donc dire qu’on ne verra pas d’autoportrait de vous portant des mitaines olympiques rouges ? (Rires) En direct de l’univers a sa page Facebook, mais donner des nouvelles de moi, personnellement, je ne serais tellement pas à l’aise… Je ne voulais pas me marier parce que je ne voulais pas sentir tous les regards sur moi quand je remonterais la grande allée, c’est vous dire ! Mais puisque je consulte les médias sociaux pour le travail et parce que ce sont les Olympiques, je me suis inscrite sur Twitter – avec l’aide de mon chum [Vincent Graton]. Je pensais avoir une dizaine d’abonnés, mais, le lendemain matin, j’étais rendue à 1 200. Mon courriel en a même paralysé ! Vincent m’a trouvée vraiment naïve… (Rires) [son compte : @france_beaudoin]

    Entre les enregistrements de vos émissions ici et votre départ pour Sotchi, arriverez-vous à Noël en même temps que tout le monde ? Oh oui ! J’ai trois semaines libres pendant les fêtes. On ira au chalet en famille, on patinera, on glissera, on fera des feux de camp… L’été dernier, je me remettais d’un accident d’auto. On a donc passé les vacances chez nous et je me sentais un peu coupable de ne pas « stimuler » les enfants. Mais Juliette nous a dit : « C’est les plus belles vacances de ma vie. C’est loooooooooong. » Ça m’a rappelé quand j’étais petite : les étés me semblaient ne vouloir jamais finir. Alors, on a décidé de répéter l’expérience pour les fêtes.

    J’ai entendu dire que vous pourriez recevoir une médaille d’or pour votre esprit des fêtes… Oui, j’aime Noël au point que c’en est un peu gênant. Ce n’est pas que ma maison soit si illuminée à l’extérieur, mais j’ai ben de la gugusse : une échelle qui monte sur le toit, un père Noël gonflable, un petit bonhomme qui chante, un train qui tourne autour du sapin… Chaque année, mon chum espère que je vais me débarrasser d’un truc ou deux. Au jour de l’An, on est 80, 85 au chalet et ça chante, ça danse. C’est certain : avant d’arriver à Sotchi, je me serai reposée et j’aurai fait le plein d’énergie.

    À surveiller

    Bons baisers de Sotchi, du 8 au 22 février, en semaine de 19 h à 21 h, le samedi de 18 h 30 à 21 h et le dimanche de 18 h 30 à 20 h, à Radio-Canada.
    Une semaine type dans la vie de France Beaudoin

    Gérer les rôles de productrice, d’animatrice et de maman tient parfois de la discipline olympique ! « Je me lève vers 6 h 30. Si c’est mon chum qui va conduire les enfants, je sors pour mon heure de marche quotidienne. Sinon, j’apporte mes runnings aux bureaux de la boîte de production où je travaille, LP8 Média, et je marche avant de commencer ma journée. Il faudrait un méchant tremblement de terre pour m’en empêcher. Ça participe à mon équilibre mental. Et, en semaine, je rentre chez moi à 17 h 30, c’est non négociable. J’y arrive parce que je délègue à des gens en qui j’ai une confiance absolue, parce que je fais équipe avec mon chum… et que j’ai une mère formidable qui fait des massages et de l’acupuncture pour évacuer le stress.

    Le mardi est consacré à En direct de l’univers. On voit ce qu’il reste à régler pour l’enregistrement du samedi et aussi pour les shows suivants. Il faut s’y prendre deux mois à l’avance pour avoir 12 artistes par semaine qui ne sont pas en spectacle ce soir-là et qui font partie de l’univers de l’invité. Et il faut que les tonalités fonctionnent, les choix de chansons, les découpages…

    Le mercredi matin, c’est le brainstorming d’équipe pour Dis-moi tout. L’après-midi, c’est exclusivement Sotchi : réunions, visionnements, etc. Mais comme j’ai environ 50 alertes Google pour me tenir au courant, j’ai le nez dans les JO un peu toute la semaine aussi.

    Le jeudi matin, je rencontre toute l’équipe pour l’enregistrement d’En direct de l’univers du samedi. On passe le déroulement point par point. En après-midi, je fais mon boulot de productrice – bien des appels, du jonglage d’idées, des solutions à trouver, des crises à gérer, des segments d’émission à approuver.

    Le vendredi, c’est la répétition d’En direct de l’univers. Je travaille les présentations avec ma sœur Josée, je me concentre sur mon animation.

    Le samedi, on répète toute la journée, puis on entre en direct à 19 h. Après l’émission, je “ferme la place” avec ma productrice déléguée si précieuse, Nathalie Breton.

    Dimanche et lundi, ouf, c’est congé ! »

     

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